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Creil (n.prop.)
1.chef-lieu de canton de l'Oise (arrondissement de Senlis), sur l'Oise; 32550 habitants; centre industriel et ferroviaire.
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⇨ definición de Creil (Wikipedia)
Ver también
Creil (n.prop.)
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⇨ Aire urbaine de Creil • Base aérienne 110 Creil • Canton de Creil-Nogent-sur-Oise • Canton de Creil-Sud • Creil (Flevoland) • Creil (homonymie) • Effet CREIL • Faïence de Creil-Montereau • Gare de Creil • Ligne Creil - Jeumont • Ligne Pierrelaye - Creil
Creil (n. pr.)
Ville de : Senlis (arrondissement)[Classe...]
Ville de : Oise (département)[ClasseParExt.]
Wikipedia
Creil | |
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L'hôtel de ville de Creil. |
|
Détail |
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Administration | |
Pays | France |
Région | Picardie |
Département | Oise |
Arrondissement | Senlis |
Canton | Chef-lieu du Canton de Creil-Sud + Canton de Creil-Nogent-sur-Oise) |
Code commune | 60175 |
Code postal | 60100 |
Maire Mandat en cours |
Jean-Claude Villemain 2008-2014 |
Intercommunalité | Communauté de l'agglomération creilloise |
Site web | mairie-creil.fr |
Démographie | |
Population | 34 327 hab. (2009) |
Densité | 3 095 hab./km2 |
Aire urbaine | 104 029 hab. (2008) |
Gentilé | Creillois |
Géographie | |
Coordonnées | |
Altitudes | mini. 26 m — maxi. 129 m |
Superficie | 11,09 km2 |
Creil est une commune française, située dans le département de l'Oise et la région Picardie. Située dans la vallée de l'Oise, au nord de la région parisienne, cette ville de près de 35 000 habitants, appelés Creillois, est au centre d'une agglomération de plus de 100 000 habitants, la première du département de l'Oise et la deuxième de la région Picardie.
Siège d'un château royal au Moyen Âge, Creil s'est surtout développée au cours du XIXe siècle, grâce à une industrie bénéficiant de la présence du chemin de fer à partir de 1844 et de la proximité de la capitale. Spécialisée dans un premier temps dans la faïence, l'agglomération est devenue un grand centre métallurgique et abrite à partir du XXe siècle de plusieurs usines liées au secteur automobile. La ville, dont le site historique est situé sur l'île Saint-Maurice puis sur la rive gauche, s'est étendue aux alentours de la gare, sur la rive droite à partir de 1850. Avec la période des Trente glorieuses, de nouveaux quartiers sous la forme de grands ensembles sont édifiés sur le plateau dominant la vallée. La ville subit cependant de plein fouet la crise du secteur métallurgique à partir des années 1970, entraînant une montée du chômage et des problèmes sociaux, qui se concentrent dans les quartiers du plateau. Un important projet de renouvellement urbain, lancé en 2007, concerne plusieurs quartiers de la ville.
Sommaire |
Creil est située dans le bassin parisien, au sud de la Picardie. Elle est située historiquement à la limite entre le Valois et le Beauvaisis. Creil est située à 45 km de Paris, 35 km de Beauvais et 72 km d'Amiens[1].
Creil est le centre d'une unité urbaine (ou agglomération au sens de l'Insee) composée de 22 communes : Angicourt, Blaincourt-lès-Précy, Brenouille, Cauffry, Cinqueux, Cramoisy, Laigneville, Liancourt, Mogneville, Monceaux, Monchy-Saint-Éloi, Montataire, Nogent-sur-Oise, Précy-sur-Oise, Rantigny, Rieux, Saint-Leu-d'Esserent, Thiverny, Verneuil-en-Halatte, Villers-Saint-Paul, Villers-sous-Saint-Leu, regroupant ainsi 103 130 habitants en 2008[2],[3]. C'est la première agglomération de l'Oise et la deuxième agglomération de Picardie[4]. Son aire urbaine reprend les mêmes limites avec une commune de plus : Verderonne, regroupant ainsi officiellement 104 029 habitants en 2008[5].
La ville est traversée par l'Oise. Ville porte du Parc naturel régional Oise-Pays de France, Creil est bordée à l'est par la forêt d'Halatte et au sud-est par la Forêt de Chantilly,
Le site originel de la ville est un ancien gué sur la rivière Oise, en contrebas d'un plateau dominant la vallée. Le site étant très étroit sur la rive gauche, la ville s'est étendue sur la rive droite, beaucoup plus large et plate. Entre les deux, se trouve l'île Saint-Maurice. Le point le plus bas est situé au niveau de la rivière, en aval de la ville, à 25 m d'altitude. Le point le plus haut est située dans la forêt de la Haute-Pommeraie, à 129 m de haut.
La ville ancienne est construite sur des sables cuisiens sur la rive gauche, alors que, sur la rive droite, elle se développe sur des limons récents. Le plateau est composé de calcaire du Lutétien recouvert, sur le territoire de la commune, par des limons[6]. La position en rebord de plateau, avec l'affleurement de la roche, a favorisé le développement de carrières de pierre (Carrières de Saint-Maximin et pierre de Saint-Leu) puis d'habitations troglodytes, appelées « tufs », qui ont aujourd'hui presque toutes été murées[7].
La ville est traversée par l'Oise qui donne son nom au département. Elle s'y sépare en deux bras où se trouve l'île Saint-Maurice.
En aval immédiat de la commune, se trouve un barrage appelée barrage ou écluse de Creil, situé en réalité sur la commune de Saint-Leu-d'Esserent. Ce barrage a été totalement reconstruit en 2003-2004 afin de procéder à une modernisation de son mode de fonctionnement, l'ancien datant de 1902. Il possède deux passes navigables de 31 m, une passe non navigable de 12 m ainsi qu'une passe à poissons. Il est muni de clapets métalliques pesant jusqu'à 50 tonnes. Le site intègre deux écluses de 125 m et 185 m de long qui ont elles aussi fait l'objet d'une rénovation en 2002-2003[8].
L'Oise, en aval de Creil, a fait l'objet d'un dragage afin de limiter les risques de crues mais aussi de permettre le passage de péniches de lourd tonnages (jusqu'à 4 000 tonnes), dans le cadre du projet de Liaison Seine-Escaut mené par Voies navigables de France[9].
Creil connaît un climat océanique dégradé. Le tableau ci-dessous indique les températures et les précipitations pour l'année 2008 :
Mois | jan. | fév. | mar. | avr. | mai | jui. | jui. | aoû. | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 3,5 | 1,2 | 3,7 | 4,6 | 10 | 11,5 | 13 | 13,7 | 8,6 | 6,5 | 4,3 | -0,3 | 6,7 |
Température moyenne (°C) | 6,2 | 5,7 | 6,9 | 9,3 | 15,5 | 16,5 | 18,6 | 18,2 | 13,9 | 10,7 | 7,2 | 2,2 | 10,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 9 | 10,2 | 10,1 | 14,1 | 20,9 | 21,5 | 24,3 | 22,8 | 19,3 | 14,9 | 10,2 | 4,8 | 15,2 |
Précipitations (mm) | 53 | 38 | 91 | 53 | 64 | 24 | 34 | 71 | 29 | 76 | 47 | 31 | 611 |
L'ancienne route nationale 16, ancienne route royale qui allait de Pierrefitte-sur-Seine à Dunkerque en passant par Amiens, traversait autrefois la ville par le centre-ville et la rue de la République. Désormais numérotée Départementale 1016, elle bénéficie d'une rocade à quatre voies qui contourne la ville par l'est. Les D200 et D201 permettent pour leur part de contourner la commune par l'ouest. Creil est par ailleurs reliée à l'Autoroute A1 par la D1330 qui passe par Senlis et permet ainsi de rejoindre Paris. Elle est aussi reliée à Beauvais par la D1016 et la RN31, elles aussi à quatre voies.
La gare de Creil constitue un véritable nœud ferroviaire, carrefour desservi à la fois par les trains de la ligne D du RER, du réseau Paris-Nord du Transilien (ligne H), le TER Picardie et enfin l'Intercités. Ces lignes permettent de rejoindre Paris-Gare du Nord, Pontoise, Compiègne, Amiens, Beauvais, Boulogne-sur-Mer et Saint-Quentin. Cependant, l'essentiel des trajets se font depuis et vers Paris : par le Intercités, directs en 25 min, le TER, semi-directs en 32 min ou encore le RER, omnibus en 52 min. Le trajet Paris-Creil a représenté 1 193 000 voyages en 2006[11]. En décembre 2010, Réseau ferré de France a annoncé la création, à l'horizon 2017/2020, de la ligne Roissy - Picardie passant par Creil, qui placera la ville à 20 minutes des gares et aéroports de Roissy-Charles de Gaulle, via des lignes TER et TGV[12].
La communauté de l'agglomération creilloise (CAC) en tant qu'autorité organisatrice de transports a complètement réorganisé son réseau de bus urbains le 2 avril 2012. Ce réseau est exploité par la Société de transport de l'agglomération creilloise (STAC), filiale du groupe Keolis, sous le régime de la délégation de service public. Les quatre communes de la CAC sont desservies par cinq lignes régulières numérotées A à E, trois lignes scolaires, trois lignes de soirée « Flexo » et trois lignes à la demande « Résago ». Les trente-et-un bus de la STAC transportent 22 000 voyageurs par jour et parcourent 1,3 millions de km par an[13]. Le billet à l'unité coûte 0,90 €. Sur ce réseau centré autour de la gare, quatre lignes desservent les quartiers du plateau (Ligne 1, 2 6 et 8). Les lignes 3, 5 et 10 desservent les quartiers de la commune situés sur la rive droite[14],[15].
Creil possède un port fluvial de commerce sur l'Oise. Il est géré par la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oise[16]. Canalisée à grand gabarit, la rivière permet le passage à Creil de péniches atteignant jusqu'à 180 m de long pour 11,50 m de large et un poids de 4 000 tonnes. Creil se trouve ainsi à un peu moins de 50 km de la confluence avec la Seine par voie fluviale[17].
Le seul aérodrome situé sur le territoire de la commune, celui de la base aérienne militaire (code AITA : CSF), sur le plateau, est réservé aux aéronefs militaires et à quelques avions civils avec restriction. L'Aéroport Paris-Charles-de-Gaulle est accessible en 30 minutes via l'autoroute (autoroute A1) et l'Aéroport de Beauvais-Tillé en 30 minutes. Il existe une ligne de bus régulière entre Creil et Roissy-Charles de Gaulle via Senlis qui fait la liaison en 45 min[18].
Creil est constitué de plusieurs quartiers nettement distincts.
Le centre-ville est situé de part et d'autre de la rivière et en partie sur l'île Saint-Maurice. Il s'agit d'un quartier dense constitué d'immeubles mélangeant habitat, commerces et services. Ce quartier ancien et dense a subi de lourds bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale et a été reconstruit dans les années 1950, notamment dans la zone située à proximité de la gare. Il a connu ensuite une politique de résorption de l'habitat insalubre sous la forme d'une Zone d'aménagement concerté (ZAC) dans les années 1970[19].
Le quartier de Gournay - les Usines : c'est un quartier industriel ancien en voie de totale désindustrialisation, partagé avec la commune de Montataire et celle de Nogent-sur-Oise plus à la marge. Seules quelques usines sont encore en activité, le reste du quartier étant partagé entre des zones d'activités en cours de reconversion et des maisons de villes prenant parfois la forme de cités ouvrières. Le quartier fait l'objet d'un plan de rénovation urbaine, ce qui est exceptionnel pour une zone d'habitat individuel[20].
Le quartier du plateau peut être distingué lui-même en trois quartiers :
L'espace communal intègre aussi deux anciens villages autrefois séparés de la ville :
Très tôt, certains quartiers de la commune sont pris en charge par les politiques de la ville mises en place par les gouvernements successifs. Le quartier Rouher entre ainsi dès 1980 dans le processus baptisé alors « Développement social des quartiers » (DSQ) puis un premier contrat de ville est signé en 1989, en association avec la commune de Villers-Saint-Paul, un deuxième en 1994 avec les communes de Montataire et de Nogent-sur-Oise. Dans ce dernier cadre, le quartier Rouher est défini comme une zone urbaine sensible en 1996 et fait l'objet d'une zone franche urbaine dès 1997, toujours valable de nos jours. En 2000, un troisième contrat de ville est signé avec les mêmes communes et dans ce cadre, est défini un grand projet de ville qui est signé en 2001, s'occupant là encore du quartier Rouher et cette fois-ci du quartier Gournay-Les Usines[26],[27].
En septembre 2007, un projet de renouvellement urbain est signé avec l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) pour l'agglomération creilloise (Creil, Nogent-sur-Oise, Montataire et Villers-Saint-Paul)[28]. Ce projet concerne pour la commune de Creil, deux quartiers :
En juin 2007, un contrat urbain de cohésion social, succédant aux contrats de ville, est signé entre la communauté de communes et l'État pour une durée de deux ans et concerne à Creil, cette fois-ci, toujours le quartier Rouher, mais aussi la Cavée de Senlis et le quartier du Moulin-Ouest[30].
Il existe 13 206 logements à Creil en 2006 : 94,3 % sont des résidences principales, 83 % sont des appartements. Par comparaison, seulement 31 % des logements du département sont des appartements. Les logements comportent en moyenne 3,3 pièces contre 4,2 dans le reste de l'Oise. Parmi ces logements, 77,5 % sont en location, dont 6 829 des logements HLM loués vides, soit 54,8 % du total[31],[32].
Parmi les bailleurs sociaux, Oise Habitat possède 5 697 logements situés dans tous les quartiers de la ville, soit 43 % des logements de la ville et 83 % des logements sociaux. On trouve ensuite Le Logement francilien, qui possède 1200 logements situés dans le quartier Rouher et l'OPAC de l'Oise, organisme lié au Conseil général de l'Oise, qui possède 600 logements sur le plateau[33].
Le nom de la ville apparaît pour la première fois dans un texte en 656 sous le nom Criolo dans une Vie de saint Éloi, ensuite Crioilum vers 672, puis plus par la suite, sous la forme Credilium en 851. Cretheltense castrum désigne un château dans un texte de 942[34] et Credulii vers 1115.
Le second élément -eil s'explique vraisemblablement par le gaulois ialo[35] qui est un appellatif ialon, et non pas un suffixe selon Xavier Delamarre, et qui a signifié « lieu défriché, clairière » avant de prendre le sens de « village » (cf. gallois ial, tir ial « clairière, espace découvert »)[36]. Généralement, il donne la finale -euil ou -ueil dans le nord de la France, mais exceptionnellement on trouve -eil (voir également *Corbo-ialum > Corbeil[36]).
L'identification du premier élément s'avère plus problématique. En effet, il faut exclure les formes de 656 et 672 pour identifier dans Creil le nom de personne gaulois Credius[35]. Xavier Delamarre associe également cet anthroponyme à Credus et Credanus, autres noms de personnes attestés, peut-être issus du mot crid(io)- signifiant « cœur » (avec r >ri > re), même racine que le vieil irlandais cride « cœur » et le breton kreiz « centre, milieu »[37]. D'autres auteurs, cités par François de Beaurepaire[38] y décèlent le mot latin creta > craie (creide XIe siècle) ce qui est phonétiquement et sémantiquement possible.
Cependant, les formes les plus anciennes Criolo et Crioilum contredisent ces interprétations : elles sont semblables à celles de Criel-sur-Mer (Criolium 1059 ; Crioil 1070) et Saint-Germain-du-Crioult (Crioil 1198)[35],[38], basées sur un élément non identifié *cri- et les formes ultérieures en Cred- de Creil seraient liées à une latinisation savante suivant un processus bien connu par ailleurs. En fin de compte, seul l'appellatif ialon est identifié avec certitude.
Les traces archéologiques les plus anciennes à Creil sont situées sur le plateau, en limite de la commune de Saint-Maximin. Une station d'époque néolithique est attestée sur le site de Canneville, où de nombreux outils lithiques ont été retrouvés[39]. Les archéologues pensent que ce site a servi d'oppidum à l'époque gauloise, dominant la vallée de l'Oise du haut de l'éperon rocheux. Une petite nécropole d'époque de l'âge du bronze final a été mise au jour lors de fouilles réalisées un peu plus au nord, à l'emplacement du parc d'activité Alata, en 1999-2000[40].
À l'époque gallo-romaine, la commune est le lieu de passage d'une voie allant de Senlis (Augustomagus) à Beauvais, en passant l'Oise par un gué au niveau de l'écluse actuelle. Un trésor monétaire, datant de 273 environ, a d'ailleurs été retrouvé à cet endroit en 1974. Cette voie traversait un petit vicus, appelé Litanobriga, que plusieurs archéologues situent sur le plateau, à l'entrée de la forêt de la Haute-Pommeraie actuelle[41].
La première indication de l'existence de la ville date de 633 environ. À cette date, selon la Vie de saint Éloi, écrite par Dadon de Rouen, le roi mérovingien Dagobert Ier y reçoit l'hommage du roi breton Judicael. Au Xe siècle, c'est un château appartenant aux seigneurs de Senlis, situé sur l'actuelle île Saint-Maurice. Vers 1150, la collégiale Saint-Evremond est fondée à proximité du château, accueillant des reliques faisant l'objet d'un pèlerinage très suivi. Un bourg se développe sur l'extrémité de l'île mais aussi sur la rive gauche de la rivière, autour d'une nouvelle paroisse, Saint-Médard. Ce développement est tel qu'une charte communale est accordée le 23 janvier 1197 par le seigneur Louis de Clermont autorisant les bourgeois de la ville à tenir un conseil de ville. Un hôtel-dieu et une maladrerie sont présentes dans la ville dès le XIIe siècle. Louis IX acquiert la seigneurie et les rois de France y résident régulièrement. Charles le Bel y nait en juin 1294[42].
La révolte de la Grande Jacquerie est initiée à Saint-Leu-d'Esserent en 1358, juste au sud de la commune. En 1374, Charles V de France intervient pour faire restaurer le marché de la commune puis rachète l'année suivante la seigneurie à Wenceslas, fils de Béatrice de Bourbon et de Jean Roi de Bohême et comte de Luxembourg. Des travaux sont alors lancés pour reconstruire la forteresse. Charles VI de France, atteint de folie, y est envoyé en résidence. La ville subit plusieurs combats de la Guerre de Cent Ans et est définitivement reconquise en 1441.
À l'époque moderne, la ville est de nouveau occupée par des troupes armées : en 1567, la ville est prise par les Huguenots, puis à nouveau occupée pendant la Fronde. En 1782, la seigneurie, qui est entrée dans les propriétés des Princes de Condé, est vendue par ceux-ci à Pierre Juéry, un magistrat d'origine roturière. Pendant cette période, l'activité économique de la ville se limite à l'exploitation de la pierre et de la meunerie le long de la rivière.
En 1797, un industriel parisien d'origine irlandaise créée une manufacture de cristal, rapidement transformée en faïencerie. Cette faïencerie devient le premier employeur de la ville pour un siècle employant 900 personnes en 1840[43]. Elle ferme ses portes en 1895, suite à sa fusion avec l'usine de Montereau-Fault-Yonne. En 1810, l'Oise est reliée à l'Escaut par le tout nouveau Canal de Saint-Quentin et des travaux de canalisation de la rivière sont entamés à partir de 1825. Une nouvelle industrialisation se développe alors dans la commune, sous la forme de four à chaux, à plâtre et de tanneries. Les forges de Montataire, créée en 1793, se développent réellement à partir des années 1830.
En 1846, l'industrie est de nouveau relancée par l'arrivée du chemin de fer et la création de la ligne Paris - Lille. La ville se trouve ainsi en connexion directe avec les approvisionnements en fer et charbon du nord et de l'est de la France, d'un côté et à proximité immédiate du débouché parisien de l'autre. Cette fois-ci, l'installation de nouveaux établissements se fait sur la rive droite, autour de la nouvelle gare. Plusieurs usines métallurgiques s'y installent, aux limites des communes voisines : on y trouve des tréfileries, clouteries. Des manufactures leur emboîtent le pas : fabriques de coffres forts Fichet, de machines à imprimer Voirin et Marinoni à Montataire, les ateliers de constructions metallique Daydé et Pillé, ou encore la fonderie d'alliages cuivreux Montupet à Nogent. Une usine d'aluminium fut installée, avec pour directeur Tristan Bernard[réf. nécessaire]. Les besoins de l'armée lors de la Première Guerre mondiale redonne un coup de fouet à l'activité de l'agglomération, située idéalement à proximité du front, avec l'installation de la fonderie de zinc Vieille Montagne et l'usine de produits chimiques de Villers-Saint-Paul.
Des logements pour les ouvriers sont construits sous la forme de cités. La cité Saint-Médard, la plus ancienne (1866), est construite sur la rive gauche à l'initiative du directeur de la faïencerie et futur maire, Henri Barluet[44]. Sont construites aussi mais sur la rive droite, les cités Lucile, Vieille-Montagne (1925) et de la Tonnellerie (fin des années 1920)[45].
Les lendemains de la Première Guerre mondiale marquent un tournant politique pour la ville : la SFIO remporte les élections municipales portant Jules Uhry, avocat d'affaire, à la tête de la commune. Creil est resté depuis un fief socialiste sans interruption. Uhry mène une politique de modernisation municipale sur le modèle des communes socialistes de la région parisienne avec la création de nombreux services : assainissements, ramassage des ordures, écoles professionnelles, équipements sportifs (piscine, vélodrome) et logements sociaux (cité-jardin sur le rebord du plateau). Les usines connaissent en parallèle des difficultés économiques lors de la crise des années 1930[46].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux mouvements de résistance se distinguent dans la commune : l'Organisation civile et militaire et Libération-Nord, d'influence socialiste. Jean Biondi, maire de la ville et député parmi les 80 ayant refusé les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, anime ce dernier réseau. Il est arrêté en 1942 et relayé par Gabriel Havez. À partir de 1943, la ville subit de lourds bombardements : Creil sert à la fois de base aérienne pour la Luftwaffe (sur l'actuelle base aérienne) et de nœud ferroviaire essentiel, et est voisine des carrières de Saint-Maximin et de Saint-Leu-d'Esserent que servent de base aux V1 de l'armée allemande[46].
Après guerre, les Trente Glorieuses marquent le retour de l'activité dans la commune et l'agglomération en général. Dans les années 1950, trois entreprises y embauchent plus de 4 000 personnes : Usinor, qui a absorbé les forges de Montataire, Francolor, l'usine de produits chimiques basée à Villers-Saint-Paul, et l'usine Brissonneau, qui produit des véhicules de marque Chausson. Pour répondre à cette demande en main d'œuvre, de nouveaux quartiers sous la forme de grands ensembles sur le plateau et des travailleurs immigrés viennent s'installer, originaire le plus souvent d'Afrique du nord[46].
À partir de la fin des années 1960, l'industrie métallurgique connaît ses premières difficultés. Les plus grandes usines voient leurs effectifs fondre ou ferment : Vieille Montage en 1992, Chausson en 1996. Ces fermetures s'accompagnent de la montée du chômage, l'augmentation des migrations pendulaires vers Paris et les problèmes sociaux. Le vote en faveur du Front national gagne du terrain[46]. Une politique de la ville, mise en place depuis le début des années 1980, tente de contrecarrer cette évolution.
Les armes de Creil se blasonnent ainsi : D'azur au chevron d'argent chargé de trois molettes de sable et accompagné de trois roses d'or. |
Une alternative est blasonnée ainsi : D'azur au chevron d'or chargé de trois molettes d'éperon de sable et accompagné de trois roses ou quintefeuilles du second, deux en chef et une en pointe. Ces armoiries étaient celles des seigneurs de Creil[47].
Creil est divisée en deux cantons : le canton de Creil-Sud, qui couvre tous les quartiers de la rive gauche et dont le conseiller général est le maire Jean-Claude Villemain, et le canton de Creil-Nogent-sur-Oise, qui comprend les quartiers de la rive droite et les communes de Nogent-sur-Oise et de Villers-Saint-Paul et dont le conseiller général est Gérard Weyn, maire de Villers-Saint-Paul. La ville dépend de l'Arrondissement de Senlis dont elle est la commune la plus peuplée. Le canton de Creil sud dépend de la troisième circonscription de l'Oise, dont le député est Michel Françaix, maire de Chambly (PS) et l'autre canton dépend de la septième circonscription de l'Oise dont le député est Dominique Le Sourd, maire de Blincourt (UMP).
Groupe | Président | Effectif | Statut | |
---|---|---|---|---|
Creil l’audacieuse (Gauche) | Jean-Claude Villemain | 28 | majorité | |
Avec Creil pour tous (Div. Gauche) | Gilles Seguin | 7 | opposition | |
Rassembler pour réussir Creil (UMP) | Nourredine Nachite | 4 | opposition |
La commune de Creil est marquée par un ancrage à gauche et particulièrement socialiste d'après les résultats électoraux. Ainsi, à l'élection présidentielle de 2007, Ségolène Royal obtient un score de 38,20 % au premier tour contre 22,20 % pour Nicolas Sarkozy alors qu'aucun autre candidat de gauche ne dépasse les 5 % et la candidate socialiste obtient 60,5 % au second tour[50]. On note par contre une différence entre les deux circonscriptions électorales qui se partagent la commune, avec une tendance plus à droite pour les quartiers ouest. Aux élections législatives de 2007, dans la 3e circonscription, le candidat socialiste a obtenu sur la commune, 33,23 % au premier tour et 60,46 % au second tour. Par contre, dans la 7e circonscription, le candidat de l'UMP, élu au premier tour par l'ensemble de la circonscription, obtient 37,12 % des suffrages dans la commune contre 24,12 % pour le candidat socialiste[51],[52].
Creil fait partie de la communauté de l'agglomération creilloise. La CAC a pour compétence, outre le développement économique, les transports en commun avec le réseau de bus, l'habitat, la politique de la ville, l'enlèvement et le traitement des ordures ménagères, l'alimentation en eau potable et l'assainissement, la gestion des gymnases des établissements scolaires de l'agglomération. La CAC coordonne par ailleurs un conseil intercommunal de sécurité et prévention de la délinquance (CISPD) ainsi que le schéma de cohérence territoriale (SCoT) de l'agglomération. Le conseil communautaire comprend 18 délégués de la commune de Creil sur un total de 40 délégués. Dirigée par Christian Grimbert, ancien maire de Creil, trois des vice-présidents sont issus de la commune. Son budget était en 2009 de 15,8 millions d'euros[53].
Communes de la Communauté de l'agglomération creilloise |
---|
Creil | Montataire | Nogent-sur-Oise | Villers-Saint-Paul |
La collecte des ordures ménagères dans la ville est effectuée par la Communauté de l'agglomération creilloise. Seuls le verre et le papier font l'objet de collectes par un prestataire au niveau de points d'apport volontaire[54]. Les ordures ménagères sont traitées par l'usine de valorisation énergétique de Villers-Saint-Paul, gérée par le Syndicat mixte de la vallée de l'Oise (SMVO) qui assure cette mission pour 263 communes de l'est du département et auquel adhère la CAC pour ses communes membres. Une déchèterie, gérée par le SMVO, est présente sur le territoire de la commune, sur le plateau, à proximité de la base aérienne[55],[56].
La ville a par ailleurs mis en place un agenda 21, lancé le 6 janvier 2011, et a mis en place des éco-ateliers pour réflechir au développement durable au niveau de la ville et soutient des micro-projet en faveur de l'environnement[57].
La commune est jumelée avec trois collectivités européennes[58] :
Par ailleurs, la ville entretient, depuis 2008, une relation de coopération décentralisée ou jumelage avec trois entités[59] :
L'évolution du nombre d'habitants depuis 1793 est connue à travers les recensements de la population effectués à Creil depuis cette date.
Évolution démographique
La pyramide des âges de Creil montre une surreprésentation des classes d'âge jeunes par rapport à la moyenne isarienne. Les 15-29 ans représentent 25,9 % de la population contre 19,3 % dans l'Oise. Seulement 12,5 % de la population a plus de 60 ans contre 17 % dans le reste du département.
En 2008, la population immigrée était de 9 133 personnes soit 26,4 % de la population[65]. Le taux de personnes de nationalité étrangère était de 21 %. En 1999, les principaux pays d'origine étaient l'Algérie (4,1 %) et le Maroc (4,0%)[66].
Creil dépend de l'académie d'Amiens. La circonscription de l'Éducation nationale de Creil couvre toute la commune pour l'enseignement primaire, ainsi que la commune de Verneuil-en-Halatte[67].
La ville compte :
Quatre établissements publics secondaires sont présents dans la ville :
C'est dans ce dernier établissement que s'est déroulée une des premières « affaires du voile islamique » en France, en septembre 1989 : trois élèves sont exclues de l'établissement par le principal du collège en raison du port du voile dans l'établissement. Elles sont réintégrées en octobre de la même année, puis exclues définitivement par la suite.
La ville bénéficie de la présence d'un établissement d'enseignement supérieur : l'Institut universitaire de technologie de l'Oise, partagé avec le site de Beauvais, antenne de l'université de Picardie. Cet établissement propose des diplômes universitaires de technologie et des licences professionnelles dans les domaines de la gestion, du commerce et de la logistique. Ce petit pôle universitaire dispose de très peu d'équipements, et n'a par exemple pas d'antenne du CROUS, si ce n'est une résidence universitaire de 97 chambres située en centre-ville[69].
Creil est le siège d'une Caisse primaire d'assurance maladie qui couvre 166 communes du sud de l'Oise[70].
La ville bénéficie de deux principaux établissements de santé :
On trouve par ailleurs 3 foyers-logements pour personnes âgées et un Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes sur le territoire de la commune[73].
La base aérienne 110 Guy Fanneau de La Horie de Creil est située sur le plateau, en limite est de la commune. L'aérodrome, qui existe depuis 1910, sert de base de décollage pour des avions d'observation pendant la Première Guerre mondiale. Il se développe véritablement lors de la Seconde Guerre mondiale, avec l'installation de la Luftwaffe qui fait construire deux pistes de décollage en béton pour ses bombardiers puis ses chasseurs. Le site est réutilisé par l'United States Air Force entre 1944 et 1945[74].
En 1947, la base, qui a perdu son rôle militaire, est utilisée par l'Institut géographique national pour y installer son service des activités aériennes chargé des prises de vues. L'IGN est toujours présente sur place avec 71 agents dont 13 agents détachés auprès de l'Établissement géographique inter-armées[75].
En 1950, on décide d'installer une base aérienne militaire sur le site de Creil : les travaux durent jusqu'en 1959. En 1954, la 10e escadre est recréée et installée à Creil. Elle est dissoute en 1985. L'activité de la base est alors interrompue. L'activité reprend en 1990 avec l'installation d'un pôle interarmées de renseignement, comprenant notamment des service de la Direction du renseignement militaire : ces services sont regroupés au sein du Centre militaire d’observation par satellites. La base accueille par ailleurs deux escadrons de transport[74]. 2700 soldats ainsi sont basés à Creil, dirigés par un général de brigade. La base accueille régulièrement des jeunes de Creil ou de l'agglomération dans le cadre de stages de découvertes ou professionnels.
Plusieurs religions possèdent un lieu de culte dans la commune :
Le revenu fiscal médian par ménage était en 2006 de 10 597 €, ce qui place Creil au 30 487e rang parmi les 30 687 communes de plus de 50 ménages en métropole[81].
Selon le Journal du Net, Creil est, en 2010, la huitième ville de plus de 20 000 habitants la plus pauvre de France[82], [83], avec un revenu fiscal de référence moyen de 9 540,20 € et 3434 chômeurs de catégories A, B et C au 31 décembre 2009, ainsi qu'une population active de 22 604 personnes en 2006. Les fermetures des usines Chausson, filiale de Peugeot et Renault ou de Vieille Montagne, ont fait flamber le taux de chômage et réduit le revenu de nombreux creillois[84].
La commune compte 15 511 actifs soit 68,6 % de la population âgée entre 15 et 64 ans, 46 % de la population totale. Le taux de chômage au sens du recensement est de 20 % en 2006. Il touche essentiellement les 15-24 ans, à plus de 35 % pour les femmes et plus de 25 % chez les hommes. Parmi les actifs ayant un emploi, 28,5 % travaille en dehors de la Picardie, c'est-à-dire essentiellement en Île-de-France, dans la région de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et de Paris[31].
On compte 16 229 emplois dans la communes, à 94 % des emplois salariés. 89,3 % de ces emplois sont dans le secteur du tertiaire et seulement 6,8 % dans le domaine secondaire[31]. Les principaux employeurs sont situés dans le secteur public. Il s'agit pour les cinq premiers du centre hospitalier, de la SNCF, de la commune elle-même, de la CPAM puis de la Poste. Aucun employeur industriel ne se trouve dans les 10 premiers, dans une commune ayant eu longtemps une prépondérance dans le secteur secondaire[85].
Des actions de développement de l’emploi sont mises en place dans le cadre notamment d’un plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE). Creil appartient à la zone d'emploi du Sud-Oise, le bassin d'emploi le plus grand de Picardie avec celui d'Amiens[86].
On dénombre dans la commune 1 212 entreprises en 2008, dont 387 commerces[31].
Les principales zones d'activité à Creil sont au nombre de quatre[87] :
Trois monuments historiques sont situés sur le territoire de la commune[89] :
« La Faïencerie » est le centre culturel de la ville, installé dans un bâtiment contemporain construit au début des années 1990 à l'emplacement de l'ancienne manufacture de faïence. C'est une scène conventionnée au statut d'association loi 1901. Elle propose une programmation de spectacle vivant adulte et jeune public, du cinéma (classé art et essai), des ateliers théâtre. Elle propose aussi une programmation hors-les-murs dans différents lieux de l'agglomération et des environs appelée « Escales nomades »[97].
La médiathèque Antoine Chanut, intégrée dans le bâtiment de la Faïencerie mais indépendante dans la gestion, met à disposition 142 000 documents (livres, CD, revues, DVD) à 6 500 lecteurs inscrits. Cette offre est complétée par deux annexes situées sur le plateau : la bibliothèque du quartier du Moulin et la bibliothèque du quartier du Rouher[98].
Le Musée Gallé-Juillet, labellisé Musée de France : Auguste et Berthe Gallé, sans descendance suite au décès aux combats de leur fils unique Maurice, lors de la Grande Guerre, font don en 1930 de leur maison et de toute ce qu'elle contient à la municipalité pour en faire un musée, charge à elle d'en conserver l'aspect. Les salles du musée conservent donc encore la décoration et l'ameublement d'une maison bourgeoise du XIXe siècle. Le musée présente par ailleurs une collection de faïence de Creil-Montereau[99]. Depuis octobre 2010, cette collection est exposée dans la « maison de la Faïence », située en face du musée.
L'atelier des beaux-arts « Espace Matisse », situé dans le quartier du Moulin est un lieu de pratique d'arts plastiques et d'expositions de plasticiens régionaux. Une quinzaine de disciplines y sont enseignées[100].
La « Grange à musique » est une scène de musiques actuelles située sur le plateau de Creil. Créée en 1985 et rénovée en 2009, elle est à la fois un lieu de diffusion de musiques rock et de soutien à la pratique amateur[101].
La commune compte enfin un conservatoire à rayonnement communal de musique et de danse qui accueille 400 élèves à l'aide 21 professeurs, situé aussi sur l'île Saint-Maurice[102].
Plusieurs manifestations se déroulent chaque année dans la commune[103] :
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