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Direction du renseignement militaire | |
Créée le | 16 juin 1992 |
Agence précédente | Centre d'exploitation du renseignement militaire |
Juridiction | Gouvernement de la République Française |
Employés | 1 592 |
Budget annuel | 126 millions d’euros |
Ministre responsable | Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense |
Direction | Didier Bolelli, Directeur du renseignement militaire |
La direction du renseignement militaire (DRM) est un organisme interarmées responsable du renseignement militaire et d'intérêt militaire pour l'ensemble des forces armées françaises. La DRM est chargée du recueil de l'information, de son analyse et de la diffusion du renseignement vers les armées, les forces en opérations et les organismes centraux de la défense. Elle fait partie de la communauté française du renseignement
La DRM fut créée par le décret no 92-523 du 16 juin 1992 sur une initiative de Pierre Joxe, alors ministre de la Défense, pour rassembler les différents services de renseignement des armées. Elle fut créée dans les suites de la guerre du Golfe. Il est en effet apparu que le renseignement militaire était faible et ses services trop dispersés, rendant la France trop dépendante des sources américaines.
Elle est aujourd'hui régie par les articles D.3126-10 à D.3126-14 du code de la défense.
Sommaire |
Elle est composée de militaires et de civils répartis entre deux centres principaux, à Paris auprès de l’état-major des armées et à Creil, siège d’organismes techniques.
Le directeur du renseignement militaire est un officier général (terre, mer ou air), placé sous l’autorité directe du chef d'état-major des armées (CEMA).
Ses éléments récoltent des renseignements d’intérêt militaire, concernant les forces et les systèmes de combat d’adversaires potentiels.
Le budget de fonctionnement de la DRM est de 126 millions d’euros, chiffre théorique, la DRM utilisant les moyens des trois armées.
Elle se décompose en trois sous-directions :
Le pôle de renseignement de la DRM, situé à Creil, à 40 km au nord de Paris, comporte quatre organismes :
À Strasbourg se trouve le Centre de formation interarmées au renseignement (CFIAR) autrefois appelé école interarmées du renseignement et des études linguistiques. D’autre part, près de 300 personnes sont réparties dans les détachements avancés de transmissions installés en métropole, en Afrique et en outre-mer et chargés de procéder à des interceptions de télécommunications[1]. Outre ses organismes directement sous sa responsabilité, la DRM dispose, au sein des armées, d’unités spécialement dédiées au recueil du renseignement.
13e régiment de dragons parachutistes, 2e régiment de hussards, 61e régiment d'artillerie, 44e régiment de transmissions, 54e régiment de transmissions, 28e groupe géographique .
À partir du 19 mai 1977, la Marine nationale exploite le navire collecteur de renseignements Berry[2]. Ce bâtiment, doté d'un ensemble de moyens pour le renseignement d'origine électromagnétique (ROEM), s'illustre particulièrement face à l'URSS en mer de Barents et en mer Noire ainsi que dans les zones de crise : mer Méditerranée et Golfe Persique.
Le Bougainville succède au Berry en juillet 1999[3]. Outre les 52 membres de l'équipage[4], le Bougainville embarquait 30 techniciens de la DRM chargés des interceptions COMINT (Communications Intelligence) et ELINT (Electronic Intelligence).
Le 23 juin 2006, un nouveau navire collecteur de renseignements est mis en service. Avec le Dupuy-de-Lôme un cap est franchi. Contrairement à ses deux prédécesseurs, il ne s'agit pas d'un bâtiment transformé pour le renseignement d'origine électromagnétique, mais d'un navire spécialement conçu pour être le nouveau MINREM (Moyen Interarmées Naval de Recherche ElectroMagnétique). Ses missions sont dans l'ordre de "l'interception, la goniométrie et l'analyse de tous types de signaux, y compris ceux émis ou reçus par des satellites[5]." Mis en œuvre par la Marine nationale, le Dupuy-de-Lôme est mis à la disposition de la DRM qui définit ses missions et exploite sa production. À sa livraison, le ministre de la Défense soulignait : "Ce bâtiment, qui pourra faire de l'interception satellitaire stratégique, doit nous permettre d'avoir une longueur d'avance dans la lutte contre le terrorisme[6]." Aux côtés d'un équipage réduit à 30 membres, travaillent près de 80 spécialistes de la DRM et/ou de la DGSE [7].
Le Bougainville, navire collecteur de renseignements de la Marine nationale entre 1999 et 2006.
Le bâtiment de recherches électromagnétiques Dupuy-de-Lôme.
L'armée de l'air supervise l'utilisation des satellites de renseignement. Il existe deux types de satellites :
Le programme de renseignement d'origine électromagnétique (ROEM) a débuté avec le lancement du démonstrateur Essaim le 18 décembre 2004. Essaim était constitué par quatre micro-satellites d'écoute électronique. Il a été désorbité en 2010. À la suite de ce premier système, un nouveau démonstrateur Elisa (Electronic Intelligence Satellite) a été lancé le 17 décembre 2011. Elisa, constitué également par quatre micro-satellites, a pour mission de localiser et caractériser les émetteurs radars. Elisa devrait rester trois ans en orbite. Ces deux démonstrateurs permettront, vers 2020, le lancement de Cérès (CapacitÉ de Renseignement Électromagnétique Spatiale), premier système opérationnel composé également de trois ou quatre micro-satellites, qui "devra permettre l'interception et la localisation des émissions électromagnétiques depuis l'espace (détection et localisation d'émetteurs radar ou de télécommunications)[8]."
Le programme de renseignement d'origine image (ROIM) a débuté avec le programme Helios. Le premier satellite Helios 1A a été lancé le 7 juillet 1995, le deuxième Helios 1B, a été lancé le 3 décembre 1999. Une deuxième génération de satellites leur a succédé, qui, en plus de la capacité de prises de vues diurnes, a reçu une capacité infrarouge pour l'observation nocturne. Helios 2A a été lancé le 18 décembre 2004 et Helios 2B, le 18 décembre 2009.
Au mois de juillet 2010, la France a acquis une capacité tous temps en échangeant "un droit de programmation sur les satellites radar COSMO-SkyMed (Constellation of Small Satellites for Mediterranean basin Observation) de l'Italie et SAR-Lupe (Synthetic Aperture Radar) de l'Allemagne, en contrepartie de possibilités analogues pour ces deux pays sur Helios 2[8]."
La DRM bénéficie aussi des images des satellites Pléiades. Le premier satellite de ce programme civilo-militaire a été lancé le 17 décembre 2011, le second devrait l'être début 2013.
Un nouveau système européen MUSIS (Multiuser Satellite Imagery System) avec des capacités optique et radar devrait à terme remplacer tous les satellites actuellement en exploitation : Helios, COSMO-SkyMed, SAR-Lupe, Pléiades. Cependant, "En l'absence d'accord de coopération finalisé, afin d'éviter tout risque de rupture capacitaire, la France a décidé de lancer en national la réalisation de la composante optique, sur la base de 2 satellites (sur un total de 3 satellites optiques prévu à terme). Le premier satellite assurera la mission de reconnaissance (THR), alors que le deuxième, en orbite plus basse, assurera la mission d'identification en réalisant des images de plus haute résolution (EHR). La commande de ces 2 satellites est intervenue à l'automne 2010 [...]. Leur mise en service est prévue en 2016 pour le premier satellite et en 2017 pour le second[8]."
L'armée de l'air a mis en œuvre deux escadrons d'avions spécialisés dans le renseignement d'origine électromagnétique (ROEM) :
Du 12 décembre 1977 au 17 septembre 2004, l'escadron électronique 51 Aubrac a mis en œuvre un seul appareil : le DC-8 Sarigue (Système Aéroporté de Recueil d'Informations de GUerre Électronique) à partir de la Base aérienne 105 Évreux-Fauville. L’équipage se composait de deux pilotes, un officier-mécanicien navigant et de quinze à vingt-quatre opérateurs travaillant dans les domaines COMINT (Communications Intelligence) et ELINT (Electronic Intelligence). Un second DC-8 dénommé Sarigue-NG (Nouvelle génération) a été mis en service le 25 juillet 2001 pour succéder au premier DC-8 Sarigue actif pendant près de 23 ans. Il a été retiré du service dès le 17 septembre 2004 et non-remplacé. Le ministère de la Défense a justifié ce retrait anticipé "par l'évolution du contexte stratégique, le retour d'expérience des engagements opérationnels les plus récents et des considérations de coût d'exploitation[9]."
Le 1er janvier 1964, l'escadrille électronique 54 Dunkerque est créé à Lahr-Hugsweier (Allemagne). Elle est transférée en 1967 sur la base aérienne 128 Metz-Frescaty. Rapidement, elle passe de trois avions Nord 2501 Gabriel à sept. Ces avions seront définitivement retirés du service le 26 octobre 1989 et remplacés par deux C-160 Transall Gabriel dont l'équipage se compose de deux pilotes, un navigateur, un mécanicien navigant et de neuf à quatorze opérateurs travaillant dans les domaines COMINT (Communications Intelligence) et ELINT (Electronic Intelligence). Depuis le 1er septembre 2011, l'Escadron électronique aéroporté 1/54 Dunkerque est stationné sur la Base aérienne 105 Évreux-Fauville. Les deux C-160 Transall Gabriel ont fait l'objet d'une rénovation. Le premier a été livré en 2010, le second devrait être disponible en 2012[8].
DC-8 Sarigue (Système Aéroporté de Recueil d'Informations de GUerre Électronique)
En 2012, la DRM emploiera 1 592 personnes à temps plein[10] appartenant aux trois armées (terre, air, marine) et à la Direction générale de l'Armement (DGA). Les effectifs de la DRM sont en baisse depuis plusieurs années puisque, en 2009, la DRM employait encore 1 677 personnes.
La France semble coopérer au réseau Majiic.
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