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frisons
frison (n.prop.)
1.habitant du pays frison, de la Frise.
frison (adj.)
1.de la Frise.
frison (n.)
1.langue Ouest Allemande parlée en Frise, dans le Nord-Ouest des Pays-Bas ; proche de l'anglais.
friser (v. trans.)
1.boucler finement (des cheveux) " cheveux frisés "
2.(figuré)approcher de très près (qqch) ; passer très près de (qqch) " friser la cinquantaine"
friser (v. intr.)
1.s'enrouler en fines boucles (cheveux, poils; fibres, copeaux).
frire (v. trans.)
1.cuire dans la friture.
frire (v.)
1.faire cuire dans un corps gras en ébullition.
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⇨ definición de Frisons (Littré)
⇨ definición de Frisons (Wikipedia)
friser (v.)
aller sur, anneler, approcher, bichonner, boucler, calamistrer, canneler, cligner, confiner à, côtoyer, coudoyer, crêper, effleurer, égratigner, être à la frontière de, faire une mise en plis, faire une permanente, friseler, frisotter, frissonner, frôler, froncer, heurter, moutonner, onduler, passer près de, raser, risquer, se crêper, se recoquiller, taper
frire (v.)
frire (v. trans.)
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Ver también
frison (adj.)
friser (v. intr.)
↘ frisure
frire (v. trans.)
⇨ Aleksander Frison • Anglo-frison • Frison (cheval) • Frison (langue) • Frison occidental • Frison occidental (homonymie) • Frison oriental • Herman Frison • Julien Frison • Marie-Anne Frison-Roche • Parti national frison • Roger Frison-Roche • Wikipédia en frison occidental • Wikipédia en frison oriental
frison (n. pr.)
peuple ancien anglo-saxon[Classe]
habitant d'une île[ClasseParExt...]
frison (n. pr.)
allemand de l'ouest[Hyper.]
friser (v. intr.) [V]
être ou devenir frisé[Classe]
friser (v. tr.) [V+comp]
couvrir de plis[Classe]
mettre des cheveux en boucles fines[Classe]
devenir couvert de plis[Classe]
être ou devenir frisé[Classe]
boucler[Hyper.]
boucle, tresse - crimp (en) - entortillement, entrecroisement, tortillon[Dérivé]
friser (v. tr.) [figuré] [V+comp]
se déplacer en passant très près d'un lieu[ClasseHyper.]
être proche d'un certain état[ClasseHyper.]
frire (v. tr.) [V+comp • V]
faire frire, frire[Hyper.]
frire (verbe)
cuire, faire cuire[Hyper.]
friture, friture des petits poissons - poulet[Dérivé]
Le Littré (1880)
1. Terme familier. Chacune des boucles d'une frisure.
2. Ondulation en couleur sur le papier que l'on marbre.
3. Au plur. Nom donné à la matière grossière qui sert de première enveloppe aux cocons et qu'on enlève quand on ne veut prendre sur le cocon que la belle et bonne soie Cardeuses de frisons de soie.
Débris de filature et de décoconnage ; on y met aussi les cocons percés.
4. Au plur. Rognures de tôle.
Rebut de chiffon.
ÉTYMOLOGIE
Friser 1.
Nom d'une ancienne étoffe de laine.
• Frison d'Angleterre, la pièce de 13 aunes (Tarif du 18 avril 1667)
ÉTYMOLOGIE
Frise 2.
Terme de marine. Pot de terre ou de métal pour conserver la boisson.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
3. FRISON (fri-zon), s. m. Dialecte allemand parlé en Frise et appartenant au bas-allemand.
Habitant de la Frise.
Le frison, idiome des anciens Frisons, parlé encore dans la West-Frise et les îles de l'Ost-Frise.
ÉTYMOLOGIE
D'après Grimm, Gramm. 3e édit. t. I, p. 408, ce nom veut dire bouclé, et a été donné au peuple, parce qu'il avait les cheveux bouclés ; mais, dans l'Hist. de la langue all. p. 669, il révoque en doute cette étymologie (voy. FRISE 1).
1. Donner la forme de boucle aux cheveux. Friser ses cheveux aux fers, au fer, avec des fers, avec le fer. Fer à friser.
Friser quelqu'un, lui friser les cheveux. Se faire friser par un coiffeur.
• Un laquais de la maison qui avait pris de l'amitié pour moi me frisa ; j'avais d'assez beaux cheveux (MARIV. Pays. parv. 1re part.)
Se friser, friser à soi. Se friser la moustache.
Fig.
• Un bel esprit méprise une histoire nue ; il veut l'habiller, l'orner de broderie, la friser (FÉN. t. XXI, p. 232)
2. Friser le poil de certaines étoffes. Friser de la ratine, du drap.
3. Friser une serviette, la plier de façon qu'elle fasse de petites ondes.
4. Terme d'horlogerie. Ôter la petite pointe des dents des roues.
5. Terme de danse. Friser la cabriole, agiter les pieds avec vitesse tandis qu'on est en l'air.
6. Fig. et familièrement. Raser la surface, effleurer en passant, ne toucher que superficiellement, comme fait le friseur quand il frise. La balle lui a frisé le bras.
• Il frise le bord des précipices et passe les mauvais ponts avec une assurance admirable (BALZ. liv. VII, lett. 38)
• Maints coups perdus frisent l'oreille (SCARR. Virg. V)
• Progné me vient enlever les morceaux, Caracolant, frisant l'air et les eaux, Elle me prend mes mouches à ma porte (LA FONT. Fabl. X, 7)
• Comme le mouvement des roues était fort rapide, et qu'il fallait friser le but en tournant, pour peu que l'on manquât à prendre le tour, le chariot était mis en pièces et celui qui le conduisait pouvait être dangereusement blessé (ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. v, p. 84, dans POUGENS)
Friser quelqu'un, passer fort près de lui.
Terme de musique. Passer légèrement l'archet sur la corde d'un instrument, la toucher finement.
Terme de jeu de paume. Friser la corde, se dit de la balle quand, passant très peu au-dessus de la corde, il s'en faut de très peu qu'elle ne soit arrêtée dans le filet ou que le coup ne soit perdu.
Fig. Friser la corde, être bien près de subir quelque perte.
• L'abbé de Gamaches mourut en la peine [de devenir cardinal], après avoir frisé la corde d'être rappelé et disgracié (SAINT-SIMON 354, 164)
• Nous étions trente et un, M. Bailly a eu quinze voix, et M. de Condorcet seize : Il a frisé la corde, disait M. d'Alembert (LA HARPE Corresp. t. III, p. 312, dans POUGENS)
7. Courir de très près le risque de.
• Elles [Mmes de Maintenon et des Ursins] jurèrent la perte de ce prince [duc d'Orléans] ; il se peut dire qu'il la frisa de bien près (SAINT-SIMON 202, 197)
Friser la corde, se dit de quelqu'un qui court le risque d'être pendu.
Approcher de.
• Ces odes-là frisent bien le Perrault (J. B. ROUSS. Ép. II, 2)
Friser l'impertinent, se montrer presque tel.
• Au fond les airs que je me donne Frisent l'impertinent, le suffisant, le fat (DESTOUCHES Glor. II, 9)
Friser la quarantaine, la cinquantaine, avoir bien près de quarante, de cinquante ans.
8. V. n. Être frisé. Ses cheveux frisent naturellement.
9. Terme d'imprimeur. Faire paraître les caractères doublement imprimés sur la feuille ; grand défaut dans l'impression.
10. Une corde, dans un instrument de musique, est dite friser quand la vibration en est troublée par un contact avec un corps étranger ou par quelque chose de semblable, par exemple la détorsion du boyau ou des spirales de cuivre qui l'entourent dans les cordes basses du piano, ou quand elle fait des vibrations assez grandes pour sonner sur la touche ou sur la corde voisine.
11. Se dit de l'action du sucre raffiné ou candi, lorsqu'il se précipite en cristaux menus.
12. Terme de relieur. Il se dit de l'or qui devient inégal.
• Le plus léger des plis est préjudiciable ; Au lieu de se brunir, l'or frise et se guilloche (LESNÉ la Reliure, p. 62)
13. Terme de jeu de paume.
• Ils la touchent [la paume] en biaisant de leur raquette, ce qu'ils nomment couper ou friser (DESC. Diopt. 1)
14. Se friser, v. réfl. Être frisé. Ses cheveux se frisent facilement.
Se faire une frisure.
• Se parfume, se frise, et de façons nouvelles Veut avoir par le fard du nom entre les belles (RÉGNIER Sat. V)
• Elle ne voudra pas condamner par un exemple contraire les veuves qui commencent à se friser (BALZ. liv. VII, lett. 6)
15. Terme de vétérinaire. Se friser, se dit du cheval qui, en marchant, touche incessamment avec le pied qui est en l'air le pied qui est sur le sol.
16. Se friser, passer fort près l'un de l'autre. Ils se sont frisés dans la rue.
HISTORIQUE
XVIe s.— Sous l'oeil palle de la nuict J'ay fait ma course premiere, Frizant la mer, qui reluit Sous la tremblante lumiere (DU BELLAY II, 37, recto.)— Je vous promets et voue, à la mode romaine, Immoler trois aigneaux frisez de noire laine (DU BELLAY III, 69, recto.)— ....Ains que du premier poil la toison colorée Eust frizé son menton d'une barbe dorée (DU BELLAY IV, 72, verso.)— En mille crespillons les cheveux se friser (DU BELLAY VI, 27, recto.)— Adieu le soing de friser les cheveux (DU BELLAY VII, 55, recto.)— Ils receurent en moquerie ce qu'ils avoient pris au commencement en admiration, assavoir qu'on leur donneroit en brief un nouveau roi bien frisé, qui les mettroit au siecle d'or (D'AUB. Hist. III, 288)— Mesmes les plus frisez de la cour, desarmez, meprisans tout peril, se trouvoient souvent aux tranchées (CASTELNAU 157)— La conqueste de la duché de Luxembourg qui fut rafflée et frisée en un rien (BRANT. Cap. fr. t. I, p. 404)— Il n'y a personne qui ne sache que, sans sa belle conduite [du connétable de Montmorenci] au camp d'Avignon, l'empereur frisoit [conquérait] la Provence (BRANT. ib. t. II, p. 122)
ÉTYMOLOGIE
Esp. frisar, friser les draps. Il est probable que ce mot vient d'un radical germanique : frison, frisle ; angl. frisle, crépu ; si cependant on pensait que le sens de boucler y est détourné et que le sens primitif est orner, voy. FRISE 1.
Terme de marine. Friser les sabords, les border d'une bande de laine, pour empêcher que l'eau n'y entre, lorsqu'on calfate un vaisseau.
ÉTYMOLOGIE
Frise 2.
1. Mettre du beurre, de l'huile, ou de la graisse dans une poêle, faire bien chauffer et faire cuire dedans. Frire des côtelettes, des soles.
• Poisson, mon bel ami, qui faites le prêcheur.... Dès ce soir on vous fera frire (LA FONT. Fabl. V, 3)
Familièrement. Il n'y a rien à frire, il n'y a pas de quoi frire dans cette maison, c'est-à-dire il ne s'y trouve rien à manger.
• Tout se mit à brouter les bois du voisinage ; La pitance du cerf en déchut de beaucoup ; Il ne trouva plus rien à frire (LA FONT. Fabl. XII, 6)
Dans le sens contraire : voilà de quoi frire, c'est-à-dire voilà de quoi manger.
• Devers le soir soûl il était, Revenait au logis de Tyrrhe, Pour y chercher encore à frire (SCARR. Virg. VII)
Fig. N'avoir plus de quoi frire, n'avoir plus de bien, de ressource.
Fig. Il n'y a rien à frire dans cette affaire, elle n'offre aucun profit à faire.
2. V. n. Se cuire dans la poêle. Une sole qui frit. Le beurre frit dans la poêle.
3. Se frire, v. réfl. Être frit. Le poisson se frit, vous allez déjeuner.
-REM. On ne voit pas vraiment pourquoi ce verbe est défectif et ne se conjugue pas comme rire : nous frions, vous friez ; je friais ; que je frie ; que je frisse ; friant.
HISTORIQUE
XIIe s.— Moult saurai bien un mengier conraer [préparer], Frire un poisson, et un oisel torner (Bat. d'Aleschans, v. 3577)
XIIIe s.— Li lechierres fremist et art, Et tot se frit de lecherie, Mais n'en touche une seule mie (Ren. 7297)— Et sachés que du regarder Feras ton cuer frire et larder, Et tout adès en regardant Aviveras le feu ardant (la Rose, 2356)— Et il despendoit volentiers, Et tous jors ert en ribaudie, Tretout frioit de lecherie (ib. 14730)— Tos trembla dusqu'en terre, quant prist son gonfanon, Trestos li sans li frit del chief dusqu'au talon (Ch. d'Ant. II, 608)
XIVe s.— Quant il advient qu'ils vivent longuement en telle esperance et n'en pevent venir à chief, ains meurent en celle folle bée où ils frisent et ardent tous en tel convoiteux espoir (Ménagier, I, 3)— Aiez du percil et frisiez en beurre (ib. II, 5)— L'on n'eust pas frist cinq oeufs que l'on vit.... (Girart de Ross. v. 4843)
XVe s.— Loin de chault feu je ne cesse de frire (CH. D'ORL. Ball. (Simonet Caillau), 115)— Ce seroit trop vilaine perte, Et l'oust [armée] des François seroit frit (Myst. du siége d'Orléans, p. 481)— Medesins et ciurgiens M'ont eu long-temps en leur liens ; Maintenant, quant je n'ai que frire, Que riens n'a en ma tirelire, Par m'ame ils n'ont cure de moi (Mir. de St Genev)— Tant est on franc que tout se frit (VILLON Ball.)
XVIe s.— Avoir de quoy frire (MONT. I, 98)— Ce n'est pas pour vous que l'on frit ces oeufs (TAHUREAU Dial. p. 25, dans LACURNE)
ÉTYMOLOGIE
Provenç. frire et fregir ; catal. fregir ; espagn. freir ; portug. frigir ; ital. friggere ; du latin frigere ( le 1er e prend un accent bref), frire, qui se rattache aux mots grecs traduit par sécher et rôtissoire, radical sanscrit bhrij ( i avec un accent bref), cuire, frire, le même que bhraj ( a avec un accent long), brûler, briller. On voit par l'historique comment frire a pu donner à son participe le sens de friand (voy. ce mot).
Wikipedia
Frison peut désigner :
Voir également l'article Frise (région)
Les Frisons sont un peuple germanique appartenant sur le plan ethnolinguistique au rameau westique. Chez les Anglo-Saxons et les Néerlandais en autres, on distinguent les Frisons de l'Antiquité (Frisii) de ceux des périodes subséquentes qui portent un autre nom (Frisians, Friezen).
Au VIIIe siècle, les Anglo-Saxons de l'île de Bretagne conservaient le souvenir de cette origine commune : elle fut, selon Bède le Vénérable, le facteur qui déclencha l'envoi de missions chrétiennes anglaises sur le continent germanique du VIIe jusqu'au IXe siècle.
Sommaire |
L'ensemble des ethnies mentionnées ci-dessus peuplait à l'époque romaine la plaine du Nord de l'Allemagne (actuels länder de Schleswig-Holstein et de Basse-Saxe), une partie des Pays-Bas et de la péninsule du Jutland au Danemark. Si l'on se réfère à la conquête de la Bretagne romaine ou aux actes de piraterie commis au début du Ve siècle sur les côtes septentrionales de l'Empire romain continental (le litus saxonicus), il faut croire que ces peuples s'étaient tournés vers la mer et pratiquaient depuis longtemps le cabotage le long des rivages de la mer du Nord. La langue frisonne (probablement très apparentée à celle des anciens Belges), a survécu : elle est aujourd'hui une langue minoritaire parlée dans la région des Pays-Bas qui a pu constituer le berceau de l'ethnie des Frisons : la province de Frise (Friesland), tandis que le néerlandais est dérivé principalement, quant à lui, du francique, la langue des Francs, introduite par ces derniers au Ve siècle.
Les Frisons sont cités par Jules César dans la Guerre des Gaules, où le général romain montre son intérêt pour la race de chevaux devenus célèbres sous le nom de « Frisons » et qui portent au combat les cavaliers de cette région. L'Empire romain reconnaît aux Frisons un artisanat, notamment militaire, supérieur à celui de leurs voisins germains ou belges. Les armes forgées en Frise sont mises en vente sur les marchés de la mer du Nord que les Frisons gouvernent en maître lorsque les armées romaines pénètrent en Europe du Nord. C'est d'ailleurs à cette époque que cette mer est appelée mer frisonne. Établis à l'extérieur des frontières originelles de l'Empire romain, les Frisons firent partie des peuples soumis au tribut sous l'imperium d'Auguste (avant -14): pressés par les exigences du primipilaire Olennius, ils se révoltèrent sous l'imperium de Tibère en 28 (source : Tacite, Annales, IV). Leur victoire lors de la bataille du bois de Baduhenne leur permit de vivre « libres » sur leurs terres jusqu'au milieu de IIIe siècle, Rome ayant renoncé à étendre son empire au-delà du Rhin.
Vers 250, probablement suite à une montée des eaux, les Frisons durent abandonner leurs terres inondables protégées par des « tertres » ; l'intérieur du continent leur étant difficile d'accès en raison des mouvements d'autres ethnies germaniques, ils harcelèrent avec les Saxons les frontières maritimes de l'Empire romain où ils finissent par s'établir, notamment dans la Flandre maritime, dans le Kent et sur la côte de la mer du Nord en Bretagne insulaire, où des cohortes auxiliaires de l'armée romaine étaient déjà établies (à Cuneus Frisiorum Vinoviensium «Binchester» et à Cuneus Frisiorum Vercoviciensium «Housesteads»). Celui-ci était agité par l'importante crise politique du milieu du IIIe siècle, notamment en Gaule et dans l'île de Bretagne : plusieurs monnaies frappées sous le bref imperium du César Postume (260 – 261) et ornées d'une galère montrent l'importance que revêtit à ce moment la défense maritime romaine contre ces pirates.
Au début du Ve siècle, les pirates frisons menaient des expéditions de pillage sur les côtes de la mer du Nord jusqu'à la Manche ; c'est à ce moment que certains d'entre eux durent former des établissements au moins temporaires sur la côte au Sud-Est de l'île de Bretagne, participant ensuite à l'invasion massive de cette province par les Anglo-Saxons (source : Procope de Césarée), invasion que l'historiographie place traditionnellement vers 450.
Quant aux Frisons demeurés sur le continent (dans le nord-est des Pays-Bas et le nord-ouest de l'Allemagne actuelle), ils se heurtèrent bientôt au pouvoir des Francs : ces derniers, convertis au Christianisme depuis le baptême de Clovis (481 ou 486), étaient établis dans l'actuelle Belgique. Après avoir contenu les Frisons, ils étendirent leurs royaumes en Germanie et tentèrent de soumettre la Frise païenne.
Devenus les dangereux voisins des royaumes mérovingiens après que Clovis avait soumis les Francs rhénans, les Frisons profitèrent des troubles liés aux successions à l'époque des premiers Mérovingiens. Thierry Ier (v. 485 – 534) les affronta et leur imposa un tribut (515). Mais ces païens s'étendirent à l'ouest autour d'Utrecht, de Dorestad et jusqu'au delà de la Flandre maritime (Westhoek français) dont le premier nom était Frisia.
Par la suite et durant l'ensemble de la période mérovingienne, les Frisons profitèrent des luttes intestines qui mobilisaient les capacités militaires des royaumes francs afin de conserver leur indépendance : en 716, le maire du palais neustrien Ragenfred leur demanda même une trêve pour vaincre l'Austrasie.
Au début du VIIe siècle, alors que la richesse des Francs était essentiellement terrienne, les commerçants et les pirates frisons entretenaient des relations avec le monde scandinave et contrôlaient la majorité des côtes méridionales de la mer du Nord : cette dernière était connue pour cette raison sous le nom de « mer frisonne » et les territoires dominés par les Frisons formaient alors une « grande Frise » (magna frisia), s'étendant de l'Escaut jusqu'à la Weser et dont on ignore à peu près tout dès que l'on s'éloigne du littoral et des fleuves.
C'est avec les missions chrétiennes entreprises à partir de la période mérovingienne que les Frisons entrèrent véritablement dans l'Histoire.
La Vie de Saint Éloi mentionne que ce dernier (mort en 660), qui fut auparavant conseiller des rois Clotaire II et Dagobert Ier, entreprit de convertir certains Frisons établis sur le littoral belge à partir de l'évêché d'Anvers (après 641) : ses efforts eurent vraisemblablement peu de succès, compte tenu des événements ultérieurs. Un autre missionnaire franc tenta d'évangéliser les Frisons durant cinq années, de 657 à 673 : saint Vulfran (source : Vita Vulfranni).
En définitive, la christianisation de la Frise occidentale fut le fait des missionnaires anglo-saxons, appuyés puis relayés par le pouvoir militaire franc. Elle dura de la fin de la période mérovingienne jusqu'à la fin du IXe siècle.
À la suite de Wilfrid d'York qui passa l'année 678 sur la côte frisonne à la suite d'un naufrage, des moines anglais partirent sur le continent pour convertir leurs frères demeurés païens dès la fin du VIIe siècle et durant la première moitié du VIIIe siècle. Ils parlaient une langue proche de celle des Frisons, ce qui n'empêcha pas ces derniers de résister avec ardeur à la religion de leurs ennemis. Ainsi, deux missionnaires nommés Hewald subirent le martyre en Frise durant l'automne 690 (source : Bède le Vénérable, Histoire ecclésiastique du peuple anglais).
Parallèlement, les Francs entreprirent la conquête militaire de la Frise. Les Frisons furent soumis une première fois sous le règne de Radbod par Pépin de Herstal : le maire du palais austrasien fonda alors l'évêché franc d'Utrecht, à la tête duquel il plaça le missionnaire anglais Willibrord (mort en 739) en 696. L'aristocratie franque se partagea les terres des Frisons en plusieurs grands domaines, mais cette politique excessive suscita la résistance frisonne.
Une fois Pépin mort, les Frisons furent temporairement libérés du joug austrasien après avoir conclu un accord de paix avec les Neustriens et à la suite de la victoire de ces derniers sur les Austrasiens.
Néanmoins, Charles Martel, le fils de Pépin, les affronta peu après et vainquit à nouveau Radbod lors des guerres qu'il mena pour rétablir le pouvoir des Francs aux frontières de leur royaume (717 – 719).
Bien qu'ayant véritablement commencé au VIIe siècle, l'évangélisation des Frisons dura jusqu'à la période carolingienne : intégrée à l'empire de Charlemagne, la Frise devint un comté franc après 785.
Jusqu'en 754, les efforts du missionnaire anglais Winfrid, c'est-à-dire saint Boniface, entraînèrent la conversion de nombreux Frisons sans que la Frise fut christianisée pour autant. L'entreprise de ce dernier se heurta notamment aux hostilités entre Radbod et Charles Martel (v. 715), puis à l'impopularité du pouvoir franc. Après avoir évangélisé les Bavarois et les Thuringes, Winfrid subit à son tour le martyre aux mains des Frisons à Dokkum, près de Groningue, en 755.
L'annexion de la Frise orientale (la région s'étendant du Zuiderzee jusqu'à l'embouchure de la Weser) par les Francs ne fut acquise, en apparence, qu'après 782, voire 785. C'est à cette dernière date que Widukind, le chef de la résistance païenne des Saxons se soumit à Charlemagne. Néanmoins, la situation politique demeura tendue encore plusieurs années pour les Francs.
Le capitulaire de partibus saxonis, qui établit le partage de la Saxe conquise par Charlemagne en 787, entraîna le soulèvement général des Saxons contre les Francs. À l'appel des Saxons, les Frisons demeurés païens se soulevèrent à leur tour. Ils subirent également les représailles sanglantes de l'armée franque.
Après être devenue un comté franc, la Frise fut rattachée à la Francie médiane après le traité de Verdun (843), avant d'être intégrée à la Francie orientale (Germanie) et de devenir partie intégrante du Saint-Empire romain germanique.
Après avoir entretenu durant plusieurs siècles des relations commerciales avec les Vikings du Danemark, de Suède et de Norvège ; les Frisons ne purent contenir l'attaque des danois qui voyaient en eux d'excellents fabricants d'armes. Les Frisons, qui vécurent un temps sous la domination danoise après l'effondrement du pouvoir carolingien (879 – 882), devinrent ensuite les sujets du roi saxon Henri Ier l'Oiseleur en 925.
Morcelée en plusieurs entités politiques après avoir été un temps dominée par l'évêché impérial d'Utrecht, une grande partie de la Frise tomba progressivement sous la coupe des comtes de Hollande du XIIe siècle jusqu'au XIVe siècle : c'est à cette époque que le néerlandais s'y imposa progressivement comme langue dominante.
Les « rois » frisons du haut Moyen Âge sont connus notamment grâce à l'historien de l'Église anglaise Bède le Vénérable (mort en 735).
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