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La Gaume est la partie romane de la Lorraine belge. Elle se situe en Belgique (Région wallonne) dans l'extrême Sud de la province de Luxembourg, à la frontière française. Ce n'est pas une région administrative de la Belgique actuelle mais une région historico-géographique formant une entité culturelle forte.
La Gaume fait partie de la Lorraine belge, tout comme le Pays d'Arlon (ou Arelerland). Sa capitale est la ville de Virton. C'est une région francophone, avec une langue régionale romane, le gaumais, faisant partie des dialectes lorrains romans, l'une des langues recensées par l'Atlas linguistique de la Wallonie.
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La Gaume correspond en grande partie à l’arrondissement de Virton.
Parmi les communes en faisant partie, on retrouve Chiny, Étalle, Florenville, Habay, Meix-devant-Virton, Musson, Rouvroy, Saint-Léger, Tintigny et Virton. Cependant, tous les villages de ces communes (aux limites septentrionale et orientale de la région) ne sont pas gaumais (par exemple Suxy et Hachy).
La Gaume est délimitée au nord par l’Ardenne, à l’est par le Pays d'Arlon, au sud par la région française de Lorraine et à l’ouest par la région française de Champagne-Ardenne.
Le Sud-Luxembourg constitue la seule région géologique datant de l'Ère secondaire (plus précisément du Jurassique) en Belgique. Cette origine lui confère un faciès très particulier, constitué d'une succession de trois cuestas. Les photos prises par les satellites soulignent également ce paradoxe : compte tenu des seules prédispositions géographiques, cette région s'apparente davantage au Bassin parisien, vers le sud-ouest, ou mosellan, vers l'est[s 1].
La Gaume est drainée par des rivières faisant partie du bassin versant de la Meuse :
On ne peut comprendre ce qu'est la Gaume qu'après avoir examiné la Lorraine et la Belgique. La Lorraine est une partie de l'ancienne Lotharingie, la Wallonie en faisait partie également. Après la disparition de la Lotharingie, Lorraine et Wallonie ont (presque) toujours été séparées.
La Gaume a fait partie du duché de Luxembourg depuis 1300, entité politique qui a partagé avec les autres principautés belges (sauf la principauté de Liège) le destin des Pays-Bas bourguignons, espagnols et enfin autrichiens qui, rattachés à la principauté de Liège sous le nom de Belgique, font partie de la République française en 1795 où ils sont appelés les « départements réunis »[2]. Il faut visiter Marville pour voir, dans l'architecture de quelques maisons du village haut, la trace historique de la domination espagnole.
Du point de vue politique, la Gaume appartient donc à l'histoire de Belgique telle qu'elle est classiquement racontée avec sa composante wallonne qui recouvre plusieurs langues régionales ; Claude De Moreau de Gerbehaye souligne que « seule l'implantation des dialectes avait suivi clairement la structure géologique[s 2]».
Tout le monde n'est donc pas d'accord sur ce point. Le patois gaumais a une origine lorraine avérée. La Gaume s'est développée sur la sidérurgie, dès le XVe siècle, grâce à des familles telles que les de Lamberty qu'on trouve à Habay-la-Neuve (Pont d'Oye), à Florenville (Epioux), mais aussi à Cons-la-Grandville en France contre Longwy.
En revanche, du point de vue des langues régionales cette fois, la Lorraine (dont la Gaume fait partie) est divisée en deux zones patoisantes : le lorrain roman à l'ouest, le platt ou lorrain francique à l'est — la frontière linguistique est sensiblement dirigée Nord-Sud et peut être repérée par la toponymie : cherchez en France Audun-le-Roman et Audun-le-Tiche ; ou en Belgique Meix-le-Tige (Tiche, Tige proviennent de la même racine que le mot Deutsch : « allemand »). Les frontières de la Belgique sont issues de beaucoup d'événements historiques (dominations, guerres, etc.) et son extrême sud prend une portion de la Lorraine, en gardant la frontière lorrain roman-francique lorrain divisant la Lorraine belge en deux régions s'appelant Gaume et Arelerland. Le gaumais est donc un lorrain roman et non un wallon ; bien que depuis 1830, l'influence du Nord ait laissé des traces dans le langage, d'autant que le lorrain et le wallon sont des langues proches, ayant pu participer d'une même scripta commune, notamment dans le plus ancien texte littéraire français[3].
L'origine de ce particularisme gaumais, c'est le poids social, religieux, politique des anciens diocèses en nos régions, comme le diocèse de Liège, dont, précisément, la Gaume ne faisait pas partie. Au moment de l'indépendance de la Belgique, les Gaumais auraient préféré un rattachement à la France (Lorraine) plutôt qu'à la jeune Belgique avec qui ils ne sentaient que peu de points communs. Ceci explique qu'encore de nos jours, les Gaumais ont un sentiment de particularisme en Belgique. À titre d'exemple, on parle en Gaume de « maire » et de « mairie », alors qu'ailleurs en Belgique on utilise les termes « bourgmestre » et « maison communale ».
Au point de vue gastronomique, les spécialités gaumaises ne manquent pas. Citons par exemple, le pâté gaumais, la touffaye ou la bière de l'abbaye d'Orval.
Les premières traces de civilisation remontent au Néolithique. Le microclimat particulier à la Gaume, légèrement plus chaud que dans le reste de la Belgique, ainsi que sa terre fertile en ont fait déjà à l'époque une terre d'accueil propice. La Gaume jouit d'un microclimat ; il y fait en général un à deux degrés Celsius de plus que dans les régions limitrophes. Ces particularités ont d'ailleurs contribué à lui donner le nom de « petite Provence ».
À l'époque romaine, la Gaume a continué à prospérer. De nombreux vestiges gallo-romains subsistent de cette époque, notamment le site de Montauban. Dès le XVIe siècle, ses richesses minières furent largement exploitées, ce dont témoignent aujourd'hui quelques monuments, comme à Halanzy, ainsi que de nombreuses anciennes forges de cette époque sidérurgique, dont certaines peuvent être vues à Châtillon, comme le souligne Claude de Moreau de Gerbehaye[s 3]. Aujourd'hui, l'activité économique est basée sur le tourisme et l'industrie mais aussi et toujours sur le secteur primaire (agriculture et exploitation du bois). Le riche voisin luxembourgeois a aussi un impact non négligeable sur la vie économique de la région.
Mussy-la-ville, Baranzy, Halanzy, Tintigny, Ethe, Saint-Léger, Houdemont, Izel et Latour furent des localités détruites ou dont de nombreux habitants furent fusillés par l'armée impériale allemande lors des atrocités allemandes commises au début de l'invasion de la Première Guerre mondiale.
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