definición y significado de Humeur | sensagent.com


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Definición y significado de Humeur

Definición

humeur (n.f.)

1.état d'esprit caractéristique (habituel ou relativement temporaire)"qu'il me loue ou m'insulte dépendait de son humeur du moment" "il était de mauvaise humeur"

2.humeur désagréable et colèrique

3.point de vue subjectif.

4.état affectif provoqué par des impressions.

5.état d'esprit ponctuel ou durable qui conditionne son propre caractère et la qualité des relations avec son environnement.

6.substance liquide élaborée par l'organisme et présente dans les articulations et dans certains organes.

7.atmosphère qui règne dans un lieu, dans un groupe de personnes.

8.circonstances de vie, atmosphère morale.

Humeur (n.)

1.(Cismef)État émotionnel, pénible ou agréable, qui se présente comme une décharge temporaire ou sous une forme stable et prolongée. L'affect constitue pour Freud la manifestation qualitative de l'énergie pulsionnelle et de ses modifications quantitatives.

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Definición (más)

definición de Humeur (Littré)

definición de Humeur (Wikipedia)

Sinónimos

Humeur (n.) (Cismef)

Affect  (Cismef), Thymie  (Cismef)

humeur (n.f.) (vieux)

humeur aqueuse de l'œil

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Ver también

humeur (n.f.)

turgide bonne humeur

Frases

Diccionario analógico


humeur (n.) [Cismef]



humeur (n. f.)


humeur (n. f.) [vieux]



humeur (n. f.)

style[Hyper.]



Le Littré (1880)

HUMEUR (s. f.)[u-meur]

1. Toute espèce de liquide ; inusité en ce sens qui est le sens propre, excepté dans cette phrase du métier de la tannerie : Faire prendre humeur aux peaux, les humecter, afin de leur donner une préparation.

2. En un sens plus restreint. Toute substance liquide ou demi-liquide qui se trouve dans un corps organisé.

Par l'exercice, on dissipe les humeurs superflues (FÉN. Tél. XVII)

Trois humeurs de différente densité, logées chacune dans une capsule transparente, partagent l'intérieur du globe de l'oeil en trois parties (BONNET Contempl. nat. V, 10)

Terme d'ancienne médecine. Les quatre humeurs, les humeurs fondamentales qui étaient supposées exister dans le corps humain, et dont le juste tempérament constituait la santé. Ces humeurs étaient le sang, le phlegme ou pituite, la bile et la bile noire ou mélancolie ou atrabile.

Il s'est dit pour larmes.

Ses beaux yeux.... N'ont plus rien de divin comme ils souloient avoir ; Ains tout chargés d'humeur (GARNIER Hippolyte.)

Mes yeux toujours mouillés d'une humeur continue [de larmes] (RÉGNIER Plainte.)

3. Vulgairement, il se dit des humeurs viciées du corps. Humeur âcre, maligne. Fondre, évacuer les humeurs.

C'était une humeur qui vous tombait sur la poitrine (SÉV. 356)

Je ne sais si cette traite à pied [du comte de Mailly] lui aigrit l'humeur de la goutte qu'il avait quelquefois (SAINT-SIMON 66, 100)

Peut-on avoir une humeur dartreuse, et avoir l'humeur si douce ? (VOLT. Lett. d'Argental, 20 juin 1767)

Les humeurs froides, les écrouelles.

4. Disposition du tempérament ou de l'esprit, soit naturelle, soit accidentelle ; signification tirée de ce que la disposition du tempérament ou de l'esprit était attribuée à la qualité des humeurs qui sont dans le corps.

Le sonnet est fort beau ; j'y ai remarqué que celui qui l'a fait devait bien connaître l'humeur de la personne [Mlle de Rambouillet] à qui il écrivait, puisqu'ayant perdu un amant, il ne lui en dit pas un mot de consolation (VOIT. Lett. 25)

Je saurai bien rabattre une humeur si hautaine (CORN. Cid, II, 6)

J'en voudrais connaître un de l'humeur dont il est (CORN. Suite du Ment. III, 1)

Qu'un peu de votre humeur ou de votre vertu Soulagerait les maux de ce coeur abattu (CORN. Poly. II, 2)

Je sais quelle est l'humeur et l'esprit d'un chrétien (CORN. ib. III, 3)

Seigneur, telle est l'humeur de la plupart des femmes (CORN. Tite et Bérén. IV, 4)

Il y a plus de défauts dans l'humeur que dans l'esprit (LA ROCHEF. Réfl. mor. n° 290)

Les fous et les sottes gens ne voient que par leur humeur (LA ROCHEF. ib. n° 414)

Un certain homme avait trois filles, Toutes trois de contraire humeur (LA FONT. Fabl. II, 20)

Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin (LA FONT. ib. IX, 2)

Des hommes en amour d'une humeur si souffrante [endurante], Qu'ils vous verraient sans peine entre les bras de trente (MOL. Fâch. II, 4)

Nous joindrons après nos forces pour attaquer la dureté de son humeur (MOL. l'Avare, I, 2)

De l'humeur dont je les connais (MOL. Impr. 3)

Vous êtes dans une humeur désobligeante (MOL. Sicil. 7)

Si vous êtes encore de l'humeur dont vous étiez (SÉV. 27)

Qu'on ne dise pas que c'était une chose aisée à deviner à qui connaissait l'humeur de la nation (BOSSUET Hist. II, 9)

Mais, direz-vous, j'ai à converser avec une soeur qui est d'une humeur si rustique et si insupportable, qu'il me faut toute ma patience... (BOSSUET Instr. aux ursul. de Meaux, sur le silence, 2)

Ces humeurs farouches sont fort à charge.... (BOSSUET ib.)

Pourquoi vois-je parmi vous des haines bizarres, des oppositions d'humeur à humeur et de personne à personne ? (BOSSUET Méd. sur l'Év. la Cène, 75e jour.)

Nous agissons par humeur et non par raison ; c'est pourquoi l'ambition ni l'avarice ne se changent pas pour avoir ce qu'elles demandent, parce que l'humeur demeure toujours (BOSSUET Pensées détachées, 30)

Les tempéraments ne sont pas les mêmes, et rien n'est plus différent que les humeurs ; il y a des humeurs douces et paisibles, et il y en a de violentes et d'impétueuses (BOURDAL. Instruct. Paix avec le proch. Exhort. t. II, p. 341)

Les climats font souvent les diverses humeurs (BOILEAU Art p. III)

Tout a l'humeur gasconne en un auteur gascon (BOILEAU ib.)

Le temps, qui change tout, change aussi nos humeurs (BOILEAU ib.)

Votre état est de fâcher tout le monde, et votre humeur de ne mécontenter personne (MAINTENON Lett. au card. de Noailles, 30 avril 1697)

Je lis sur son visage Des fiers Domitius l'humeur triste et sauvage (RAC. Brit. I, 1)

Le fruit de leur longue vertu était d'avoir si bien dompté leurs humeurs, qu'ils goûtaient sans peine le doux et noble plaisir d'écouter la raison (FÉN. Tél. V)

Dire d'un homme colère, inégal, querelleur, chagrin, pointilleux, capricieux, c'est son humeur, n'est pas l'excuser, comme on le croit (LA BRUY. XI)

Ils avaient l'humeur libérale et magnifique (HAMILT. Gramm. 2)

L'esprit qui ne nous apprend pas à vaincre notre humeur devient inutile (Mme DE CAYLUS Souvenirs, p. 87, dans POUGENS)

Son humeur [du prince d'Orange] était froide et sévère ; son génie actif et perçant (VOLT. Louis XIV, 10)

Le tigre s'irrite de tout ; le temps, loin de l'amollir en tempérant ses humeurs féroces, ne fait qu'aigrir le fiel de sa rage (BUFF. Tigre.)

On attribue les combats de gladiateurs à un esprit politique : c'était, dit-on, pour entretenir l'humeur guerrière parmi les Romains ; mais l'humeur guerrière et l'humeur meurtrière sont très différentes : l'humeur guerrière est généreuse, c'est l'honneur et l'amour de la patrie qui l'inspirent (ST-FOIX Ess. Paris, Oeuv. t. IV, p. 226, dans POUGENS)

Être d'humeur à, être habituellement disposé à.

Je ne suis pas d'humeur à mourir de constance (CORN. Ment. II, 2)

Mon père est d'une humeur à consentir à tout ; Mais il met peu de poids aux choses qu'il résout (MOL. F. sav. I, 3)

Je ne suis point d'humeur à payer les violons pour faire danser les autres (MOL. Comtesse, 21)

Les Carthaginois rétablis n'étaient plus d'humeur à céder (BOSSUET Hist. I, 8, p. 67)

Être en humeur de, être actuellement disposé à....

En humeur de nous faire un assez mauvais tour (RÉGNIER Sat. XI)

J'étais sur le théâtre en humeur d'écouter (MOL. Fâcheux, I, 1)

On n'est pas en humeur de se promener (SÉV. 185)

Elle n'est pas toujours en humeur de souffrir ces hauteurs (SÉV. 581)

Jamais je ne fus tant en humeur de rire (MONTFLEURY Fille capt. I, 1)

Une fois mis en humeur de conter (Car on se plaît à conter à cet âge) (MALFIL. Narcisse, ch. II)

Humeur de, disposition à.

Ce n'est point une humeur de médire Qui m'ait fait rechercher cette façon d'écrire (RÉGNIER Sat. XII)

Je n'écouterai plus cette humeur de conquête (CORN. Illus. comique, II, 3)

Et [je] trouverai pour vous quelques autres vengeances, Quand l'humeur me prendra de punir tant d'offenses (CORN. Attila, V, 3)

Être en humeur de bien faire, être en bonne disposition pour travailler d'imagination, pour composer ; se dit des poëtes, des musiciens, des peintres. On dit, dans le sens contraire : N'être pas en humeur. Ces locutions vieillissent.

Être en humeur, se dit aujourd'hui, surtout par plaisanterie, de gens qui se mettent à table avec un grand appétit. Nous étions tous en humeur de bien faire.

5. Belle humeur, disposition de gaieté et de satisfaction.

Hier, dans sa belle humeur, elle entretint Valère (CORN. Hor. I, 1)

Elle ne nous a pas consolées, quoiqu'elle fût dans ses belles humeurs (SÉV. 35)

Jugez par la longueur de la lettre si je suis de belle humeur (MAINTENON Lettre à l'abbé Gobelin, 8 mai 1675)

Je ne suis pas en belle humeur : les affaires de Flandres prennent un mauvais tour (MAINTENON Lett. au duc de Noailles, 15 août 1711)

Il se mit de la plus belle humeur du monde (HAMILT. Gramm. 4)

Le chevalier sortit de belle humeur (HAMILT. ib. 4)

Il avait toujours remarqué que cette belle humeur est incompatible avec la cruauté (VOLT. l'Ingénu, 19)

Bonne humeur, bonne disposition de l'âme qui se manifeste par le ton, les manières, le langage.

Je ne suis pas d'assez bonne humeur pour lui répondre (SÉV. 83)

Soit qu'il ait su le prendre en bonne humeur (BOSSUET Var. 4)

Je voudrais qu'on rassemblât beaucoup d'enfants de bonne humeur (J. J. ROUSS. Ém. II)

Mauvaise humeur, mauvaise disposition de l'âme, qui se manifeste également par le ton, les manières, le langage.

Une mauvaise humeur, un peu de jalousie (CORN. Hor. III, 4)

La plupart sont entrés en mauvaise humeur (PASC. Prov. 3)

Mais, dites-vous, cette soeur est si ombrageuse et pointilleuse, que la moindre chose la met en mauvaise humeur (BOSSUET Instr. aux ursul. de Meaux, sur le silence, 2)

Quand elle est dans sa mauvaise humeur (BOSSUET ib.)

Ces objets l'irritèrent et allumèrent en lui [Lally] cette mauvaise humeur qui sied si mal à un chef et qui nuit toujours aux affaires (VOLT. Louis XV, 34)

Humeur noire, mélancolie, tristesse, locution tirée de ce qu'on attribuait la tristesse à l'humeur noire ou bile noire, dite aussi mélancolie ou atrabile, qui était supposée avoir son siége dans la rate.

Là, par un saint motif et non par humeur noire, Notre ermite nouveau... (LA FONT. Oies.)

Quant à cette humeur noire, vous ne devez en attendre la guérison... (BOSSUET Lett. abb. 146)

6. Absolument. Humeur se dit pour mauvaise humeur, disposition chagrine, impatience.

Ce qu'on appelle humeur est une chose trop négligée parmi les hommes (LA BRUY. XI)

L'humeur est de tous les poisons le plus amer ; les fripons sont emmiellés ; faut-il que les honnêtes gens soient difficiles ? (VOLT. Lett. d'Argens. 1752)

Ce qui me donne de l'humeur, c'est qu'on ne les regarde jamais que du mauvais côté (DIDER. Pens. phil. 1)

En lui l'humeur gâtait tout, et cette humeur était quelquefois hérissée de rudesse et de brusquerie (MARMONTEL Mém. V)

Avoir de l'humeur, être mécontent, piqué, en colère.

Notre Salomon a de l'humeur, et je le crois mécontent ou malade (D'ALEMB. Lett. à Voltaire, 27 décembre 1777)

Elle avait quelquefois de l'humeur dont elle faisait toujours de la tristesse (STAËL Corinne, XII, 1)

Quant à l'Ilissus, il est sans eau ; Chandler sort, à cette occasion, de sa modération naturelle, et se récrie contre les poëtes qui donnent à l'llissus une eau limpide et bordent son cours de saules touffus ; à travers son humeur, on voit qu'il a envie d'attaquer un dessin de Leroy... (CHATEAUB. Itin. part. I)

Morbleu ! qui n'aurait de l'humeur En pensant que madame De monsieur fera le bonheur, Bien qu'elle soit sa femme ? (BÉRANG. Célib.)

Prendre de l'humeur, s'irriter, concevoir de la colère, du mécontentement.

Oui, ma tante souvent prend de l'humeur pour rien (COLLIN D'HARLEV. Optimiste, I, 2)

Par menace. Je lui ferai passer son humeur.

Familièrement. Humeur de dogue, humeur de chien, très mauvaise humeur. On ne peut lui parler, il est ce matin d'une humeur de dogue.

7. Caprice, bouderie, fantaisie.

....Je suis Enclin à des humeurs qu'éviter je ne puis (RÉGNIER Sat. V)

Je suis plus ami de la vérité que de votre humeur (BALZ. liv. VI, Lett. 4)

Mon humeur ne dépend guère du temps : j'ai mes brouillards et mon beau temps au dedans de moi (PASCAL Pens. art. IV, 47, édit. HAVET.)

Les tristes humeurs d'une femme grondeuse (FLÉCH. Serm. I, 310)

Combien de superbes humeurs faut-il essuyer ! (FLÉCH. ib. 321)

Supportez certaines petites humeurs fâcheuses du prochain (FLÉCH. Panég. II, p. 499)

Des humeurs qui échappent, et sur lesquelles il est malaisé d'être toujours en garde contre soi-même (MASS. Carême, Pardon des offenses.)

La vertu prudente et solide tient toujours un milieu juste et équitable ; c'est l'humeur toute seule qui aime les extrémités (MASS. Carême, Vérit. culte.)

Montrons au monde, en mettant chaque chose à sa place dans nos actions, que la piété n'est pas une humeur ou une faiblesse, mais la règle de tous les devoirs (MASS. ib.)

Nos humeurs éternelles dont ils souffrent tant (MASS. Carême, Dégoût.)

Les humeurs qui nous possèdent, les inégalités qui nous entraînent (MASS. Carême, Pâques.)

Il ne vous eût pas été permis de vivre d'humeur, de tempérament, et de ne prendre que ce qui vous plaît pour la règle de ce que vous devez faire (MASS. Profess. relig. serm. 3)

fort raisonnable, à quelques petites humeurs près qui se passaient à pleurer (J. J. ROUSS. Confess. IV)

Ses duretés, ses humeurs, ses caprices affermissaient la constance de sa maîtresse (DUCLOS Mém. rég. Oeuvres, t. V, p. 389, dans POUGENS)

Par humeur, par caprice, en se piquant.

On se sépare par humeur, on se réunit par politique (BOSSUET Var. XV, § 124)

C'est un homme d'humeur, c'est un homme capricieux, inégal.

L'un se fait philosophe, un autre plaisant, un troisième homme d'humeur (DUCLOS Consid. sur les moeurs, ch. IX.)

En un sens contraire. C'est un homme qui n'a point d'humeur, qui est sans humeur, c'est un homme égal, qui n'a point de caprices, d'impatiences, de violences inattendues.

Familièrement. N'avoir ni humeur ni honneur, n'être pas touché des affronts et être privé des sentiments de l'honneur.

Tiens, Gotte, j'ai lu dans un livre relié que, pour faire fortune dans le monde, il suffit de n'avoir ni honneur, ni humeur (SEDAINE Gageure imprévue, sc. 15)

8. Penchant à la plaisanterie, originalité facétieuse, à peu près dans le sens de l'anglais humour (voy. ce mot), qui est d'ailleurs un emprunt fait à la langue française.

[Matamore, achevant de vanter ses hauts faits, voit approcher sa maîtresse en compagnie de son rival ; tout de suite il tourne les talons]. Clindor : Où vous retirez-vous ? - Matamore : Le fat n'est pas vaillant ; Mais il a quelque humeur qui le rend insolent (CORN. Illus. com. II, 2)

Cliton : Par exemple, voyez, aux traits de ce visage Mille dames m'ont pris pour homme de courage, Et, sitôt que je parle, on devine à demi Que le sexe jamais ne fut mon ennemi. - Cléandre : Cet homme a de l'humeur. - Dorise : C'est un vieux domestique Qui, comme vous voyez, n'est pas mélancolique (CORN. Suite du Ment. III, 1)

De ce qu'elles ont moins, c'est dont plus je les loue : Aux sottes, de l'esprit ; aux vieilles, de l'humeur (SCARRON Jodelet duelliste, I, 1)

Ils [les Anglais] ont un terme pour signifier cette plaisanterie, ce vrai comique, cette gaieté, cette urbanité, ces saillies qui échappent à un homme sans qu'il s'en doute ; et ils rendent cette idée par le mot humeur, humour, qu'ils prononcent yumor, et ils croient qu'ils ont seuls cette humeur, que les autres nations n'ont point de terme pour exprimer ce caractère d'esprit ; cependant c'est un ancien mot de notre langue, employé en ce sens dans plusieurs comédies de Corneille (VOLT. Mélanges littér. Lettre à l'abbé d'Olivet, 21 avril 1762)

Humeur a vieilli en ce sens ; cependant le voisinage du mot anglais humour lui a redonné faveur ; et déjà Diderot avait recommencé à l'employer.

Toute la scène du confessionnal voulait être mieux dessinée ; cela demandait plus d'humeur, plus de force (DIDER. Salons, dans GÉNIN, Récréat. t. I, p. 213)

La gaieté, chez M. de Chateaubriand, n'a rien de naturel et de doux ; c'est une sorte d'humeur ou de fantaisie qui se joue sur un fond triste (STE-BEUVE Causeries, 18 mars 1850)

Belle humeur s'est dit en ce sens. L'Ovide en belle humeur de d'Assouci.

Par humeur, s'est dit pour : par inspiration originale.

Un auteur, né copiste.... doit.... éviter comme un écueil de vouloir imiter ceux qui écrivent par humeur, que le coeur fait parler.... (LA BRUY. I)

Ceux qui écrivent par humeur sont sujets à retoucher leurs ouvrages ; comme elle n'est pas toujours fixe et qu'elle varie en eux selon les occasions, ils se refroidissent bientôt pour les expressions et les termes qu'ils ont le plus aimés (LA BRUY. ib.)

REMARQUE

On lit dans Raynal : Si M. Pitt quitta sa place par humeur, il est blâmable de ne l'avoir pas étouffée ou maîtrisée, RAYNAL, Hist. phil. X, 26. Raynal a ici péché contre la règle qui veut qu'un nom pris indéterminément, sans article, ne soit pas représenté subséquemment par un pronom. Il faut éviter cette tournure, qui quelquefois et à la rigueur peut s'admettre, quand le sens est clair, mais qui ici est mauvaise, surtout à cause de place, autre substantif féminin auquel on croit d'abord que le pronom féminin se rapporte.

SYNONYME

HUMEUR, CAPRICE. Ces deux mots, en tant que synonymes, désignent un sentiment vif et passager dont nous sommes affectés, sans que la cause soit égale à l'effet. Il y a cette différence que le caprice n'implique pas nécessairement quelque chose de déplaisant, tandis que la déplaisance est inhérente à l'humeur.

HISTORIQUE

XIIIe s.Li fust [les arbres] del champ seront saoulé d'humor (Psautier, f° 124)L'une nature est de complexion sanguine, l'autre de melancolie ou de flemme ou de colere, selonc ce que les humors habondent plus (BRUN. LATINI Trésor, p. 106)Li semere [semeur] a apparillié Autre semenche k'il sema, Mais deseur pierre le [la] jeta ; Qua nt sa rachine dut conquerre, Si lor failli humeurs et terre (GUI DE CAMBRAI Barl. et Jos. p. 34)

XVe s.Chantre de table et buveur M'est injure ordinaire ; Mais chascun a son humeur ; Je n'y sauroy que faire (BASSEL. X.)Faulte d'humeur nos choux sont morts En nos jardins par seicheresse (BASSEL. XVII)

XVIe s.Quand on purge du cors humain quelque humeur nuysant, avant sa concoction (RAB. Pant. III, 41)On y retrouvera aucuns traits de mes conditions et humeurs (MONT. Au lect. p. 11)Parmi ses humeurs il avoit cette cy... (MONT. I, 16)Je veoy louer cette humeur [fantaisie] (MONT. I, 17)Malice ennemie de mon humeur (MONT. I, 34)Ce feut une humeur prompte et curieuse qui me convia à tel effet esloingné de ma nature (MONT. I, 96)Diogenes estoit, à mon humeur, juge plus poignant que Timon (MONT. I, 379)Toutes les fievres putrides sont faites d'humeurs putrefiés et corrompus au corps humain (PARÉ Introd. 6)Quels sont les humeurs, telles sont les inclinations des moeurs (PARÉ ib.)L'humeur pechant (PARÉ V, 13)Nettoyant la ville des plus seditieux et plus mutins, ne plus ne moins que d'une superfluité de mauvais humeurs qui causoient ceste maladie (AMYOT Cor. 17)Il descouvrit une source d'humeur grasse et huileuse (AMYOT Alex. 96)

ÉTYMOLOGIE

Picard, himeur, humeur, souffrance physique ; wallon, imeûre ; Berry, himeur ; bourg. heumeu ; provenç. humor, umor, ymor ; espagn. humor ; ital. umore ; du lat. humorem, liquide, humeur ; comp. Le grec, humeur, effusion ; au contraire, Curtius le rattache au grec, supposant un radical ug (sanscrit uk-shami ( a, accent long) , arroser) ; humor serait pour hug-mor. Au XVIe siècle, on essaya, par latinisme et contre l'analogie française, de donner à humeur le genre masculin.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. HUMEUR. - HIST. Ajoutez :

XIIe s.En la secunde nuit après Qu'il out eissi esté confès, Li es força si sa dolors Que toz li sancs e les humors Li espandirent par le cors (BENOIT Chronique, t. II, p. 381, V. 26438)

XIVe s.Por ces quatre [fleuves] de lor rousées Sont maintes terres arousées, Et por lor ymor se deportent, Tant que mout grant valor en portent (MACÉ Traduction de la Bible, f° 2, verso, 2e col.) (On remarquera ymor ; Macé était du Berry, et dans le Berry on dit encore himeur).

HUMEUR (s. m.)[hu-meur]

Celui qui hume.

Au fém. Les humeuses de gin.

Adj. f. pl. Humeuses, se dit de certaines pierres qui se forment dans les serres humides.

HISTORIQUE

XIVe s.Un humeur de broez [brouet] et lecheur prioit as diex et souhaidoit que il eust la gorge plus longue que le col d'une grue (ORESME Eth. 94)

XVe s.Se tu deviens povre de corps et de biens et tu as esté homme de court, chacun dira : Vela le mengeur de soupe et le humeur de brouets de court (le Jouvencel, f° 16, dans LACURNE)

ÉTYMOLOGIE

Humer.

Wikipedia

Humeur

                   
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Humeur (homonymie).

L'humeur est un état d'âme persistant. Elle diffère des émotions en ceci qu'elle est moins spécifique, moins intense et moins influencée par des évènements récents, même si des émotions telles que la peur et la surprise sont des sentiments parfois sévères et pouvant durer des heures, voire des jours[1].

L'humeur n'a pas de connotation positive ou négative, bien qu'il puisse être dit, dans le langage courant, de « bonne » humeur ou de « mauvaise » humeur. L'humeur est une question de tempérament et de traits de caractère ; elle se manifeste donc à long terme. Les traits de personnalité tels que l'optimisme et le neuroticisme prédisposent à certains types d'humeurs. Les déstabilisations à long terme de l'humeur tels que la dépression et les troubles bipolaires sont désignées comme des troubles de l'humeur.

Sommaire

  Étymologie

Le terme humeur vient du latin umor, qui est lui-même un mot venant du grec ancien et qui signifie liquide. Un autre mot en français qui a la même racine est le mot humour, mais son acception actuelle est plus récente (XVIIIe siècle). Il vient de l'anglo-normand humour qui vient lui-même du vieux français humor. Également, en anglais américain, humour s’orthographie humor, mais le même mot est prononcé de manières très différentes par les anglophones britanniques et américains.

  Histoire

Il est intéressant d’observer la dualité du terme humeur, à la fois terme médical par l’étymologie latine et terme de psychologie par l’étymologie grecque. De même, l’adjectif thymique revêt deux sens selon le domaine, qu'il s'agisse de médecine ou de psychologie. En médecine, « thymique » est ce qui appartient au thymus, et en psychologie, « thymique » est ce qui concerne l’humeur. La racine grecque du mot thymie est identique à celle dont vient le mot thymus.

Ceci amena les Anciens à un quiproquo lorsque le thymus fut découvert et identifié. Les médecins de l’Antiquité pensaient que cet organe était à l’origine des émotions et de l’affection chez les individus, chose qui paraît actuellement fausse, et ils baptisèrent logiquement le nouvel organe du nom de thymus. Cependant, en médecine, le terme thymus et l’adjectif correspondant thymique sont restés jusqu’à nos jours. En revanche, avec le développement de la psychologie, les psychologues furent amenés à chercher un terme pour définir l’état fondamental dominant la vie affective et les émotions. En se tournant vers la langue grecque, ils trouvèrent dans le mot thumos (siège des passions) l’étymologie correspondant tout à fait à ce qu’il cherchaient. Le terme "thymie" fut donc créé et l’adjectif associé fut logiquement thymique, d’où le double sens du terme thymique.

De même, le mot humeur revêt à l’origine un sens purement médical, mais avec l’évolution de la médecine les chercheurs isolèrent et définirent les liquides du corps humain, et peu à peu le terme "humeur" tomba en désuétude. Le XIXe siècle marqua le début de la régression de l’usage du mot "humeur" pour évoquer les fluides corporels. Le langage courant, petit à petit, l’utilisa pour évoquer des émotions. Ceci est dû essentiellement au manque d’éducation médicale populaire. Le peuple pensait encore au XIXe siècle que les troubles du comportement ou les tempéraments provenaient de certains fluides qui coulent dans nos veines, ou encore que le signal nerveux était de type liquide, ce que nous savons aujourd’hui faux, d’où la dérive et l’amalgame qui se sont opérés sur le terme « humeur ». L’évolution de la psychologie enterra quasi-définitivement la signification historique du terme humeur, et du fait des progrès de la médecine, les médecins n’avaient plus besoin de ce terme dans leur jargon et l’abandonnèrent ainsi au profit de la psychologie.

Seuls rescapés de cette transmutation linguistique, l’humeur aqueuse et l’humeur vitrée, qui sont des termes médicaux propres et toujours d’usage courant.

  Définition

  Médecine

En médecine, l’humeur est un terme vieilli pour évoquer un fluide contenu dans l’organisme[2]. Ce fluide peut être réel comme le sang, la lymphe, la bile ou peut également être supposée réel ou hypothétique comme l’atrabile. De nos jours le terme humeur est peu usité en médecine à l’exception de l’humeur aqueuse et l'humeur vitrée contenues dans l’œil. Ce terme vieilli provient de la théorie des humeurs professée par la médecine médiévale.

  Psychologie

En psychologie, l’humeur est l’état thymique originel régissant les émotions et l’affectif. "Thymie" est un synonyme d’humeur propre à la psychologie, l’étymologie de ce mot vient du grec thumos qui signifie "siège des passions". Dans le langage courant, l’humeur a plutôt pour synonyme le terme "tempérament". Le terme "humeur" est banalement usité pour évoquer une disposition affective ou émotionnelle comme la tristesse ou la joie.

  Références

  1. (en) Thayer, Robert E. (1989). The biopsychology of mood and arousal. New Yok, NY: Oxford University Press.
  2. Définition sur www.mediadico.com. Consulté le 14 janvier 2012

  Annexes

  Articles connexes

  Bibliographie

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