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liège
liégé
liège (n.m.)
1.couche externe, épaisse, légère, de l'écorce de certains arbres (ex. chêne-liège).
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⇨ definición de Liège (Littré)
⇨ definición de Liège (Wikipedia)
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Ver también
Liège (n.prop.)
↘ liégeois
liège (v.)
⇨ (en) liège • Liège (homonymie) • bouchon de liège • chêne-liège • en liège • le Liège • liège préparé • province de Liège
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Liège (n. pr.)
ville de Belgique[Classe...]
liège (n. m.)
substance[Classe...]
liège[termes liés]
de très faible poids[Caract.]
arbre[DomainDescrip.]
tige de la plante[DomainDescrip.]
liège (n. m.)
écorce - matière végétale[Hyper.]
boucher[Dérivé]
liège (n. m.)
Descripteurs EUROVOC[Thème]
liégé (adj.)
qui a, comporte, est pourvu de[Classe...]
liège, suber[Cont.]
liéger (v. tr.) [V+comp]
garnir (pourvoir qqch de qqch)[Classe...]
liège[termes liés]
Le Littré (1880)
1. Espèce de chêne vert, dont l'écorce est épaisse, spongieuse et fort légère (quercus suber, L.).
2. Partie extérieure de l'écorce qui prend une couleur plus intense, qui cesse de participer à l'activité vitale et qui souvent est complétement desséchée. Le liége est fort léger et nage sur l'eau. Faire des bouchons de liége.
Faux liége, écorce qui présente des lames éparses d'une structure plus ou moins distincte, séparées par des tissus qui ont éprouvé une modification notable, mais non assez profonde pour les rendre méconnaissables et semblables au liége.
3. Terme de pêche. Le liége, le bouchon de liége qui soutient la ligne.
Patenôtres de liége, espèce de chapelet de liége, qui sert à maintenir sur l'eau les bords du filet.
4. Une des parties de l'arçon d'une selle.
5. Liége fossile ou de montagne, variété d'asbeste.
HISTORIQUE
XIIIe s.— Qui une aguille de fer boute, Si que ele pert [paraisse] presque toute, En un poi de liege, et l'atise à la pierre d'aïmant bise (Lais inédits, p. 3)
XVIe s.— Mais tant plus m'y veut plonger, Plus elle me fait nager Haut dessus l'eau comme un liege (RONSARD 371)— Les chastaigners, chesnes, lieges, ormes.... (O. DE SERRES 785)
ÉTYMOLOGIE
C'est le dérivé direct de levis (voy. LÉGER).
Mettre du liége à un filet de pêche pour le soutenir dans l'eau. Filet liégé.
HISTORIQUE
XVIe s.— Soulier liegé (COTGRAVE)
Wikipedia - ver también
Wikipedia
Liège | |
---|---|
Géographie | |
Pays | Belgique |
Région | Région wallonne |
Communauté | Communauté française |
Province | Province de Liège |
Arrondissement | Liège |
Coordonnées | |
Superficie – Surface agricole – Bois – Terrains bâtis – Divers |
69,39 km² (2005) 15,66 % 7,19 % 72,68 % 4,47 % |
Données sociologiques | |
Population – Hommes – Femmes Densité |
197 013 (1er janvier 2012) 49,35 % 50,65 % 2 839 hab./km² |
Pyramide des âges – 0–17 ans – 18–64 ans – 65 ans et + |
(1er janvier 2008) 18,32 % 63,89 % 17,79 % |
Étrangers | 17,10 % (1er janvier 2008) |
Économie | |
Taux de chômage | 26,27 % (janvier 2009) |
Revenu annuel moyen | 11 766 €/hab. (2005) |
Politique | |
Bourgmestre | Willy Demeyer (PS) |
Majorité | PS - CDH |
Sièges |
PS |
Sections de commune | |
Section | Code postal |
Liège Glain Rocourt Bressoux Jupille-sur-Meuse Wandre Grivegnée Angleur Chênée Sclessin |
4000, 4020 4000 4000 4020 4020 4020 4030 4031 4032 4000 |
Autres informations | |
Gentilé | Liégeois(e) (wa) Lîdjeûs (arch.) (wa) Lidjwès[A 1] |
Zone téléphonique | 04 |
Code INS | 62063 |
Site officiel | liege.be |
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Liège — Lîdje en wallon liégeois, Luik en néerlandais et Lüttich en allemand — est une ville francophone de Belgique. Elle est le chef-lieu de la province de Liège et la capitale économique officielle de la Région wallonne. De 972 à 1795, elle était la capitale de la Principauté de Liège. La ville est surnommée la cité ardente.
Au 1er avril 2012, Liège compte 197 532[1] habitants. Son agglomération est peuplée d'environ 600 000 habitants. Par le nombre d'habitants, c'est la première agglomération de Wallonie, la troisième agglomération de Belgique après Bruxelles et Anvers et la quatrième commune après Anvers, Gand et Charleroi.
La ville de Liège (en rouge sur la carte de la province de Liège) regroupe les anciennes communes d'Angleur, Bressoux, Chênée, Glain, Grivegnée, Jupille, Liège, Rocourt, Wandre (ainsi que le quartier de Sclessin de l'ancienne commune d'Ougrée et quelques rues d'Ans, Saint-Nicolas et Vottem). Ces communes et quartiers furent intégrés en 1977 à la ville de Liège, lors de la fusion des communes. Ce territoire couvre 69,39 km2 et compte 197 013 habitants au 1er janvier 2012[2] pour une densité de population de 2 839,21 habitants/km2. Ce qui fait de Liège, la quatrième commune la plus peuplée du pays[3] (voir aussi liste des communes belges les plus peuplées pour une comparaison). La répartition de la population suivant ces anciennes communes est la suivante (chiffres de 2008) :
Anciennes communes | Population (2012) |
---|---|
Liège | 120 694 |
Angleur | 11 270 |
Bressoux | 13 639 |
Chênée | 9 914 |
Glain | 3 448 |
Grivegnée | 20 767 |
Jupille-sur-Meuse | 11 433 |
Rocourt | 7 932 |
Wandre | 5 751 |
Total commune de Liège | 205 097 |
L'agglomération morphologique[4] de Liège couvre 275,75 km2 et compte[5]434 709 habitants au 1er janvier 2011, avec une densité de population de 1 576,46 habitants/km2. Les communes de Seraing, Saint-Nicolas, Ans, Herstal, Beyne-Heusay, Fléron, Chaudfontaine, Esneux et Flémalle (en orange sur la carte de la province de Liège) font partie de cette agglomération morphologique.
La grande agglomération liégeoise, qui, contrairement à l'agglomération morphologique, peut comprendre des zones rurales, compte environ 600 000 habitants. La faible densité de sa population résulte tant de la morphologie dominante de l’habitat que de la subsistance jusqu'à proximité du centre-ville de nombreux espaces non urbanisés. Ces espaces vides sont de trois types : les versants trop éscarpés, les zones industrielles (dans la vallée, mais aussi jusqu’aux plateaux où les terrils marquent les anciennes exploitations charbonnières) et les vastes espaces boisés au sud de l’agglomération morphologique (Sart-Tilman).
Les principaux quartiers constituant le centre de Liège (ancienne commune) sont : Amercœur, Avroy, Burenville, Le Carré, Cointe, Coronmeuse, Droixhe, Fétinne, les Guillemins, Hors-Château, le Laveu, le Longdoz, Naimette-Xhovémont, Outremeuse, Pierreuse, Saint-Gilles, Saint-Laurent, Saint-Léonard, Sainte-Marguerite, Sainte-Walburge, Sclessin, le Thier-à-Liège et les Vennes.
L'étymologie du nom de Liège[note 1] a suscité, depuis le Moyen Âge, une longue série d'hypothèses. La dernière révision toponymique permet de situer l'origine de Liège au temps du Bas-Empire romain en Germanie inférieure, en adéquation avec les vestiges romains de la place Saint-Lambert attestant une présence, probablement prospère, du Ier au IVe siècle.
La ville de Liège est souvent appelée la « Cité ardente ». Cette appellation vient du titre d'un roman chevaleresque écrit par Henry Carton de Wiart édité en 1904. Ce roman raconte le sac de la ville de Liège par les troupes de Charles le Téméraire en 1468, malgré la résistance liégeoise, aidée par un important contingent, les Six cents Franchimontois, venu d'une seigneurie voisine. L'appellation de « Cité ardente[note 2] » n'est nullement antérieure à la parution de ce roman[7].
En français, le gentilé est Liégeois/Liégeoise (au pluriel : Liégeois/Liégeoises). La prononciation de l'accent aigu (et sa notation) a été conservée dans le gentilé, alors qu'il a été remplacé par un accent grave dans la prononciation et l'écriture du nom de la ville.
Lîdjwês / Lîdjwêse dans le dialecte wallon du pays de Liège [A 1]. La forme archaïque Lîdjeûs subsiste à Namur, dans le Condroz et en Ardenne où elle est encore utilisée de manière péjorative, par ces derniers, en réponse à l'altération par les Liégeois d'ådneûs (« ardennais ») en ågn'neûs (« ânes »)[A 2]. On la retrouve aussi à Liège dans le vieux proverbe po esse Lidjeûs, i fåt èsse vinou å monde èl coûr dès Mèneûs (pour être Liégeois, il faut être venu au monde dans la cour des mineurs, allusion à la cour de l'ancien couvent des frères mineurs en Hors-Château, proche du palais des Princes-Évêques[A 3]).
En 1558, Michel de l'Hospital va dire des Liégeois : « Les Liégeois ont été plus que tous les ans domptés, néanmoins ils ont toujours relevé leurs crestes » [têtes].
Valeureux Liégeois est un chant patriotique créé en 1790 par l'abbé Ramoux, quand la Révolution liégeoise est menacée par le retour des troupes autrichiennes venant rétablir l'autorité du prince-évêque.
Des traces du Mésolithique et au Néolithique démontrent une activité humaine sur le site de Liège dès la préhistoire. Cette occupation, que l'on situe Place Saint-Lambert est probablement discontinue[8],[9].
Les premières fouilles, en 1872[10] ont permis de retrouver les traces d'une villa gallo-romaine la Job-villa, datant probablement du Ier et IIe siècle apr. J.-C.[note 3] à Jupille, sur un plateau dominant la Meuse au point de rencontre entre le fleuve et l'importante voie romaine de Tongres à Trèves encore appelée Voie des Ardennes[note 4]. Un hypocauste et un vase planétaire à sept têtes représentant les divinités de chaque jour[11],[12], originaire de Bavay sont découverts[10]. Ce vase et plusieurs objets contemporains sont exposés au musée Curtius de Liège[13]. Dans ces deux villas, Jupille et Herstal, où s'installeront plus tard les palais Carolingiens, de part et d'autre des rives de la Meuse où l'on traversait le gué, on attendit alors pendant des siècles la fin des périodes de crues du fleuve pour rejoindre de Tongres la Voie des Ardennes ou celle d'Aix[14].
En amont à quatre kilomètres de la villa de Jupille, sur la rive droite du fleuve, sur le site de la future place Saint-Lambert[15], au tournant des Ier et IIe siècles de notre ère, est érigée une villa rustica, à 15 km d'Atuatuca Tungrorum (aujourd'hui Tongres) et à 20 km de Trajectum ad Mosam (aujourd'hui Maastricht). Cette villa romaine, occupée du IIe au IIIe siècle, sera redécouverte sous les vestiges de la cathédrale. Des fouilles récentes permettent de préciser le plan de cette vaste réalisation de près de 2 000 m2[note 5]. Construite en terrasses pour s’adapter à la pente naturelle du site, proche des alluvions de la Légia, mais hors de la zone marécageuse du coude de la Meuse à la Sauvenière[16], elle est dotée de bains chauds et d’un chauffage domestique par hypocauste. De style romain (murs en pierre, tuiles rouges…) cette villa rustica constituait le centre névralgique d’une exploitation agricole comme il s’en comptait alors des dizaines sur le territoire de l’actuelle Wallonie[note 6]. Peu après le IIIe siècle, l'occupation devient sporadique, quelques éléments permettent de préciser une occupation « parasitaire » du bâtiment au IVe siècle et peut-être la présence d'un foyer au Ve siècle. Le plan de la villa est tout à fait classique, mais une approche comparative démontre manifestement une dimension particulièrement imposante. Elle était manifestement bien décorée. Si les premières traces de la présence romaine sur la place Saint-Lambert datent de la fin du Ier siècle après J.-C., c’est aux IIe et IIIe siècles que l’occupation est la plus dense[17]. Il est probable que ces bâtiments furent détruits lors des razzias opérées, fin du IIIe siècle, par les Francs, les Alamans et d’autres tribus germaniques.
La villa Legia est incendiée et le site est abandonné près de quatre siècles[17]. Liège se retrouve en Austrasie.
Des documents datés du VIIIe siècle évoquent la présence d'une résidence des souverains carolingiens. Il faut préciser qu'à ce jour, si les traces romaines sont évidentes, on n'a toujours pas découvert d'indice probant d'une présence carolingienne[10]. Un palais aurait existé à Jupille-sur-Meuse au VIIIe siècle, où Pépin II, dit de Herstal, séjourna et, selon certaines sources[18],[note 7]. Pépin III, dit le Bref, y séjourna également en 759 ou 760. Ce palais passait au XVe siècle pour avoir été le lieu, contesté par la suite, de la naissance de Charlemagne. Si une partie de la dynastie des Mérovingiens et des Carolingiens est probablement originaire du bassin liégeois, bloquée dans ses palais selon la praticabilité du gué de la Meuse, prête à porter la guerre en Neustrie dès l'été[note 8]. Que ce soit de Jupille ou de Herstal, au XIXe siècle il est de bon ton de se trouver d'illustres origines et une statue de Charlemagne, est érigée en 1867 dans le centre-ville. Dans les niches du piédestal néo-roman, six statuettes représentent les ancêtres de l'empereur, originaires du pays de Liège : sainte Begge, Pépin de Herstal, Charles Martel, Bertrude, Pépin de Landen et Pépin le Bref. Les premiers évêques de Liège eux aussi sont apparentés aux Carolingiens.
Le grand empereur est, en tout cas, entré dans la légende liégeoise et reste très présent dans le folklore local, son dialogue avec Tchantchès restant un morceau d'anthologie liégeoise.
Une petite bourgade existe dès le Haut Moyen Âge. Cependant, la fondation de la ville, en tant que telle, date des environs de l'an 700, suite à l'assassinat de saint Lambert, alors évêque du diocèse de Tongres-Maastricht. À la suite de cet évènement, son successeur, Hubert de Liège, transfère, avec l’approbation du pape, le siège de l'évêché de Maastricht vers Liège. Le futur saint Hubert devient ainsi le premier évêque de Liège. Liège devient alors rapidement un important lieu de pèlerinage et se transforme petit à petit en une prestigieuse et puissante cité, cœur du Diocèse de Liège avant 1559, circonscription qui pèse de tout son poids sur l'histoire des Pays-Bas espagnols.
On assiste aux prémices de la Principauté de Liège lorsque Notger est appelé au trône épiscopal de Liège par l'empereur Otton II en 972. Il reçut également le privilège d'immunité générale en 980. L'évêque de Liège est alors l'unique maître de ses terres, il devient prince-évêque et son domaine une principauté ecclésiastique. Liège est la capitale de cette puissante principauté à partir de l'an 980 grâce à l'action des évêques Éracle, Notger et Wazon, et le reste jusqu'en 1795 ; elle en est également une des 23 Bonnes Villes.
Ses écoles sont célèbres jusqu'au XIIe siècle. Sept collégiales s'élèvent alors dans la ville (Saint-Pierre, Sainte-Croix, Saint-Paul, Saint-Jean, Saint-Denis, Saint-Martin, Saint-Barthélemy) en plus de la cathédrale où est enterré saint Lambert. Deux abbayes bénédictines s'y ajoutent : Saint-Jacques et Saint-Laurent. Plusieurs églises romanes et de nombreuses pièces d'orfèvrerie (art mosan) témoignent encore aujourd'hui de l'efflorescence de cette époque, en particulier les fonts baptismaux de la ville, conservés aujourd'hui à Saint-Barthélemy. Liège devient très tôt ville d'industrie. La houille y est extraite de longue date. Jean Curtius est l'un des plus grands armuriers d'Europe. Des Liégeois sont à l'origine de la sidérurgie suédoise[19].
Les Liégeois luttent pour la démocratie, la Paix de Fexhe en est une étape, mais les Ducs de Bourgogne rassemblent les Pays-Bas bourguignons en un État absolutiste[note 9]. Principautés laïques ou ecclésiastiques tombent aux mains des Ducs. Les Liégeois refusent ce que le Prince Philippe le Bon veut leur imposer, à savoir l'élection de son neveu Louis de Bourbon à la tête de l'État liégeois. Ils s'allient au roi de France Louis XI mais sont battus à Montenaken. Soumis à une « Paix » humiliante (1465), ils résistent encore mais leur armée est battue à Brustem par le fils de Philippe, Charles le Téméraire, qui supprime juridiquement et unilatéralement la Principauté.
Suite à la tentative de capture, dans son campement installé sur les hauteurs de la ville, de Charles le Téméraire par Gossuin de Streel, Vincent de Bueren et les 600 Franchimontois, Liège est entièrement pillée et brûlée à partir du 3 novembre 1468[note 10]. Seuls quelques monuments religieux sont épargnés. Quant au perron, symbole des libertés liégeoises, il est transféré à Bruges en guise d'humiliation.
Liège retrouvera son perron et son indépendance relative dès 1478, à la suite de la mort du Téméraire. Érard de La Marck, ami d'Érasme et de Léonard de Vinci va reconstruire en vingt ans son Palais des Princes-Évêques. Elle redevient donc la capitale d'un pays dont l'indépendance, certes mise à mal — la neutralité liégeoise n'interdit pas aux belligérants de traverser son territoire —, se maintiendra au cours des trois siècles suivants et verra les révoltes des Rivageois, les luttes des Chiroux et des Grignoux (XVIIe siècle), la naissance du capitalisme des négociants d'armes comme Curtius, l'ouverture aux Lumières au XVIIIe siècle sous l'impulsion de l'évêque Velbruck. L'intransigeance de son successeur, Hoensbroeck mènera ensuite à la révolution liégeoise. À la veille de la révolution liégeoise, le patrimoine religieux, une cathédrale, sept collégiales, une trentaine de paroisses, une quarantaine de couvents et une centaine d'hôpitaux et de béguinages, sans compter le palais des princes-évêques, représentent près des trois quart de la surface de la ville, considérée depuis Érard de La Marck comme le rempart à la réforme. L'existence de la principauté de Liège se termine dans le sang, entre 1789 et 1795. La révolution va confisquer une grande partie de ce patrimoine qui sera réparti entre public et privé. Fait unique au monde : la cathédrale Saint-Lambert[note 11] est démolie.
En 1789, la Révolution française et la Révolution liégeoise éclatent en même temps que la révolution brabançonne qui donne naissance aux États belgiques unis. Ces derniers battent l'armée autrichienne, tandis qu'à Liège Nicolas Bassenge, à la tête des patriotes liégeois, chasse le Prince-évêque qui trouve refuge à Trèves en Allemagne. Mais il est très vite replacé sur son trône par les troupes autrichiennes qui réoccupent la Principauté et prennent leur revanche sur l'armée des États belgiques unis.
La restauration du Prince-Évêque est mal acceptée par les Liégeois, c'est pourquoi ils accueillent en libérateurs les troupes françaises de Dumouriez qui investissent la ville en 1792. Le système politique et social de l'Ancien Régime en est fondamentalement bouleversé, par exemple, les Liégeois purent pour la première fois voter au suffrage universel. En 1792, les Liégeois usèrent pour la première fois de ces nouveaux droits et votèrent massivement pour la réunion de leur Principauté à la France.
En 1793, une seconde restauration du Prince-Évêque a lieu suite à la défaite française à Neerwinden, mais elle est de courte durée.
Dès le mois de juin 1794, l'armée impériale quitte la Principauté de Liège suite à la bataille de Sprimont, ce qui entraîne l'exil définitif du dernier Prince-Évêque François-Antoine-Marie de Méan. En 1795, la Convention nationale décrète l'incorporation de la Principauté à la Première République française, entraînant par là même sa disparition. Le reste de la Belgique est aussi annexé et Liège devient le chef-lieu du département de l'Ourte.
Le traité de paix signé à Amiens le 25 mars 1802, est bientôt suivi d'une déclaration de guerre de l'Angleterre à la France le 18 mai 1803. Les hostilités recommencent avec fureur sur terre et sur mer. Les anglais dominent sur ce dernier élément ; mais le continent leur échappe entièrement. Aussitôt après la déclaration de guerre, les armées françaises s'emparent du royaume de Hanovre, possession anglaise sur la terre ferme.
Le Premier Consul, Bonaparte, parcourt la Belgique dont la conservation est alors d'une extrême importance pour la France : il visite les côtes et les places fortes. Le 13 thermidor an XI (lundi 1er août 1803), il arrive à 6 heures du soir de Maastricht à Liège par le quai Saint-Léonard.
Il est reçu avec enthousiasme par le clergé ayant l'évêque à sa tête, les autorités et le peuple. Le lendemain matin, il parcourt les ruines du faubourg d'Amercœur bombardé et incendié les 28, 29 et 30 juillet 1794 lors de la retraite des Autrichiens.
Puis il visite la ville et va voir la citadelle et le champ de bataille de Rocourt (11 octobre 1746). Le 15 thermidor (3 août), il quitte Liège par la porte d'Avroy. Le même jour est publié un décret par lequel il accorde une somme de 300 000 francs pour la reconstruction du faubourg d'Amercœur[20],[note 13]. Ainsi un tiers de la somme était encore fourni sur les biens ecclésiastiques.
En 1804, la ville reçoit le titre de « Bonne ville » de l'Empire. Le titre de duc lui est attaché.
En 1815, la défaite de Napoléon Bonaparte à Waterloo met fin au régime français. Le territoire liégeois, tout comme le reste de la future Belgique indépendante, passe alors sous tutelle hollandaise. La période hollandaise verra la création de l'Université de Liège et de l'Opéra royal de Wallonie.
En 1830, la révolution belge éclate à Bruxelles et plus de 300 Liégeois s'y rendent à pied, à cheval ou en voiture, traînant avec eux un canon sous la direction d'un pamphlétaire, un des héraults de l'opposition aux Pays-Bas, Charles Rogier. Ils combattent sur les barricades bruxelloises et participent ensuite à la libération de la Belgique avec des volontaires venus de tout le pays. À partir de ce moment-là, Liège fait partie du royaume de Belgique.
Après 1830, les Liégeois dominent la vie politique belge. Charles Rogier est un des leurs et son rôle dans la révolution est capital. Il sera à la tête de plusieurs gouvernements belges.
Liège devient la citadelle du libéralisme radical. Guillaume d'Orange (via la Société générale des Pays-Bas), Jean-Jacques Dony et surtout l'Anglais John Cockerill savent que Liège est la première ville d'Europe continentale entrée dans la Révolution industrielle à la suite de l'industrialisation britannique. Vers 1850, le complexe sidérurgique et de construction métallique de Cockerill à Seraing est le plus grand du monde et la Belgique (principalement grâce au Sillon industriel wallon) la deuxième puissance économique du monde derrière le Royaume-Uni. Afin de protéger Liège des inondations, l'État belge procède à de gros travaux d'endiguements de l'Ourthe et de la Meuse tout au long du XIXe siècle, pour canaliser le fleuve et créer de nouveaux boulevards (Avroy et Sauvenière).
Les idées des libéraux résultent de ces profondes mutations, de même que le mouvement ouvrier qui en 1885 provoque, à partir de Liège, une grève qui gagne tout le Sillon industriel, réprimée par l'armée. En 1893 une autre grève arrache le Suffrage universel au Parlement apeuré, puis c'est celle de 1913 que Georges Simenon met scène dans Pedigree.
En 1905, c'est Liège qui accueille l'Exposition universelle de 1905, qui célèbre le 75e anniversaire de l'indépendance de la Belgique.
Dès la fin du XIXe siècle, Liège était appelée Capitale de la Wallonie ou de capitale wallonne, non seulement dans les milieux du Mouvement wallon, très actifs à Liège, mais aussi dans la presse générale. Il est à noter qu'il s'agissait du sens figuré du mot capitale, sans aucun aspect politique ou administratif concret, et toujours au détour d'une phrase parlant d'autre chose[21]. Par exemple, dans cette conclusion du compte rendu d’un festival musical liégeois en 1912 où furent jouées des œuvres de César Franck et Henri Vieuxtemps : Qu’à Liége, la capitale de la Wallonie, on ne donne plus de concert sans que la musique wallonne y soit représentée par un de ses maîtres ![22].
Mais à partir de 1971, c'est à Namur que seront installées les diverses institutions wallonnes nées de la première réforme de l'État belge. En 1978, un accord entre les bourgmestres des quatre grandes villes wallonnes prévoit la répartition des institutions wallonnes avec la fonction politique à Namur, économique à Liège, sociale à Charleroi et culturelle à Mons. L'Exécutif régional wallon officialise cette répartition les 27 octobre 1982 et 12 juillet 1983[23]. Le 11 décembre 1986, il sanctionne et promulgue le décret instituant Namur capitale de la Région wallonne, adopté par un vote du Conseil régional wallon le 19 novembre 1986, sur une proposition de Bernard Anselme, alors conseiller régional de l'opposition.
La résistance des forts liégeois en 1914 vaut à la ville (première ville étrangère en ce cas) la Légion d'honneur française le 7 août 1919, la Croix de guerre italienne en 1923, la Médaille militaire pour la bravoure du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes en 1926, la Croix de guerre belge en 1940. Il n'est cependant pas question de siège de la ville, ni en 1914, ni en 1940. Liège n'avait, en effet, aucune muraille et les forts étaient situés à plusieurs kilomètres de la ville. D'autre part, l'armée belge n'étant pas structurée sur la base de milices locales, le mérite des combats devant Liège, en 1914 et en 1940, doit être attribué aux soldats belges de diverses régions de Belgique en garnison dans les forts. Cela n'enlève rien aux mérites civiques des Liégeois, mais, en 1914, l'armée allemande pénétra dans la ville dès le 3e jour de la guerre sans rencontrer d'obstacles, contraignant l'état major belge et le général Leman à se retirer dans le fort de Loncin, un des douze forts de la ceinture fortifiée qui succombèrent les uns après les autres sous le pilonnage de l'armée allemande, le général Leman étant finalement enseveli dans l'explosion du fort de Loncin et emmené en captivité.
Durant l'entre deux guerres, deux grandes expositions se tiennent à Liège : l'exposition internationale de 1930 pour le centenaire du pays (spécialisée sur les sciences et l'industrie) et l'exposition de l'eau de 1939 marquant l'achèvement des travaux du canal Albert permettant de relier Liège au port d'Anvers.
En 1937, la ville de Liège décide de célébrer, tous les 14 juillet, la fête nationale française afin de protester contre la politique de neutralité de la Belgique vis-à-vis du Troisième Reich et contre la dénonciation de l'accord militaire franco-belge[24] par le gouvernement. La fête nationale française y est encore célébrée au XXIe siècle et rassemble plus de 35 000 personnes chaque année[25].
Avant 1940, Liège fut dirigée par des bourgmestres issus pour la plupart du Mouvement wallon, groupement informel groupant des personnes issues de plusieurs partis et contestant la politique de neutralité voulue par Léopold III et le gouvernement appuyé par les chambres. Parmi les personnalités du mouvement : Jean Rey, Fernand Dehousse, Georges Truffaut, actifs dans la presse et au Parlement. Pourtant, pendant la deuxième Guerre, après le décès de Xavier Neujean au début de la guerre, le bourgmestre Joseph Bologne utilisa toutes les ficelles pour contourner les exigences de l'occupant, opposant systématiquement à l’occupant le respect de la Constitution et de la législation belges. Le 1er août 1942, le lieutenant général allemand Keim informe Bologne qu’il ne peut continuer à exercer ses fonctions. Un rexiste, Albert Dargent, présidera aux destinées de la nouvelle entité liégeoise jusqu’à la fin du mois d’août 1944. Il livrera aux nazis des listes de juifs de l'administration communale, ce qui permit leur déportation de 700 personnes sur une population juive de 2 500 personnes[note 14],[26] alors que celui de Bruxelles et d'autres villes de Belgique s'y refusèrent et furent arrêtés et déportés[27],[28]. L'étoile jaune va agir sur de la population liégeoise comme un révélateur. Des journaux clandestins exhortèrent la population à les aider[note 15]. Les agents de la poste, par exemple, s'efforçaient de repérer les lettres de dénonciation envoyées aux Allemands pour les détruire. C'était d'ailleurs une consigne générale des réseaux de résistance de la poste belge. La police belge perdait ses armes, falsifiait les rapport, etc… Dès la libération de Liège, le 7 septembre 1944, Joseph Bologne reprendra ses fonctions. Le rexiste Dargent fut peu après prévenu de dénonciations caractérisées et de collaboration policière. Il fut condamné à mort et exécuté[29].
La résistance belge émanant des simples citoyens fut cependant très forte à Liège et un monument lui est dédié. En 1947, le gouvernement belge décidait d’ériger à Liège le Monument national à la Résistance[note 16], [note 17]. Et le 8 mai 1955, lors de l’inauguration du monument, dû à l'architecte Paul Etienne et au sculpteur Louis Dupont, en présence du roi Baudouin, de l’ensemble du gouvernement et des représentants des corps constitués, le bourgmestre déclarait, à propos de l’urne funéraire scellée dans un reliquaire monumental :
« Ces cendres proviennent de Belges. Nul ne pourrait dire s’ils étaient Flamands ou Wallons ; on ne connaît rien d’eux, ni de leurs convictions philosophiques ou religieuses. On sait qu’ils sont morts pour la Patrie. Ce sont des Belges qui ont tout sacrifié, tout abandonné[30]. »
Le rabbin Josif Lepchivcher, ministre officiant de Liège, avait été caché à l’évêché de Liège puis au séminaire de Banneux par les bons soins de l’évêque du diocèse, Mgr Louis-Joseph Kerkhofs, et est devenu une figure emblématique du Juif soustrait par l’Église aux griffes des assassins nazis était présent[31].
Quand la Question royale marche vers son dénouement, Paul Gruselin, Joseph Merlot, André Renard participent au projet de Gouvernement wallon séparatiste esquissé à la suite des graves incidents de Grâce-Berleur (30 juillet 1950), que le retrait du roi rend caduc.
Mouvement à la fois social et autonomiste, la Grève générale de l'hiver 1960-1961, commencée chez les dockers communistes d'Anvers, s'étend à toute la Belgique et atteint son paroxysme à Liège avec le sac de la Gare des Guillemins (en janvier 1961) par des grévistes exaspérés par la non-réponse du Gouvernement de Gaston Eyskens à leurs revendications. Les socialistes liégeois sont à nouveau très présents en politique belge avec Jean-Joseph Merlot dans le gouvernement Lefèvre-Spaak, mais contraignent Merlot à la démission suite au vote des lois sur le maintien de l'ordre et la Frontière linguistique[32]. Pierre Harmel est l'un des rares premiers ministres wallons du siècle passé (de 1965 à 1966). Jean-Joseph Merlot à nouveau au pouvoir avec Gaston Eyskens à partir de 1968, puis André Cools (après la mort accidentelle de Merlot) vont jeter les bases du fédéralisme belge que ce gouvernement met en place.
La ville de Liège, chef-lieu de la Province du même nom, a la particularité de se situer dans la zone de point de rencontre de trois États, à 25 kilomètres au sud de Maastricht aux Pays-Bas et à 40 kilomètres à l'ouest d'Aix-la-Chapelle (Aachen) en Allemagne.
Elle appartient aujourd’hui à une région transfrontalière, « l’Eurorégion Meuse-Rhin », zone d’influence privilégiée qui compte quelque 3,7 millions d’habitants.
Cette situation relève néanmoins d’une longue tradition puisque, sans mentionner l’époque romaine, cette région transfrontalière a constitué un État unique dès la période carolingienne. Après 843, au moment où l’Empire de Charlemagne est démembré par le Traité de Verdun, la région constituait une partie de la Francie médiane, de façon bien temporaire puisqu’en 962, Othon Ier le Grand atteint le dessein grandiose de restaurer l’ordre chrétien dans un grand Empire germanique.
Jusqu'à la Révolution liégeoise, l’entité régionale reste unie. Actuellement, les relations transfrontalières traditionnelles sont rétablies.
La ville se situe également au carrefour de trois zones géographiques naturelles : au nord, la Hesbaye (160 à 200 m), une des principales zones agricoles de Belgique ; à l’est, le Pays de Herve (200 à 320 m), un paysage plus vallonné et arboré, grande région fruitière ; au sud, les plateaux du Condroz (200 à 280 m), portes de l’Ardenne où dominent landes et forêts et, du haut de ses 694 m, le point de plus haute altitude en Belgique, le signal de Botrange. Le sous-sol est caractérisé par la présence de la Faille du midi, ligne de fracture encore sismiquement active, qui explique le tremblement de terre de Liège du 8 novembre 1983[33].
Le territoire de la ville est formé pour une partie importante des plaines alluviales de la Meuse, fleuve qui déroule ses méandres sur 950 km depuis le plateau de Langres en France jusqu'aux Pays-Bas où il se lie au Rhin pour se jeter dans la mer du Nord, ainsi que des plaines deux de ses affluents, l’Ourthe et la Vesdre.
La Meuse traverse Liège suivant une direction générale sud-ouest/nord-est, sur une longueur de quelque 12 km entièrement canalisée. Au niveau de la vieille ville, la plaine alluviale du fleuve reste étroite (largeur moyenne de 1,3 km). Outre cette voie d’eau, le réseau hydrographique du territoire communal comporte un ancien bras canalisé de la Meuse, appelé Dérivation, qui reçoit directement les eaux de l'Ourthe ainsi que trois canaux : le canal de l’Ourthe, un petit canal non navigable et le début du canal Albert inauguré en 1939 et porté, en 1997, à 9 000 tonnes.
Le Port Autonome de Liège bénéficie d'une situation privilégiée où la ville se voit reliée, par voie d’eau, à la France, à la Flandre et aux Pays-Bas. L’activité du port ne cesse d’ailleurs de croître. Avec plus de 22 millions de tonnes manutentionnées en 2004, le port est le deuxième port fluvial européen pour le tonnage, derrière le port rhénan de Duisbourg et devant le Port autonome de Paris.
Depuis sa fusion, en 1977, avec une dizaine de communes voisines, la Ville de Liège compte une surface de 6 939 hectares occupée à 28 % par des zones urbanisées (habitat divers, commerces, bureaux…), à 22 % par des zones non cadastrées (cours d’eau et voiries publiques), à 21 % par des zones boisées, à 11 % par des zones agricoles et à 5 % par des zones industrielles.
Liège a longtemps été une grande ville industrielle (au milieu du XIXe siècle, le sillon industriel wallon est la première région industrielle du continent) mais dès les années 1960, elle subit un long déclin, les usines devenant vétustes. Liège mise également beaucoup sur les transports et la multimodalité.
Liège est un pôle économique important avec son port autonome, le deuxième port intérieur d'Europe de l'Ouest et son aéroport spécialisé dans le fret. De fait, la ville reste la capitale économique de la Wallonie[34],[note 18]. Jean-Maurice Dehousse, à la tête du premier Gouvernement wallon a contribué à cette évolution de façon décisive.
Particulièrement dynamique, la ville de Liège et sa banlieue industrielle accueillent bon nombre de sociétés de haute technologie : Techspace Aero, qui fabrique des pièces pour l'Airbus A380 ou pour la fusée Ariane 5, Amos, qui fabrique des composants optiques de télescopes, Drytec, fabricant de sécheurs d'air comprimé, de nombreuses sociétés d'électronique : EVS, leader mondial des ralentis télévisuels en temps réel, Gillam, AnB, Balteau, IP Trade, Dinh Telecom ou encore le leader mondial de l'armement léger : la FN Herstal mais aussi agro-alimentaire : bières (Jupiler), eaux et limonades (Spa et Chaudfontaine) ou chocolat (Galler). L'Université de Liège héberge également de nombreuses « spin-off » et on retrouve non loin de là de très nombreuses entreprises de haute technologie (ex. EVS).
Enfin, l'ouverture le 21 octobre 2009 de la Médiacité, complexe centré sur l'audiovisuel, intégrant des studios d'enregistrement (dont le nouveau centre liégeois de la RTBF) et une galerie commerciale reliée à celle déjà existante du Longdoz, permet de développer l'attractivité de ce quartier. La présence de magasins exclusifs en Belgique au sein du shopping commercial renforce l'attrait de ce dernier par rapport aux galeries commerçantes que sont Belle-Île ou les Galeries Saint-Lambert[35]. Parallèlement, un Pôle Image a vu le jour, regroupant de nombreuses sociétés liégeoises du domaine du secteur numérique[36].
Au 1er novembre 2011, la ville de Liège comptait 196 925 habitants. La densité de la population est de 2 740 hab,/km², soit plus de huit fois la moyenne nationale (327 hab,/km²). Liège a connu néanmoins un phénomène de dépopulation (en 1976, lors de la fusion de communes de laquelle résulte le territoire actuel de la Ville, Liège comportait 227 974 habitants). Par contre, la ville est le centre d’une agglomération continue de 600 000 habitants dont la population reste stable, ce qui indique, comme souvent en Europe, un glissement du centre urbain vers la périphérie.
Chef-lieu d’une province qui compte un peu plus d'un million d’habitants, Liège constitue la deuxième ville mais la première agglomération de la Région wallonne. Liège est aussi un centre de décision. Cela implique une grande représentation des sièges sociaux dans la ville. Plus de la moitié des salariés liégeois sont des fonctionnaires. Cela s'explique par le nombre élevé des institutions liégeoises comme l'université, les musées, les salles d'arts ou les transports et aussi par le fait que Liège héberge toutes les institutions de la Province de Liège. Aujourd’hui, le secteur tertiaire occupe 80 % des emplois, le secteur public l’emportant sur le secteur privé. En effet, Liège est non seulement un grand centre scolaire mais aussi un centre administratif de première importance (siège du Gouvernement provincial, siège des Institutions économiques de la Région wallonne et notamment son Conseil économique et social). De fait, la ville reste la capitale économique de la Wallonie[34],[note 18]. Jean-Maurice Dehousse, à la tête du premier Gouvernement wallon a contribué à cette évolution de façon décisive. C'est aussi un centre judiciaire majeur abritant une des cinq Cours d'appel de Belgique et les tribunaux qui en dépendent, et un centre hospitalier (trois hôpitaux majeurs dont un hôpital universitaire et une quinzaine de cliniques). Enfin Liège est également, avec ses 6 000 boutiques, cafés et restaurants, un grand centre de commerce.
La plaine de la Meuse était un haut lieu de l’activité industrielle wallonne : on y constate aujourd’hui la totale disparition de l'industrie minière après douze siècles d’extraction du charbon et la régression des activités sidérurgiques.
De 1978 à 1986, la sidérurgie liégeoise est menacée de faillite et provoque une mobilisation maximale avec les graves manifestations de février et mars 1982 à Bruxelles. Le gouvernement belge injecte des capitaux dans la sidérurgie liégeoise qui est fusionnée avec celle de Charleroi. Un spécialiste français, Jean Gandois, accepte la proposition du premier ministre Wilfried Martens de prendre la direction de la nouvelle société Cockerill-Sambre. Celle-ci connaît un renouveau grâce à la modernisation des installations et de la production qui s'adapte aux exigences marchés en aciers spéciaux. Gandois patronnera en 1994 l'extension de Cockerill-Sambre vers l'étranger avec la reprise d'une société de l'ex Allemagne de l'Est, EKO Stahl (de). Mais le jeu international des capitaux amène les Français d'Usinor à prendre en 1998 le contrôle de la société après le départ de Jean Gandois. Usinor intégre Arcelor en 2002. Les travailleurs liégeois et la population belge sentent venir une restructuration menaçante avec le projet français d'expatrier la phase à chaud en France, mais avec une nouvelle installation de laminoir en compensation. Encore, celle-ci serait-elle installée dans la région de Charleroi. Ces projets n'auront heureusement pas le temps d'aboutir, alors qu'ils menaçaient la prospérité wallonne et même l'ensemble de l'économie belge. En effet, un des rois de la sidérurgie mondiale, l'Indien Lakshmi Mittal installé à Londres, parvient à prendre le contrôle d'Arcelor en 2006. Grâce à sa majorité boursière dans la société, il licencie les dirigeants français et annule le plan de démantèlement que ceux-ci avaient préparé. La nouvelle société ArcelorMittal relance la phase à chaud non sans conflits occasionnels avec les syndicats prompts à défendre les avantages sociaux des travailleurs (généralement acquis par la classe ouvrière belge).
Progressivement, cependant, l’installation d’entreprises de constructions mécaniques et métalliques (notamment en armurerie), les industries aéronautique et spatiale, agro-alimentaire (bières, eaux, limonades...) et biotechnologique, ainsi que les activités logistiques prennent le relais.
Liège s'est dotée de nombreux atouts logistiques qui lui donnent une place importante au cœur de l'Europe des transports[37]. Citons notamment le Port autonome de Liège, qui deviendra le deuxième port fluvial européen, le développement actuel du Trilogiport, plateforme multimodale le long du canal Albert pour les conteneurs, la très récente gare de Liège-Guillemins et les nouvelles lignes TGV de Bruxelles vers Liège (LGV 2) et de Liège vers la frontière allemande (LGV 3). Du côté transport par route, un très important réseau autoroutier à 7 branches (E40 vers Bruxelles et Aix-la-Chapelle, E42 vers Namur et Verviers, E25 vers Maastricht et Luxembourg, E313 vers Anvers), complété par le creusement d'un tunnel sous la colline de Cointe et la construction d'un nouveau pont sur la Meuse. L'aéroport de Liège, huitième aéroport européen pour le transport aérien des marchandises, se trouve à 12 km seulement du centre ville. Liège est également très facilement accessible via l'aéroport de Charleroi Bruxelles-Sud et l'aéroport de Bruxelles, tous deux à moins d'une centaine de kilomètres et, encore plus proche, l'aéroport de Maastricht à 30 km de la cité ardente. Liège possède également un réseau de bus qui couvre à la fois le centre-ville et l'agglomération. Actuellement, le débat se concentre sur l'installation d'un tram.
Liège est un centre important d'enseignement : plus de 95 000 jeunes y poursuivent leurs études. Liège abrite l'université de Liège (environ 20 000 étudiants), qui est l'une des universités publiques de la Communauté française de Belgique, la Haute École de la Province de Liège (environ 8 000 étudiants), la Haute École HELMo (environ 6 000 étudiants), la Haute École de la Ville de Liège (environ 2 200 étudiants), Académie des beaux-arts, le Conservatoire royal de musique et l'École Supérieure d'Acteurs Cinéma-Théâtre (ESACT). S'y ajoutent deux réseaux complets d’enseignement primaire et secondaire, le réseau officiel (non confessionnel) et le réseau libre (confessionnel ou non), ainsi qu'un enseignement technique et professionnel portant sur un ample choix de formation.
Liège, « fille de l'Église romaine », comme l'affirme une inscription gravée sur le linteau du portail de la cathédrale, fut pendant plus de huit siècles la capitale d'une principauté ecclésiastique indépendante. « La cité aux cent clochers » possède un très important patrimoine religieux comportant des édifices fondés à partir du début du VIIIe siècle lors du transfert du siège de l'évêché de Maastricht vers Liège, jusqu'au début du XIe siècle. Le patrimoine religieux de Liège jusqu'à la Révolution française compte un Palais épiscopal, une cathédrale, sept collégiales, huit abbayes d'hommes et de femmes, 23 couvents d'hommes et vingt-sept couvents de femmes, trente-deux paroisses, une vingtaine d'hôpitaux et autant d'hospices, une trentaine de béguinages, des dizaines de chapelles, soit plus d'une centaines d'oratoires dont une cinquantaine servis par des réguliers[38].
Construit devant la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert, un premier palais, intégré dans les fortifications, est édifié vers l'an mil par le prince-évêque Notger ; il disparaît dans un incendie en 1185. Le palais est reconstruit sous Raoul de Zähringen. Ce deuxième édifice, fortement abimé après le sac de 1468 par les Bourguignons, subit le même sort en 1505. Le cardinal Érard de La Marck va le reconstruire, inspiré par ses illustres esprits contemporains, Erasme avec qui il correspondait[39], et Léonard de Vinci. Péristyle de 68 colonnes, sorte de Nef des fous, c'est l'ensemble sculpté le plus énigmatique des débuts de la Renaissance. Sa façade du côté de la place Saint-Lambert est reconstruite après un incendie en 1734 en style Louis XIV-Régence. Il deviendra à la fin du XVIIIe siècle Palais de justice de Liège. Au XXe siècle, une nouvelle aile néo-gothique sera l'actuel Palais provincial. Au XXIe siècle, libéré des administrations de la justice installées dans de nouveaux bâtiments connexes, il devrait garder ses salles de tribunaux.
La cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert fut la cathédrale de Liège jusqu'en 1794, date du début de sa destruction. Cette immense cathédrale gothique, à la mémoire de saint Lambert, occupait l'actuelle place Saint-Lambert, au cœur de Liège. Avec ses deux chœurs, ses deux transepts, ses trois nefs, le circuit de ses chapelles absidales et collatérales, son cloître et ses annexes, et sa flèche de 135 mètres, Notre-Dame et Saint-Lambert était le plus grand vaisseau du monde occidental au Moyen Âge. Elle pouvait contenir 4 000 personnes. Elle a malheureusement été détruite peu après la révolution française par des Liégeois acquis aux idées anti-religieuses apportées par les troupes de cette révolution.
Situé place Saint-Lambert, en souterrain au cœur historique de Liège, l'Archéoforum est le résultat des différentes campagnes de fouilles entreprises sur le site de l'ancienne cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert depuis 1907. Le site, à l'origine un petit plateau surplombant le confluent de la Légia avec la Meuse, témoigne en effet d'une occupation continue de plusieurs milliers d'années. Et principalement les traces d'objets paléolithiques, de la villa gallo-romaine, du vicus carolingien, de l'église notgérienne, de la cathédrale ottonienne et de la cathédrale gothique.
Le trésor de la cathédrale Saint-Paul de Liège présente dans huit salles d'exposition thématique un parcours à travers l'art et l'histoire de l'ancienne Principauté de Liège. On peut notamment y découvrir des orfèvreries comme le buste-reliquaire de saint Lambert et le reliquaire de Charles le Téméraire.
Vierge de Del Cour
Grand Curtius
Les sept Collégiales de Liège sont les témoins privilégiés de la naissance de la principauté de Liège[40]. Ces fondations sont le résultat de la volonté délibérée de l'évêque ou de son entourage immédiat. Des raisons diverses ou plurielles semblent avoir prévalu lors de la fondation de chacune des collégiales. Lieu de défense, lieux d'asile, lieux de repos et de prières, les collégiales liégeoises sont les témoins de cette période extraordinaire qui vit la naissance de la Principauté. À l'exception de Saint-Pierre, sacrifiée par la restructuration paroissiale du XIXe siècle, elles sont encore, avec l'église Saint-Jacques-le-Mineur, fièrement dressées au centre de Liège. La collégiale Sainte-Croix de Liège possède toujours la Clef de Saint-Hubert.
Les fonts baptismaux de Notre-Dame, installé dans la collégiale Saint-Barthélemy de Liège depuis la révolution liégeoise, sont un véritable chef-d'œuvre d'art mosan, tant sur le plan esthétique que sur le plan technique. Les passionnés de l'art mosan les présentent comme une des sept merveilles de Belgique.
De nombreux vestiges sont remarquables et souvent intégrés dans les écoles, les administrations ou des particuliers: l'abbaye de Saint-Laurent, ou se trouvait la Vierge de Dom Rupert, l'abbaye des Bénédictins de Saint-Jacques et son église de Saint-Jacques-le-Mineur, l'abbaye de Beaurepart, l'abbaye de Saint-Gilles et l'église Saint-Gilles et l'abbaye du Val-des-Ecoliers, le couvent des Carmes déchaussés, le couvent des Croisiers, le couvent des Guillemins, la commanderie de l'ordre Teutonique de Saint-André, le couvent des mineurs qui abrite le Musée de la Vie Wallonne, le couvent des Récollets, le couvent des Augustins, le collège des Jésuites en Isle qui abrite l'Université, le collège des jésuites anglais rénové par l'administration de la Direction générale de l'Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine (DGATLP) de la Région wallonne, le couvent des cellites en Volière rénové et habité par le privé, le couvent des Ursulines au pied des coteaux de la citadelle rénové et habité par le privé, le couvent des Capucines, l'hôpital Saint-Mathieu à la Chaîne, et l'hôpital Tirebourse, hôpital et Chapelle Saint-Julien et enfin le grand béguinage Saint-Christophe et la trentaine de petits béguinages.
Le Perron, symbole des libertés liégeoises et de la Principauté de Liège, déposé au sommet d'une fontaine, sur la place du Marché, probablement le plus vieux monument de Liège, daterait du XIe siècle.
Il ne reste malheureusement que peu de vestiges du patrimoine civil du XVIe siècle de Liège, ravagée par la vengeance de Charles le Téméraire en 1468. Selon ses ordres, seul les bâtiments ecclésiastiques devaient être épargnés. Les cours intérieures du Palais des Princes-Évêques construite par Érard de La Marck échapperont à l'incendie. Il est actuellement occupé par le Palais du gouverneur provincial et par les cours du Palais de Justice. Les Hôtel du Seigneur d'Amay, l'Hôtel Torrentius, et l' Hôtel de Soër de Solières, occupé par des ecclésiastiques seront épargnés.
On reconstruisit quelques bâtiments comme l'Anciennes Halles aux Viandes, dès 1546 ; ou encore la Tour Rosen, une maison-forte du quartier des Guillemins, mais ils furent fort endommagés par la Première Guerre mondiale. Il subsiste également une porte de Liège de la première enceinte, la Porte des Bégards, et la Tour des Moxhons, provenant de l'ancien rempart ;
C'est au XVIIe siècle que va apparaître un style architectural nouveau: le style Renaissance mosane; Le Palais Curtius[note 20], et les Hôtels canoniaux de Selys-Longchamps, de Méan, ... , dernièrement rénovés et situé sur le Publémont sont aussi pour la plupart d'époque Renaissance. Les Hôtels particuliers comme ceux d'Ansembourg, de Somzé, de Bocholz, ... dans les quartiers de Féronstrée et en Hors-Château sont aussi pour la plupart du XVIIIe siècle. Les Coteaux de la Citadelle, ses impasses et ses ruelles étroites, forment un ensemble paysager remarquable comprenant de nombreux biens classés, dominant la place du Marché, et enfin l'hôtel de Ville de Liège[note 21] comme les bâtiments de la place du Marché, Neuvice et ses anciennes maisons commerçantes aux étroites façades, sont intégrés dans un ensemble architectural homogène.
Un vent d'assainissement de quelques quartiers, ainsi que le percement à travers de nombreuses rues étroites va rénover et développer les quartiers de la Madeleine, de la nouvelle rue Léopold et Pont d'Avroy. Les petits chenaux comme celui de la Sauvenière sont comblés pour créer de grands boulevards et le quartier des Terrasses où une magnifique statue, Li Torè, deviendra le symbole frondeur[note 22] des étudiants liégeois. En Outremeuse, les biefs des nombreux moulins sont comblés et un nouveau quartier est créé autour de la place du Congrès. La Montagne de Bueren est percée, formant un escalier de 373 marches reliant le centre historique de la ville à la citadelle. On va aussi ériger de nouveaux bâtiments: le siège central de l'Université, place du 20-août, l'Institut de Zoologie, quai Édouard van Beneden l'Opéra royal de Wallonie, fondé en 1816, la Salle philharmonique, grande salle de concert, résidence principale de l'Orchestre philharmonique de Liège, abrité dans le bâtiment du Conservatoire.
Le XXe siècle, ses courants architecturaux et deux guerres mondiales vont largement modifier la ville.
Du début du siècle datent le Le Forum, salle de concert et quelques 150 maisons Art Nouveau (maisons Piot, Comblen, Bacot, Pieper) principalement dans les quartiers du jardin botanique, de Fragnée et d'Outremeuse.
Maison Comblen
Architecte Paul Comblen
Hôtel Verlaine
Architecte Maurice Devignée
Maison Piot
Architecte Victor Rogister
Maison Pieper
Sculpture La nuit
Maison Bacot: sgraffite
Architecte Clément Pirnay
Maison Comblen
Ferronnerie
Villa l'Aube
Mosaïque d'Auguste Donnay
Datent de l'après-guerre, L'Émulation, de style néoclassique, abritant les activités d'une société littéraire du XVIIIe siècle et qui va bientôt recevoir le Théâtre de la Place, l'Ancienne Grand Poste, de style néo-gothique, actuellement sans affectation. C'est également de cette époque que date le Palais des beaux-arts, abritant le musée d'art contemporain;
Pendant l'entre-deux guerres, la commémoration de première guère mondiale verra l'érection du Mémorial Interallié, à Cointe. L'Art déco va ensuite se développer dans de nombreux bâtiments, sous l'influence de l'architecte Joseph Moutschen qui construit le bâtiment du Génie Civil du Val Benoit, Jean Moutschen, son frère, construira l'Athénée Léonie de Waha, architecture des années 1942 et Georges Dedoyard, son élève achèvera les anciens Anciens bains de la Sauvenière. Pour remédier aux nombreuses inondations engendrées par la fin des charbonnages, 42 stations de pompage sont construites le long de la Meuse. 1939 verra l'exposition de l'eau inachevée par la seconde guerre, il n'en reste qu'un palais[note 23], longtemps utilisé comme patinoire[note 24]. Les années 1960 et 1970 vont voir la réalisation du Palais des Congrès, en bord de Meuse, la construction sujette à polémique de la Cité administrative, et un nombre très important de buildings dépassant les 30 mètres le long des grands boulevards d'Avroy et de la Sauvenière, des quais de la Meuse, de la Dérivation et de la plaine de Droixhe. Une stratégie urbanistique voudra aussi que l'on trace de grands boulevards uniquement réservé aux véhicules pour atteindre directement le centre ville (notamment via le boulevard d'Avroy et la place Saint-Lambert) et accélérer le trafic par les trémies de part et d'autre des berges de la Meuse[note 25].
Le XXIe siècle voit l'achèvement de la gare de Liège-Guillemins, œuvre de l'architecte espagnol Santiago Calatrava, les nouveaux bâtiments du FOREM, des Hautes études et les annexes du Palais de Justice qui parachèvent la fermeture de la place Saint-Lambert où ne se pose plus que la question de l'utilisation de l'espace Tivoli, avec la place du Marché. L'attractivité commerciale n'est pas en reste avec la construction de l'îlot Saint-Michel, la rénovation des galeries St-Lambert, la reconversion de l'ancien site des Conduites d'eaux devenu Belle-Île et la construction de Médiacité sur l'ancien quartier de la gare du Longdoz, qui accueille les nouveaux bâtiment de la RTBF. Du côté culturel, on peut notamment cité l'ensemble muséal du Grand Curtius, la rénovation de l'Opéra et la finalisation du Théâtre de l'Émulation (en construction). Un nombre important de nouveaux projets démontrent la volonté de la ville de s'installer dans le nouveau siècle.
Les Coteaux de la Citadelle, vieux quartier à flanc de colline aux multiples impasses, où de petits couvents et hôtels de maître art mosan se perdent dans un dédale champêtre au départ de Hors-Château devient un des lieux les plus prisés du tourisme. Situé juste derrière l’ancien palais des Princes-Évêques, les Terrasses des Minimes offrent un magnifique panorama sur la Cité.
Dès 1679, le Liégeois Lambert Jamin propose au Prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière une solution pour sécuriser l'approvisionnement en eau de la ville en captant l'eau dans la craie de Hesbaye sur les hauteurs de la ville. Jusqu'alors, elle dépendait quasi exclusivement des areines. La ville de Liège fera réaliser plus de 45 kilomètres de galeries dans la craie de Hesbaye et nombres de fontaines de Liège seront alimentées par ce service pendant des siècles. Actuellement, l'eau est toujours captée (en partie) dans ces galeries.
Les premières areines couloir de démergement des houillères furent créées dès le XIIIe siècle. Quatre franches areines qui servaient également à l'alimentation en eau de la ville : l'areine du Val Saint-Lambert, l'areine de la Cité, l'areine de Messire Louis Douffet et l'areine de Richonfontaine toujours visible en Hors-Château dans la rue Mère-Dieu aux pieds des Coteaux de la Citadelle. La trentaine d'autres, dites bâtardes, ne servaient qu'au démergement.
Un nombre important de maisons du XVIe au XVIIIe siècles (sans numéro), portaient le nom d'une dalle de calcaire ornant leur façade. Il en existe encore plus d'une centaine.
Comme toutes les vielles villes du XIVe siècle, Liège est traversé de nombreuses ruelles comme en Vinâve d'Île ou en Neuvice. Le long des Coteaux de la Citadelle, elles sont en impasse, ou débouche sur de nombreux escaliers cours et terrasses. Chaque année, le premier samedi d'octobre, une fête illumine aux bougies ces nombreuses impasses, cours, escaliers, terrasses, proposant un parcours dans les coteaux, agrémentée de petites étapes festives : carillon, orgues de barbarie, animations musicales et théâtrales.
Le marché de la Batte[note 28]est un marché dominical et matinal, situé sur les quais rive gauche de la Meuse. C'est probablement le plus long marché d'Europe[note 29] et aussi un des plus attrayants avec une fréquentation par les villes allemandes et hollandaises proches, pouvant atteindre la centaine de milliers personnes par beau temps.
Tchantchès est un personnage issu du folklore liégeois représenté par une marionnette espiègle et frondeuse, tête de file des théâtres de marionnettes liégeois. Il est habillé du costume traditionnel des ouvriers liégeois : un sarrau bleu au foulard rouge à pois blancs. Les dialogues anachroniques entre Tchantchès et Charlemagne font partie de l'anthologie liégeoise.
Les Fêtes du 15 août en Outremeuse, au départ une fête religieuse du quartier le plus populaire de Liège où vécu Georges Simenon — car on y dit la messe en wallon et la procession y célèbre l'Assomption—, mais aussi populaire par son cortège folklorique sous la houlette de Tchantchès et son épouse Nanesse et, ces dernières années, à des concerts organisés sur la place Delcour, à l'auberge de jeunesse, place du Tertre, ou En-Bèche, qui se déroule sur cinq jours dans le quartier d'Outremeuse. L'évènement rassemble en moyenne 200 000 personnes, se terminant le dernier jour par un cortège de pleureuses qui enterrent Mathî l'ohê[note 30].
Liège est par ailleurs candidate pour l'organisation d'une Exposition internationale de 2017[61],[62].
Centre de l'Art mosan, Liège, aux Xe, XIe, XIIe siècles, avec ses écoles, rayonne sur toute l'Europe, développe des techniques en parallèle aux œuvres d'art comme les Fonts baptismaux de Saint-Barthélemy. Au XIIIe siècle naît avec sainte Julienne de Cornillon, une forte spiritualité (lieu d'origine de la Fête-Dieu dans l'Église universelle) à l'origine des Béguinages[63], qui attire un François d'Assise[64] La « révolution copernicienne » va fournir à Kepler un astrolabe performant, René François Walter de Sluse est au centre des recherches mathématiques du XVIIe siècle. La musique marque l'histoire de Liège : d'Étienne de Liège au XIe siècle en passant par Cicognia[65] au XIVe siècle, par l'opéra comique liégeois au XVIIIe siècle, jusqu'à Henri Pousseur, via César Franck, André Grétry et Eugène Ysaÿe. Liège détint la plus grande cathédrale de Belgique jusqu'à sa destruction après 1789 (geste, selon Philippe Raxhon, de radicalité révolutionnaire). Les idées des Lumières s'y diffusent (comme par le Journal encyclopédique, la Société d'émulation fondée par François-Charles de Velbrück) .
À l'université fondée après 1830, s'illustrent Marcel Florkin, Zénon Bacq, la linguistique avec le Groupe µ. Jean d'Outremeuse, les versions wallonnes de la Légende des Quatre fils Aymon[66], Jean Lebel inscrivent Liège dans la littérature en français du Moyen Âge et Georges Simenon, Stanislas-André Steeman, Alexis Curvers dans celle d'aujourd'hui. Le cinéma wallon brille avec Jean-Pierre et Luc Dardenne. C'est à Liège également que s'est installé l'atelier de production de films Wallonie Image Production (WIP), structure publique dont la formule est unique en Europe.
Ceci explique que Liège constitue aussi un centre culturel de première importance, dont le rayonnement francophone est d’autant plus remarquable qu'elle se situe très près du monde germanophone (la province de Liège compte du reste une communauté germanophone autonome). On trouve à Liège, outre trois institutions culturelles majeures — l’Opéra royal de Wallonie, l’Orchestre philharmonique de Liège et de la Communauté française et le plus important des centres dramatiques de la Région wallonne, le Théâtre de la Place — un centre de production radio et télévision, une foule d’institutions culturelles diverses et variées (danse, folklore, théâtre dialectal, spectacle de marionnettes…), quatre foyers culturels, le plus important des complexes cinématographiques de l’Eurorégion Meuse-Rhin, des musées de prestige international témoins de la richesse patrimoniale de la Ville.
Liège héberge plusieurs grands musées dont, principalement :
Le Musée Grand Curtius, est un nouvel ensemble museal regroupant les anciens musées d'archéologie, du verre, d'armes, d'art mosan et d'art religieux, et incluant le Musée d'Ansembourg.
Les Archives de l'État disposent d'un dépôt à Liège, ouvert au public, où elles conservent les archives des institutions ou collectivités, familles ou personnes physiques dont le siège ou le domicile est ou était fixé sur le territoire de la province de Liège (à l’exception de l’arrondissement d’Eupen, dont les archives sont conservées aux Archives de l'État à Eupen).
La ville de Liège possède également ses propres fonds patrimoniaux, plus particulièrement orienté sur la ville elle-même : ils sont réunis à la bibliothèque Ulysse Capitaine.
L'université de Liège possède ses propres archives, comme le fonds Wittert qui regroupe de nombreux parchemins et gravures anciennes. L'évêché de Liège possède également de nombreux documents.
Les nombreux squares, parcs et places de Liège présentent de multiples statues figurant, le plus souvent, ses hommes célèbres ou ses symboles :
La ville de Liège est en plein redéploiement et les grands projets sont nombreux :
Occasionnels :
Liège est également connue pour sa cuisine de terroir. Plusieurs produits typiques sont fabriqués dans sa région et intégré dans sa cuisine tels que :
Plusieurs recettes sont connues dans toute la Belgique telles que :
Armoiries simplifiées de la ville de Liège.
Blasonnement : de gueules à une colonne posée sur 3 degrés soutenus de 3 lions couchés et sommée d'une pomme de pin soutenant une croix pattée; la dite colonne accostée à dextre de la lettre L et à senestre de la lettre G, le tout d'or.
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Armoiries de la province de Liège.
Blasonnement : Ecartelé : 1, de Liège; 2, de Bouillon; 3, de Franchimont; 4, de Looz; enté en pointe de Hornes. Liège (Ville de Liège): De gueules au perron haussé, supporté par trois lions sur trois degrés, monté d'une pomme de pin, sommé d'une croix pattée, le tout d'or, accosté d'un L et G majuscules du même. Bouillon (Duché de Bouillon): De gueules, à la fasce d'argent. Franchimont (Marquisat de Franchimont): D'argent, à trois lions de sinople, armés et lampassés de gueules, et couronnés d'or. Looz (Comté de Looz): Burelé (10) d'or et de gueules. Hornes (Comté de Hornes): D'or, à trois cors se de gueules, virolés et enguichés d'argent.
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Armoiries de la principauté de Liège.
Blasonnement : écartelé, en 1, de gueules, à la fasce d'argent, en 2, d'argent, à trois lions de sinople, armés et lampassés de gueules, et couronnés d'or, en 3, burelé d'or et de gueules et en 4, d'or, à trois cors de chasse de gueules, virolés et enguichés d'argent ; sur-le-tout de gueules au perron d'or haussé, supporté par trois lions sur trois degrés, monté d'une pomme de pin, sommé d'une croix pattée, le tout d'or, accosté d'un L et G majuscules de même.
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Blason de la ville de Liège, sur la facade du Lycée Léonie de Waha, boulevard d'Avroy.
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On retrouve le perron liégeois sur le blason de la ville, mais aussi sur celui de la province de Liège, celui de la principauté de Liège ou encore sur de nombreux logotypes représentant les institutions liégeoises.
En 2007, la ville de Liège s'est dotée d'un très controversé logo pour remplacer les armoiries sur ses courriers, outils de communication, véhicules et drapeaux. Ce dernier, censé représenter les différents atouts logistiques, évoque le perron.
Liège est jumelée avec :
Elle a des ententes de coopération et d'amitié avec :
Voir aussi Personnalité liégeoise et Personnalité politique liégeoise, Artiste liégeois, Prince-évêque de Liège et Naissance à Liège.
Dictionnaire Liégeois de Jean Haust (Vaillant-Carmanne, Liège, 1933)
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