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Definición y significado de Luxemburgisme

Definición

definición de Luxemburgisme (Wikipedia)

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Wikipedia

Luxemburgisme

                   

Le luxemburgisme (également orthographié luxembourgisme) est un courant politique communiste et révolutionnaire. Son nom dérive de celui de Rosa Luxemburg, théoricienne marxiste, figure du Parti social-démocrate d'Allemagne, puis dirigeante de la Ligue Spartakus et fondatrice du Parti communiste d'Allemagne avec Karl Liebknecht. Elle et Liebknecht furent tous les deux assassinés après l'échec de l'insurrection de Berlin, en janvier 1919. Le terme de « luxemburgisme » n'apparaît qu'a posteriori, après la mort de Rosa Luxemburg elle-même, et est utilisé par des courants politiques se réclamant, à divers titres, de ses idées. Historiquement, le luxemburgisme apparaît moins comme un mouvement structuré que comme un courant intellectuel présent dans divers groupes - gauchistes, trotskistes, libéraux ou conseillistes - aux positions parfois opposées[1],[2].

Sommaire

Histoire [modifier]

  Affiche de propagande anti-spartakiste (1919).

Rosa Luxemburg, de son vivant, est une figure importante de l'aile gauche du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) ; elle avait également une influence importante sur les partis polonais (avec Leo Jogiches) et hollandais (via Anton Pannekoek). À partir de la guerre de 1914, à laquelle elle s'oppose fermement, elle est associé au courant « spartakiste », d'après le nom de la « Ligue spartakiste » (Spartakusbund), fraction d'extrême gauche du SPD. Après l'exclusion des spartakistes - qui, outre Rosa Luxemburg, comptent des personnalités comme Karl Liebknecht, Franz Mehring, Clara Zetkin ou Paul Levi - du SPD, la Ligue devient une tendance de l'USPD. Les spartakistes participent à la révolution allemande de 1918, et à la fondation du Parti communiste d'Allemagne (Kommunistische Partei Deutschlands, KPD) en décembre 1918.

Passionnément opposée à la Première Guerre mondiale et défendant une optique internationaliste, Rosa Luxemburg s'oppose aux idées de Lénine en matière d'organisation du parti, défendant notamment la conception de Karl Marx selon laquelle « l'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes ». A l'autorité centrale du parti, Rosa Luxemburg laquelle elle oppose les grèves de masse spontanées, qui expriment à ses yeux la capacité des ouvriers à prendre leur destin en main. Elle désapprouve également l'idée d'insurrection armée, qui revient à déclencher artificiellement la révolution, et écrit en 1918 : « La révolution prolétarienne n'a nul besoin de la terreur pour réaliser ses objectifs. Elle hait et abhorre l'assassinat. Elle n'a pas besoin de recourir à ces moyens de lutte parce qu'elle ne combat pas des individus, mais des institutions, parce qu'elle n'entre pas dans l'arène avec des illusions naïves qui, déçues, entraîneraient une vengeance sanglante. »[3]. Enfin, elle s'oppose de manière fondamentale au nationalisme, facteur de division, et considère que le groupe social des prolétaires ne doit pas correspondre à une nation, ni être défini en terme de citoyenneté, de race ou d'hérédité, mais s'identifier au prolétariat international, uni par un mode de vie commun ; pour elle, régime socialiste dans lequel les individus seront liés par « l'harmonie et la solidarité » aboutira ainsi à la création d'une « nation » par consentement commun[4].

En janvier 1919, deux semaines après la fondation du KPD, et à la suite de l'échec de la révolte spartakiste de Berlin, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés par des militaires ; Leo Jogiches est lui aussi assassiné en mars Franz Mehring meurt la même année. Les idées de Rosa Luxemburg sont ensuite revendiquées, à divers degrés, par des courants marxistes de la Gauche communiste, qui s'opposent à l'idée du parti strictement organisé et hiérarchisé prôné par Lénine. Le terme de « luxemburgisme » apparaît pour la première fois vers 1925, pour désigner et dénoncer les communistes opposés à la « bolchevisation » - soit à la reprise en main organisationnelle et à la pratique du centralisme démocratique - voulue par l'Internationale communiste. Le « luxemburgisme » est dès lors considéré comme une alternative au léninisme, doctrine imposée aux partis communistes par l'Internationale : il est sévèrement condamné par l'IC - au même titre que le trotskisme auquel il est vite assimilé ou amalgamé - en tant qu'orientation politique s'écartant de la théorie léniniste. En 1931, Staline condamne à nouveau le « luxemburgisme », dont il insiste sur la parenté idéologique avec le trotskisme et le menchevisme. Dès lors, et pour plus de vingt ans, Rosa Luxemburg est considérée comme une déviationniste en URSS et dans l'ensemble de la mouvance communiste stalinienne[1].

Les auteurs du Dictionnaire critique du marxisme jugent cependant qu'« il n'y a pas de luxemburgisme », au sens où Rosa Luxemburg n'a pas élaboré de système idéologique élaboré, qui pourrait fournir une doctrine alternative au léninisme. Sur de nombreux points - fidélité au marxisme, nationalisation des moyens de production, lutte contre les « contre-révolutionnaires », hostilité aux compromis de la social-démocratie avec la bourgeoisie - Rosa Luxemburg est en accord avec Lénine. La principale divergence entre eux concerne l'organisation du parti, Lénine insistant sur la cohésion doctrinale, la discipline et l'importance de l'organisation, tandis que Rosa Luxemburg met au premier plan la démocratie interne et la liaison avec les masses. D'autres désaccords concernent la question nationale - Lénine affirme le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, tandis que Rosa Luxemburg considère ce mot d'ordre comme bourgeois - et la paysannerie - Lénine préconise l'alliance des ouvriers et des paysans, tandis que Rosa Luxemburg se méfie des attitudes rétrogrades des paysans. On a parfois voulu trouver un fondement idéologique au luxemburgisme dans L'Accumulation du capital, ouvrage dans lequel Rosa Luxemburg théorise une limite absolue du capitalisme, qui sera condamné du fait de ses contradictions internes le jour où il recouvrira tout le globe et ne pourra plus absorber d'autres modes de production[1].

  Affiche du MSB Spartakus (1975), organisation étudiante allemande (1971-1990).

Les courants se revendiquant du luxemburgisme se distinguent par la revendication d'une certaine spontanéité révolutionnaire du prolétariat, l'attachement à la démocratie ouvrière et à la démocratie interne, ainsi que la critique de la question nationale et du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ». L'inspiration luxemburgiste a été revendiquée dans les années 1930 en Allemagne par Paul Frolich et une partie du SAPD; avant et après-guerre en France par René Lefeuvre, Alain Guillerm, Daniel Guérin ou encore Daniel Singer. C'est notamment à partir des années 1960 que l'inspiration de Rosa Luxemburg et de ses idées est à nouveau revendiquée par une série de courants opposés au communisme autoritaire d'inspiration soviétique[1], et qui voient dans le « luxemburgisme » un modèle politique qui respecterait la volonté des « masses » et concilierait socialisme et démocratie[5]. D'idéologies diverses, les groupes qui s'en revendiquent ont cependant de Rosa Luxemburg des visions divergentes : certains en font une apôtre de la liberté pour tous, une « citoyenne du monde », voire une « libertaire » ; d'autres voient en elle le défenseur inconditionnel d'une République des conseils, contre le centralisme imposé par les bolcheviks. Cependant, si Rosa Luxemburg s'est, au moment de la révolution allemande, prononcée pour le pouvoir des conseils ouvriers, elle n'a jamais théorisé leur rôle ni leur fonction[1]. Le communisme de conseils, qui n'a, par définition, pas vocation à s'incarner dans des organisations structurées, est marginalisé dès 1921[6] et les internationales fondées par des groupes liés à la Gauche communiste n'ont qu'une existence éphémère. Malgré son aura auprès de certains intellectuels et militants, le luxemburgisme n'a, historiquement, qu'une influence réduite, et c'est au trotskisme qu'il revient de constituer une tendance communiste alternative dotée, à l'échelle internationale, d'un certain rayonnement[7].

Les luxemburgistes se retrouvent aujourd'hui, en France, dans différents courants communistes et syndicaux. Ils y défendent les principes de la démocratie directe, de la lutte collective pour l'abolition du capitalisme et du salariat, et se revendiquent notamment de Karl Marx, Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Clara Zetkin, et parfois de Anton Pannekoek, Herbert Marcuse, ou Guy Debord. Le luxemburgisme demeure utilisé à des fins politiques opposées ; Georges Labica et Gérard Bensussan jugent qu'il « appauvrit toujours la pensée de Rosa Luxemburg, et ne rend nullement compte de la personnalité si riche de cette révolutionnaire »[1].

Voir aussi [modifier]

Bibliographie [modifier]

Articles connexes [modifier]

Liens externes [modifier]

Références [modifier]

  1. a, b, c, d, e et f Georges Labica et Gérard Bensussan, Dictionnaire critique du marxisme, Presses universitaires de France, 1985, pages 681-683
  2. Politique aujourd'hui, 1972, page 78
  3. Que Veut la Ligue spartakiste ?, 14 décembre 1918, texte disponible sur marxists.org
  4. Elzbieta Ettinger, Rosa Luxemburg : Une vie, Belfond, 1990, pages 201-205
  5. Max Gallo, Une femme rebelle : Vie et mort de Rosa Luxemburg, Presses de la Renaissance, 1992, page 370
  6. Michel Winock, Le Socialisme en France et en Europe, Seuil, 1992, pages 64-65
  7. Daryl Glaser, David M. Walker (dir.), Twentieth-Century Marxism: A Global Introduction, Routledge, 2007, page 30
   
               

 

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