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marée (n.f.)
1.poissons et fruits de mer destinés à la consommation.
2.mouvement journalier de la mer. Marées descendantes et montantes.
3.masse très importante de personnes ou de choses.
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⇨ definición de Marée (Littré)
⇨ definición de Marée (Wikipedia)
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Ver también
marée (n.f.)
marée (v.)
⇨ (à marée) haute • Marée rouge • bassin de marée • bassin à marée • boule de marée • chasse-marée • courant de marée • de (la) marée • grande marée • ligne de marée haute • lit de la marée • marée basse • marée d'équinoxe • marée de mortes-eaux • marée de quadrature • marée de vives-eaux • marée descendante • marée haute • marée montante • marée noire • marée étale • raz de marée • raz de marée (causé par) SAI • raz de marée (causé par) une tempête • raz de marée SAI • raz de marée causé par une tempête • raz-de-marée • retour de marée
⇨ Cage à marée • Calcul de marée • Chasse-marée • Chasse-marée (bateau) • Chasse-marée (magazine) • Courant de marée • Déformation de marée • Force de marée • Horloge à marée • La marée de seringues • Marée noire • Marée stellaire • Marée verte • Moulin à marée • Moulin à marée du Birlot • Oscillation pendulaire de marée • Rayon de marée • Raz-de-marée aux Pays-Bas en 1134 • Raz-de-marée aux Pays-Bas en 1377 • Table à marée • Éditions La Grande Marée • Île accessible à marée basse
marée (n. f.)
produit de la pêche[Classe]
quantité (en nombre, en masse)[Classe...]
marée (n. f.)
courant d'eau de mer[Classe]
marée[ClasseHyper.]
soleil[termes liés]
la Lune (satellite de la Terre)[termes liés]
événement périodique, événement récurent[Hyper.]
tide (en) - tide (en) - tidal (en)[Dérivé]
marée (n. f.)
marée (n. f.)
Le Littré (1880)
1. Mouvement des eaux de la mer qui, périodiquement et deux fois dans les vingt-quatre heures, s'enflent, montent et se répandent sur les rivages, pour se retirer ensuite et reprendre leur niveau moyen. Marée montante. Marée descendante. Chaque marée est d'environ douze heures, six heures pour monter et six pour descendre. La marée retarde chaque fois de trois quarts d'heure. L'heure de la marée. Dès l'antiquité, on avait remarqué que la marée est liée au mouvement de la lune ; mais ce n'est que depuis Newton que l'on sait qu'elle dépend de la gravitation universelle et qu'on a pu en faire la théorie.
• Les vents et la marée secondèrent son impatience (HAMILT. Gram. 11)
• Mon père était exactement averti, toutes les marées, de ce qui se passait à Bordeaux (SAINT-SIMON 9, 110)
• La profondeur et la figure des côtes, les vents et les courants altèrent tellement la hauteur des marées, qu'il n'y a peut-être pas deux endroits sur la terre où elle soit exactement la même (D'ALEMB. Introd. précess. équin. Oeuvres, t. XIV, p. 56, dans POUGENS.)
• Plus une mer est vaste, plus les phénomènes des marées doivent être sensibles, dans une masse fluide, les impressions que reçoit chaque molécule se communiquant à la masse entière ; c'est par là que l'action du soleil, qui est insensible sur une molécule isolée, produit sur l'océan des effets remarquables (LAPLACE Exp. IV, 11)
• Les marées sont l'effet de l'attraction exercée par le soleil, et surtout par la lune, à cause de sa proximité, sur les eaux dont la mobilité leur permet d'obéir à cette force en s'élevant dans certaines parties, ce qui leur fait abandonner les rivages, qu'elles recouvrent ensuite, lorsque la terre, par sa rotation continuelle, présente d'autres parties à l'action des corps célestes (LEGOARANT)
• Ô flots, que vous savez de lugubres histoires !.... Vous vous les racontez en montant les marées, Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées, Que vous avez le soir quand vous venez vers nous ! (V. HUGO Rayons et ombres, Oceano nox.)
Grande marée, marée considérable qui arrive à l'époque des syzygies.
À mi-marée, environ trois heures avant la pleine ou la basse mer.
Prendre la marée, prendre le temps où la marée est favorable, pour entrer dans un port ou pour en sortir.
La marée monte, le flot arrive.
Fig. La marée monte, c'est-à-dire la colère, la mauvaise humeur éclate.
• Le compliment fut d'abord fraîchement reçu ; incontinent après la marée monta, et voilà la duchesse du Maine aux reproches (SAINT-SIMON 258, 214)
Avoir vent et marée ; aller contre vent et marée, voy.
VENT.
2. Poisson de mer qui n'est pas salé.
• La marée arrive cependant de tous côtés ; on cherche Vatel pour la distribuer ; on va à sa chambre, on heurte, on enfonce la porte, on le trouve noyé dans son sang (SÉV. 47)
• Toi, voluptueux Parisien, qui n'as jamais fait d'autre grand voyage que celui de Dieppe pour y manger de la marée fraîche (VOLT. Dict. phil. Patrie.)
Odeur de marée, odeur assez désagréable qu'a le poisson en masse, même frais.
Populairement. Arriver comme marée en carême, arriver à propos (voy. cependant MARS et CARÊME).
Terme d'ancienne législation. Chambre de la marée, juridiction qui connaissait des affaires civiles et criminelles relatives au commerce du poisson.
3. Marée se dit populairement d'un liquide répandu ou qui coule. La cuve est percée et laisse échapper une marée de lessive. Le chien a pissé une grande marée contre la porte.
HISTORIQUE
XIIIe s.— Quiconques ameine poisson de mer à Paris de deus marées, il pert le poisson toutes les fois qu'il en seroit repris (Liv. des mét. 270)
XIVe s.— Ainsi Sainte-Severe fu prise et conquestée ; De blefs et de bon vin y ot grande marée [abondance] (Guesclin. 20393)
XVe s.— Et vinrent de cette marée la premiere nuit gesir devant Gravesainde ; l'endemain et la tierce marée ils nagerent tant par mer qu'ils virent Flandre (FROISS. I, I, 68)— Si ils [les pêcheurs] se guerroyoient, on n'auroit point de marée, ni nul n'oseroit aller pescher, si il n'estoit conduit et gardé de gens d'armes (FROISS. II, III, 45)— Recepte des caves deues au roy, c'est assavoir que chascun pescheur doivent au seigneur en saison de caresme une marée (DU CANGE maretinium.)
XVIe s.— Pour aller à Anver querir la charge de deux chevaulx de marée (CARLOIX VI, 11)— Et ayant fait voile avec vent et marée, fort à gré, nous vinsmes surgir en moins de dix heures à Douvres (CARLOIX VIII, 30)— Ainsi se forgea cette infinie marée d'hommes qui s'escoula en Italie sous Brennus et aultres (MONT. III, 98)
ÉTYMOLOGIE
Marée tient à une forme barbare mareare, mariare, naviguer, qu'on trouve dans du Cange, et qui vient de mare, la mer.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
MARÉE. Ajoutez :
4. Terme de pêche.
• Au jour se fait le travail inverse, et les lignes [dites palangres] sont relevées en commençant par le bout du large ; cette double opération s'appelle une marée (Rev. des Deux-Mondes, 1er nov. 1874, p. 116)
Wikipedia
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La marée est le mouvement montant (flux ou flot) puis descendant (reflux ou jusant) des eaux des mers et des océans causé par l'effet conjugué des forces de gravitation de la Lune et du Soleil.
Le niveau le plus élevé atteint par la mer au cours d'un cycle de marée est appelé pleine mer (ou couramment « marée haute »). Par opposition, le niveau le plus bas se nomme basse mer (ou « marée basse »). On parle aussi d'« étale de haute mer » et d'« étale de basse mer ». Parler de « marée haute » et de « marée basse » est ce qui est le plus courant, bien que le mot marée désigne normalement un mouvement.
Selon l'endroit de la Terre, le cycle du flux et du reflux peut avoir lieu une fois (marée diurne) ou deux fois par jour (marée semi-diurne)[1]. Lors de la pleine lune et de la nouvelle lune, c'est-à-dire lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont sensiblement dans le même axe (on parle de syzygie), ces derniers agissent de concert et les marées sont de plus grande amplitude (vives-eaux). Au contraire, lors du premier et du dernier quartier, lorsque les trois astres sont en quadrature, l'amplitude est plus faible (mortes-eaux)[2].
Les marées les plus faibles de l'année se produisent normalement aux solstices d'hiver et d'été, les plus fortes aux équinoxes[3] de printemps et d'automne.
Ce mouvement de marée n'est pas limité aux eaux, mais affecte toute la croûte terrestre (on parle de « marées crustales »), bien que dans une moindre mesure. Ce qui fait que ce que nous percevons sur les côtes est en fait la différence entre la marée crustale et la marée océanique. Plus généralement, les objets célestes sont l'objet de forces de marée à proximité d'autres corps.
Le terme de marée recouvre également l'ensemble des produits de mer (poissons, coquillages, crustacés) destinés à la consommation[4] (un nouveau pavillon de la marée aux halles de Rungis a été inauguré en 2004[5])[6].
Sommaire |
Le phénomène est dû à la déformation de la surface des océans par suite des attractions combinées des autres corps célestes. Ce mouvement peut même détruire l'astre qui le subit : si la force de marée l'emporte sur la force de gravitation de ses constituants, l'astre se désagrège (voir Limite de Roche).
L'attraction gravitationnelle étant inversement proportionnelle au carré de la distance, l'astre (principalement la Lune dans le cas de la Terre) attire plus fortement les masses (liquides et solides) proches. En particulier, le point le plus proche de la Lune est plus attiré que le point à l'opposé. Si l'on fait la moyenne des actions, on peut décomposer la force en chaque point de l'axe Terre-Lune en deux forces :
Il s'ensuit une déformation de la surface des mers, mais aussi des sols, qui diffère donc de ce qu'elle serait sans la présence de notre satellite et du soleil.
Pour la mer, on peut comparer cette déformation à une énorme vague qui serait de forme régulière si les fonds des océans « étaient réguliers et s'il n'y avait pas de côtes ».
Comme sommairement présenté ci-dessus, la présence de la Lune et du Soleil, et leur mouvement, sont à l'origine de forces de gravitation qui génèrent la marée. La force génératrice de la marée dérive d'un potentiel que nous allons décrire ici.
La distance de la Terre à la Lune est d'environ 380 000 km alors que le rayon de la Terre est d'environ 6 400 km. La Terre peut donc être représentée par un point matériel placé au centre de notre globe et affecté de toute la masse terrestre. Cependant l'attraction que subit une particule en un point quelconque du globe diffère en amplitude et en phase[Pourquoi ?].
Notons , le potentiel dont dérive la force génératrice de la marée. Dans un repère géocentrique on écrit ce potentiel appliqué à un point P de la surface du globe, affecté des coordonnées sous la forme :
(eq : 1.1)
avec :
On peut exprimer en fonction de , et par la relation issue du théorème d'Al Kashi (voir figure représentation Terre - Lune) :
(eq : 1.2)
si on exprime 1/d, l'équation précédente (eq 1.2) devient :
(eq : 1.3)
La Lune et le soleil sont les seuls astres dont l'influence est notable dans la génération des marées sur la Terre, l'un en raison de sa proximité, l'autre en raison de sa masse.
Le terme vaut environ pour la lune et pour le soleil. On peut donc estimer que :
Il devient donc possible, avec cette supposition de décomposer (eq 1.3) sous la forme d'une somme de polynômes de Legendre.
avec les polynômes de Legendre définis par :
Si on se limite à l'ordre 2 qui représente déjà 98 % du signal[7], on peut écrire le potentiel (eq 1.1) sous la forme :
(eq : 1.4)
On donne les coordonnées à l'astre et les coordonnées au point du globe P, on peut donc exprimer sous la forme :
L'équation (eq 1.4) devient alors :
Si on détaille chacun des trois termes de l'équation (eq 1.5), et que l'on ne considère que le mouvement de rotation de la Terre en un jour, nous pouvons obtenir les termes de génération des premières ondes de marée.
En effet :
Nous ne développerons pas davantage ici le potentiel en fonction de tous les mouvements orbitaux des deux astres perturbateurs. Nous ne citerons que les travaux de Darwin :
Ce sont Darwin et Doodson qui ont nommé les termes du développement du potentiel, ces noms sont toujours utilisés pour nommer les ondes. Les noms correspondent à un assemblage d'informations, ainsi M vient de M (Moon) un terme lunaire et 2 un terme semi-diurne, il en est de même pour l'onde solaire S.
Prenons deux objets ronds A et B attirés l'un vers l'autre, sans vitesse transversale (pas de rotation l'un autour de l'autre). Pour l'objet A, son centre de gravité se dirige vers le centre de gravité de B, à une accélération déterminée par les lois de l'attraction universelles (g sur le schéma). Cette accélération est plus importante sur la partie la plus proche de B (g + sur le schéma), donc cette partie va bomber sa forme en direction de B , sa force d'attraction est plus importante que celle au centre de gravité. Par contre sur la partie de A la plus éloignée de B, l'attraction étant moins forte cette partie va moins accélérer que le centre de gravité, donc son accélération sera moins élevée (g - sur le schéma), vu que la force d'attraction est plus faible, et cette partie éloignée va bomber sa forme de l'autre côté de la planète B , cette partie éloignée « rechigne » en quelque sorte à accélérer autant. Les forces de cohésion vont transmettre de l'accélération pour que l'ensemble de l'objet A avance. La rotation libre de la Terre et de la Lune étant identique à une chute libre (le système tourne autour du centre de gravité Terre-Lune qui se situe à l'intérieur de le Terre), le résultat est le même avec 2 marées dans la direction Terre-Lune. Comme la Terre tourne sur elle-même, le phénomène se produit avec un rythme égal au jour lunaire (temps entre 2 passages de la Lune au dessus d'un même méridien terrestre).
La Lune subit aussi un effet de marée venant de la Terre, beaucoup plus important que sur Terre, compte tenu de la masse bien plus importante de la Terre par rapport à la Lune. C'est pourquoi petit à petit le mouvement de rotation de la Lune sur elle-même s'est synchronisé au mouvement de la Lune autour de la Terre, nous présentant désormais, à une petite oscillation près (libration), toujours la même face. La Lune subit donc toujours l'effet de marée au même endroit, ce qui explique que sa forme n'est pas parfaitement sphérique, mais ellipsoïdale.
Les effets de marée existent aussi sur la croute terrestre qui se soulève au passage de la Lune. Dans les années 1990, une énigme a été résolue au CERN dans le LEP : les faisceaux de particule faisant un trajet plus long à cause de ce soulèvement avec un rythme identique à celui des marées. Cette différence de trajet modifiait périodiquement les mesures. On parle de + ou - 40 cm de déplacement de la croûte terrestre[8].
Le passage de la Lune au méridien du lieu (éventuellement avec un certain retard dans les oscillations forcées ; on appellera « méridien de marée » le méridien qui correspond à l'angle horaire de retard des marées) ou à opposition explique le cycle semi-diurne. La période de ce phénomène est de 0,517525050 jour (12 heures 25 minutes 14 secondes), moitié de la durée du jour lunaire moyen. La différence de temps (le retard), pour un port donné, entre le passage de Lune au méridien et l'heure de la pleine mer est appelé établissement du port[9].
Plusieurs phénomènes astronomiques contribuent à la variation de l'amplitude des marées :
Il est possible d'avoir des conjonctions assez bonnes entre tous ces phénomènes.
Pour la Terre, seule la Lune et le Soleil ont des impacts significatifs, qui s'additionnent ou se contrarient selon les positions respectives de la Terre, de la Lune et du Soleil. En fait, la Lune est beaucoup plus proche de la Terre que le Soleil, mais a aussi une masse beaucoup plus petite, de telle sorte que leurs attractions sont d'ordres de grandeur comparables : celle du Soleil est environ la moitié de celle de la Lune. Les autres corps célestes possèdent un rapport masse/distance trop faible pour que leur influence soit sensible.
Cette attraction combinée de la Lune et du Soleil est cependant perturbée ou même parfois contrariée par d'autres phénomènes physiques comme l'inertie des masses d'eau, la forme des côtes, les courants marins, la profondeur des mers, ou encore le sens du vent local.
De plus, un cycle long s’établit aussi sur une période de 18,6 ans durant lequel le niveau moyen des pleines mers augmente de 3 % par an durant 9 ans, puis diminue de 3 % durant 9 ans, et ainsi de suite. Ce cycle exacerbe puis diminue les effets de la montée des océans induite par le réchauffement climatique[10] Selon l'IRD, là où l'amplitude des marées est naturellement forte (ex : Baie du Mont Saint-Michel) ce cycle contribuera dans les années 2008-2015 proportionnellement plus à l'élévation du niveau de la pleine mer, ou des grandes marées hautes que le seul réchauffement climatique (jusqu'à + 50 cm, c'est-à-dire 20 fois l'expansion thermique de l'océan consécutive au réchauffement climatique global). Inversement de 2015 à 2025 la phase décroissante de ce cycle devrait conduire à un ralentissement apparent du phénomène de montée de l'océan, et probablement de l'érosion du trait de côte qui lui est généralement lié.
Il y a généralement deux cycles de marée par jour (il y a des exceptions) dont les instants de haute mer et de basse mer varient avec la lune (attraction prépondérante). La marée se manifeste essentiellement sur les côtes maritimes, où la mer monte ou se retire suivant un cycle lié, d'une part à la rotation de la Terre et à sa révolution autour du Soleil, d'autre part à la rotation de la Lune autour de la Terre. Ce cycle complet (marée basse et marée haute) dure environ 12 heures 25 minutes.
Il s'y produit aussi un retard horaire progressif comme en Manche de l'entrée à Dunkerque. Les mers intracontinentales et intérieures sont peu sujettes aux marées car les masses d'eau et les distances entre les côtes concernées sont beaucoup plus faibles que dans les océans. C'est notamment le cas de la Méditerranée, où l'étroitesse du détroit de Gibraltar empêche le passage de l'onde de marée. La Terre subit aussi l'influence des marées, puisque les roches du manteau terrestre bien que solides, sont déformables (visqueuses), et de ce fait se déplacent comme les océans. À Paris, aux heures de marée haute, on se trouve environ 30 centimètres plus haut qu'aux heures de marée basse.
Dans l'Antiquité, le phénomène de marée est remarqué par Hérodote dans la mer Rouge, et les Grecs avaient également noté les courants capricieux de certains détroits méditerranéens. Ils prirent pleinement conscience du phénomène en s'aventurant en dehors de la méditerranée, au IVe siècle av. J.-C. (Pythéas en Atlantique, Alexandre le Grand en Inde). Un lien avec la position de la Lune est proposé par le même Pythéas[11], celui-ci se fondant sur ses propres observations ainsi que sur celles des Celtes de la côte Atlantique. Platon pensait que les marées étaient provoquées par des oscillations de la Terre[réf. nécessaire]. Mais les observations les plus précises sont effectuées par Posidonios au Ier siècle av. J.-C. à Cadix. Il décrit trois phénomènes périodiques liées aux marées[12] : les deux marées quotidiennes, correspondant aux deux culminations (inférieure et supérieure) de la Lune ; la période semi-mensuelle correspondant aux syzygies avec le Soleil ; la période semi-annuelle correspondant aux marées d'équinoxe. Il évalue correctement le décalage entre le passage de la Lune et le soulèvement des eaux. Posidonios voit dans ce phénomène la manifestation d'une sympathie, d'une attirance des flots pour la Lune réputée humide. Cicéron, Pline l'ancien[13], Strabon, Ptolémée affirment que le phénomène des marées dépend des cours de la Lune et du Soleil.
Au VIIe siècle, avec Augustin Erigène, les termes de morte-eau (ledo) et de vive-eau (malina) et leur corrélation avec les phases de la Lune apparaissent pour la première fois[14].
Au VIIIe siècle, Bède le Vénérable approfondit les observations de Posidonios et étudie les variations des marées d'un point à l'autre de la côte anglaise[15]. Il est le premier à « affirmer l'existence et la constance, en chaque lieu, d'un retard de la marée sur l'heure lunaire »[16] : l'établissement du port. Il constate que « des vents favorables ou contraires peuvent avancer ou retarder les heures du flux et du reflux... »[17].
Au IXe siècle, l'astronome perse Albumasar décrit de façon détaillée dans son Introductorium magnum ad Astronomiam les corrélations entre marée et Lune.
Toutefois, si l'explication par l'attirance a la faveur des astrologues et des médecins pour qui la Lune est l'astre humide par excellence[18], elle n'est pas reçue par les disciples d'Aristote qui limitent à la lumière et au mouvement l'action des astres sur la Terre.
À partir du XIVe siècle, se développe la théorie aimantique des marées qui compare l'action de la Lune sur les eaux de la mer à l'action de l'aimant sur le fer ; mais c'est aux médecins et astrologues du XVIe siècle qu'il faut attribuer l'idée de décomposer la marée totale en deux marées de même nature, l'une produite par la Lune, l'autre par le Soleil[19].
Au XVIIe siècle, Kepler adopte le concept d’une force d’attraction de la Lune, de nature magnétique, qui engendrerait le phénomène des marées[20]. Galilée se moque de la position de Kepler quant à l'attraction lunaire[21] et explique le flux et le reflux de l’océan par les actions qu‘engendrent la rotation de la Terre. Malgré les objections[22], Galilée considère prouver le mouvement de la Terre par cette explication.
La théorie de la gravitation de Newton permit de revenir à l'influence lunaire et solaire, basée sur des principes scientifiques. Cette théorie fut largement adoptée au cours du XVIIIe siècle, même si, au début du XIXe siècle, Bernardin de Saint-Pierre tenta de persuader l'Académie des sciences française que ce n'était pas la Lune mais la fonte (alternée avec le gel nocturne) des glaciers qui provoquait les marées. Poussant jusqu'au bout son raisonnement, il justifiait la grande amplitude des marées d'équinoxe par l'action conjuguée des glaciers arctiques et antarctiques[réf. nécessaire].
Le marnage est, pour un jour donné et dans un intervalle pleine mer - basse mer, la différence de hauteur d'eau entre le niveau de la pleine mer et celui de la basse mer (ex:marnage de 6,0 m). Le marnage varie continuellement. La zone alternativement couverte et découverte par la mer, limitée par ces deux niveaux lorsqu'ils sont à leur maximum, est appelée l'estran ou zone de marnage, ou encore « zone de balancement des marées »; on utilise aussi de plus en plus l'anglicisme zone intertidale.
Ne pas confondre le marnage avec l'amplitude qui est la différence de hauteur d'eau à pleine mer ou à basse mer avec celle de la mi-marée.
Il s'exprime en centièmes et varie de 20 à 120, et indique la force de la marée. Le coefficient moyen est 70.
Les grandes marées ou marées de vives-eaux se produisent lorsque la Lune et le Soleil se trouvent en conjonction ou opposition (on parle de syzygie) par rapport à la Terre (situation de pleine ou de nouvelle lune) : leurs forces d'attraction s'ajoutent. Ce phénomène explique que les plus grandes marées (marées d'équinoxes ) ont lieu lors de la première syzygie qui suit l'équinoxe (21 mars et 21 septembre).
Inversement, les marées sont faibles (marées de mortes-eaux) lorsque la Lune est à 90° de l'axe Soleil-Terre (situation de premier ou dernier quartier). De même, les plus faibles ont lieu aux alentours des solstices d'été et d'hiver (21 juin et 21 décembre).
Si U est, en un lieu donné, le demi marnage de la plus forte marée de vive-eau survenant après une syzygie équinoxiale moyenne (C = 100), alors la hauteur d'eau (h) à la pleine mer d'une marée de coefficient (C) est d'environ :
Note :
Exemple pratique: La hauteur d'eau à pleine mer en un lieu où l'unité de hauteur U=5,50m, lorsque le coefficient C=95 sera approximativement : hpm = (1,2 + 0,95) * 5,50 = 11,825 m. De même la hauteur d'eau à basse mer sera hbm = (1,2 - 0,95 ) * 5,50 = 1,375 m.
Nom | Cause | Période | Amplitude |
---|---|---|---|
Semi-diurnes | |||
M2 | Principale lunaire | 12 h 25 | 100 % |
S2 | Principale solaire | 12 h 00 | 46,5 % |
N2 | Majeure lunaire elliptique | 12 h 40 | 19,1 % |
K2 | Déclinaison luni-solaire | 11 h 58 | 12,6 % |
Diurnes | |||
O1 | Principale lunaire | 25 h 49 | 41,5 % |
K1 | Déclinaison luni-solaire | 23 h 56 | 58,4 % |
P1 | Principale solaire | 24 h 04 | 19,3 % |
Q1 | Majeure lunaire elliptique | 26 h 52 | 7,9 % |
L'attraction de la lune et du soleil crée une onde de marée qui, en se propageant, crée le phénomène de marée. La vitesse de propagation est élevée dans les eaux profondes (400 nœuds en Atlantique, soit environ 200 mètres par seconde), beaucoup plus faible dans les eaux peu profondes (30 nœuds en Manche, soit environ 15 mètres par seconde). Cette vitesse détermine le décalage des horaires de pleine mer en différents lieux.
De plus, la marée subit un retard par rapport les situations astrales, on parle d'âge de la marée. Sur les côtes françaises, elle vaut environ 36 h. A Brest, on verra donc les grandes marées 36 heures après la pleine lune. Cette notion d'âge de la marée ne doit pas être confondue avec le temps de propagation de l'onde de marée décrite au paragraphe précédant.
L'ampleur et la périodicité de la marée dépendent du lieu : ils sont déterminés par de nombreux facteurs dont la taille du bassin maritime, sa profondeur, le profil des fonds marins, l'existence de bras de mer, la latitude, etc. Dans certaines mers, comme la Méditerranée, tous ces facteurs sont à l'origine d'une marée tellement faible qu'elle peut être négligée. Ailleurs les marées peuvent atteindre 15 mètres de marnage.
Selon le lieu, du fait des caractéristiques ci-dessus, on distingue des marées de trois types :
Elle est du type « semidiurne », avec une période moyenne de 12 h 25. Il y a donc un décalage chaque jour des heures de basse et pleine mer.
Le marnage est très variable. Celui-ci peut atteindre 14 mètres dans la baie du mont Saint-Michel lors des grandes marées, et n'être que de quelques dizaines de centimètres en Méditerranée en mortes eaux.
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