definición y significado de Pensée | sensagent.com


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Definición y significado de Pensée

pensée

  • féminin singulier de pensé
  • participe passé féminin singulier du verbe penser

Definición

penser (v.)

1.espérer, croire ou supposer "J'imagine qu'elle a gagné beaucoup d'argent avec son nouveau roman" "Je pensais la trouver dans un mauvais état" "je ne pensais pas la trouver dans la cuisine" "Je suppose qu'elle est en colère contre moi de lui avoir posé un lapin"

penser (n.m.)

1.(littéraire)idée abstraite ou générale déduite ou dérivée de cas spécifiques ; représentation mentale abstraite d'un objet.

penser (v. trans.)

1.avoir à l'esprit ou exprimer une certaine opinion, tenir pour, considérer comme.

2.croire, imaginer, présumer, supposer.

3.avoir dans l'esprit, porter un jugement, faire état de ce qu'on pense, avoir son idée sur.

4.juger, avoir l'impression que (ex. je trouve qu'il travaille beaucoup).

5.disposer l'esprit d'une certaine manière " Pensez-vous vraiment? "

6.décider en raisonnant ; tirer ou arriver à une conclusion "Nous avons pensé qu'il était moins cher de louer que d'acheter une maison"

penser (v. intr.)

1.activer son esprit en formant des idées à partir d'éléments choisis dans l'ensemble des informations de la connaissance.

2.exercer son esprit, son activité intellectuelle.

pensée (n.f.)

1.action de penser, faculté de penser. Esprit, entendement, intelligence, tout ce qui témoigne d'une activité psychique.

2.contenu de la cognition à tel instant ; construction de l'esprit ;
tout ce qui est représenté dans la conscience : sentiments, impressions, jugements, etc.

"l'idée force d'une thèse"

3.plante à grandes fleurs aux coloris variés qui représente l'idée du souvenir (Famille des Violacées).

4.croyances organisées d'une période, d'un groupe ou d'un individu " Pensée du 19e siècle " " Pensée darwinienne "

pensée

1.(Cismef)Faculté de penser, activité de l'esprit.

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Definición (más)

definición de Pensée (Littré)

definición de Pensée (Wikipedia)

Sinónimos

pensé (nominal)

élaboré, étudié, mûr, pesé, réfléchi

penser (n.m.)

idée, pensée

penser (n.m.) (littéraire)

concept, conception

penser (v. trans.)

estimer, imaginer, juger, tenir pour, voir comme, avoir pour opinion  (V+que+Gindic), conclure  (V+comp), croire  (V+que+Gindic), réputer  (V+comp), tenir  (V+pour+comp), trouver  (V+que + GCond, V+que+Gindic)

Pensée (n.) (Cismef)

Réflexion  (Cismef)

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Ver también

pensé (adj.)

penser

Frases

Autonomy La liberté de pensée • Charles Pensée • Chronologie de la pensée économique • Courants de pensée infirmière • Désordre de la pensée • Expérience de pensée • Histoire de la pensée économique • Histoire de la pensée économique des arts et de la culture • Histoire de la pensée évolutionniste • L'Art de la pensée négative • La Pensée bretonne • La Pensée de midi • La Pensée libre • La Pensée russe • La Pensée sauvage (essai) • La Pensée straight • Langage de la pensée • Le Conte de la Pensée Dernière • Le Rêve mexicain ou la pensée interrompue • Les Origines de la pensée grecque • Les Étapes de la pensée sociologique • Liberté de pensée • Libre-pensée • Ligue de la pensée française • Maison de l'outil et de la pensée ouvrière • Michel Pensée • Méthode de la pensée à voix haute • Nouvelle Pensée • Organisation Pensée Bataille • Pensée (homonymie) • Pensée (métro de Charleroi) • Pensée abstraite • Pensée calaminaire • Pensée complexe • Pensée critique • Pensée de Corse • Pensée de Karl Marx • Pensée de Lapeyrouse • Pensée de Rouen • Pensée de groupe • Pensée des Alpes • Pensée des Vosges • Pensée des champs • Pensée des rochers • Pensée du Mont-Cenis • Pensée juive • Pensée latérale • Pensée magique • Pensée matricielle • Pensée opératoire • Pensée réticulaire • Pensée sauvage • Pensée sauvage (plante) • Pensée spéculative • Pensée unique • Pensée visuelle • Pensée à corne • Pensée à deux fleurs • Petite pensée • Petites expériences de pensée • Police de la Pensée • Prix Léontieff pour l'avancement des limites de la pensée économique • École de pensée économique

Diccionario analógico

pensé (adj.)

pensé[Classe]

penser[QuiEst]


penser (n. m.) [littéraire]

pensée[Classe]

idée abstraite[Classe]


penser (n. m.) [vieux]



penser (v. tr.) [V+à+comp]





penser (v. tr.)

penser, trouver[Hyper.]

pensée[Dérivé]




penser (verbe)



penser (verbe)






pensée (n. f.)


pensée (n. f.)

plante de rocaille[ClasseParExt.]

Famille des Violacées[ClasseTaxo.]


pensée (n. f.)

croyance, foi[Hyper.]

penser[Dérivé]


pensée (n. f.)


Le Littré (1880)

PENSÉ, ÉE (part. passé de penser)[pan-sé, sée]

1. En quoi il y a de la pensée.

Ce sonnet, disent-ils, est bien pensé, lorsqu'ils nous veulent avertir qu'il est bien conçu ou bien inventé ; leur raison de cette insigne manière de parler, c'est que ce terme conçu met de laides images dans l'esprit.... (Mlle DE GOURNAY)

Je n'ai jamais rien vu de pensé comme la fin de ce billet ni tourné si galamment (SÉV. 12 janv. 1680)

Ce qu'il y a jamais eu de mieux pensé, de mieux dit, de mieux écrit.... (LA BRUY. IX.)

Ce sont plutôt des vers pensés que des vers d'images, tels qu'une ode doit en offrir (D'ALEMBERT Éloges, Lamotte.)

Ouvrage bien pensé, ouvrage dont la conception est bonne, et dont les idées sont justes et convenablement ordonnées.

Terme de beaux-arts. Bien pensé, se dit d'un tableau, d'un bas-relief dont la composition est sagement conçue.

2. Imaginé. Cela n'est pas trop mal pensé.

PENSER (v. a.)[pan-sé]

1. Trouver en réfléchissant, imaginer, combiner (ce qui est le sens le plus voisin du latin pensare, peser, méditer). J'ai pensé une chose qui vous tirera d'affaire.

Entendre vos raisons, qui se rapportent fort à celles qu'on a déjà pensées (SÉV. 17 mai 1680)

Ne puis-je pas penser après eux [Horace et Boileau] une chose vraie, et que d'autres encore penseront après moi ? (LA BRUY. I)

Celui qui taille des colonnes, ou qui élève un côté d'un bâtiment, n'est qu'un maçon ; mais celui qui a pensé tout l'édifice, et qui en a toutes les proportions dans sa tête, est le seul architecte (FÉN. Télémaque, XXII)

S'imaginer.

Pensez la joie qu'auront nos femmes (VAUGEL. Q. C. 301)

Quant au surplus, je le laisse à penser (LA FONT. Rich.)

Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis (LA FONT. Fabl. I, 9)

Des circonstances que vous n'aviez pas même pensées (MASS. Carême, Pardon des offenses.)

2. Avoir dans l'esprit.

Enfin, que ne pense-t-on point quand on pense toujours, avec beaucoup de silence et de loisir ? (SÉV. 11 mai 1680)

La liberté qu'on se donne de penser tout ce qu'on veut [en fait de religion], fait qu'on croit respirer un air nouveau (BOSSUET Anne de Gonz.)

Ils croiraient s'abaisser dans leurs vers monstrueux, S'ils pensaient ce qu'un autre a pu penser comme eux (BOILEAU Art p. I)

Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense ! (RAC. Brit. v, 1)

Il est beau d'écrire ce qu'on pense ; c'est le privilége de l'homme ; dans toute notre Italie on n'écrit que ce qu'on ne pense pas ; ceux qui habitent la patrie des Césars et des Antonins n'osent avoir une idée sans la permission d'un jacobin (VOLT. Cand. 25)

On ne dit pas tout ce qu'on pense, et on ne crie pas tout ce qu'on dit (C. DELAV. D. Juan, III, 7)

3. Dans le style philosophique. Penser une chose, en faire une pensée, une idée.

Je pense les choses telles qu'elles sont, et elles se trouvent conformes à ma pensée, car elles sont comme je les pense (BOSSUET Connaiss. IV, 8)

Les âmes des hommes que l'Eternel créa par sa seconde idée après avoir pensé les anges (CHATEAUB. Natch. liv. IV)

Dans un style élevé et hardi, penser des pensées, entretenir certaines pensées.

Nous savons qu'elle [la reine régente] a toujours imité Dieu, dont elle porte sur le front le caractère ; elle a toujours pensé des pensées de paix (BOSSUET 1er sermon, Démons, 3)

4. Croire, juger. Je pense mes raisons meilleures que les vôtres. Je ne sais qu'en penser. Il est difficile d'en penser du bien. Je n'en pense ni bien ni mal.

Car, soit que je vous pense ingrate ou secourable (RÉGNIER Élég. I)

Nous apprendrons ce que nous devons penser de nos afflictions (MASS. Avent, Afflict.)

Que pensez-vous qu'il m'en a coûté pour le mettre dans l'état où il est ? (J. J. ROUSS. Hél. IV, 11)

Ne pas savoir que penser d'une personne, d'une chose, ne pas pouvoir s'en former une opinion.

Il y en a un assez grand nombre qui ne savent qu'en penser et qui décideraient volontiers la question à croix ou pile (DIDER. Pens. phil. 22)

À ce que je pense, suivant mon idée.

5. V. n. Exercer son esprit en combinant des idées.

....Les Anglais pensent profondément ; Leur esprit, en cela, suit leur tempérament ; Creusant dans les sujets et forts d'expériences, Ils étendent partout l'empire des sciences (LA FONT. Fabl. XII, 23)

Ils [les compilateurs] ne pensent point : ils disent ce que les auteurs ont pensé (LA BRUY. I)

Quiconque a le loisir de penser, ne voit rien de mieux à faire que d'être vertueux (FONTEN. Homberg.)

C'est par cette lâche habitude de n'oser penser par eux-mêmes, et de puiser leurs idées dans les débris des temps où l'on ne pensait pas, que dans la ville des plaisirs [Paris] il était encore des moeurs atroces (VOLT. Princ. de Babyl. 10)

Citer la pensée des vieux auteurs qui ont dit le pour et le contre, ce n'est pas penser (VOLT. Dial. XXIV, 1er entretien.)

Quiconque pense fait penser (VOLT. Frag. sur l'hist. XXIX.)

Penser et laisser penser, c'est la consolation de nos faibles esprits dans cette courte vie (VOLT. Dict. phil. âme.)

Il me choisit pour l'aider à penser ; Trois mois entiers ensemble nous pensâmes, Lûmes beaucoup et rien n'imaginâmes (VOLT. le Pauvre diable.)

L'esprit une fois en effervescence y reste toujours, et quiconque a pensé, pensera toute sa vie (J. J. ROUSS. Lett. à Mlle D. M. Corresp. t. I, p. 122, dans POUGENS.)

L'homme pense, et dès lors il est maître des êtres qui ne pensent pas (BUFF. Anim. domest.)

Un homme qui pense ne se contente pas de recueillir des faits ; il cherche à les lier entre eux (SENNEBIER Art. d'observ. dans POUGENS)

Sans penser, écrivant d'après d'autres qui pensent (A. CHÉNIER l'Invention.)

6. Former en son esprit des pensées, des idées.

Je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose ; et, remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais (DESC. Méth. IV, 1)

Il disait que nous ne pouvions avoir d'idées que de ce qui avait passé par nos sens ; mon fils disait que nous pensions indépendamment de nos sens : par exemple, nous pensons que nous pensons (SÉV. 25 sept. 1680)

La difficulté consiste moins à deviner comment la matière pourrait penser, qu'à deviner comment une substance quelconque pense (VOLT. Dict. phil. âme.)

Ils ont pensé avant de chercher comment on pense ; il fallait même qu'il s'écoulât des siècles pour faire soupçonner que la pensée peut être assujettie à des lois ; et aujourd'hui le plus grand nombre pense encore sans former de pareils soupçons (CONDIL. Log. obj. de cet ouv.)

Donner son attention, se ressouvenir, imaginer, comparer, juger, réfléchir, sont des manières de penser qui appartiennent à l'entendement (CONDIL. Tr. anim. II, 10)

Penser finement, noblement, avoir des pensées fines, nobles.

Penser subtilement, avoir des pensées subtiles.

[De deux écrivains qui ont blâmé Montaigne] l'un ne pensait pas assez pour goûter un auteur qui pense beaucoup ; l'autre pense trop subtilement pour s'accommoder des pensées qui sont naturelles (LA BRUY. I)

7. Croire, juger.

Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense (LA FONT. Fabl. III, 1)

Le péril est pressant plus que vous ne pensez (RAC. Mithr. I, 5)

Vous n'en êtes pas où vous pensez, c'est-à-dire vous vous mécomptez grandement.

Je le ferai connaître, Et vous montrerai bien.... Qu'on n'est pas où l'on pense en me faisant injure (MOL. Tart. IV, 7)

8. Avoir telle ou telle opinion, manière de voir.

Nos caractères se ressemblent, il pense comme moi (MARIVAUX l'Épreuve, SC. 8)

Si César et Pompée avaient pensé comme Caton, d'autres auraient pensé comme firent César et Pompée (MONTESQ. Rom. 11)

Arbitre des humains, daigne veiller sur eux [mes enfants] ; Qu'ils pensent comme moi, mais qu'ils soient plus heureux (VOLT. Mahomet, IV, 4)

Liberté de penser, la liberté de professer les opinions que l'on croit bonnes.

Façon de penser, opinion, jugement.

Familièrement. Dire à quelqu'un sa façon de penser, lui exprimer sans ménagement ce qu'on pense, lui faire des reproches, des remontrances.

Penser tout haut, faire connaître sans réticence ce qu'on a dans l'esprit, ne pas se gêner pour exprimer son opinion.

Penser bien, mal de, avoir bonne, mauvaise opinion de.

Penser trop bien de soi, fait tomber tous les jours En des égarements étranges (DESHOULIÈRES Réflexions diverses.)

L'homme, de sa nature, pense hautement et superbement de lui-même, et ne pense ainsi que de lui-même (LA BRUY. XI)

Tous mes malheurs me viennent d'avoir trop bien pensé des hommes (J. J. ROUSS. Lett. à M. Gingins de M. Corresp. t. I, p. 14, dans POUGENS.)

Bien penser, mal penser, avoir en religion, en morale, en politique des sentiments conformes ou contraires aux véritables principes.

Travaillons à bien penser ; voilà le principe de la morale (PASC. Pens. I, 6, éd. HAVET.)

Particulièrement. Penser bien, avoir des opinions réputées orthodoxes ou favorables à l'ordre établi ; penser mal, avoir des opinions contraires.

9. Réfléchir.

Franchement, des plaisirs, des biens de cette sorte Ne sont pas, quand on pense, une chaîne bien forte (GRESSET le Méch. II, 3)

Il y a beaucoup à penser, c'est une affaire qui exige attention, précaution.

Comme il y a beaucoup à penser, je pense beaucoup aussi, et par malheur bien inutilement (SÉV. 22 sept. 1687)

Donner à penser, faire réfléchir, faire rentrer en soi-même.

Cette petite chapelle.... qui a soixante-trois toises de longueur, donne bien à penser à notre chapitre, qui croyait être un des plus beaux de France (SÉV. 14 oct. 1694)

10. Raisonner.

Il faut chercher seulement à penser et à parler juste (LA BRUY. I)

Dans la première partie de cet ouvrage, nous avons expliqué la génération des idées ; dans la seconde, nous avons fait voir comment on doit conduire son esprit : c'est tout ce que renferme l'art de penser (CONDIL Art de pens. II, 7)

11. Penser suivi, sans préposition, d'un verbe à l'infinitif, avoir une idée, une opinion dans l'esprit.

Pardonnez-moi, grands dieux, si je me suis trompée, Quand j'ai pensé chérir un neveu de Pompée (CORN. Cinna, III, 4)

Nous pensions partir aujourd'hui, ma chère fille, mais ce ne sera que demain (SÉV. 644)

Il poursuit son dessein parricide ; Mais il pense proscrire un prince sans appui (RAC. Baj. IV, 3)

S'imaginer.

Et je pense avoir même entendu quelques voix Nous crier qu'on apprît à dédaigner les rois (CORN. Suréna, v, 5)

Qui pensera demeurer neutre.... (PASC. Pens. VIII, 1, éd. HAVET.)

Pensent-ils [les libertins, les esprits forts] avoir mieux vu les difficultés à cause qu'ils y succombent, et que les autres qui les ont vues les ont méprisées ? (BOSSUET Anne de Gonz.)

Un discours trop sincère aisément nous outrage : Chacun dans ce miroir pense voir son visage (BOILEAU Sat. VII)

On pense voir des fruits, des fleurs fraîches écloses, Et boire le nectar dans un bouquet de roses (DELILLE Trois règ. IV)

Espérer, se flatter.

Armons-nous de courage, et nous ferons trembler Ceux dont les lâchetés pensent nous accabler (CORN. Nicom. I, 1)

Verville retourna souper avec le seigneur du bourg, vieil homme son parent, et dont il pensait hériter (SCARR. Rom. com. II, 12)

Comme un enfant penses-tu me traiter ? (LA FONT. Rich.)

Il pense voir en pleurs dissiper cet orage (RAC. Andr. V, 1)

En ce sens il se construit aussi avec que.

Qui eût pu seulement penser que les années eussent dû manquer à une jeunesse qui semblait si vive ? (BOSSUET Duchesse d'Orléans.)

Pensant qu'au moins le vin dût réparer le reste (BOILEAU Sat. III)

Pensons que, comme nous soupirons présentement pour la florissante jeunesse qui n'est plus.... la caducité suivra, qui nous fera regretter l'âge viril.... (LA BRUY. XI)

12. Penser suivi de à, avec un substantif ou un verbe, réfléchir à, songer à, se souvenir de.

Et sans penser aux biens où le vulgaire pense (RÉGNIER Sat. v.)

Par un prompt sacrifice expiez tous vos crimes ; Et surtout pensez bien au choix de vos victimes (CORN. Pomp. III, 11)

Quand nous voulons penser à Dieu, n'y a-t-il rien qui nous détourne, nous tente de penser ailleurs ? (PASC. Pens. XXIV, 55)

On me mande qu'il quitte tout pour penser à sa santé (SÉV. 557)

Un voyage tranquille devient tout à coup une expédition redoutable à ses ennemis [de Louis XIV] ; Gand tombe avant qu'on pense à le munir (BOSSUET Mar.-Thér.)

Ce remède si simple et auquel il eût été si naturel de ne pas penser, produisit une parfaite et prompte guérison, presque miraculeuse (FONT. Chirac)

À quoi voulez-vous qu'il [l'enfant] pense, quand vous pensez à tout pour lui ? (J. J. ROUSS. Ém. II)

Puisque je ne puis oublier cet infortuné, j'aime mieux en causer avec toi que d'y penser toute seule (J. J. ROUSS. Hél. IV, 1)

Que vous dirais-je ? je restai respirant à peine, tout mon corps froid comme marbre.... Dieu ! quand j'y pense encore ! (P. L. COUR. Lettr. 1er nov. 1807)

Sans y penser, naturellement, sans effort.

Elle ravit sans y penser : que fait-elle lorsqu'elle y pense ? (LA FONT. Lett. XXI)

Pensez à moi, voy.

MYOSOTIS

.

On a dit penser de.

Pensez de vous résoudre à soulager ma peine (MALH. V, 29)

Si j'étais en lieu.... de vous donner des conseils, je vous donnerais celui de ne pas penser présentement d'aller à Grignan (SÉV. 22 déc. 1675)

Voiture a dit penser en.

Le reste du temps je l'employai à penser en madame votre mère et vous (VOIT. Lett. 128)

Avoir en vue, avoir dessein.

Caliste, où pensez-vous ? qu'avez-vous entrepris ? (MALH. V, 13)

Ils croient être convertis, dès qu'ils pensent à se convertir (PASCAL Pens. div. 170, édit. FAUGÈRE.)

M. Colbert, qui ne pense qu'à ses finances, et presque jamais à la religion (MAINTENON Lett. à Mme de St-Géran, 24 août 1681)

Un homme de coeur pense à remplir ses devoirs, à peu près comme le couvreur pense à couvrir : ni l'un ni l'autre ne cherchent à exposer leur vie, ni ne sont détournés par le péril (LA BRUY. II)

L'astronome pense aux astres, le physicien pense à la nature, et le philosophe pense à soi (FONTEN. Dial. 4, Morts anc.)

Penser à mal, avoir quelque mauvaise intention.

Faire ou dire une chose sans penser à mal, la faire, la dire sans mauvaise intention.

Ne pas se risquer à.

Et s'il était ici, peut-être en sa présence Vous penseriez deux fois à lui faire une offense (CORN. Nicom. I, 2)

Prendre garde. Vous avez des ennemis, pensez à vous.

Aspirer.

Et moi, par un bonheur où je n'osais penser... (RAC. Théb. IV, 3)

Penser à une personne, s'en occuper en idée d'amour, de mariage.

Comment, avec un extérieur si peu fait pour plaire, pouvait-il penser à ma soeur ? (GENLIS Théâtre d'éducation, la Bonne mère, III, 2)

13. Être sur le point de, en parlant des personnes et des choses.

Ce chien, voyant sa proie en l'eau représentée, La quitta pour l'image, et pensa se noyer (LA FONT. Fabl. VI, 17)

Mon tailleur m'a envoyé des bas de soie que j'ai pensé ne mettre jamais (MOL. Bourg. gent. I, 2)

Ma fille a pensé être mariée ; cela s'est rompu, je ne sais pourquoi (SÉV. à Bussy, 6 juin 1668)

Mme de Vins est encore ici, les autres à Pompone ; leur hôtel de Paris a pensé brûler (SÉV. 5 janv. 1680)

Madame la Dauphine ne put tenir plus longtemps les éclats de rire [à une scène plaisante]... la majesté du roi en pensa être ébranlée (SÉV. 3 janv. 1689)

Ce fut là [auprès de Turenne mort] où M. de Lorges, M. de Roye.... pensèrent mourir de douleur (SÉV. 28 août 1675)

[Luther] dans la première jeunesse, effrayé d'un coup de tonnerre dont il avait pensé périr (BOSSUET Var. v, 1)

C'était à elle [la princesse Sophie] à qui elle [Madame] écrivait ces lettres si étranges que le roi vit et qui la pensèrent perdre à la mort de Monsieur (SAINT-SIMON 357, 215)

Impersonnellement.

M. Bianchini ne manqua pas de sentir toute la joie d'un antiquaire et de se livrer à sa curiosité ; il pensa lui en coûter la vie ; il allait tomber de quarante pieds de haut dans ces ruines (FONTEN. Bianchini.)

Il pensa bien y avoir en Orient à peu près la même révolution qui arriva, il y a environ deux siècles, en Occident (MONTESQ. Rom. 22)

Au sens d'être sur le point, penser se construit sans préposition, avec le verbe à l'infinitif ; Mme de Sévigné a péché contre cet usage :

Nous y vîmes.... un chat qui voulut arracher les deux yeux de Mme de la Fayette, et pensa bien d'en passer son envie (SÉV. 15 mai 1671)

14. Se penser, v. réfl. Croire de soi, sur son compte.

Qu'ils sachent que toutes les autres choses dont ils se pensent peut-être plus assurés, comme d'avoir un corps, sont moins certaines [que la notion de Dieu] (DESC. Méth. IV, 7)

Je ne me pensais pas si fort dans sa mémoire (CORN. la Veuve, v, 3)

Des enfants qui se pensent libres, lorsqu'échappés de la maison paternelle, ils courent sans savoir où ils vont (BOSSUET Sermons, Vêture d'une bernardine, 1)

Être pensé. Cela se pensait en secret.

PROVERBES

Honni soit qui mal y pense, il ne faut pas interpréter en mal ce qui peut être innocent.

Il est comme le perroquet de M. de Vendôme, s'il ne dit mot, il n'en pense pas plus, se dit de celui qui ne dit rien parce qu'il n'a rien à dire.

En sens contraire, il ne dit mot, mais il n'en pense pas moins, c'est-à-dire il ne dit rien, mais il garde sa façon de penser.Soit ; mais ne disant mot, je n'en pense pas moins (MOL. Tart. II, 2)

HISTORIQUE

XIe s.[Il] Baisse son chef, si comence à penser (Ch. de Rol. IX)Li quens Rolans nel se deüst penser [n'aurait pas dû avoir cette pensée] (ib. XXVI)

XIIe s.Mais à dame de valor Doit on penser nuit et jor (Couci, I)Mais fol desir fait souvent cuer penser En si haut lieu, qu'il n'i peut avenir (ib. x)....Je vous pri et demand Que vous pensez [pensiez] de moi guerredonner ; Je penserai de bien servir avant (ib. XIII)Que plus [je] ne doi à fin d'amours penser (ib.)xx. Entour lui [il] voit ses homes panser et embroncher (Sax. XVI)Par Deu ! seignor, fait-il, moult pensa grant folage, Qui à Charle loa tel conseil et tel rage (ib. XXVI)

XIIIe s.Car j'ai assez autre chose à penser (QUESNES Romancero, p. 100)Mais li vilains le dist piecha [depuis longtemps] en reprouver, Que moult a grant discorde entre faire et penser (LEROUX DE LINCY Prov. t. II, 494)Et Berte le reçoit, qui mal n'i a pensé, Berte, xv. Ce est chose passée [résolue], jà n'i convient penser (ib. CXII)Penst chascun [que chacun pense] de garder son cors (Ren. 14768)Chascuns pense du cors, et de l'ame n'a cure ; Or sachiés que li mondes est en grant aventure (RUTEB. 233)Quant les Templiers virent ce, il se penserent que il seroient honniz se il lessoient le conte d'Artois aler devant eulz (JOINV. 224)

XIVe s.Elle, ne pensant à mal, gecte le papier ou feu (Ménagier, I, 6)

XVe s.Il envoya messire Godemar à Tournay pour là aviser des besognes, et penser que la cité fust bien pourveue (FROISS. I, II, 3)Ces paroles et autres que le comte de Nevers remontra au roi et aux hauts barons leur donnerent moult à penser (FROISS. III, IV, 60)Trop mauvais y fait, quand j'y pense, Chevauchier par leur païs (E. DESCH. Virelai contre le pays de Flandres.)Tantost l'ung dira, le roi est contre nous, et puis pensera de se fortifier et de se accointer de ses ennemys (COMM. VI, 13)

XVIe s.Afin que nous ne pensissions que le salaire se doive mesurer selon les merites (CALV. Instit. 649)Afin que les Juifs ne pensassent une telle grace appartenir seulement aux gentils (CALV. ib. 773)Si les sciences ne nous apprennent ny à bien penser ny à bien faire... (MONT. I, 149)Il vint le tuer lorsqu'on ne pensoit plus en lui (D'AUB. Hist. II, 105)Or sus venez, pensers, pensons encor en elle (RONS. 286)Trop penser fait resver (LEROUX DE LINCY Prov. t. Il, p. 429)Ce sont les sots et maladvisés qui disent : je n'y pensois pas (CHARRON Sagesse, p. 329, dans LACURNE)Ils ne disent mot, mais ils n'en pensent pas moins (H. EST. Apol. d'Hérod. p. 584, dans LACURNE)Mal pense qui ne repense (COTGRAVE)Il est bientost deceu qui mal ne pense (COTGRAVE)Le loup sçait bien que male beste pense (COTGRAVE)Mettez fol à part soy, il pensera (ID.)

ÉTYMOLOGIE

Génev. penses-tu de sortir dimanche ? se penser, croire, imaginer : je m'étais bien pensé qu'il pleuvrait ; provenç. pensar, pessar ; espagn. et portug. pensar, pesar ; ital. pensare, pesare ; du lat. pensare, proprement peser, puis examiner, apprécier, fréquentatif de pendere (e bref), suspendre au bout de son bras, soupeser, peser.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. PENSER. Ajoutez : - REM.

1. On lit dans Mme de Sévigné : Un beau matin nos états donnèrent des gratifications pour cent mille écus ; un bas Breton me dit qu'il pensait que les états allassent mourir, de les voir ainsi faire leur testament, 13 sept 1671. On dirait plutôt aujourd'hui allaient. Allassent indique davantage le doute.

2. Ailleurs Mme de Sévigné écrit à Mme de Grignan, qui était en Provence : Je n'eusse jamais cru que le beurre dût être compté dans l'agrément de vos repas ; je pensais que vous fussiez en Bretagne, 25 juillet 1689. Ici le subjonctif est indispensable ; car la phrase veut dire : j'aurais pensé que vous étiez en Bretagne.

PENSER (s. m.)[pan-sé ; l'r ne se prononce et ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des pan-sé-z audacieux]

1. Manière de penser.

Ce penser mâle des âmes fortes, qui leur donne un idiome si particulier, est une langue dont il n'a pas la grammaire (J. J. ROUSS. Hél. I, 65)

2. Faculté de penser.

Quel est l'homme sur la terre qui peut assurer sans une impiété absurde, qu'il est impossible à Dieu de donner à la matière le sentiment et le penser ? (VOLT. Dict. phil. cité dans LAFAYE, Synon.)

3. Dans le langage élevé et poétique, pensée.

N'écoutons plus ce penser suborneur Qui ne sert qu'à ma peine (CORN. Cid, I, 9)

Que de pensers divers ! que de soucis flottants ! (CORN. Héracl. IV, 4)

Comme ils se confiaient leurs pensers et leurs soins (LA FONT. Fabl. III, 1)

Le seul penser de cette ingratitude Fait souffrir à mon âme un supplice si rude (MOL. Tart. III, 7)

Vainement offusqué de ses pensers épais, Loin du trouble et du bruit il croit trouver la paix (BOILEAU Épît. XI)

Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques (A. CHÉN. l'Invention.)

Et mes pensers, nourris dans l'ombre solennelle, Deviennent grands, profonds, majestueux comme elle (DELILLE. Imag. III)

HISTORIQUE

XIIe s.Baron, dit il, or oiés mon pensé ; Chascuns aport son bon branc aceré (Raoul de C. 208)Nouvele amor où j'ai mis mon penser (Couci, II)Tuit mi penser sont à ma douce amie (ID. II)

XIIIe s.Certes nenil, ne me vint en penser Qu'onques nul jour je vous daignasse aimer (QUESNES Romancero, p. 108)De mon penser aim miex [j'aime mieux] la compagnie Qu'onques Tristans ne fist Yseult s'amie (THIBAUT DE NAVARRE LIX.)

ÉTYMOLOGIE

C'est l'infinitif du verbe penser, pris substantivement ; ital. pensiere, qui n'est pas un infinitif. Pensé, dans l'ancienne langue, est le participe passé pris substantivement.

PENSÉE (s. f.)[pan-sée]

1. Ce que l'esprit imagine ou combine.

Par le nom de pensée je comprends tout ce qui est tellement en nous que nous l'apercevons immédiatement par nous-mêmes et en avons une connaissance intérieure ; ainsi toutes les opérations de la volonté, de l'entendement, de l'imagination et des sens sont des pensées (DESC. Rép. aux secondes obj. 57)

Il faut avoir une pensée de derrière, et juger de tout par là, en parlant cependant comme le peuple (PASC. Pens. XXIV, 90, éd. HAVET.)

Le hasard donne les pensées, le hasard les ôte (PASC. ib. XXIV, 92)

Comme si les mêmes pensées ne formaient pas un autre corps de discours par une disposition différente, aussi bien que les mêmes mots forment d'autres pensées par leur différente disposition (PASC. ib. VII, 9)

L'armée de M. de Luxembourg n'est point encore séparée.... je serai au désespoir, s'il faut que je reprenne encore les pensées de la guerre (SÉV. 12 oct. 1678)

Prendre les sentiments que la seule pensée de la mort nous devrait inspirer à tous les moments de notre vie (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Tant il est vrai que tout se tourne en révoltes et en pensées séditieuses, quand l'autorité de la religion est anéantie ! (BOSSUET Reine d'Anglet.)

Ses paroles précises [de Louis XIV] sont l'image de la justesse qui règne dans ses pensées (BOSSUET Mar.-Thér.)

Nos pensées qui regardent Dieu et les actions qui sont les effets de ces pensées, ne sont point de son ressort [du magistrat] (BURNET (protestant), dans BOSSUET 6e avert. 112)

On lui dit qu'il y avait un art innocent de séparer les pensées d'avec les paroles (FLÉCH. Duc de Mont.)

Il est certains esprits dont les sombres pensées Sont d'un nuage épais toujours embarrassées (BOILEAU Art p. I)

Les grandes pensées viennent du coeur (VAUVENARGUES. C'est le sort des pensées d'un grand homme, d'être fécondes non-seulement entre ses mains, mais dans celles des autres, D'ALEMB. Disc. prél. Syst. monde, Oeuv. t. XIV, p. 90, dans POUGENS.)

J'appelle pensée tout ce que l'âme éprouve, soit par des impressions étrangères, soit par l'usage qu'elle fait de sa réflexion (CONDIL. Conn. hum. III, 16)

Oh ! qui m'aurait donné de sonder ta pensée [de toi, Napoléon], Lorsque le souvenir de ta grandeur passée.... (LAMART. Méd. II, 7)

Elle veut être seule ; et nous l'avons laissée Elevant vers le ciel sa dernière pensée (P. LEBRUN M. Stuart, V, I)

De la pensée, par la pensée seulement, quand on ne peut pas parler.

L'un et l'autre se dit adieu de la pensée (LA FONT. Philém. et Bauc.)

Familièrement. Il n'est pas tourmenté par ses pensées, il a peu d'esprit.

Avoir de mauvaises pensées, penser à des choses funestes ou déshonnêtes.

Fig.

être d'un siècle entier la pensée et la vie (LAMART. Méd. II, 7)

La pensée humaine, la succession et l'enchaînement des idées qui ont formé la civilisation. Le développement, l'histoire de la pensée humaine,

2. Ce qui a été pensé, produit sous une forme de langage et de style.

Qu'est-ce qu'une pensée neuve, brillante, extraordinaire ? ce n'est point, comme se le persuadent les ignorants, une pensée que personne n'a jamais eue ni dû avoir ; c'est, au contraire, une pensée qui a dû venir à tout le monde, et que quelqu'un s'avise le premier d'exprimer (BOILEAU 6e préface.)

Comme le choix des pensées est invention (LA BRUY. I)

Entre toutes les différentes expressions qui peuvent rendre une seule de nos pensées, il n'y en a qu'une qui soit la bonne (LA BRUY. ib.)

Pourquoi supprimer cette pensée ? elle est neuve, elle est belle, et le tour en est admirable (LA BRUY. ib.)

Il n'appartient qu'à elles [les femmes]... de rendre délicatement une pensée qui est délicate (LA BRUY. ib.)

On peut dire qu'une pensée délicate est la plus fine production et comme la fleur de l'esprit (ROLLIN Traité des Étud. III, 3)

Les pensées sont les images des choses, comme les paroles sont les images des pensées (ROLLIN ib.)

L'histoire des pensées des hommes, certainement curieuse par le spectacle d'une variété infinie, est aussi quelquefois instructive (FONTEN. Leibnitz.)

Ce qui fait ordinairement une grande pensée, c'est lorsqu'on dit une chose qui en fait voir un grand nombre d'autres (MONTESQ. Goût, Curiosité.)

Terme de rhétorique. Figures de pensée, celles qui tombent sur la pensée même, c'est-à-dire qui consistent dans la tournure qu'on donne à l'expression de cette pensée, et non dans les mots particuliers qu'on emploie, ou dans la construction grammaticale.

Pensées détachées, livre composé de réflexions qui ne sont point liées les unes aux autres.

Absolument. On donne le nom de pensées à des livres faits de pensées détachées. Les Pensées de Pascal.

Quand on imprima les Pensées du duc de la Rochefoucauld, ou plutôt la pensée qui, présentée sous cent formes différentes, prouve que l'amour-propre est le grand ressort du genre humain (VOLT. Polit. et législ. Prix de la just. et de l'hum. XI.)

3. Sens d'un auteur. Ce traducteur n'est pas bien entré dans la pensée de son auteur. Affaiblir la pensée d'un auteur.

4. Façon de penser, opinion.

J'ai dit ailleurs ma pensée touchant l'infante et le roi (CORN. Cid, Examen.)

Sans y perdre de temps, ouvrez votre pensée (CORN. Sertor. II, 2)

Serais-je si malheureuse, madame, que vous eussiez de moi cette pensée ? (MOL. Crit. 3)

Est-il possible qu'Aristote ait eu cette pensée ? (PASC. Prov. IV)

On y vit [chez le Tellier] tout l'esprit et les maximes d'un juge qui, attaché à la règle, ne porte pas dans le tribunal ses propres pensées, ni des adoucissements ou des rigueurs arbitraires (BOSSUET le Tellier.)

Ah ! seigneur, vous parlez contre votre pensée (RAC. Brit. II, 6)

Un enfant est peu propre à trahir sa pensée (RAC. Athalie, II, 6)

Entrer dans la pensée de quelqu'un, adopter son opinion.

5. Dessein, projet, représentés comme n'étant encore qu'en idée.

Le plus souvent la première pensée Dans le meilleur esprit n'est pas la plus sensée (TRISTAN M. de Chrispe, III, 2)

Et la seule pensée [de conspirer] est un crime d'État (CORN. Cinna, IV, 4)

Quand malgré ma fortune à vos pieds abaissée J'osai jusques à vous élever ma pensée (CORN. Héracl. III, 1)

Je ne sais comment vous avez pu avoir la pensée de m'accuser (PASC. Prov. XI)

Rome, que tu [Annibal] tenais, t'échappe ; et le destin ennemi t'a ôté tantôt le moyen, tantôt la pensée de la prendre (BOSSUET Reine d'Anglet.)

Ils mourront, dit le prophète, et en ce jour périront toutes leurs pensées (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Je ne marche point dans de vastes pensees (BOSSUET Mar.-Thér.)

Mais l'homme, sans arrêt dans sa course insensée, Voltige incessamment de pensée en pensée (BOILEAU Sat. VIII)

Je leur écris qu'Achille a changé de pensée (RAC. Iphig. I, 1)

Mme de Maintenon le demanda [Noisy le Sec] au roi pour y mettre Mme de Brinon avec sa communauté ; c'est là qu'elle eut la pensée de l'établissement de Saint-Cyr (Mme DE CAYLUS Souvenirs, p. 196, dans POUGENS)

Espérances.

À quoi bon charger votre vie Des soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous ? Ne songez désormais qu'à vos erreurs passées ; Quittez le long espoir et les vastes pensées (LA FONT. Fabl. XI, 8)

Il ne fallait qu'en ouvrir l'entrée [des affaires d'État] à un génie si perçant pour l'introduire bien avant dans les secrets de la politique ; mais son esprit modéré ne se perdait pas dans ces vastes pensées (BOSSUET le Tellier.)

Mais peut-être, au défaut de la fortune, les qualités de l'esprit, les grands desseins, les vastes pensées pourront nous distinguer du reste des hommes (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Mais pourquoi me flatter de ces vaines pensées ? (RAC. Athal. I, 1)

Dans le temps que votre âme empressée Forme d'un doux hymen l'agréable pensée (RAC. Mithr. I, 3)

6. Par métonymie, l'action de penser, l'opération de l'intelligence.

Toute notre dignité consiste en la pensée (PASC. Pens. I, 6, éd. HAVET.)

Par l'espace, l'univers me comprend et m'engloutit comme un point ; par la pensée, je le comprends (PASC. ib. I, 6 bis.)

La pensée toute seule est donc l'essence de l'esprit, ainsi que l'étendue toute seule est l'essence de la matière (MALEBR. Rech. vér. III, I, 1)

Pensée est un acte représentatif et sensible par lequel l'être a perception de lui-même et de tout ce qui lui arrive, ainsi que des objets externes qu'il est capable d'apercevoir ou de connaître en conséquence de l'impression qu'il reçoit (BOULLAINVILLIERS Réfut. de Spinoza, p. 91)

Notre âme n'a qu'une forme très simple, très générale, très constante : cette forme est la pensée (BUFF. Hist. anim. chap. 11)

Faites-moi donc trouver dans la pensée un asile contre les tourments du coeur (STAËL Corinne, XV, 4)

Espérons que bientôt il paraîtra un Newton pour la science de la pensée, qui la trouvera toute prête à recevoir de son génie l'essor le plus heureux (DESTUTT-TRACY Inst. Mém. scienc. mor. et pol. t. I, p. 320)

La faculté de penser. Il a perdu l'usage de ses facultés physiques ; la pensée lui reste seule.

De pensers en pensers s'égara ma pensée (RÉGNIER Dial.)

J'ai souvent souhaité d'avoir la pensée aussi prompte, ou l'imagination aussi nette, ou la mémoire aussi ample ou aussi présente que quelques autres (DESC. Méth. I, 2)

Je la sentis s'animer sous ma main, je la vis prendre la pensée dans mes yeux (BUFF. Des sens.)

L'esprit considéré comme le siége de ce qui est pensé.

Polyenne pour lors me vint en la pensée (RÉGNIER Sat. XI)

La belle en qui j'ai la pensée (RÉGNIER ib. XIII)

J'aurais d'un si grand coup l'âme bien peu blessée, Si de pareils discours m'entraient en la pensée (CORN. Illus. com. v, 5)

Ô mort, éloigne-toi de notre pensée (BOSSUET Duch. d'Orl.)

J'ai vu ce même enfant.... Tel qu'un songe effrayant l'a peint à ma pensée (RAC. Ath. II, 5)

Dans vos secrets discours étais-je intéressée, Seigneur ? étais-je au moins présente à la pensée ? (RAC. Bérén. II, 4)

Monime, qu'en tes mains mon père avait laissée, Avec tous ses attraits revint en ma pensée (RAC. Mith. I, 1)

Lire dans la pensée de quelqu'un, deviner ce qu'il a dans l'esprit.

Ne devais-tu pas lire au fond de ma pensée ? (RAC. Andr. v, 3)

On dit de même : pénétrer dans la pensée de quelqu'un.

7. La pensée, ce qui est marqué par une certaine profondeur. Il y a de la pensée dans cet ouvrage.

Celle [la statue] de Laurent de Médicis, méditant la vengeance de l'assassinat de son frère, a mérité l'honneur d'être appelée la pensée de Michel-Ange (STAËL Corinne, XVIII, 3)

8. Méditation, rêverie, réflexion.

Il est pour la pensée une heure.... une heure sainte, Alors que.... Le crépuscule aux monts prolonge ses adieux (LAMART. Méd. II, 8)

Il se dit le plus souvent au pluriel en ce sens.

Il est attaché à ses pensées (MOL. Am. magn. I, 1)

Il allait porter son encens avec peine sur les autels de la fortune, et revenait chargé du poids de ses pensées (FLÉCH. Duc de Mont.)

9. Souvenir.

Mais il ne put si tôt en bannir la pensée (RAC. Esth. I, 1)

En termes de dévotion. N'avoir aucune pensée de Dieu, aucune pensée de son salut, n'y faire aucune attention, aucune réflexion.

Celui qui n'a aucune pensée de Dieu ni de ses péchés (PASC. Prov. IV)

10. Terme de littérature et d'arts. Première idée, esquisse. Il n'a encore jeté sur le papier que la pensée de son ouvrage.

Le motif d'une composition.

J'ai trouvé la pensée de la Vierge que je vous ai promise ; il faut maintenant trouver le temps et la commodité de l'exécuter (POUSSIN Lett. 16 fév. 1653)

L'allusion de Wels fait toute la pensée du couplet (HAMILT. Gramm. 9)

HISTORIQUE

XIIe s.Et quant je plus sui loinz de sa contrée, Tant est mes cuers plus près et ma pensée (Couci, XVII)

XIIIe s.Rois Flores qui mout ert [était] homs de bone pensée (Berte, CXLII)

XIVe s.Roy Pietres l'amoit plus.... Que dame nulle ou monde qui tant fust sa privée, Et celle si l'amoit de toute sa pensée (Guesclin, 9517)

XVe s.Jaques Legris jeta sa pensée sur la femme de Jean de Carouge (FROISS. liv. III, p. 152, dans LACURNE)

XVIe s.Sa pensée luy suggerant [à Xerxès] comme tant de vies avoient à defaillir au plus loing dans un siecle (MONT. I, 271)De maniere qu'il venoit en la pensée à plusieurs de dire ces vers du poëte Timothaeus.... (AMYOT Agésil. 22)

ÉTYMOLOGIE

Pensé ; wallon, peinsaie. L'ancien français avait aussi le substantif féminin pense ; wallon, pinse ; prov. pensa, pessa.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. PENSÉE. Ajoutez :

11. La libre pensée, l'opinion des libres penseurs.

PENSÉE (s. f.)[pan-sée]

Petite fleur à cinq pétales ordinairement nués de violet et de jaune, viola tricolor, L.

Couleur de pensée, couleur d'un violet brun. Il est invariable en ce sens, et masculin quand on l'emploie substantivement. Un ruban pensée. Des étoffes pensée. Le pensée rougit souvent.

Pensée sauvage, le viola tricolor des champs, par opposition aux pensées cultivées, qui appartiennent pourtant à la même espèce.

On cultive aussi sous le nom de pensée le viola altaica, à fleurs nuées de brun au lieu de violet.

HISTORIQUE

XVIe s.Les grosses et menues pensées, outre le nom qu'elles ont de commun avec les violetes, par d'aucuns appellées violetes d'automne (O. DE SERRES 573)

ÉTYMOLOGIE

Wallon, peinsaie. Il est probable que le nom de cette fleur a été déterminé par quelque rapport, aujourd'hui inconnu, avec pensée 1, semblable au rapport qui a fait nommer le myosotis ne m'oubliez pas.

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Pensée

                   
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Au sens large, la pensée est l'activité psychique consciente dans son ensemble, les processus par lesquels l'être humain élabore, au contact de la réalité, des concepts qu'il associe pour apprendre, créer et agir.

C'est aussi, une représentation psychique, un ensemble d'idées propres à un individu ou à un groupe, une façon de juger, une opinion (façon de penser), un trait de caractère (avoir une pensée rigoureuse), etc.

Souvent associée au célèbre cogito ergo sum de Descartes, la notion de pensée est aussi un héritage de l'Antiquité, philosophie antique grecque et romaine, et traditions judéochrétiennes.

Sommaire

  Etymologie

Penser vient du bas latin «pensare» ( en latin classique : peser, juger) , fréquentatif du verbe « pendere » : peser.

  Théorie de la pensée

  Théories sur la pensée et la matière

Dans les conceptions religieuses et mystiques, la pensée humaine correspond à une substance qui ne peut pas être dissociée de la matière, ni de la Création et de son créateur (Dieu). Les êtres humains et la nature forment un tout, la Création. Dieu agit à travers la pensée de l'Esprit :

« [...] l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l’Esprit [...][1]. »

Lorsque Descartes sépare deux substances, l'une qui est la substance intelligente (pensante : je pense donc je suis), l'autre étant la substance corporelle (la matière), il dissocie en réalité des éléments liés.

Cela entraîne un ensemble de distorsions par rapport aux concepts philosophiques de la tradition chrétienne par exemple, notamment la cause première, la relation entre deux sujets, la cause finale (et l'éthique associée), le principe de causalité, la substance, et l'être.

À une relation de sujet à objet, on doit préférer une relation de sujet à sujet.

Voir : Cogito ergo sum et concepts philosophiques

Les êtres humains sont reliés entre eux : dans le christianisme, les fidèles de l'Église appartiennent à un même Corps mystique qui est celui du Christ (encyclique Mystici Corporis Christi de Pie XII, 1943).

Entre le corps et l'esprit, les substances ont une unité, de même que les êtres humains forment entre eux et avec la nature un tout, la Création (ou une cosmogonie dans les traditions spirituelles).

Dans l'encyclique Mystici Corporis Christi (1943), Pie XII cite Saint Paul :

« Bien qu'étant plusieurs, nous ne faisons qu'un seul corps dans le Christ[2]. »

puis il indique que Dieu sonde les pensées des puissants :

« Il faut demander à Dieu que tous ceux qui commandent aux peuples aiment la sagesse[3], de telle façon que ce grave verdict du Saint-Esprit ne les atteigne jamais : Le Très-Haut examinera vos cœurs et sondera vos pensées, parce que, étant les ministres de sa royauté, vous n'avez pas jugé avec droiture, ni observé la loi de la justice, ni marché selon la volonté de Dieu. D'une façon terrible et soudaine, vous comprendrez qu'un jugement très sévère s'exercera sur ceux qui commandent. Car aux petits on pardonne par pitié, mais les puissants sont puissamment châtiés. Dieu, en effet, ne cédera devant personne et ne respectera nulle grandeur ; parce qu'il a créé lui-même le petit et le grand et prend également soin de tous ; mais aux plus puissants est réservé un tourment plus rigoureux. C'est donc à vous, ô rois, que s'adressent mes discours, afin que vous appreniez la sagesse et ne veniez à tomber[4]. »

  Théories sur la raison et la foi

Dans l'encyclique Fides et ratio (1998), Jean-Paul II rappelle la constante nouveauté de la pensée de Saint Thomas d'Aquin [5] :

« Sur ce long chemin, saint Thomas occupe une place toute particulière, non seulement pour le contenu de sa doctrine, mais aussi pour le dialogue qu'il sut instaurer avec la pensée arabe et la pensée juive de son temps. À une époque où les penseurs chrétiens redécouvraient les trésors de la philosophie antique, et plus directement aristotélicienne, il eut le grand mérite de mettre au premier plan l'harmonie qui existe entre la raison et la foi. La lumière de la raison et celle de la foi viennent toutes deux de Dieu, expliquait-il ; c'est pourquoi elles ne peuvent se contredire. »

Il indique les exigences de la raison philosophique par rapport à la science de la foi[6] :

« Sans vouloir indiquer aux théologiens des méthodologies particulières, ce qui ne revient pas au Magistère, je désire plutôt évoquer certaines tâches propres à la théologie, dans lesquelles le recours à la pensée philosophique s'impose en vertu de la nature même de la Parole révélée.
La théologie s'organise comme la science de la foi, à la lumière d'un double principe méthodologique : l' auditus fidei et l' intellectus fidei. Selon le premier principe, elle s'approprie le contenu de la Révélation de la manière dont il s'est progressivement développé dans la sainte Tradition, dans les saintes Écritures et dans le Magistère vivant de l'Église. Par le second, la théologie veut répondre aux exigences spécifiques de la pensée, en recourant à la réflexion spéculative. »

Pour plus d'informations : Interactions entre la théologie et la philosophie dans Fides et ratio

  Notes et références

  1. Épître aux Romains, 8, 26-27.
  2. Saint Paul, épître aux Romains, 12, 5, cité dans l'encyclique Mystici Corporis Christi de Pie XII, 1943.
  3. Sagesse 6, 23, cité dans Mystici Corporis Christi de Pie XII, 1943
  4. Sagesse, 10, 4-10, cité dans l'encyclique Mystici Corporis Christi de Pie XII, 1943.
  5. Jean-Paul II, Fides et ratio, chapitre IV, numéro 43.
  6. Jean-Paul II, Fides et ratio, chapitre VI, numéros 64 et 65


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