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serbes
serbe (n.prop.)
1.personne du peuple serbe.
serbe (adj.)
1.de la Serbie.
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⇨ definición de Serbes (Littré)
⇨ definición de Serbes (Wikipedia)
Ver también
serbe (adj.)
↗ Nouvelle Yougoslavie, Serbie, Serbie-et-Monténégro, Srbija
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serbe (adj.)
Le Littré (1880)
Qui appartient à la Serbie. Langue serbe.
Wikipedia
Serbe Српски / Srpski |
|
---|---|
Parlée en | |
Nombre de locuteurs | 10-12 millions |
Typologie | SVO + ordre libre accentuelle |
Classification par famille | |
Statut officiel | |
Langue officielle de | Serbie Bosnie-Herzégovine Monténégro Athos, Grèce[1] Croatie (Régionale)[2] Macédoine (Régionale) Roumanie (Régionale)[3] |
Régi par | Odbor za standardizaciju srpskog jezika |
Codes de langue | |
ISO 639-1 | sr |
ISO 639-2 | srp |
ISO 639-3 | srp |
IETF | sr |
Échantillon | |
Article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme (voir le texte en français)
Cвa људскa бићa рaђajу сe слoбoднa и jeднaкa у дoстojaнству и прaвимa. Oнa су oбдaрeнa рaзумoм и свeшћу и трeбa jeдни прeмa другимa дa пoступajу у духу брaтствa.
|
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modifier |
Le serbe (en serbe cyrillique cрпски, en serbe latin srpski) est une langue slave méridionale du groupe occidental de ces langues, parlée par les Serbes. Du point de vue de la sociolinguistique, c’est une langue Ausbau, c’est-à-dire une langue à part ayant son propre standard. Celui-ci a pour base le dialecte chtokavien de l’entité linguistique appelée « langue serbo-croate » à l’époque de l’ancienne Yougoslavie, aujourd'hui on l'appelle aussi BCMS. Du point de vue de la linguistique comparée, le serbe, le croate, le bosnien et le monténégrin sont des variantes standards d’une seule et même langue, basées sur le dialecte chtokavien de celle-ci[4].
Sommaire
|
Le nombre de locuteurs de serbe est estimé de dix à douze millions. Les données ci-dessous ne reflètent le nombre de locuteurs de serbe que si c’est explicitement mentionné, vu que la plupart des statistiques se réfèrent aux personnes d’ethnie serbe ou provenant de Serbie (parfois y compris du Monténégro). Parmi ceux-ci on ne peut pas savoir combien parlent effectivement le serbe. On ne sait pas non plus, concernant les personnes résidant en dehors de la Serbie, combien s’y sont établies définitivement et combien y séjournent provisoirement. De plus, dans certains pays les statistiques ne distinguent pas le serbe du serbo-croate. Le nombre de Serbes de la diaspora n'est pas connu avec exactitude, il se monterait à plus de 5 millions de personnes, sans inclure les personnes d'origine serbe qui n'ont pas de pièce d'identité serbe, donc qui n'ont pas la nationalité serbe. On parle de plus d'un demi million de Serbes vivant à Vienne et à Chicago. La distribution de la population serbe dans le monde est la suivante :
Pays | Nombre de personnes | Statut des personnes | Année | Source |
---|---|---|---|---|
Serbie[5] |
|
de langue maternelle serbe |
|
Republički Zavod za Statistiku |
Bosnie-Herzégovine |
|
d’ethnie serbe |
|
The World Factbook de la CIA |
Monténégro |
|
de langue maternelle serbe |
|
Zavod za Statistiku |
Allemagne |
|
citoyens de Serbie et du Monténégro |
|
Statistisches Bundesamt Deutschland |
Croatie |
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d’ethnie serbe |
|
CROSTAT – La population par ethnies |
|
de langue maternelle serbe | CROSTAT – La population par langues maternelles | ||
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de langue maternelle serbo-croate | |||
Autriche |
|
locuteurs de serbe |
|
Statistik Austria |
États-Unis |
|
d’origine serbe |
|
U.S. Census Bureau |
Suisse |
|
locuteurs de serbo-croate |
|
Office fédéral de la statistique |
Australie |
|
nées en Serbie et au Monténégro |
|
Australian Bureau of Statistics |
Italie |
|
citoyens de Serbie et du Monténégro |
|
Istituto Nazionale di Statistica |
Canada |
|
locuteurs de serbe |
|
Statistics Canada |
|
locuteurs de serbo-croate | |||
Slovénie |
|
d’ethnie serbe |
|
Statistični urad Republike Slovenije |
République de Macédoine |
|
d’ethnie serbe |
|
Државен завод за статистика |
Roumanie |
|
de langue maternelle serbe |
|
Institutul Naţional de Statistică |
Suède |
|
nées en Serbie |
|
Statistiska Centralbyrån |
Hongrie |
|
parlant serbe en privé |
|
Magyar Központi Statisztikai Hivatal |
Le serbe est langue officielle en Serbie, en Bosnie-Herzégovine, ainsi que dans les localités à population majoritairement serbe du Monténégro[6] et de Croatie[7].
Selon certains linguistes, le serbe comporte deux dialectes :
Il existe aussi une division qui se superpose aux dialectes, à partir de la façon dont a évolué le son ĕ du vieux slave transcrit par la lettre ѣ, appelée « yat ». La prononciation de « yat » détermine dans le serbe :
La langue littéraire serbe est fondée sur le dialecte chtokavien, ses normes admettant les prononciations ékavienne et (i)jékavienne, ainsi que la transcription de celles-ci.
Les premiers documents pouvant être considérés comme de langue serbe sont écrits en alphabet cyrillique et datent des XIe ‑ XIIe siècles. Le plus important est Miroslavljevo jevanđelje (l'Évangile de Miroslav[8]). Il y a deux processus qui commencent : d’un côté la langue parlée évolue d’une façon spontanée et des dialectes prennent naissance, d’un autre côté les lettrés s’ingénient à standardiser la langue. La langue littéraire serbe a en fait été sujette à plusieurs standardisations.
La première standardisation a lieu au début du XIIIe siècle, sous le règne du premier roi serbe, Stefan Ier Nemanjić. Elle est effectuée par le frère du roi, Rastko Nemanjić (plus connu sous le nom de Saint Sava, fondateur de l’église orthodoxe serbe autocéphale), autour de l’année 1220. À cette époque-là, la langue serbe écrite commence à s’éloigner du slavon utilisé jusqu’alors, reflétant les changements phonétiques qui s’étaient produits par rapport à cette langue. La variante ainsi créée est appelée langue slavo-serbe, notée en écriture nommée de Raška. Du point de vue langagier, l’ouvrage le plus significatif de Saint Sava est le Karejski tipik (le Typikon de Karyès). Dušanov zakonik (le Code de Dušan), écrit dans les années 1349-1354, utilise la même langue.
La réforme linguistique suivante se produit sous le règne de Stefan Lazarević, autour de l’année 1400. Elle est effectuée au monastère Manasija située au bord de la rivière Resava, sous la direction du lettré bulgare Constantin le Philosophe. La réforme de l’école de Resava est archaïsante et influencée par le grec. En fait elle rapproche le standard serbe du standard bulgare. Des œuvres parues dans cette variante de langue sont, par exemple, Slovo Ljubve (la Parole de l’amour) (1409) de Stefan Lazarević et Žitija despota Stefana Lazarevića (Vie du despote Stefan Lazarević) (1433) de Constantin le Philosophe.
Entre les XVIe et XVIIIe siècles, époque la plus dure de la domination ottomane, la littérature serbe décline considérablement. Le seul vestige remarquable de la culture serbe médiévale survit au monastère de Beočin, grâce aux moines copistes de manuscrits qui s’y réfugient pour échapper aux Turcs, en venant du monastère de Rača. Parmi eux se distingue Gavril Stefanović Venclović (1680-1749), caractérisé par un curieux bilinguisme. En effet, il écrit les livres religieux selon les normes de l’école de Resava, mais ses sermons dans la langue du peuple.
Entre 1680 et 1690, un grand nombre de Serbes se réfugient de la Serbie sous domination turque dans l’Empire d'Autriche, surtout dans la Voïvodine et le Banat actuels, sous la direction du patriarche Arsenije III Čarnojević (en serbe actuel Crnojević). Les autrichiens essayent de convertir les Serbes au catholicisme et en même temps de leur imposer une langue slave du sud unitaire, basée sur le croate s’épanouissant à l’époque en Dalmatie, en Bosnie et en Slavonie. Ils essayent aussi de remplacer l’écriture cyrillique utilisée dans les écoles des Serbes par l’écriture en alphabet latin. Ces tentatives sont perçues par les Serbes comme des atteintes à leur identité religieuse et nationale et le clergé serbe demande l’aide du tsar Pierre Ier de Russie, qui leur envoie des livres et des maîtres d’école. Pensant, de façon erronée, que la variante russe du slavon est plus ancienne que la variante serbe de la même langue, le clergé adopte la première. C’est de nos jours encore la langue liturgique de l’église orthodoxe serbe. Influencée par la langue liturgique, la langue de la littérature séculière de l’époque est un mélange d’éléments des dialectes de Voïvodine, de la variante russe du slavon et de la langue russe.
Dans la première moitié du XIXe siècle, avec l’aide de philologues éminents de l’époque, tels les frères Grimm, et du pouvoir autrichien (représenté par le linguiste slovène Jernej Kopitar), Vuk Stefanović Karadžić entreprend une réforme profonde du standard de la langue serbe. Il jette les bases de la langue littéraire serbe actuelle par son Dictionnaire serbe publié pour la première fois en 1818 (mais largement répandu seulement par l’édition de 1852), sa traduction du Nouveau Testament et par d’autres ouvrages. La base de ce standard est le dialecte de Karadžić, chtokavien à prononciation ijékavienne de l’Herzégovine de l’est, parlée également en Serbie du sud-ouest.
Sous l’influence du romantisme d’Europe de l'Ouest, Karadžić recommande la poésie populaire pour modèle de la langue littéraire et rejette les normes russifiantes, qui ne correspondent pas au système phonémique et à la structure grammaticale du serbe. Dans le même temps, il simplifie l’orthographe le plus possible, en lui appliquant le principe phonémique.
La réforme de Karadžić est influencée par la littérature croate aussi. D’ailleurs, son activité est approximativement contemporaine de la standardisation du croate, effectuée toujours à partir du dialecte chtokavien à prononciation ijékavienne. Plus encore, il y a des mises en commun entre les élaborateurs des deux standards, par exemple par le biais de l’« Accord de Vienne » signé en 1850 par sept intellectuels croates et serbes (parmi lesquels Vuk Karadžić), à l’initiative du linguiste slovène Franc Miklošič.
Par la suite, la prononciation ékavienne de la bourgeoisie de Voïvodine et de Serbie est aussi incluse dans le standard, devenant prédominante mais n’excluant pas la prononciation ijékavienne. En 1868, le standard de Karadžić devient officiel en Serbie.
À partir de cette époque, le domaine linguistique interfère avec le domaine politique, et ce jusqu’à nos jours, la relation entre serbe et croate oscillant d’une époque à l’autre entre l’idée d’une langue unique et celle de deux langues à part, en fonction des événements historiques que leurs locuteurs traversent.
Au milieu du XIXe siècle, les Serbes commencent à utiliser l’alphabet latin croate à côté de l’alphabet cyrillique. Đura Daničić commence à rédiger dans cet alphabet légèrement modifié ce que sera le Dictionnaire de l’Académie yougoslave des sciences et des arts, achevé seulement dans les années ’70 du XXe siècle.
Le rapprochement entre serbe et croate continue après la Première Guerre mondiale, cette fois dans le cadre du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, devenu plus tard le Royaume de Yougoslavie, sous l’égide de la Serbie, pays vainqueur dans la guerre. L’idée de la langue serbo-croate est de plus en plus soutenue par les autorités de Belgrade.
Dans la Yougoslavie communiste d’après la Seconde Guerre mondiale, la promotion de la langue serbo-croate et les tentatives d’estomper les différences entre le serbe et le croate deviennent les composantes d’une politique linguistique officielle, ce qui ressort de l’« Accord de Novi Sad » de 1954, signé par vingt-cinq linguistes et écrivains, dix-huit serbes et sept croates. On y stipule que la langue commune des Serbes, des Croates, des Monténégrins et des Bosniaques est le serbo-croate, que l’on peut aussi appeler croato-serbe, ayant deux variantes littéraires, le serbe et le croate. Par le même accord, on décide de publier un dictionnaire commun.
Dans cette période, le serbe s’éloigne en partie de la langue devenue « rurale » de Karadžić. À la suite du processus d’urbanisation il se répand ce qu’on appelle le « style de Belgrade ».
À la suite de la désintégration de la Yougoslavie, le serbe et le croate s’éloignent de nouveau l’un de l’autre. Les tendances puristes se manifestent en moindre mesure qu’en Croatie. Cependant, certains éléments de la langue de l’église ont tendance à revenir dans la langue littéraire et la constitution stipule que la langue officielle de l’État est le serbe écrit avec l’alphabet cyrillique[9], l’alphabet latin restant d’usage courant.
Lettre n° | Alphabet cyrillique | Alphabet latin | Transcription phonétique | Prononcée à peu près comme dans |
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arc |
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âme | |||
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bon |
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voix |
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gare |
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donner |
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diable (d mouillé) |
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étang |
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eh! | |||
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jour |
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zèle |
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idée |
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pire | |||
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yeux |
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kilo |
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lac (l plus dur qu'en français) |
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lien (l mouillé) |
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mal |
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nage |
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indigné |
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orange |
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aube | |||
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pas |
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rare (r roulé) |
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sac |
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tour |
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tien (t mouillé) |
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ourlet |
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cour | |||
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film |
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entre le h aspiré de ’hahaha !’ et le j espagnol de ’Juan’ |
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tsigane |
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tchèque |
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l’anglais gin |
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chat |
Remarques:
Dans certaines formes de certains noms et adjectifs il y a un a pour éviter que certaines consonnes soient voisines, mais cet a disparaît à d’autres formes. Par exemple, le radical du mot signifiant ’matou’ est mačk-, son nominatif singulier étant mačak, mais au cours de la déclinaison le a chute : sa mačkom ’avec le matou’. Dans le cas des radicaux féminins terminés en deux consonnes, ce a mobile apparaît au génitif pluriel entre les deux consonnes : radical sestr-, nominatif singulier sestra ’sœur’, génitif pluriel sestara ’des sœurs’.
Les noms et les adjectifs terminés en -ao ou -eo (posao ’travail’, veseo ’gai’) étaient à une époque de l’histoire de la langue terminés en l dur (posal, vesel) qui a évolué en o, mais seulement en fin de mot. Cet o redevient l s’il n’est plus en position finale, mais suivi d’une désinence (posla ’du travail’, le génitif du nom ; vesela ’gaie’, le féminin de l’adjectif).
Lorsque deux consonnes, l’une sourde et l’autre sonore arrivent en contact par ajout d’une désinence ou d’un suffixe à un mot, la première consonne est assimilée par la seconde (assimilation régressive) : assourdie si cette seconde consonne est sourde, sonorisée si elle est sonore. Ainsi,
les consonnes sonores | b, | g, | d, | đ, | z, | ž, | dž | deviennent | |
les consonnes sourdes | p, | k, | t, | ć, | s, | š, | č, | et vice-versa. |
Par exemple, de rob ’esclave’, on forme, en y ajoutant le suffixe -stvo, le nom ropstvo ’esclavage’, ou b se transforme en p sous l’influence de la première consonne du suffixe, s, qui est sourde.
Certaines consonnes terminant la forme du cas nominatif d’un nom ou se trouvant à la fin du radical d’un verbe, peuvent changer de nature sous l’influence d’une voyelle commençant une désinence ou un suffixe. Les cas les plus fréquents :
Quelques exemples de mouillure : mlad ’jeune’ > mlađi ’plus jeune’, lju't ’furieux’ > ljući ’plus furieux’, brz ’rapide’ > brži ’plus rapide’.
L’accent qui frappe l’une des voyelles d’un mot a un double caractère en serbe. C’est un accent d’intensité, c’est-à-dire la voyelle en cause est prononcée avec plus de force que les autres (comme en français), mais aussi tonique (ou musical), la voyelle accentuée étant prononcée un ton plus haut ou plus bas que les autres. Il y a quatre sortes d’accent, des combinaisons entre le caractère descendant ou ascendant et la durée de la voyelle (longue ou courte). L’accent n’est noté que dans les ouvrages de linguistique, les manuels de langue et les dictionnaires. Leurs signes conventionnels sont ceux des exemples ci-dessous.
Dans les mots à plusieurs syllabes, l’accent descendant ne peut frapper que la première syllabe. Les mots d’une seule syllabe ne peuvent avoir qu’un accent descendant.
Les voyelles non accentuées peuvent également être longues ou brèves. Les longues sont notées, sauf dans les écrits ordinaires, par un macron ¯ (žèna ’femme’ / žénā ’des femmes’, le génitif pluriel du nom). Une syllabe longue atone ne peut se trouver qu’après une syllabe accentuée.
Comme on peut le voir dans cet exemple, le caractère de l’accent et la durée des voyelles ont une valeur fonctionnelle. Ici ils marquent deux cas différents dans la déclinaison. La place de l’accent a également une valeur fonctionnelle, par exemple dans la déclinaison des adjectifs à forme brève (voir Déclinaison des adjectifs).
En serbe, l’accent est mobile, avec une seule limitation. Dans le cas des mots ayant plus d’une syllabe, l’accent peut frapper n’importe quelle voyelle, sauf la dernière, règle qui s’applique aux mots étrangers également, ce qui fait, par exemple, prononcer tous les mots français avec l’accent sur l’avant-dernière syllabe au lieu de la dernière. Ainsi, dans Marseille (transcrit en serbe Marsej), l’accent est sur la première syllabe.
Du point de vue de la typologie morphologique, le serbe est une langue flexionnelle et ce à un degré relativement élevé, par exemple par rapport au français, c’est-à-dire que le nom, l’adjectif et les pronoms se déclinent, ayant des formes distinctes pour remplir telle ou telle fonction syntaxique dans la proposition, et les verbes se conjuguent, les formes personnelles se distinguant également.
Les noms serbes peuvent être de trois genres :
En serbe, la déclinaison se caractérise par sept cas, les noms étant groupés en quatre classes de déclinaison, d’après leur désinence au nominatif singulier. Il y a de nombreuses formes irrégulières. Voici la déclinaison régulière de quatre noms de deux classes de déclinaison comportant le plus grand nombre de noms :
Cas | Masculin | Neutre | Féminin | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
animé | inanimé | singulier | pluriel | singulier | pluriel | |||
singulier | pluriel | singulier | pluriel | |||||
Nominatif | jelen ’cerf’ | jeleni | izvor ’source’ | izvori | selo ’village’ | sela | žena ’femme’ | žene |
Génitif | jelena | jelēnā | izvora | izvōrā | sela | selā | ženē | žénā |
Datif | jelenu | jelenima | izvoru | izvorima | selu | selima | ženi | ženama |
Accusatif | jelena | jelene | izvor | izvore | selo | sela | ženu | žene |
Vocatif | jelene! | jeleni! | izvore! | izvori! | selo! | sela! | ženo! | žene! |
Instrumental | jelenom | jelenima | izvorom | izvorima | selom | selima | ženom | ženama |
Locatif | o jelenu | o jelenima | o izvoru | o izvorima | o selu | o selima | o ženi | o ženama |
Remarques :
Cas | Fonction(s) principale(s) | Exemple |
---|---|---|
Nominatif | sujet | Ovaj učenik je dobar. ’Cet élève est bon.’ |
attribut | On je učenik. ’Il est élève.’ | |
Génitif | complément du nom exprimant le possesseur | knjiga učenika ’le livre de l'élève’ |
Datif | complément d’objet indirect | Dajte učeniku dobru ocenu. ’Donnez une bonne note à l’élève.’ |
Accusatif | complément d’objet direct | Vidim učenika. ’Je vois l’élève.’ |
complément circonstanciel de lieu d’un verbe exprimant le déplacement | Idem u grad. ’Je vais en ville.’ | |
Vocatif | pour appeler, s’adresser à quelqu’un | Učeniče! ’Hé ! L’élève !’ |
Instrumental | complément d’instrument (inanimé) | Režem hleb ovim nožem. ’Je coupe le pain avec ce couteau.’ |
complément d’accompagnement (animé) | Idem u grad sa učenikom. ’Je vais en ville avec l’élève.’ | |
Locatif | complément de lieu d’un verbe n’exprimant pas le déplacement | On živi u gradu. ’Il habite en ville.’ |
complément dont on parle | Reci mi nešto o tom učeniku. ’Dis-moi quelque chose au sujet de cet élève.’ |
Les adjectifs peuvent avoir deux formes, brève et longue. La forme brève se caractérise par une terminaison en consonne au nominatif masculin singulier, et la forme longue – par la terminaison -i au même cas :
Presque tous les adjectifs qualificatifs ont les deux formes, la forme longue étant obtenue en ajoutant -i à la forme brève : bogat > bogati ’riche’. Dans leur cas, la forme brève est aussi appelée indéterminée (ou indéfinie), et la forme longue – déterminée (ou définie). Celle-ci correspond en français à l’adjectif utilisé en tant que nom. Exemple : Bila su dva čoveka; jedan je bio siromašan, a drugi – bogat; siromašni je ćutao, dok je bogati mnogo pričao. ’Il y avait deux hommes ; l’un était riche, l’autre – pauvre. Le pauvre se taisait, alors que le riche parlait beaucoup.’
Les adjectifs qui n’ont qu’une seule forme sont utilisés aussi bien comme indéterminés que comme déterminés. Les adjectifs d’appartenance n’ont qu’une forme brève, alors que ceux terminés en -ski, -nji et -ji, ainsi que les adjectifs au comparatif et au superlatif relatif (voir ci-dessous) – une forme longue.
Le comparatif de supériorité est formé avec des suffixes :
La comparaison se construit avec la préposition od régissant le génitif : Nikola je mlađi od Dušana. ’Nikola est plus jeune que Dušan.’
Le superlatif relatif de supériorité s’obtient du comparatif avec le préfixe naj- : hrabriji ’plus courageux’ > najhrabriji ’le plus courageux’.
Cas | Masculin | Neutre | Féminin | |||
---|---|---|---|---|---|---|
singulier | pluriel | singulier | pluriel | singulier | pluriel | |
|
zèlenī ’le vert’ | zèlenī | zèlenō | zèlenā | zèlenā | zèlenē |
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zèlenōg(a) | zèlenīh | zèlenōg(a) | zèlenīh | zèlenē | zèlenīh |
|
zèlenōm(e) | zèlenīm(a) | zèlenōm(e) | zèlenīm(a) | zèlenōj | zèlenīma |
|
zèlenōg(a) (animé), zèlenī (inanimé) | zèlenē | zèlenō | zèlenā | zèlenū | zèlenē |
|
zèlenī | zèlenī | zèlenō | zèlenā | zèlenā | zèlenē |
|
zèlenīm | zèlenīm(a) | zèlenīm | zèlenīm(a) | zèlenōm | zèlenīm(a) |
|
o zèlenōm(e) | o zèlenīm(a) | o zèlenōm(e) | o zèlenīm(a) | o zèlenōj | o zèlenīm(a) |
Cas | Masculin | Neutre | Féminin | |||
---|---|---|---|---|---|---|
singulier | pluriel | singulier | pluriel | singulier | pluriel | |
|
zèlen ’vert’ | zelènī | zelèno | zelèna | zelèna | zelène |
|
zelèna | zelènīh | zelèna | zelènīh | zelènē | zelènīh |
|
zelènu | zelènīm(a) | zelènu | zelènīm(a) | zelènōj | zelènīma |
|
zelèna (animé), zèlen (inanimé) | zelène | zelèno | zelènā | zelènu | zelène |
|
zèlenī | zelènī | zelèno | zelènā | zèlenā | zèlenē |
|
zelènīm | zelènīm(a) | zelènīm | zelènīm(a) | zelènōm | zelènīm(a) |
|
o zelènu | o zelènīm(a) | o zelènu | o zelènīm(a) | o zelènōj | o zelènīm(a) |
À noter qu’au pluriel la forme brève ne diffère de la forme longue que par la place de l’accent : sur la première syllabe à la forme longue, sur la deuxième à la forme brève.
La forme brève est utilisée pour les choses inconnues, et la forme courte est utilisée pour les choses dont on a déjà parlé.
N. | ja ’je/moi’ | ti ’tu/toi’ | on ’il/lui’, ono – neutre | ona ’elle’ | mi ’nous’ | vi ’vous’ | oni ’ils/eux’, one ’elles’, ona – neutre | – (’soi’) |
G. | mene, me | tebe, te | njega, ga | nje, je | nâs, nas | vâs, vas | njih, ih | sebe |
D. | meni, mi | tebi, ti | njemu, mu | njoj, joj | nama, nam | vama, vam | njima, im | sebi |
A. | mene, me | tebe, te | njega, ga, nj | nju, ju, je | nâs, nas | vâs, vas | njih, ih | sebe, se |
V. |
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ti! |
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vi! |
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I. | sa mnom | s(a) tobom | s(a) njim | s(a) njom | s(a) nama | s(a) vama | s(a) njima | sa sobom |
L. | o meni | o tebi | o njemu | o njoj | o nama | o vama | o njima | o sebi |
Remarques:
Nominatif | ko ’qui’ | šta ’quoi’ |
Génitif | koga | čega |
Datif | kome | čemu |
Accusatif | koga | šta |
Instrumental | s(a) kim | čim(e) |
Locatif | o kome | o čemu |
Leur déclinaison :
Cas | Masculin | Féminin | Neutre | Masculin | Féminin | Neutre | Masculin | Féminin | Neutre |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
|
čiji | čija | čije | koji | koja | koje | kakav | kakva | kakvo |
|
čijeg(a) | čije | čijeg(a) | kojeg(a) / kog(a) | koje | kojeg(a) / kog(a) | kakva / kakvog(a) | kakva | kakva, kakvog(a) |
|
čijem(u) | čijoj | čijem(u) | kojem(u) / kom(e) | kojoj | kojem(u) / kom(e) | kakvu / kakvom(e) | kakve | kakvu / kakvom(e) |
|
čiji (inanimé), čijeg(a) (animé) | čiju | čije | koji (élettelen), koga / kojeg(a) (élő) | koju | koje | kakav | kakvu | kakvo |
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čijim | čijom | čijim | kojim | kojom | kojim | kakvim | kakvom | kakvim |
|
čijem(u) | čijoj | čijem(u) | kojem(u) / kom(e) | kojoj | kojem(u) / kom(e) | kakvu / kakvom(e) | kakvoj | kakvu / kakvom(e) |
Ces mots s’utilisent aussi bien comme pronoms possessifs, que comme adjectifs possessifs, sans changer de forme.
Comme pour les possessifs, on emploie les mêmes formes en tant que pronoms démonstratifs et en tant qu’adjectifs démonstratifs. Ils expriment trois degrés d’éloignement, à peu près comme ’ici’, ’là’ et ’là-bas’ en français :
Chaque chiffre a un nom du genre féminin : jedinica, dvojka, trojka, četvorka, petica, etc. Exemples : Dobio sam dvojku iz matematike. ’J’ai eu deux en maths.’ ; Idem osmicom. ’Je prends le (bus ligne) 8.’
Ce sont dvoje ’deux’, troje ’trois’, četvoro ’quatre’, petoro ’cinq’. Les suivants se forment de la même façon que petoro, avec le suffixe -oro. Ces nombres s’utilisent :
Avec tous ces nombres, le nom / l’adjectif se met au génitif singulier.
Ces substantifs se forment avec le suffixe -ica et ne s’emploient qu’avec des noms d’êtres de sexe masculin : nas dvojica ’nous deux’ (hommes), à la différence de nas dvoje ’nous deux’ (un homme et une femme).
Les nombres ordinaux ont les désinences spécifiques pour les adjectifs à forme longue : prvi ’premier’, prva ’première’, prvo – neutre, drugi ’deuxième’, treći ’troisième’, četvrti ’quatrième’, peti ’cinquième’, etc.
Comme les autres langues slaves, le serbe connaît la catégorie grammaticale de l’aspect, qui exprime la durée d’une action ou le degré de son accomplissement.
Le présent proprement-dit n’est exprimé que par les verbes imperfectifs, dans des propositions indépendantes ou principales. Le présent des verbes perfectifs est utilisé seulement dans des propositions subordonnées.
La plupart des verbes forment des couples perfectif–imperfectif ayant le même sens notionnel, par exemple pisati–napisati ’écrire’. Il y a quelques procédés formels pour différencier les deux aspects :
Les verbes serbes sont répartis en huit classes de conjugaison, d’après la terminaison du radical du verbe et la désinence de la 3e personne du singulier.
Exemple de verbe régulier de la 1re conjugaison, aux modes et aux temps les plus utilisés :
Mode | Temps | Forme affirmative | Forme négative | Traduction |
---|---|---|---|---|
Infinitif | tresti | secouer | ||
Présent | tresem | ne tresem | je secoue, je ne secoue pas | |
treseš | ||||
trese | ||||
tresemo | ||||
tresete | ||||
tresu | ||||
Passé composé | tresao, tresla, treslo sam | nisam tresao, -la, -lo | j'ai secoué, je n'ai pas secoué | |
tresao, -la, -lo si | ||||
tresao, -la, -lo je | ||||
tresli, -le, -la smo | ||||
tresli, -le, -la ste | ||||
tresli, -le, -la su | ||||
Futur | trešću | neću tresti | je secouerai, je ne secouerai pas | |
trešćeš | ||||
trešće | ||||
trešćemo | ||||
trešćete | ||||
trešće | ||||
Conditionnel | tresao, -la, -lo bih | ne bih tresao, -la, -lo | je secouerais/j'aurais secoué, je ne secouerais pas/je n'aurais pas secoué |
|
tresao, -la, -lo bi | ||||
tresao, -la, -lo bi | ||||
tresli, -le, -la bismo | ||||
tresli, -le, -la biste | ||||
tresli, -le, -la bi | ||||
Impératif | tresi! | ne tresi! / nemoj da treseš! / nemoj tresti! |
secoue!, ne secoue pas! | |
(neka) trese! | (neka) ne trese! | |||
tresimo! | ne tresimo! / nemojmo da tresemo! / nemojmo tresti! |
|||
tresite! | ne tresite! / nemojte da tresete! / nemojte tresti! |
|||
(neka) tresu! | (neka) ne tresu! | |||
Participe | présent | tresući | ne tresući | secouant, ne secouant pas |
passé | tresavši ou tresav | |||
Adjectif verbal actif | tresao, -la, -lo, -li, -le, -la | |||
Adjectif verbal passif | tresen, tresena, treseno, treseni, tresene, tresena |
netresen, -a, -o, -i, -e, -a | secoué(e)(s), non secoué(e)(s) |
Remarques :
Formes moins utilisées :
La plupart des prépositions sont utilisées avec un seul cas :
Certaines prépositions régissent deux cas, voire trois, en fonction de leur sens ou de la nature du verbe régent.
Préposition | Cas | Conditions d’emploi | Exemple |
---|---|---|---|
među | accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | ići među ljude ’aller parmi les gens’ |
instrumental | avec un verbe n’exprimant pas le déplacement | biti među ljudima ’être parmi les gens’ | |
na | accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | postaviti na sto ’mettre sur la table’ |
locatif | avec un verbe n’exprimant pas le déplacement | biti na stolu ’être sur la table’ | |
nad(a) | accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | uzdigati se nad more ’s’élever au-dessus de la mer’ |
instrumental | avec un verbe n’exprimant pas le déplacement | nalaziti se nad morem ’se trouver au-dessus de la mer’ | |
o | accusatif | obesiti o nešto ’accrocher à quelque chose’ | |
locatif | govoriti o nečemu ’parler de quelque chose’ | ||
pod(a) | accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | padati pod stolicu ’tomber sous la chaise’ |
instrumental | avec un verbe n’exprimant pas le déplacement | ležati pod stolicom ’être couché sous la chaise’ | |
pred(a) | accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | pozoviti pred kralja ’faire venir devant le roi’ |
instrumental | avec un verbe n’exprimant pas le déplacement | govoriti pred kraljem ’parler devant le roi’ | |
s(a) | génitif | iskočiti sa stola ’sauter de la table’ | |
instrumental | avec des noms d’animés | s mužem ’avec son mari’ | |
u | génitif | u Branka Ćopića ’chez Branko Ćopić’ (dans son œuvre) | |
accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | ići u selo ’aller dans le village’ | |
locatif | avec un verbe n’exprimant pas le déplacement | živeti u selu ’habiter/vivre dans le village’ | |
za | accusatif | za profesora ’pour le professeur’ | |
instrumental | za profesorom ’derrière le / à la suite du professeur’ |
Remarque : Dans le cas de certaines prépositions, il y a alternance -a ~ ∅. La voyelle a est ajoutée à la préposition pour rendre la prononciation plus facile lorsque le mot suivant commence par la même consonne que la dernière consonne de la préposition, par une consonne du même type, ou par un groupe de consonnes : s majkom ’avec la mère’, mais sa sestrom ’avec la sœur’ ; pred tobom ’devant toi’, mais preda mnom ’devant moi’.
La particule est considérée comme une partie du discours à part dans les grammaires du serbe. Elle est définie comme un mot invariable indiquant l’attitude du locuteur à l’égard du contenu de l’énoncé. Beaucoup de ces mots ont pour équivalents français des adverbes ou des locutions adverbiales appelés modalisateurs. Le sens de la particule dépend en général des circonstances concrètes de la communication. Par exemple le mot samo peut servir à :
Les particules les plus fréqentes :
Certaines particules peuvent constituer des phrases à elles seules dans un dialogue. Dans cette catégorie de particules on inclut aussi certains syntagmes : Kako da ne!, Nego šta!, Nego kako! (les trois avec le sens de ’Mais comment donc!’)
Bien que l’ordre des mots y soit assez libre, le serbe reste une langue SVO, c’est-à-dire l’ordre des mots dans la proposition est sujet + verbe (+ complément) si aucun membre de la proposition n’est mis en évidence : Žene idu na pijacu. ’Les femmes vont au marché.’, Beograd je lep grad. ’Belgrade est une belle ville.’
En général, les pronoms et les verbes auxiliaires atones, même s’il y en a plusieurs (quatre au maximum), ainsi que la particule interrogative li, sont placés après le premier membre accentué de la proposition, constituant un bloc à un seul accent avec celui-ci : Olga mu ju je dala. ’Olga la lui a donnée.’ Le premier membre peut être constitué de deux éléments. Dans ce cas, les mots atones peuvent suivre le deuxième élément : Moja će sestra doći u utorak. ou Moja sestra će doći u utorak. ’Ma sœur viendra mardi.’ Si le premier membre est relativement long, le mot atone ne peut pas le suivre : Moja mlađa sestra doći će u utorak. ’Ma sœur cadette viendra mardi.’
En proposition coordonnée ou subordonnée, les pronoms et les verbes auxiliaires atones sont placés après le mot-outil qui introduit la proposition : Rekao mi je da će moja mlađa sestra doći u utorak. ’Il m’a dit que ma sœur cadette viendrait mardi.’ Les conjonctions i ’aussi’ et a ’et’ constituent des exceptions à cette règle.
D’autres mots atones, notamment les prépositions, peuvent être en première place dans la proposition : Na stolu ima knjiga. ’Sur la table il y a un livre.’ Certaines particules atones peuvent également être en début de proposition : Da nisi bolesna? ’Ne serais-tu pas malade ?’, Slavko vidi Olgu, zar ne? ’Slavko voit Olga, n’est-ce pas ?’
Généralement, l’épithète précède le nom qu’il qualifie : On je bogat čovek. ’Lui, c’est un homme riche.’
Comme en français, on peut dériver un mot d’un autre mot en y ajoutant certains suffixes.
Mot de base | Suffixe | Mot dérivé | |
---|---|---|---|
’nuit’ |
-ište | → noćište | ’endroit pour passer la nuit’ |
-as | → noćas | ’cette nuit’ | |
-ti | → noćiti | ’passer la nuit’ | |
-n- | → noćni, -na, -no | ’nocturne’ |
En serbe, la composition est beaucoup plus productive qu’en français. On peut l’appliquer :
Les éléments du mot composé peuvent être un nom et un verbe (le premier exemple), un adjectif et un nom (le second exemple), deux noms : kućevlasnik ’propriétaire de maison’, duvankesa ’blague à tabac’. Certaines combinaisons de deux noms sont senties comme moins soudées que les exemples ci-dessus, c’est pourquoi on les écrit avec un trait d’union : radio-aparat ’poste de radio’, radio-stanica ’station de radio’, spomen-ploča ’plaque commémorative’.
Les mots formés avec des préfixes comptent aussi pour des mots composés : nad ’au-dessus de’ + biskup ’évêque’ > nadbiskup ’archevêque’, pred ’devant’ + znak ’signe’ > predznak ’signe prémonitoire’, ne ’non’ + milosrdan ’charitable’ > nemilosrdan ’impitoyable’. On inclut dans cette catégorie les verbes formés avec des préfixes qui changent le sens du verbe de base : ići ’aller’ > otići ’partir’, izaći ’sortir’, doći ’venir’, naići ’arriver à l’improviste’. Ces préfixes changent en même temps l’aspect du verbe (voir Aspects des verbes.)
La composition peut être combinée avec la dérivation : kratk- (de kratak ’court’) + o + vid- (de videti ’voir’) + -an > kratkovidan ’myope’, bez brige ’sans souci’ > bezbrižan ’insouciant’.
Le standard du serbe accepte relativement facilement des emprunts par rapport au standard du croate. Il a pris des mots à un grand nombre de langues, y compris le français : bife < ’buffet’, biro < ’bureau’, butik < ’boutique’, ekspoze < ’exposé’. La plupart des emprunts sont des noms mais il y a aussi beaucoup de verbes (par exemple telefonirati, analizirati) et des adjectifs (flegmatičan, logičan). De tels adjectifs, on forme aussi des adverbes : eventualno ’éventuellement’, apsolutno ’absolument’.
Pour l'auteur croate Miroslav Krleža, le serbe, le croate le bosnien et le monténégrin sont une seule et même langue, il declara en 1969 « le croate et le serbe sont une seule et même langue, que les Croates appellent le croate et les Serbes, le serbe »[13].
Patrick Besson a écrit dans son article "Mes accents préférés": « L'accent serbe. C'est le même que celui de ma mère croate, avec quelque chose de plus sombre, de plus guttural. Il a habité mon enfance dans une ville désormais écologiste : Montreuil-sous-Bois. L'accent serbe a quelque chose de tendre et de coupant. C'est à la fois le steak et le couteau. Il est sorti de l'Empire ottoman à la force de ses r roulés. C'est un air grave et un peu dansant. L'idéal, c'est d'être endormi par un accent thaï et d'être réveillé par un accent serbe. »[14].
Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (mai 2008).
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Les Serbes (en serbe Срби, Srbi) sont un peuple de la famille indo-européenne ; ils font partie du groupe Slave et de la branche des Slaves du Sud. Ils vivent essentiellement en Serbie, au Monténégro, en Bosnie-Herzégovine, en Croatie et dans le monde les migrations serbes ont essaimé une diaspora de 4 millions de personnes. Un Serbe sur trois ne vit pas en Serbie[1].
Sommaire |
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D'après la Chronique des temps passés (chronique Russe), les Serbes sont parmi les premiers peuples slaves à avoir été énumérés par leur nom[2].
Les Serbes sont mentionnés pour la première fois par Pline l'Ancien et Ptolémée dans sa Géographie du IIe siècle après J.-C., qui associe les Serbes à la tribu Sarmates Serboi du Caucase du Nord et la Basse-Volga[3].
Kohel ou Cohen, ethnographe allemand : « Le nom « Serbe » était lié à tous les slaves »[réf. nécessaire].
Un géographe bavarois : « L'empire serbe était si vaste que tous les peuples slaves en sont issus » (dans un livre de Munich 1837)[réf. nécessaire].
Le nom est probablement dérivé de la racine indo-européenne « ser », qui s'apparente au latin « servare » (« conserver », « garder », « protéger », « préserver », « respecter »).
Autres noms :
L’origine même des Serbes n’est pas établie avec certitude. De nombreuses études ont été réalisées et tendent à montrer un foyer d'origine Iranien dont les serbes et les croates seraient issus, la pertinence de cette possibilité est amené par la philologie, la vexillologie, le folklore, l'anthropologie, mais un manque de traces génétiques fait peser un doute sur cette théorie[4]. La racine du nom « Srbi » n’est probablement pas issue des vieux dialectes slaves. Diverses théories ont vu le jour pour l’expliquer, s’appuyant sur les très rares documents écrits mentionnant la présence d’un peuple du Caucase, au tout début de notre ère, appelé « Serboï » ou « Serbi ». La plupart de ces théories stipulent que ce peuple proto-serbe n’était pas de souche slave, mais d’origine caucasienne ou sarmate. Il aurait, par la suite, dominé certaines tribus slaves après une migration vers l’ouest, probablement en Transcarpathie. Mélangés aux Slaves de ces tribus, les proto-Serbes se seraient progressivement « assimilés », pour ne laisser que leur nom à leurs anciens sujets slaves.
Quoi qu’il en soit, ce qui est certain, c’est qu’entre le Ier et le IVe siècle de notre ère, les Serbes quittèrent le foyer originel des Slaves pour s’établir en Lusace et en Moravie septentrionale, plus exactement entre l’Elbe et la Saale (Allemagne actuelle), dans une région appelée Serbie blanche (le blanc symbolise l’ouest chez les Slaves). Ils y restèrent jusqu’au VIIe siècle, lorsque l’empereur byzantin Héraclius demanda l’aide des Slaves du nord, notamment des Serbes, pour refouler les Avars hors des territoires de l’Empire byzantin.
Une partie des Serbes est, toutefois, restée en Serbie blanche où ils ont réussi à conserver jusqu'à nos jours, au sein de la communauté sorabe (60 000), leur langue et leur culture.
Le premier centre du peuplement serbe dans les Balkans fut une région que leur chef (dont on ne connaît pas le nom, mais que l'on appelle le Prince de Serbie Blanche) négocia avec l'empereur d'Orient Héraclius en reconnaissance de leur importante contribution dans la défaite des Avars. Cette région se trouvait entre la rivière Vrbas à l'ouest et la vallée de la rivière Ibar à l'est, entre la Save au nord et la côte Adriatique au sud, entre les embouchures des rivières Cetina et Bojana.
Militairement mieux organisés que les tribus slaves de la première vague d'invasion, les Serbes dominèrent aussi des régions avoisinantes, notamment la Dioclée (qui prit plus tard le nom de Zeta, et encore bien plus tard Monténégro), la Bosnie, les régions côtières de Paganie (également dénommée Neretva) et Zachlumie (correspondant toutes deux, aujourd'hui, à une certaine partie de la Dalmatie) ainsi que la Travounie (approximativement le sud-ouest de l'actuelle Herzégovine).
Ultérieurement des échanges de populations eurent lieu : une partie des Serbes restés au nord vinrent rejoindre ceux déjà installés dans les Balkans, tandis que des Valaques de cette région partaient en Moravie septentrionale, dans la région qui devait s'appeler par la suite « Valachie morave » (ouest de l'actuelle République tchèque). La vallée de la rivière Morava fut ensuite la source même de l’expansion serbe dans la péninsule des Balkans.
Pour la suite, voir Histoire de la Serbie
La plupart des Serbes vivent dans l'État serbe central qu'est la Serbie. Une large proportion de Serbes vit également au Monténégro, en Croatie (surtout dans l'entité qui, durant les années 1990, fit sécession et constitua la République serbe de Krajina, non reconnue internationalement) et la Bosnie-Herzégovine (principalement en République serbe de Bosnie, l'une des deux entités du pays). On trouve aussi des minorités bien moins importantes de Serbes en Macédoine, en Slovénie, en Roumanie, en Albanie, au Kosovo et en Hongrie. Beaucoup de Serbes vivent aussi au sein d'une diaspora, notamment en Allemagne, en Autriche, en Suisse, au Brésil, aux États-Unis, au Canada et en Australie.
La population urbaine la plus importante de Serbes dans les territoires de l'ex-Yougoslavie se trouve à Belgrade (environ 1 500 000), Novi Sad (environ 250 000), Niš (200 000) et, en Bosnie, Banja Luka (200 000). À l'étranger, on pense que Vienne est le fief de la plus importante population serbe, suivie par Chicago (et ses alentours), avec Toronto et l'Ontario du sud arrivant en troisième place. Les Serbes constituent environ 82,86 % de la population de la Serbie, soit 7 498 001 millions d'individus. Un autre 1,7 million vit dans les anciennes républiques yougoslaves, soit un total de 9 millions de Serbes sur tout le territoire de l'ancienne Yougoslavie. Le nombre de Serbes de la diaspora n'est pas connu avec exactitude, il se monterait à plus de 5 millions de personnes, sans inclure les personnes d'origine Serbe qui n'ont pas de pièce d'identité Serbe, donc qui n'ont pas la nationalité serbe. on parle de plus d'un demi million de Serbes vivant à Vienne et Chicago. Le nombre total de Serbes se situe donc au minimum à 14 millions de personnes.
Les Serbes ont joué un rôle significatif dans le développement des arts et des sciences. Parmi les figures prééminentes, on trouve les scientifiques Nikola Tesla, Mihajlo Pupin, Jovan Cvijić, Milutin Milanković et Mileva Marić-Einstein ; des mathématiciens de renom tels que Jovan Karamata, Mihailo Petrović et Đuro Kurepa ; le célèbre compositeur Goran Bregović ; des écrivains prestigieux comme Milorad Pavić, Ivo Andrić Prix Nobel de Littérature en 1961; des sportifs de haut niveau comme Monica Seles, Vlade Divac, Predrag Stojaković, Vladimir Radmanović, Bora Milutinović, Svetislav Pešić, Nemanja Vidić, Mateja Kezman, Siniša Mihajlović, Dejan Stanković, Dejan Bodiroga, Novak Đoković, Ana Ivanović, Jelena Janković, Radivoje Korac ; les réalisateurs Emir Kusturica, Goran Paskaljevic ; les acteurs Milla Jovovich (de père serbe), Miki Manojlovic, Jovan Ristovski, Rade Serbedzija. De grandes agences de mannequinat ont fait de femmes Serbes leurs muses, à l'image de Svetlana Saric née Dimitric, Jovanka Sopalovic, Aleksandra Kokotovic.
Au Moyen Âge, le souverain serbe Stefan Nemanja et son fils, saint Sava, ont fondé le monastère de Hilandar sur le mont Athos, l'un des plus vieux monuments du christianisme orthodoxe.
La mère du dernier empereur byzantin, Constantin XI Paléologue dit Dragasès, était la princesse serbe Hélène Dragas (Jelena Dragaš), et il aimait se faire connaître par son nom serbe, Dragasès.,la Princesse Helene D'Anjou devenu Serbe
Dans sa Marche slave, composée en 1876, connue comme la première « Marche serbo-russe », Piotr Ilitch Tchaïkovski rendit hommage au soulèvement du peuple serbe contre les Turcs, et utilisa trois chants populaires serbes.
La plupart des Serbes parlent la langue serbe, membre de la famille des langues slaves méridionales. Bien que l'identité serbe soit plus ou moins liée à la langue serbe elle-même, si l'on excepte le fait que les Serbes utilisent conjointement l'alphabet cyrillique et l'alphabet latin, le serbe est très similaire au croate et certains linguistes les considèrent toujours toutes deux comme deux variantes du langage commun serbo-croate.
Il existe plusieurs variantes de la langue serbe, la plus communément parlée en Serbie étant la variante ékavienne. La variante iékavienne, parlée par les Serbes du Monténégro, de Bosnie-Herzégovine et de Croatie, ne diffère que par la prononciation de certaines voyelles (par exemple lait se dit mleko en serbe ékavien et mlijeko en serbe iékavien). Il existe également quelques différences régionales au niveau de la prononciation ou de l'usage de certains mots. Les plus vieilles formes de serbe sont le vieux serbe et le russo-serbe, une version du langage slavon, la langue liturgique des Églises orthodoxes slaves.
Certains membres de la diaspora serbe ne parlent pas la langue, mais sont toujours considérés comme Serbes par leur origine.
Parmi les non-Serbes qui étudièrent la langue serbe, on trouve des personnages éminents tels que Johann Wolfgang von Goethe.
L'identité serbe est fondée sur le christianisme orthodoxe et l'Église orthodoxe serbe[5], qui est indépendante depuis 1219, a joué un rôle important dans le développement et la préservation de l'identité nationale serbe. Ce qui fait dire à certains nationalistes serbes que ceux qui ne sont pas de cette foi ne peuvent pas être serbes. En réalité, la conversion des Slaves du sud au christianisme eut lieu vers le VIIIe siècle et devint officiel sous le règne du souverain Mutimir (860), bien avant le Grand Schisme d'Orient de 1054, la rupture entre l'Église catholique romaine et l'Église byzantine. Après le schisme, les Slaves du sud qui vivaient sous la sphère d'influence de Constantinople devinrent orthodoxes tandis que ceux qui étaient sous l'influence de Rome devinrent catholiques. De ce fait, certains considèrent que la principale différence entre Serbes et Croates réside au sein de la religion plutôt que l'ethnicité. Après la conquête ottomane, certains Serbes et Croates se convertirent à l'islam, notamment en Bosnie-Herzégovine. Aujourd'hui, la quasi-totalité des musulmans des territoires de l'ex-Yougoslavie revendique une identité nationale distincte de celle des Serbes et des Croates. Quelques milliers Serbes se convertirent au XIXe siècle et au XXe siècle au protestantisme sous l'influence de groupes missionnaires anglo-saxons et hongrois.
Jusqu'au XIXe siècle et même pendant la première moitié du XXe, certains catholiques et musulmans de Bosnie-Herzégovine et de Dalmatie se définissaient comme étant Serbes. Les Serbes musulmans les plus célèbres sont le grand vizir Mehmed pacha Sokolović et l'écrivain Meša Selimović. On peut également mentionner l'écrivain serbe juif David Albahari, originaire du Kosovo.
Il existe également une petite communauté de Serbes musulmans en Albanie[6].
Le drapeau de la Serbie est un drapeau tricolore rouge-bleu-blanc. Il est fréquemment rencontré en combinaison avec un autre symbole serbe :
L'aigle, aussi bien que la croix, en dehors du fait qu'elles aient constitué la base de différents emblèmes serbes à travers l'histoire, sont également le fondement symbolique de plusieurs organismes serbes, partis politiques, institutions et entreprises.
Le costume traditionnel serbe est très variable, principalement du fait de la très grande disparité géographique et climatique des territoires habités par les Serbes.
Il existe également un chapeau militaire traditionnel serbe, la šajkača (« chaïkatcha »). À l'origine, ce chapeau était utilisé par des soldats serbes au service des Habsbourg, les šajkaši (« chaïkachis »), patrouillant aux alentours du Danube et de la Save afin de mener des raids contre les Turcs, ce qui permettait aux Serbes de l'Empire ottoman de se réfugier au sein de l'Empire autrichien. Le chapeau devint populaire chez ces réfugiés, qui l'adoptèrent et le diffusèrent largement dans les territoires serbes. Il gagna encore en popularité au début du XXe siècle car il était le chapeau officiel de l'armée serbe au cours de la Première Guerre mondiale. Il est toujours porté par certains villageois aujourd'hui.
La société serbe est très orientée vers la famille. Il existe une grande richesse de vocabulaire concernant les dénominations des divers membres de la famille, et il est très fréquent que les Serbes connaissent avec précision leur généalogie jusqu'à cinq ou six générations en arrière, ce qui était autrefois le meilleur moyen d'éviter la consanguinité dans les petits villages.
De tous les peuples slaves et des chrétiens orthodoxes, seuls les Serbes ont la coutume de la slava. Cette coutume pouvait également être trouvée au sein des Russes et des Albanais d'origine serbe, mais elle a souvent été perdue au fil des siècles. La slava consiste en la célébration d'un saint patron de la famille. Alors qu'en général, la plupart des traditions religieuses sont communes à l'ensemble d'un peuple, dans le cas de la Slava, chaque famille célèbre son propre saint, qui est considéré comme le protecteur de la famille. Cette tradition remonte aux temps où les Serbes étaient païens, époque où chaque famille avait sa divinité protectrice. Comme pour tous les peuples européens, au sein desquels bien des traditions païennes ont été transformées en fêtes chrétiennes pour faciliter leur conversion, les Serbes ont pu conserver la tradition de la slava, finalement acceptée par Byzance, en remplaçant le dieu païen protecteur par un saint patron chrétien. La slava est transmise du père au fils et chaque foyer ne peut avoir qu'une seule célébration, ce qui signifie que la famille entière se trouve réunie en cette occasion.
Bien que beaucoup d'anciennes coutumes ne soient plus pratiquées, certaines, notamment celles qui entourent le mariage serbe, le sont encore aujourd'hui.
La danse serbe traditionnelle est une danse en cercle appelée kolo. C'est une danse collective, où un groupe de personnes (généralement plusieurs douzaines) se tiennent par les mains en formant un cercle, un demi-cercle ou une spirale, et en exécutant des pas de danse d'une complexité variable d'une région à l'autre. La même danse, avec le même nom, est aussi traditionnelle chez les Croates. Elle est également similaire à d'autres danses en cercle des Balkans, comme le oro macédonien ou la hora roumaine.
Les Serbes ont leurs propres traditions en ce qui concerne Noël. L'Église orthodoxe serbe utilise le calendrier julien révisé, ce qui fait que le Noël serbe tombe actuellement le 7 janvier du calendrier grégorien. Les Serbes célèbrent également le nouvel an orthodoxe le 14 janvier du calendrier grégorien.
Le gouvernement de Belgrade a déclaré que la diaspora serbe comptait 4 millions de personnes[1]. La Serbie a pu évaluer précisément sa diaspora vivant à l'étranger grâce au renouvellement des pièces d'identité (serbe latin lična karta) lors mise en place de la carte d'identité biométrique au format « carte de crédit » selon les normes UE et US.
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