definición y significado de Serbes | sensagent.com


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Definición y significado de Serbes

serbes

  • masculin pluriel de serbe
  • féminin pluriel de serbe

Definición

serbe (n.prop.)

1.personne du peuple serbe.

serbe (adj.)

1.de la Serbie.

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Definición (más)

definición de Serbes (Littré)

definición de Serbes (Wikipedia)

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Diccionario analógico

Le Littré (1880)

SERBE (adj.)[sèr-b']

Qui appartient à la Serbie. Langue serbe.

Wikipedia

Serbe

                   
Page d'aide sur les redirections Cet article concerne la langue serbe. Pour le peuple serbe, voir Serbes.
Serbe
Српски / Srpski
Parlée en
Drapeau de Serbie Serbie
Drapeau du Monténégro Monténégro
Drapeau de Croatie Croatie
Drapeau de Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine
Drapeau de Roumanie Roumanie
Drapeau de Macédoine Macédoine

diaspora serbe

Nombre de locuteurs 10-12 millions
Typologie SVO + ordre libre
accentuelle
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle de Drapeau de Serbie Serbie
Drapeau de Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine
Drapeau du Monténégro Monténégro
Flag of Greece.svg Athos, Grèce[1]
Drapeau de Croatie Croatie (Régionale)[2]
Drapeau de Macédoine Macédoine (Régionale)
Drapeau de Roumanie Roumanie (Régionale)[3]
Régi par Odbor za standardizaciju srpskog jezika
Codes de langue
ISO 639-1 sr
ISO 639-2 srp
ISO 639-3 srp
IETF sr
Échantillon
Article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme (voir le texte en français)
  • Члaн 1.

Cвa људскa бићa рaђajу сe слoбoднa и jeднaкa у дoстojaнству и прaвимa. Oнa су oбдaрeнa рaзумoм и свeшћу и трeбa jeдни прeмa другимa дa пoступajу у духу брaтствa.

  • Član 1.
Sva ljudska bića rađaju se slobodna i jednaka u dostojanstvu i pravima. Ona su obdarena razumom i svešću i treba jedni prema drugima da postupaju u duhu bratstva.
 
Extension du serbe (en jaune) sur le territoire de l’ancienne Yougoslavie (2006)

Le serbe (en serbe cyrillique cрпски, en serbe latin srpski) est une langue slave méridionale du groupe occidental de ces langues, parlée par les Serbes. Du point de vue de la sociolinguistique, c’est une langue Ausbau, c’est-à-dire une langue à part ayant son propre standard. Celui-ci a pour base le dialecte chtokavien de l’entité linguistique appelée « langue serbo-croate » à l’époque de l’ancienne Yougoslavie, aujourd'hui on l'appelle aussi BCMS. Du point de vue de la linguistique comparée, le serbe, le croate, le bosnien et le monténégrin sont des variantes standards d’une seule et même langue, basées sur le dialecte chtokavien de celle-ci[4].

Sommaire

  Répartition géographique et statut

Le nombre de locuteurs de serbe est estimé de dix à douze millions. Les données ci-dessous ne reflètent le nombre de locuteurs de serbe que si c’est explicitement mentionné, vu que la plupart des statistiques se réfèrent aux personnes d’ethnie serbe ou provenant de Serbie (parfois y compris du Monténégro). Parmi ceux-ci on ne peut pas savoir combien parlent effectivement le serbe. On ne sait pas non plus, concernant les personnes résidant en dehors de la Serbie, combien s’y sont établies définitivement et combien y séjournent provisoirement. De plus, dans certains pays les statistiques ne distinguent pas le serbe du serbo-croate. Le nombre de Serbes de la diaspora n'est pas connu avec exactitude, il se monterait à plus de 5 millions de personnes, sans inclure les personnes d'origine serbe qui n'ont pas de pièce d'identité serbe, donc qui n'ont pas la nationalité serbe. On parle de plus d'un demi million de Serbes vivant à Vienne et à Chicago. La distribution de la population serbe dans le monde est la suivante :

Pays Nombre de personnes Statut des personnes Année Source
Serbie[5]
6 620 699
de langue maternelle serbe
2002
Republički Zavod za Statistiku
Bosnie-Herzégovine
37,1% d’une population estimée à 4 590 310 habitants
d’ethnie serbe
2008
The World Factbook de la CIA
Monténégro
265 895
de langue maternelle serbe
2011
Zavod za Statistiku
Allemagne
330 608
citoyens de Serbie et du Monténégro
2007
Statistisches Bundesamt Deutschland
Croatie
201 631
d’ethnie serbe
2001
CROSTAT – La population par ethnies
44 629
de langue maternelle serbe CROSTAT – La population par langues maternelles
4 961
de langue maternelle serbo-croate
Autriche
177 320
locuteurs de serbe
2001
Statistik Austria
États-Unis
140 337
d’origine serbe
2000
U.S. Census Bureau
Suisse
111 400
locuteurs de serbo-croate
2000
Office fédéral de la statistique
Australie
68 879
nées en Serbie et au Monténégro
2006
Australian Bureau of Statistics
Italie
58 174
citoyens de Serbie et du Monténégro
2004
Istituto Nazionale di Statistica
Canada
50 110
locuteurs de serbe
2001
Statistics Canada
31 245
locuteurs de serbo-croate
Slovénie
38 964
d’ethnie serbe
2002
Statistični urad Republike Slovenije
République de Macédoine
35 939
d’ethnie serbe
2002
Државен завод за статистика
Roumanie
20 377
de langue maternelle serbe
2002
Institutul Naţional de Statistică
Suède
3 800
nées en Serbie
2008
Statistiska Centralbyrån
Hongrie
4 186
parlant serbe en privé
2001
Magyar Központi Statisztikai Hivatal

Le serbe est langue officielle en Serbie, en Bosnie-Herzégovine, ainsi que dans les localités à population majoritairement serbe du Monténégro[6] et de Croatie[7].

  Variantes régionales

Selon certains linguistes, le serbe comporte deux dialectes :

  • Le chtokavien (štokavski) est parlé dans la majeure partie de la Serbie, par les Serbes de Bosnie-Herzégovine et au Monténégro. Le même dialecte est parlé par la plupart des Croates, par les Bosniaques et par les Monténégrins.
  • Le torlakien (torlački) est parlé dans une région relativement restreinte du sud-est de la Serbie. Il n’est pas standardisé et sa reconnaissance en tant que dialecte du serbe ne fait pas l’unanimité. À cause de ses ressemblances avec le bulgare, il est considéré par les linguistes bulgares comme appartenant à celui-ci.

Il existe aussi une division qui se superpose aux dialectes, à partir de la façon dont a évolué le son ĕ du vieux slave transcrit par la lettre ѣ, appelée « yat ». La prononciation de « yat » détermine dans le serbe :

  • les parlers ékaviens (ekavski) (dans le centre, l’est et le sud de la Serbie), où « yat » a donné e (prononcé « é »), par exemple dans les mots vetar ’vent’ et reka ’rivière’
  • les parlers (i)jékaviens ((i)jekavski) (dans l’ouest de la Serbie et dans sa région de Raška, au Monténégro et en Bosnie-Herzégovine), où « yat » a évolué en je (prononcé « yé ») dans certains mots (vjetar) et en ije (prononcé « iyé ») dans d’autres : rijeka.

La langue littéraire serbe est fondée sur le dialecte chtokavien, ses normes admettant les prononciations ékavienne et (i)jékavienne, ainsi que la transcription de celles-ci.

  Histoire de la langue littéraire

 
Évangile de Miroslav (XIIe siècle)

Les premiers documents pouvant être considérés comme de langue serbe sont écrits en alphabet cyrillique et datent des XIe ‑ XIIe siècles. Le plus important est Miroslavljevo jevanđelje (l'Évangile de Miroslav[8]). Il y a deux processus qui commencent : d’un côté la langue parlée évolue d’une façon spontanée et des dialectes prennent naissance, d’un autre côté les lettrés s’ingénient à standardiser la langue. La langue littéraire serbe a en fait été sujette à plusieurs standardisations.

  Premières standardisations

 
Code de Dušan

La première standardisation a lieu au début du XIIIe siècle, sous le règne du premier roi serbe, Stefan Ier Nemanjić. Elle est effectuée par le frère du roi, Rastko Nemanjić (plus connu sous le nom de Saint Sava, fondateur de l’église orthodoxe serbe autocéphale), autour de l’année 1220. À cette époque-là, la langue serbe écrite commence à s’éloigner du slavon utilisé jusqu’alors, reflétant les changements phonétiques qui s’étaient produits par rapport à cette langue. La variante ainsi créée est appelée langue slavo-serbe, notée en écriture nommée de Raška. Du point de vue langagier, l’ouvrage le plus significatif de Saint Sava est le Karejski tipik (le Typikon de Karyès). Dušanov zakonik (le Code de Dušan), écrit dans les années 1349-1354, utilise la même langue.

La réforme linguistique suivante se produit sous le règne de Stefan Lazarević, autour de l’année 1400. Elle est effectuée au monastère Manasija située au bord de la rivière Resava, sous la direction du lettré bulgare Constantin le Philosophe. La réforme de l’école de Resava est archaïsante et influencée par le grec. En fait elle rapproche le standard serbe du standard bulgare. Des œuvres parues dans cette variante de langue sont, par exemple, Slovo Ljubve (la Parole de l’amour) (1409) de Stefan Lazarević et Žitija despota Stefana Lazarevića (Vie du despote Stefan Lazarević) (1433) de Constantin le Philosophe.

Entre les XVIe et XVIIIe siècles, époque la plus dure de la domination ottomane, la littérature serbe décline considérablement. Le seul vestige remarquable de la culture serbe médiévale survit au monastère de Beočin, grâce aux moines copistes de manuscrits qui s’y réfugient pour échapper aux Turcs, en venant du monastère de Rača. Parmi eux se distingue Gavril Stefanović Venclović (1680-1749), caractérisé par un curieux bilinguisme. En effet, il écrit les livres religieux selon les normes de l’école de Resava, mais ses sermons dans la langue du peuple.

Entre 1680 et 1690, un grand nombre de Serbes se réfugient de la Serbie sous domination turque dans l’Empire d'Autriche, surtout dans la Voïvodine et le Banat actuels, sous la direction du patriarche Arsenije III Čarnojević (en serbe actuel Crnojević). Les autrichiens essayent de convertir les Serbes au catholicisme et en même temps de leur imposer une langue slave du sud unitaire, basée sur le croate s’épanouissant à l’époque en Dalmatie, en Bosnie et en Slavonie. Ils essayent aussi de remplacer l’écriture cyrillique utilisée dans les écoles des Serbes par l’écriture en alphabet latin. Ces tentatives sont perçues par les Serbes comme des atteintes à leur identité religieuse et nationale et le clergé serbe demande l’aide du tsar Pierre Ier de Russie, qui leur envoie des livres et des maîtres d’école. Pensant, de façon erronée, que la variante russe du slavon est plus ancienne que la variante serbe de la même langue, le clergé adopte la première. C’est de nos jours encore la langue liturgique de l’église orthodoxe serbe. Influencée par la langue liturgique, la langue de la littérature séculière de l’époque est un mélange d’éléments des dialectes de Voïvodine, de la variante russe du slavon et de la langue russe.

  Réforme de Vuk Karadžić

Dans la première moitié du XIXe siècle, avec l’aide de philologues éminents de l’époque, tels les frères Grimm, et du pouvoir autrichien (représenté par le linguiste slovène Jernej Kopitar), Vuk Stefanović Karadžić entreprend une réforme profonde du standard de la langue serbe. Il jette les bases de la langue littéraire serbe actuelle par son Dictionnaire serbe publié pour la première fois en 1818 (mais largement répandu seulement par l’édition de 1852), sa traduction du Nouveau Testament et par d’autres ouvrages. La base de ce standard est le dialecte de Karadžić, chtokavien à prononciation ijékavienne de l’Herzégovine de l’est, parlée également en Serbie du sud-ouest.

Sous l’influence du romantisme d’Europe de l'Ouest, Karadžić recommande la poésie populaire pour modèle de la langue littéraire et rejette les normes russifiantes, qui ne correspondent pas au système phonémique et à la structure grammaticale du serbe. Dans le même temps, il simplifie l’orthographe le plus possible, en lui appliquant le principe phonémique.

La réforme de Karadžić est influencée par la littérature croate aussi. D’ailleurs, son activité est approximativement contemporaine de la standardisation du croate, effectuée toujours à partir du dialecte chtokavien à prononciation ijékavienne. Plus encore, il y a des mises en commun entre les élaborateurs des deux standards, par exemple par le biais de l’« Accord de Vienne » signé en 1850 par sept intellectuels croates et serbes (parmi lesquels Vuk Karadžić), à l’initiative du linguiste slovène Franc Miklošič.

Par la suite, la prononciation ékavienne de la bourgeoisie de Voïvodine et de Serbie est aussi incluse dans le standard, devenant prédominante mais n’excluant pas la prononciation ijékavienne. En 1868, le standard de Karadžić devient officiel en Serbie.

 
Le Dictionnaire serbe de Vuk Karadžić (1818)

  De la standardisation à nos jours

À partir de cette époque, le domaine linguistique interfère avec le domaine politique, et ce jusqu’à nos jours, la relation entre serbe et croate oscillant d’une époque à l’autre entre l’idée d’une langue unique et celle de deux langues à part, en fonction des événements historiques que leurs locuteurs traversent.

Au milieu du XIXe siècle, les Serbes commencent à utiliser l’alphabet latin croate à côté de l’alphabet cyrillique. Đura Daničić commence à rédiger dans cet alphabet légèrement modifié ce que sera le Dictionnaire de l’Académie yougoslave des sciences et des arts, achevé seulement dans les années ’70 du XXe siècle.

Le rapprochement entre serbe et croate continue après la Première Guerre mondiale, cette fois dans le cadre du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, devenu plus tard le Royaume de Yougoslavie, sous l’égide de la Serbie, pays vainqueur dans la guerre. L’idée de la langue serbo-croate est de plus en plus soutenue par les autorités de Belgrade.

Dans la Yougoslavie communiste d’après la Seconde Guerre mondiale, la promotion de la langue serbo-croate et les tentatives d’estomper les différences entre le serbe et le croate deviennent les composantes d’une politique linguistique officielle, ce qui ressort de l’« Accord de Novi Sad » de 1954, signé par vingt-cinq linguistes et écrivains, dix-huit serbes et sept croates. On y stipule que la langue commune des Serbes, des Croates, des Monténégrins et des Bosniaques est le serbo-croate, que l’on peut aussi appeler croato-serbe, ayant deux variantes littéraires, le serbe et le croate. Par le même accord, on décide de publier un dictionnaire commun.

Dans cette période, le serbe s’éloigne en partie de la langue devenue « rurale » de Karadžić. À la suite du processus d’urbanisation il se répand ce qu’on appelle le « style de Belgrade ».

À la suite de la désintégration de la Yougoslavie, le serbe et le croate s’éloignent de nouveau l’un de l’autre. Les tendances puristes se manifestent en moindre mesure qu’en Croatie. Cependant, certains éléments de la langue de l’église ont tendance à revenir dans la langue littéraire et la constitution stipule que la langue officielle de l’État est le serbe écrit avec l’alphabet cyrillique[9], l’alphabet latin restant d’usage courant.

  Phonétique

  Correspondance graphie–prononciation

Lettre n° Alphabet cyrillique Alphabet latin Transcription phonétique Prononcée à peu près comme dans
1
A, a
A, a
[a]
arc
[aː]
âme
2
Б, б
B, b
[b]
bon
3
В, в
V, v
[ʋ]
voix
4
Г, г
G, g
[g]
gare
5
Д, д
D, d
[d]
donner
6
Ђ, ђ
Đ, đ
[d͡ʑ]
diable (d mouillé)
7
E, e
E, e
[e]
étang
[eː]
eh!
8
Ж, ж
Ž, ž
ʒ
jour
9
З, з
Z, z
[z]
zèle
10
И, и
I, i
[i]
idée
[iː]
pire
11
J, j
J, j
[j]
yeux
12
К, к
K, k
[k]
kilo
13
Л, л
L, l
[l]
lac (l plus dur qu'en français)
14
Љ, љ
Lj, lj
[ʎ]
lien (l mouillé)
15
М, м
M, m
[m]
mal
16
Н, н
N, n
[n]
nage
17
Њ, њ
Nj, nj
[ɲ]
indigné
18
O, o
O, o
[o]
orange
[oː]
aube
19
П, п
P, p
[p]
pas
20
Р, p
R, r
[r]
rare (r roulé)
21
C, c
S, s
[s]
sac
22
T, т
T, t
[t]
tour
23
Ћ, ћ
Ć, ć
[t͡ɕ]
tien (t mouillé)
24
У, y
U, u
[u]
ourlet
[uː]
cour
25
Ф, ф
F, f
[f]
film
26
X, x
H, h
[x]
entre le h aspiré de ’hahaha !’ et le j espagnol de ’Juan’
27
Ц, ц
C, c
[t͡s]
tsigane
28
Ч, ч
Č, č
[t͡ʃ]
tchèque
29
Џ, џ
DŽ, dž
[d͡ʒ]
l’anglais gin
30
Ш, ш
Š, š
[ʃ]
chat

Remarques:

  1. R entre deux consonnes ou en début de mot peut constituer un sommet de syllabe, comme les voyelles, par exemple dans prst ’doigt’ et rvanje ’combat’.
  2. Le serbe s’écrit traditionnellement avec l’alphabet cyrillique serbe (alphabet cyrillique adapté de façon que chaque lettre corresponde à un seul son). Cet alphabet est utilisé dans tous les documents officiels de Serbie et de la République serbe de Bosnie. On utilise également l’alphabet latin avec des diacritiques, qui rend certains sons par des groupes de deux lettres. Son emploi est majoritaire dans l’usage commercial en Serbie.
  3. L’orthographe serbe est fondée sur le principe phonémique, qui va jusqu’à transcrire les noms propres étrangers, non seulement en cyrillique, mais aussi en alphabet latin, tels qu’ils se prononcent en serbe. Par exemple, ’Gérard Depardieu’ devient Žerar Depardie. Ce principe phonémique est dû à Vuk Stefanović Karadžić. Il y a cependant quelques exceptions à ce principe, par exemple les assimilations entre consonnes (voir plus bas) ne sont pas rendues par écrit en fin de mot : Šef [ˈʃeːv] bi voleo da radimo. ’Le chef aimerait que nous travaillions.’, Ostao je bez [bes] kaputa. ’Il est resté sans manteau.’

  Changements phonétiques rendus par écrit

  Alternance a ~ ∅ (appelée nepostojano a ’a labile’)

Dans certaines formes de certains noms et adjectifs il y a un a pour éviter que certaines consonnes soient voisines, mais cet a disparaît à d’autres formes. Par exemple, le radical du mot signifiant ’matou’ est mačk-, son nominatif singulier étant mačak, mais au cours de la déclinaison le a chute : sa mačkom ’avec le matou’. Dans le cas des radicaux féminins terminés en deux consonnes, ce a mobile apparaît au génitif pluriel entre les deux consonnes : radical sestr-, nominatif singulier sestra ’sœur’, génitif pluriel sestara ’des sœurs’.

  Alternance l ~ o

Les noms et les adjectifs terminés en -ao ou -eo (posao ’travail’, veseo ’gai’) étaient à une époque de l’histoire de la langue terminés en l dur (posal, vesel) qui a évolué en o, mais seulement en fin de mot. Cet o redevient l s’il n’est plus en position finale, mais suivi d’une désinence (posla ’du travail’, le génitif du nom ; vesela ’gaie’, le féminin de l’adjectif).

  Assimilation des consonnes

Lorsque deux consonnes, l’une sourde et l’autre sonore arrivent en contact par ajout d’une désinence ou d’un suffixe à un mot, la première consonne est assimilée par la seconde (assimilation régressive) : assourdie si cette seconde consonne est sourde, sonorisée si elle est sonore. Ainsi,

les consonnes sonores b, g, d, đ, z, ž, deviennent
les consonnes sourdes p, k, t, ć, s, š, č, et vice-versa.

Par exemple, de rob ’esclave’, on forme, en y ajoutant le suffixe -stvo, le nom ropstvo ’esclavage’, ou b se transforme en p sous l’influence de la première consonne du suffixe, s, qui est sourde.

  Palatalisation

Certaines consonnes terminant la forme du cas nominatif d’un nom ou se trouvant à la fin du radical d’un verbe, peuvent changer de nature sous l’influence d’une voyelle commençant une désinence ou un suffixe. Les cas les plus fréquents :

  • K, g et h devant e deviennent post-alvéolaires :
    • k > čradnik ’ouvrier’ > radniče! (cas vocatif) ’(Eh !) l’ouvrier !’
    • g > žvrag ’diable’ > vraže!
    • h > šduh ’âme’ > duše!
  • Les mêmes consonnes deviennent alvéolaires devant un i (nominatif des masculins pluriels):
    • k > cvojnik ’soldat’ > vojnici ’soldats’
    • g > zpredlog ’proposition’ > predlozi
    • h > sorah ’noix’ > orasi
  • La palatalisation devant j (prononcé comme ’y’ dans ’yeux’) s’appelle aussi mouillure. Elle fait que :
    • d et t deviennent alvéolo-palatales : d > đ, t > ć
    • l et n changent en palatales : l > lj, n > nj
    • z et š se transforment en post-alvéolaires : z > ž, s > š

Quelques exemples de mouillure : mlad ’jeune’ > mlađi ’plus jeune’, lju't ’furieux’ > ljući ’plus furieux’, brz ’rapide’ > brži ’plus rapide’.

  Accentuation

L’accent qui frappe l’une des voyelles d’un mot a un double caractère en serbe. C’est un accent d’intensité, c’est-à-dire la voyelle en cause est prononcée avec plus de force que les autres (comme en français), mais aussi tonique (ou musical), la voyelle accentuée étant prononcée un ton plus haut ou plus bas que les autres. Il y a quatre sortes d’accent, des combinaisons entre le caractère descendant ou ascendant et la durée de la voyelle (longue ou courte). L’accent n’est noté que dans les ouvrages de linguistique, les manuels de langue et les dictionnaires. Leurs signes conventionnels sont ceux des exemples ci-dessous.

  • accent long descendant : pîvo ’bière’
  • accent long montant : písati ’écrire’
  • accent court descendant : vȅtar ’vent’
  • accent court montant : òtac ’père’

Dans les mots à plusieurs syllabes, l’accent descendant ne peut frapper que la première syllabe. Les mots d’une seule syllabe ne peuvent avoir qu’un accent descendant.

Les voyelles non accentuées peuvent également être longues ou brèves. Les longues sont notées, sauf dans les écrits ordinaires, par un macron ¯ (žèna ’femme’ / žénā ’des femmes’, le génitif pluriel du nom). Une syllabe longue atone ne peut se trouver qu’après une syllabe accentuée.

Comme on peut le voir dans cet exemple, le caractère de l’accent et la durée des voyelles ont une valeur fonctionnelle. Ici ils marquent deux cas différents dans la déclinaison. La place de l’accent a également une valeur fonctionnelle, par exemple dans la déclinaison des adjectifs à forme brève (voir Déclinaison des adjectifs).

En serbe, l’accent est mobile, avec une seule limitation. Dans le cas des mots ayant plus d’une syllabe, l’accent peut frapper n’importe quelle voyelle, sauf la dernière, règle qui s’applique aux mots étrangers également, ce qui fait, par exemple, prononcer tous les mots français avec l’accent sur l’avant-dernière syllabe au lieu de la dernière. Ainsi, dans Marseille (transcrit en serbe Marsej), l’accent est sur la première syllabe.

  Grammaire

  Type morphologique

Du point de vue de la typologie morphologique, le serbe est une langue flexionnelle et ce à un degré relativement élevé, par exemple par rapport au français, c’est-à-dire que le nom, l’adjectif et les pronoms se déclinent, ayant des formes distinctes pour remplir telle ou telle fonction syntaxique dans la proposition, et les verbes se conjuguent, les formes personnelles se distinguant également.

  Nom

  Genre des noms

Les noms serbes peuvent être de trois genres :

  • masculins, d’habitude reconnaissables d’après leur terminaison en consonne au nominatif singulier : grad ’ville’. Les noms terminés en -ao et -eo sont toujours masculins et font partie de la même classe de déclinaison que ceux en consonne. Il y a aussi des noms masculins terminés en -a : des prénoms masculins (Nikola), des noms de professions (sudija ’juge’), etc., qui se déclinent comme les féminins.
  • féminins, généralement terminés en -a au nominatif singulier : ruka ’main’. Il y a également des noms féminins terminés en consonne : radost ’joie’, stvar ’chose’, qui constituent une classe de déclinaison à part.
  • neutres, terminés en -o ou en -e au nominatif singulier : kolo ’cercle’, polje ’champ’, déclinés comme les masculins en consonne.

  Déclinaison des noms

En serbe, la déclinaison se caractérise par sept cas, les noms étant groupés en quatre classes de déclinaison, d’après leur désinence au nominatif singulier. Il y a de nombreuses formes irrégulières. Voici la déclinaison régulière de quatre noms de deux classes de déclinaison comportant le plus grand nombre de noms :

Cas Masculin Neutre Féminin
animé inanimé singulier pluriel singulier pluriel
singulier pluriel singulier pluriel
Nominatif jelen ’cerf’ jeleni izvor ’source’ izvori selo ’village’ sela žena ’femme’ žene
Génitif jelena jelēnā izvora izvōrā sela selā ženē žénā
Datif jelenu jelenima izvoru izvorima selu selima ženi ženama
Accusatif jelena jelene izvor izvore selo sela ženu žene
Vocatif jelene! jeleni! izvore! izvori! selo! sela! ženo! žene!
Instrumental jelenom jelenima izvorom izvorima selom selima ženom ženama
Locatif o jelenu o jelenima o izvoru o izvorima o selu o selima o ženi o ženama

Remarques :

  • L’accusatif singulier des noms masculins animés est identique à leur génitif singulier, alors que l’accusatif singulier des noms masculins inanimés est pareil à leur nominatif singulier.
  • La désinence du génitif pluriel est -a long. C’est ce qui différencie principalement le génitif pluriel du génitif singulier des noms masculins et neutres, et le génitif pluriel des féminins de leur nominatif singulier.
  Fonctions des cas
Cas Fonction(s) principale(s) Exemple
Nominatif sujet Ovaj učenik je dobar. ’Cet élève est bon.’
attribut On je učenik. ’Il est élève.’
Génitif complément du nom exprimant le possesseur knjiga učenika ’le livre de l'élève’
Datif complément d’objet indirect Dajte učeniku dobru ocenu. ’Donnez une bonne note à l’élève.’
Accusatif complément d’objet direct Vidim učenika. ’Je vois l’élève.’
complément circonstanciel de lieu d’un verbe exprimant le déplacement Idem u grad. ’Je vais en ville.’
Vocatif pour appeler, s’adresser à quelqu’un Učeniče! ’Hé ! L’élève !’
Instrumental complément d’instrument (inanimé) Režem hleb ovim nožem. ’Je coupe le pain avec ce couteau.’
complément d’accompagnement (animé) Idem u grad sa učenikom. ’Je vais en ville avec l’élève.’
Locatif complément de lieu d’un verbe n’exprimant pas le déplacement On živi u gradu. ’Il habite en ville.’
complément dont on parle Reci mi nešto o tom učeniku. ’Dis-moi quelque chose au sujet de cet élève.’

  Adjectif

  Catégories d’adjectifs

  • qualificatifs : dobar ’bon’, jutarnji ’du matin’
  • de matière : drveni ’en bois’
  • d’appartenance : čovekov, -a, -o ’de l’homme’, babin, -a, -o ’de (la) grand-mère’. Ces adjectifs sont formés à partir de noms, par ajout du suffixe -ov ou -ev aux masculins, et -in aux féminins.

  Forme brève et forme longue

Les adjectifs peuvent avoir deux formes, brève et longue. La forme brève se caractérise par une terminaison en consonne au nominatif masculin singulier, et la forme longue – par la terminaison -i au même cas :

  • bratov ’du frère’ – adjectif à forme brève
  • beogradski ’belgradois’ – adjectif à forme longue

Presque tous les adjectifs qualificatifs ont les deux formes, la forme longue étant obtenue en ajoutant -i à la forme brève : bogat > bogati ’riche’. Dans leur cas, la forme brève est aussi appelée indéterminée (ou indéfinie), et la forme longue – déterminée (ou définie). Celle-ci correspond en français à l’adjectif utilisé en tant que nom. Exemple : Bila su dva čoveka; jedan je bio siromašan, a drugi – bogat; siromašni je ćutao, dok je bogati mnogo pričao. ’Il y avait deux hommes ; l’un était riche, l’autre – pauvre. Le pauvre se taisait, alors que le riche parlait beaucoup.’

Les adjectifs qui n’ont qu’une seule forme sont utilisés aussi bien comme indéterminés que comme déterminés. Les adjectifs d’appartenance n’ont qu’une forme brève, alors que ceux terminés en -ski, -nji et -ji, ainsi que les adjectifs au comparatif et au superlatif relatif (voir ci-dessous) – une forme longue.

  Degrés de comparaison des adjectifs

Le comparatif de supériorité est formé avec des suffixes :

  • -ji, -ja, -je, qui provoque la mouillure de la consonne finale de l’adjectif :
    • pour les adjectifs monosyllabiques à voyelle longue : mlad ’jeune’ > mlađi ’plus jeune’
    • pour les adjectifs bisyllabiques terminés au masculin singulier en -ak, -ek ou -ok : kratak ’court’ > kraći
  • -iji, -ija, - ije :
    • pour les adjectifs monosyllabiques à voyelle brève : star ’vieux’ > stariji
    • pour les adjectifs bi- et polysyllabiques : hrabar ’courageux’ > hrabriji, jednostavan ’simple’ > jednostavniji
  • -ši, -ša, - še :
    • pour les 3 adjectifs monosyllabiques : lep ’beau’ > lepši, lak ’facil’ > lakši, mek ’doux’ > mekši

La comparaison se construit avec la préposition od régissant le génitif : Nikola je mlađi od Dušana. ’Nikola est plus jeune que Dušan.’

Le superlatif relatif de supériorité s’obtient du comparatif avec le préfixe naj- : hrabriji ’plus courageux’ > najhrabriji ’le plus courageux’.

  Déclinaison des adjectifs

  Forme longue
Cas Masculin Neutre Féminin
singulier pluriel singulier pluriel singulier pluriel
N.
zèlenī ’le vert’ zèlenī zèlenō zèlenā zèlenā zèlenē
G.
zèlenōg(a) zèlenīh zèlenōg(a) zèlenīh zèlenē zèlenīh
D.
zèlenōm(e) zèlenīm(a) zèlenōm(e) zèlenīm(a) zèlenōj zèlenīma
A.
zèlenōg(a) (animé), zèlenī (inanimé) zèlenē zèlenō zèlenā zèlenū zèlenē
V.
zèlenī zèlenī zèlenō zèlenā zèlenā zèlenē
I.
zèlenīm zèlenīm(a) zèlenīm zèlenīm(a) zèlenōm zèlenīm(a)
L.
o zèlenōm(e) o zèlenīm(a) o zèlenōm(e) o zèlenīm(a) o zèlenōj o zèlenīm(a)
  Forme brève
Cas Masculin Neutre Féminin
singulier pluriel singulier pluriel singulier pluriel
N.
zèlen ’vert’ zelènī zelèno zelèna zelèna zelène
G.
zelèna zelènīh zelèna zelènīh zelènē zelènīh
D.
zelènu zelènīm(a) zelènu zelènīm(a) zelènōj zelènīma
A.
zelèna (animé), zèlen (inanimé) zelène zelèno zelènā zelènu zelène
V.
zèlenī zelènī zelèno zelènā zèlenā zèlenē
I.
zelènīm zelènīm(a) zelènīm zelènīm(a) zelènōm zelènīm(a)
L.
o zelènu o zelènīm(a) o zelènu o zelènīm(a) o zelènōj o zelènīm(a)

À noter qu’au pluriel la forme brève ne diffère de la forme longue que par la place de l’accent : sur la première syllabe à la forme longue, sur la deuxième à la forme brève.

La forme brève est utilisée pour les choses inconnues, et la forme courte est utilisée pour les choses dont on a déjà parlé.

  Pronoms

  Pronoms personnels

N. ja ’je/moi’ ti ’tu/toi’ on ’il/lui’, ono – neutre ona ’elle’ mi ’nous’ vi ’vous’ oni ’ils/eux’, one ’elles’, ona – neutre – (’soi’)
G. mene, me tebe, te njega, ga nje, je nâs, nas vâs, vas njih, ih sebe
D. meni, mi tebi, ti njemu, mu njoj, joj nama, nam vama, vam njima, im sebi
A. mene, me tebe, te njega, ga, nj nju, ju, je nâs, nas vâs, vas njih, ih sebe, se
V.
ti!
vi!
I. sa mnom s(a) tobom s(a) njim s(a) njom s(a) nama s(a) vama s(a) njima sa sobom
L. o meni o tebi o njemu o njoj o nama o vama o njima o sebi

Remarques:

  1. Aux cas génitif, datif et accusatif, les pronoms personnels ont une forme brève et une forme longue. Les formes brèves sont les plus fréquentes et elles sont atones (elles se prononcent liées au mot les suivant ou les précédant, comme s’il en résultait un seul mot). Les formes longues sont accentuées, étant utilisées après les prépositions et les conjonctions, ainsi que pour insister sur la personne.
  2. Le pronom de politesse est Vi (écrit avec initiale majuscule).
  3. Le génitif est utilisé seulement avec des prépositions qui régissent ce cas : On je došao posle mene. ’Il est arrivé après moi.’
  4. Le pronom sebe est réfléchi. Il n’a qu’une seule personne et se réfère toujours au sujet de la proposition, de quelque personne qu’il soit : Ona govori za sebe i ja govorim za sebe. Zašto ti ne govoriš za sebe? ’Elle, elle parle pour soi et moi, je parle pour moi. Toi, pourquoi tu ne parles pas pour toi ?’ Il a une forme brève uniquement à l’accusatif. C’est cette forme qu’on utilise avec les verbes pronominaux : On ide da se šeta. Ja idem da se šetam s njim. Hoćes li da se šetaš sa nama? ’Il va se promener. Je vais me promener avec lui. Tu veux te promener avec nous?’

  Pronoms interrogatifs

Nominatif ko ’qui’ šta ’quoi’
Génitif koga čega
Datif kome čemu
Accusatif koga šta
Instrumental s(a) kim čim(e)
Locatif o kome o čemu

  Pronoms-adjectifs interrogatifs-relatifs

  • čiji, -a, -e, -i, -e, -a : Čije su ove naočare? ’À qui sont ces lunettes ?’, Bio je tamo sto, čije su noge bile zabijene u zemlju. ’Il y avait là une table dont les pieds étaient enfoncés dans le sol.’
  • koji, koja, koje, koji, koje, koja : Koju košulju hoćeš? ’Quelle chemise veux-tu ? (parmi plusieurs)’, Koju hoćeš? ’Laquelle veux-tu ?’, Imam muža koji me voli. ’J’ai un mari qui m’aime.’
  • kakav, kakva, kakvo, kakvi, kakve, kakva : Kakvu košulju hoćeš? ’Quelle chemise veux-tu ? (de quel genre)’, Kakvu hoćeš? ’De quel genre en veux-tu ?’

Leur déclinaison :

Cas Masculin Féminin Neutre Masculin Féminin Neutre Masculin Féminin Neutre
N.
čiji čija čije koji koja koje kakav kakva kakvo
G.
čijeg(a) čije čijeg(a) kojeg(a) / kog(a) koje kojeg(a) / kog(a) kakva / kakvog(a) kakva kakva, kakvog(a)
D.
čijem(u) čijoj čijem(u) kojem(u) / kom(e) kojoj kojem(u) / kom(e) kakvu / kakvom(e) kakve kakvu / kakvom(e)
A.
čiji (inanimé), čijeg(a) (animé) čiju čije koji (élettelen), koga / kojeg(a) (élő) koju koje kakav kakvu kakvo
I.
čijim čijom čijim kojim kojom kojim kakvim kakvom kakvim
L.
čijem(u) čijoj čijem(u) kojem(u) / kom(e) kojoj kojem(u) / kom(e) kakvu / kakvom(e) kakvoj kakvu / kakvom(e)

  Pronoms-adjectifs possessifs

Ces mots s’utilisent aussi bien comme pronoms possessifs, que comme adjectifs possessifs, sans changer de forme.

  • moj ’mien’, moja ’mienne’, moje (neutre singulier), moji ’miens’, moje ’miennes’, moja (neutre pluriel)
  • tvoj ’tien’, tvoja ’tienne’, tvoje (neutre singulier), tvoji ’tiens’, tvoje ’tiennes’, tvoja (neutre pluriel)
  • njegov ’sien, à lui’, njegova ’sienne, à lui’, njegovo (neutre singulier), njegovi ’siens, à lui’, njegove ’siennes, à lui’, njegova (neutre pluriel)
  • nje(zi)n ’sien, à elle’, nje(zi)na ’sienne, à elle’, nje(zi)no (neutre singulier), nje(zi)ni ’siens, à elle’, nje(zi)ne ’siennes, à elle’, nje(zi)na (neutre pluriel)
  • naš ’nôtre’ masc., naša ’nôtre’ fém., naše (neutre singulier), naši ’nôtres’ masc., naše ’nôtres’ fém., naša (neutre pluriel)
  • vaš ’vôtre’ masc., vaša ’vôtre’ fém., vaše (neutre singulier), vaši ’vôtres’ masc., vaše ’vôtres’ fém., vaša (neutre pluriel)
  • njihov ’leur’ masc., njihova ’leur’, fém. njihovo – neutre singulier, njihovi ’leurs’ masc., njihove ’leurs’ fém., njihova (neutre pluriel)
  • svoj, svoja, svoje (neutre singulier), svoji, svoje, svoja (neutre pluriel) – déterminent (en tant qu’adjectifs) ou représentent (en tant que pronoms) l’objet (les objets) possédé(s) par le sujet de la proposition, de quelque personne qu’il soit. Exemples : Ja jedem svoj hleb, a ti jedeš svoj. ’Moi, je mange mon pain et toi, tu manges le tien.’ Les autres possessifs déterminent/représentent en règle générale l’objet (les objets) possédé(s) par un autre que le sujet de la proposition : Poznajem tvoju sestru. ’Je connais ta sœur.’

  Pronoms-adjectifs démonstratifs

Comme pour les possessifs, on emploie les mêmes formes en tant que pronoms démonstratifs et en tant qu’adjectifs démonstratifs. Ils expriment trois degrés d’éloignement, à peu près comme ’ici’, ’là’ et ’là-bas’ en français :

  • Ovaj ’celui-ci’, ova ’celle-ci’, ovo (neutre singulier), ovi ’ceux-ci’, ove ’celles-ci’, ova (neutre pluriel) – se réfèrent à ce qui est près du locuteur.
  • Onaj ’celui-là’, ona ’celle-là’, ono (neutre singulier), oni ’ceux-là’, one ’celles-là’, ona (neutre pluriel) – se réfèrent à ce qui est éloigné du locuteur, par exemple près d’un tiers (pas l’interlocuteur).
  • Taj, ta, to, ti, te, ta expriment l’éloignement moyen, par exemple se référant à ce qui se trouve près de l’interlocuteur.

  Nombres

  Particularités de la construction nombre cardinal + nom ou adjectif

  • La quantité 0 (nula, ništa) s’exprime avec le génitif pluriel du nom ou de l’adjectif : nula / ništa listova ’zéro journaux’.
  • Jedan ’un’, jedna ’une’, jedno (neutre) et les nombres qui finissent par ce chiffre se construisent avec le nom / l’adjectif au nominatif singulier : jedan grad ’une ville’, dvadeset i jedan list ’21 journaux’.
  • Dva ’deux’, dve (féminin), tri ’trois’ et četiri ’quatre’, ainsi que les nombres se terminant par ces chiffres sont suivis du nom / de l’adjectif au génitif singulier, quelle que soit la fonction syntaxique du syntagme : dva grada ’deux villes’, trideset i dva lista ’32 journaux’.
  • Avec pet ’cinq’ et les chiffres suivants, ainsi qu’avec les nombres finissant par ces chiffres, le nom / l’adjectif se met au génitif pluriel : pet gradova ’cinq villes’, sedam listova ’sept journaux’, trideset i osam listova ’38 journaux’.

  Noms des chiffres

Chaque chiffre a un nom du genre féminin : jedinica, dvojka, trojka, četvorka, petica, etc. Exemples : Dobio sam dvojku iz matematike. ’J’ai eu deux en maths.’ ; Idem osmicom. ’Je prends le (bus ligne) 8.’

  Nombres collectifs

Ce sont dvoje ’deux’, troje ’trois’, četvoro ’quatre’, petoro ’cinq’. Les suivants se forment de la même façon que petoro, avec le suffixe -oro. Ces nombres s’utilisent :

  • avec les noms collectifs : troje prasadi ’trois cochonnets’
  • pour désigner des groupes de personnes de sexes différents : nas dvoje ’nous deux’ (un homme et une femme), osmoro učenika ’huit élèves’ (filles et garçons)
  • les noms d’objets utilisés par paires : dvoje rukavice ’deux gants (formant une paire)’, en opposition avec dve rukavice ’deux gants (dépareillés)’.

Avec tous ces nombres, le nom / l’adjectif se met au génitif singulier.

  Substantifs numéraux

Ces substantifs se forment avec le suffixe -ica et ne s’emploient qu’avec des noms d’êtres de sexe masculin : nas dvojica ’nous deux’ (hommes), à la différence de nas dvoje ’nous deux’ (un homme et une femme).

  Nombres ordinaux

Les nombres ordinaux ont les désinences spécifiques pour les adjectifs à forme longue : prvi ’premier’, prva ’première’, prvo – neutre, drugi ’deuxième’, treći ’troisième’, četvrti ’quatrième’, peti ’cinquième’, etc.

  Verbe

  Aspects des verbes

Comme les autres langues slaves, le serbe connaît la catégorie grammaticale de l’aspect, qui exprime la durée d’une action ou le degré de son accomplissement.

  • Un verbe imperfectif (appelé aussi duratif) exprime le fait que l’action était, est, sera ou qu’on veut qu’elle soit en train de se dérouler, ou effectuée de façon répétée. Vršim svoj posao.Je fais mon travail.’ (je suis en train de le faire, on ne sait pas depuis quand et jusqu’à quand) ; Pio sam kafu i gledao prema moru.Je prenais mon café et je regardais vers la mer.’ Hoću da gledam televiziju. ’Je veux regarder la télévision.’ (aujourd’hui, demain, en général).
  • Un verbe perfectif (appelé aussi momentané) exprime le fait que l’action a eu lieu, a lieu, aura lieu ou on veut qu’elle ait lieu une seule fois, en un seul moment. Il peut aussi signaler que l’action commence et finit, ou qu’on veut qu’elle commence et finisse à des moments donnés : Ići ćeš da se šetaš samo ako završiš svoj posao. ’Tu iras te promener si seulement tu finis ton travail.’; Popio sam kafu. Možemo ići.J’ai bu mon café. On peut y aller.’, Hoću da pogledam ovaj film. ’Je veux regarder ce film.’ (d’un bout à l’autre).

Le présent proprement-dit n’est exprimé que par les verbes imperfectifs, dans des propositions indépendantes ou principales. Le présent des verbes perfectifs est utilisé seulement dans des propositions subordonnées.

La plupart des verbes forment des couples perfectif–imperfectif ayant le même sens notionnel, par exemple pisati–napisati ’écrire’. Il y a quelques procédés formels pour différencier les deux aspects :

  • L’un de ces procédés est l’ajout d’un préfixe provenant d’une préposition au verbe imperfectif. De tels préfixes sont za-, po- et na-, dans les exemples ci-dessus, qui changent seulement l’aspect du verbe. D’autres préfixes en changent plus ou moins le sens aussi : pisati ’écrire’ > prepisati ’copier’. Du verbe ainsi dérivé on forme son correspondant imperfectif de même sens à l’aide d’un suffixe : prepisivati. Le suffixe est placé devant la terminaison -ti spécifique pour l’infinitif.
  • Il y a aussi des verbes qui sont perfectifs avec un certain suffixe et imperfectifs avec un autre. Par exemple, le suffixe -i- est spécifique pour le perfectif et -a- pour l’imperfectif : spremiti–spremati ’préparer’.

  Conjugaison

Les verbes serbes sont répartis en huit classes de conjugaison, d’après la terminaison du radical du verbe et la désinence de la 3e personne du singulier.

Exemple de verbe régulier de la 1re conjugaison, aux modes et aux temps les plus utilisés :

Mode Temps Forme affirmative Forme négative Traduction
Infinitif tresti secouer
Présent tresem ne tresem je secoue, je ne secoue pas
treseš
trese
tresemo
tresete
tresu
Passé composé tresao, tresla, treslo sam nisam tresao, -la, -lo j'ai secoué, je n'ai pas secoué
tresao, -la, -lo si
tresao, -la, -lo je
tresli, -le, -la smo
tresli, -le, -la ste
tresli, -le, -la su
Futur trešću neću tresti je secouerai, je ne secouerai pas
trešćeš
trešće
trešćemo
trešćete
trešće
Conditionnel tresao, -la, -lo bih ne bih tresao, -la, -lo je secouerais/j'aurais secoué,
je ne secouerais pas/je n'aurais pas secoué
tresao, -la, -lo bi
tresao, -la, -lo bi
tresli, -le, -la bismo
tresli, -le, -la biste
tresli, -le, -la bi
Impératif tresi! ne tresi! /
nemoj da treseš! /
nemoj tresti!
secoue!, ne secoue pas!
(neka) trese! (neka) ne trese!
tresimo! ne tresimo! /
nemojmo da tresemo! /
nemojmo tresti!
tresite! ne tresite! /
nemojte da tresete! /
nemojte tresti!
(neka) tresu! (neka) ne tresu!
Participe présent tresući ne tresući secouant, ne secouant pas
passé tresavši ou tresav
Adjectif verbal actif tresao, -la, -lo, -li, -le, -la
Adjectif verbal passif tresen, tresena, treseno,
treseni, tresene, tresena
netresen, -a, -o, -i, -e, -a secoué(e)(s), non secoué(e)(s)

Remarques :

  1. Les verbes irréguliers sont nombreux, ainsi que les changements phonétiques provoqués par les suffixes et les désinences.
  2. Les grammaires serbes ne font pas mention d’un mode indicatif.
  3. Le verbe français ’être’ a deux correspondants en serbe : jesam et biti.
  4. L’auxiliaire du passé composé est toujours le présent du verbe jesam : (je)sam, (je)si, je, (je)smo, (je)ste, (je)su.
  5. Aux temps composés, l’adjectif verbal actif s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.
  6. La personne du verbe est incluse dans la forme de celui-ci, étant exprimée par la désinence, c’est pourquoi le sujet peut ne pas être exprimé par un nom ou un pronom.
  7. À la forme négative des verbes auxiliaires, la négation est soudée à ceux-ci. Avec le verbe jesam, la négation devient ni-.
  8. Le futur se forme généralement à partir du radical du verbe, auquel on ajoute la forme brève du verbe hteti ’vouloir’ au présent : Pevaćeš. ’Tu chanteras.’ Mais en présence du pronom personnel sujet, ainsi qu’à la forme négative, l’auxiliaire est détaché du verbe, qui prend dans cette situation la forme de l’infinitif : Ti ćeš pevati. ’Toi, tu chanteras.’, Nećeš pevati. ’Tu ne chanteras pas.’
  9. Dans certaines propositions subordonnées complément d’objet direct, le présent peut être employé avec la valeur du subjonctif français : Rekao mi je da dođem. ’Il m’a dit de venir.’, Reci mu neka dođe. ’Dis-lui de venir.’
  10. La construction proposition principale + la conjonction da + subordonnée complément d’objet direct est utilisée quand il y a deux sujets dans la phrase (Hoću da pevaš. ’Je veux que tu chantes.’), mais aussi quand les deux propositions ont le même sujet (Hoću da pevam. ’Je veux chanter.’), à l’encontre du croate et de la plupart des langues slaves qui préfèrent dans ce cas la construction verbe régent + infinitif.
  11. Le conditionnel avait autrefois un passé, mais il n’en a plus. Le passé se distingue du présent par le contexte.
  12. L’impératif négatif peut se former de trois façons:
– la négation ne + la forme affirmative de l’impératif ;
– le verbe auxiliaire nemoj + la conjonction da + le présent du verbe à sens plein ;
nemoj + l’infinitif.

Formes moins utilisées :

  • Le futur antérieur se forme du présent du verbe biti + l’adjectif verbal actif : budem tresao ’j’aurai secoué’.
  • La forme appelée aorist exprime une action passé ayant eu lieu après une autre action passée ou juste avant le moment de la parole : tresoh ’je secouai’. Seul l’aorist de biti est fréquent, mais seulement comme auxiliaire du conditionnel.
  • L’imparfait : tresiah ’je secouais.’ Il est employé seulement dans la langue littéraire et dans certains énoncés figés, tel Gde to beše? ’Où était-ce ?’ À la place de l’imparfait on utilise le passé composé des verbes imperfectifs.
  • Le plus-que-parfait se forme de deux façons : de l’imparfait du verbe biti + l’adjectif verbal actif (bejah/beh pisao ’j’avais écrit’) ou du passé composé de biti + l’adjectif verbal actif (bio sam pisao).

  Prépositions

La plupart des prépositions sont utilisées avec un seul cas :

  • avec le génitif : bez ’sans’ ; blizu ’à proximité de’ ; do ’jusqu’à’ ; duž ’le long de’ ; ispod ’au-dessous de’ ; ispred ’devant’ ; iz ’de’ ; iza ’au-delà de, derrière’ ; između ’entre’ ; iznad ’au-dessus de’ ; kod ’près de, auprès de’ ; pored ’à côté de’ ; posle ’après’ ; pre ’avant’ ; preko ’par-dessus, par’ ; protiv ’contre’ ; radi ’dans le but de’ ; umesto ’à la place de’ ; usred ’au milieu de’ ; zbog ’à cause de’
  • avec le datif : k(a) ’vers’
  • avec l’accusatif : kroz ’à travers, par-dessus’ ; niz(a) ’vers le bas de’ ; uz(a) ’près de, à côté de, avec, aux côtés de’, etc. ; za ’pour’
  • avec le locatif : po ’par, d’après’ ; prema ’vers’ ; pri ’à, à l'occasion de, au moment de, près le/la/les’

Certaines prépositions régissent deux cas, voire trois, en fonction de leur sens ou de la nature du verbe régent.

Préposition Cas Conditions d’emploi Exemple
među accusatif avec un verbe exprimant le déplacement ići među ljude ’aller parmi les gens’
instrumental avec un verbe n’exprimant pas le déplacement biti među ljudima ’être parmi les gens’
na accusatif avec un verbe exprimant le déplacement postaviti na sto ’mettre sur la table’
locatif avec un verbe n’exprimant pas le déplacement biti na stolu ’être sur la table’
nad(a) accusatif avec un verbe exprimant le déplacement uzdigati se nad more ’s’élever au-dessus de la mer’
instrumental avec un verbe n’exprimant pas le déplacement nalaziti se nad morem ’se trouver au-dessus de la mer’
o accusatif obesiti o nešto ’accrocher à quelque chose’
locatif govoriti o nečemu ’parler de quelque chose’
pod(a) accusatif avec un verbe exprimant le déplacement padati pod stolicu ’tomber sous la chaise’
instrumental avec un verbe n’exprimant pas le déplacement ležati pod stolicom ’être couché sous la chaise’
pred(a) accusatif avec un verbe exprimant le déplacement pozoviti pred kralja ’faire venir devant le roi’
instrumental avec un verbe n’exprimant pas le déplacement govoriti pred kraljem ’parler devant le roi’
s(a) génitif iskočiti sa stola ’sauter de la table’
instrumental avec des noms d’animés s mužem ’avec son mari’
u génitif u Branka Ćopića ’chez Branko Ćopić’ (dans son œuvre)
accusatif avec un verbe exprimant le déplacement ići u selo ’aller dans le village’
locatif avec un verbe n’exprimant pas le déplacement živeti u selu ’habiter/vivre dans le village’
za accusatif za profesora ’pour le professeur’
instrumental za profesorom ’derrière le / à la suite du professeur’

Remarque : Dans le cas de certaines prépositions, il y a alternance -a ~ ∅. La voyelle a est ajoutée à la préposition pour rendre la prononciation plus facile lorsque le mot suivant commence par la même consonne que la dernière consonne de la préposition, par une consonne du même type, ou par un groupe de consonnes : s majkom ’avec la mère’, mais sa sestrom ’avec la sœur’ ; pred tobom ’devant toi’, mais preda mnom ’devant moi’.

  Particules[10]

La particule est considérée comme une partie du discours à part dans les grammaires du serbe. Elle est définie comme un mot invariable indiquant l’attitude du locuteur à l’égard du contenu de l’énoncé. Beaucoup de ces mots ont pour équivalents français des adverbes ou des locutions adverbiales appelés modalisateurs. Le sens de la particule dépend en général des circonstances concrètes de la communication. Par exemple le mot samo peut servir à :

  • attirer l’attention : Samo da znaš šta sam juče video! ’Si tu savais ce j’ai vu hier !’
  • menacer : Samo da mi dođi kasno! ’Rentre tard et tu vas m’entendre !’
  • exprimer un souhait : Samo da mi se on vrati! ’Pourvu qu’il revienne à moi !’

Les particules les plus fréqentes :

  • particules de précision : baš ’juste(ment)’, i ’aussi’, upravo ’juste(ment)’, taman ’juste(ment)’. Exemple en phrase : Baš meni se to moralo desiti! ’Ça ne pouvait m’arriver qu’à moi!’
  • particules modales : besumnje ’sans aucun doute’ ; dakako ’bien sûr’ ; jedva ’à peine’ ; možda ’peut-être’ ; naprotiv ’au contraire’ ; nipošto ’en aucune façon’ ; sigurno ’bien sûr, sûrement’ ; uistinu ’vraiment’ ; umalo ’presque’ ; valjda ’peut-être’ ; verovatno ’probablement’ ; zaista ’vraiment’. En phrase : – Hoćeš li sutra doći? – Dakako da ću doći. ’– Tu viendras demain ? – Bien sûr que je viendrai.’ ; Ceo dan učiš, sigurno si umoran. ’Tu étudies toute la journée, tu es sûrement fatigué.’ ; Umalo da zaboravim pasoš. ’J’ai failli oublier mon passeport.’
  • particules présentatives : evo, eto, eno ’voici, voilà’. Elles expriment trois degrés d’éloignement, comme les pronoms-adjectifs démonstratifs : – Gde su mi naočari? – Eto ih kraj tebe. ’– Où sont mes lunettes ? – Les voilà près de toi.’; Eno starica pred vratima. ’Voilà la vieille dame près du portail.’
  • particules interrogatives : da, li, da li, zar. En phrase : Dolaziš li sutra? ’Est-ce que tu viens demain ?’, Zar ne možeš doći na vreme? ’Tu ne peux pas être à l’heure ?’
  • particules exclamatives : a, ala, da. En phrase : Da si mi zdrav! ’Porte-toi bien !’, Ala smo se lepo proveli! ’Qu’est-ce qu’on s’est bien amusé !’
  • particules affirmatives : da ’oui’, dabome ’bien sûr’, dakako ’bien sûr’. En phrase : Da, doćiću. ’Oui, je viendrai.’
  • particules négatives : ne ’non, ne, pas’ ; ni ’ni, non plus’. En phrase : Dolazi on, ali ne tako često. ’Il vient mais pas très souvent.’, Ni ja tu ništa ne mogu učiniti. ’Moi non plus je ne peux rien y faire.’
  • particules restrictives : bar ’au moins’, jedino ’seulement’, samo ’seulement’ : En phrase : Samo ti možeš da mi pomogneš. ’Tu es le seul à pouvoir m’aider.’
  • particules impératives : neka, već. En phrase : Neka dođe on! ’Qu’il vienne, lui !’, Prestani već s tim plakanjem! ’Arrête une bonne fois de pleurer!’

Certaines particules peuvent constituer des phrases à elles seules dans un dialogue. Dans cette catégorie de particules on inclut aussi certains syntagmes : Kako da ne!, Nego šta!, Nego kako! (les trois avec le sens de ’Mais comment donc!’)

  Ordre des mots[11]

Bien que l’ordre des mots y soit assez libre, le serbe reste une langue SVO, c’est-à-dire l’ordre des mots dans la proposition est sujet + verbe (+ complément) si aucun membre de la proposition n’est mis en évidence : Žene idu na pijacu. ’Les femmes vont au marché.’, Beograd je lep grad. ’Belgrade est une belle ville.’

En général, les pronoms et les verbes auxiliaires atones, même s’il y en a plusieurs (quatre au maximum), ainsi que la particule interrogative li, sont placés après le premier membre accentué de la proposition, constituant un bloc à un seul accent avec celui-ci : Olga mu ju je dala. ’Olga la lui a donnée.’ Le premier membre peut être constitué de deux éléments. Dans ce cas, les mots atones peuvent suivre le deuxième élément : Moja će sestra doći u utorak. ou Moja sestra će doći u utorak. ’Ma sœur viendra mardi.’ Si le premier membre est relativement long, le mot atone ne peut pas le suivre : Moja mlađa sestra doći će u utorak. ’Ma sœur cadette viendra mardi.’

En proposition coordonnée ou subordonnée, les pronoms et les verbes auxiliaires atones sont placés après le mot-outil qui introduit la proposition : Rekao mi je da će moja mlađa sestra doći u utorak. ’Il m’a dit que ma sœur cadette viendrait mardi.’ Les conjonctions i ’aussi’ et a ’et’ constituent des exceptions à cette règle.

D’autres mots atones, notamment les prépositions, peuvent être en première place dans la proposition : Na stolu ima knjiga. ’Sur la table il y a un livre.’ Certaines particules atones peuvent également être en début de proposition : Da nisi bolesna? ’Ne serais-tu pas malade ?’, Slavko vidi Olgu, zar ne? ’Slavko voit Olga, n’est-ce pas ?’

Généralement, l’épithète précède le nom qu’il qualifie : On je bogat čovek. ’Lui, c’est un homme riche.’

  Lexique

  Formation des mots[12]

  Dérivation

Comme en français, on peut dériver un mot d’un autre mot en y ajoutant certains suffixes.

Mot de base Suffixe Mot dérivé
noć
’nuit’
-ište noćište ’endroit pour passer la nuit’
-as noćas ’cette nuit’
-ti noćiti ’passer la nuit’
-n- noćni, -na, -no ’nocturne’

  Composition

En serbe, la composition est beaucoup plus productive qu’en français. On peut l’appliquer :

  • en soudant directement deux mots : dan ’jour’ + gubiti ’perdre’ > dangubiti ’perdre le temps, paresser’
  • en ajoutant le deuxième mot à l’aide d’une voyelle de liaison : crn ’noir’ + o + kos (de kosa ’cheveux’) > crnokos ’aux cheveux noirs’

Les éléments du mot composé peuvent être un nom et un verbe (le premier exemple), un adjectif et un nom (le second exemple), deux noms : kućevlasnik ’propriétaire de maison’, duvankesa ’blague à tabac’. Certaines combinaisons de deux noms sont senties comme moins soudées que les exemples ci-dessus, c’est pourquoi on les écrit avec un trait d’union : radio-aparat ’poste de radio’, radio-stanica ’station de radio’, spomen-ploča ’plaque commémorative’.

Les mots formés avec des préfixes comptent aussi pour des mots composés : nad ’au-dessus de’ + biskup ’évêque’ > nadbiskup ’archevêque’, pred ’devant’ + znak ’signe’ > predznak ’signe prémonitoire’, ne ’non’ + milosrdan ’charitable’ > nemilosrdan ’impitoyable’. On inclut dans cette catégorie les verbes formés avec des préfixes qui changent le sens du verbe de base : ići ’aller’ > otići ’partir’, izaći ’sortir’, doći ’venir’, naići ’arriver à l’improviste’. Ces préfixes changent en même temps l’aspect du verbe (voir Aspects des verbes.)

La composition peut être combinée avec la dérivation : kratk- (de kratak ’court’) + o + vid- (de videti ’voir’) + -an > kratkovidan ’myope’, bez brige ’sans souci’ > bezbrižan ’insouciant’.

  Emprunts

Le standard du serbe accepte relativement facilement des emprunts par rapport au standard du croate. Il a pris des mots à un grand nombre de langues, y compris le français : bife < ’buffet’, biro < ’bureau’, butik < ’boutique’, ekspoze < ’exposé’. La plupart des emprunts sont des noms mais il y a aussi beaucoup de verbes (par exemple telefonirati, analizirati) et des adjectifs (flegmatičan, logičan). De tels adjectifs, on forme aussi des adverbes : eventualno ’éventuellement’, apsolutno ’absolument’.

  Citations

Pour l'auteur croate Miroslav Krleža, le serbe, le croate le bosnien et le monténégrin sont une seule et même langue, il declara en 1969 « le croate et le serbe sont une seule et même langue, que les Croates appellent le croate et les Serbes, le serbe »[13].

Patrick Besson a écrit dans son article "Mes accents préférés": « L'accent serbe. C'est le même que celui de ma mère croate, avec quelque chose de plus sombre, de plus guttural. Il a habité mon enfance dans une ville désormais écologiste : Montreuil-sous-Bois. L'accent serbe a quelque chose de tendre et de coupant. C'est à la fois le steak et le couteau. Il est sorti de l'Empire ottoman à la force de ses r roulés. C'est un air grave et un peu dansant. L'idéal, c'est d'être endormi par un accent thaï et d'être réveillé par un accent serbe. »[14].

  Notes et références

  1. UNHCR – Ethnic Hungarian Minorities in Central and Eastern Europe
  2. SAS Output
  3. Structura Etno-demografică a României
  4. Voir au sujet de la discussion autour du statut de ces langues et de leur dénomination, l’article Serbo-croate.
  5. Y compris le Kosovo.
  6. Selon l’article 13 de la Constitution du Monténégro.
  7. Selon la Loi concernant l’utilisation des langues et écritures des minorités nationales.
  8. Duc de Zahumlje, frère du prince Stefan Nemanja.
  9. Ustav Republike Srbije (Constitution de la République de Serbie)
  10. D’après Moldovan, Valentin; Radan, Milja N., Gramatika srpskog jezika. Morfologija (Grammaire du serbe. Morphologie), Sedona, Timişoara, p. 130–131.
  11. D’après Brown, Wayles; Alt, Theresa, A Handbook of Bosnian, Serbian, and Croatian (Manuel de bosnien, serbe et croate), SEELRC, p. 62–63.
  12. D’après Moldovan (1996), p. 135.
  13. Bozidar Jaksic, « Nationalisme et Langue : Une expérience balkanique » sur archives.rezo.net
  14. Patrick Besson, « Mes accents préférés » sur http://www.lepoint.fr

  Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  Bibliographie

  • (en) Brown, Wayles; Alt, Theresa, A Handbook of Bosnian, Serbian, and Croatian (Manuel de bosnien, serbe et croate), SEELRC
  • Jolić, Borjanka; Ludwig, Roger, Le serbo-croate sans peine, Chennevières, Assimil, 1972
  • (en) Marinković, Radmila, Medieval literature (Littérature médiévale)
  • (ro) Moldovan, Valentin; Radan, Milja N., Gramatika srpskog jezika. Morfologija (Grammaire du serbe. Morphologie), Timişoara, Sedona, 1996

  Dictionnaires

  • Grujić, Branislav, Dictionnaire français-serbe, serbe-français, Obod-Cetinje, 1998, ISBN 86-305-0310-6 (en lettres latines)

  Articles connexes

  Liens externes

  Dictionnaires en ligne

  Apprentissage en ligne


   
               

Serbes

                   
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Les Serbes (en serbe Срби, Srbi) sont un peuple de la famille indo-européenne ; ils font partie du groupe Slave et de la branche des Slaves du Sud. Ils vivent essentiellement en Serbie, au Monténégro, en Bosnie-Herzégovine, en Croatie et dans le monde les migrations serbes ont essaimé une diaspora de 4 millions de personnes. Un Serbe sur trois ne vit pas en Serbie[1].

Sommaire

  Nom et étymologie

D'après la Chronique des temps passés (chronique Russe), les Serbes sont parmi les premiers peuples slaves à avoir été énumérés par leur nom[2].

Les Serbes sont mentionnés pour la première fois par Pline l'Ancien et Ptolémée dans sa Géographie du IIe siècle après J.-C., qui associe les Serbes à la tribu Sarmates Serboi du Caucase du Nord et la Basse-Volga[3].


Kohel ou Cohen, ethnographe allemand : « Le nom « Serbe » était lié à tous les slaves »[réf. nécessaire].

Un géographe bavarois : « L'empire serbe était si vaste que tous les peuples slaves en sont issus » (dans un livre de Munich 1837)[réf. nécessaire].

Le nom est probablement dérivé de la racine indo-européenne « ser », qui s'apparente au latin « servare » (« conserver », « garder », « protéger », « préserver », « respecter »).

Autres noms :

  • Servians : nom médiéval français et anglais des Serbes
  • Rascians : se référant à la population de l'État médiéval serbe de Rascie (les autres tribus de Dioclée (Dukljans), Travunija (Travunians), Neretva (Neretvians / Paganians), Zahumlje (Zahumlians) que tous appartiennent à l'État serbe)
  • Triballes : une tribu thrace assimilée par les Slaves locaux, utilisé par les auteurs byzantins (possibilité ancienne tribus serbes installée dans les balkans en 2 av. J.-C.)
  • Slaves : utilisé par les Romains, dénommé « Saqāliba » par les Arabes au Moyen Âge
  • Valaques : terme utilisé au Moyen Âge par les auteurs vénitiens puis repris par les croates pour désigner les Serbes orthodoxes de la foi chrétienne dans les terres romaines d'Occident.
  • Dalmatiens par les auteurs Byzantins

  L’origine des Serbes

Article détaillé : Histoire des Serbes.

L’origine même des Serbes n’est pas établie avec certitude. De nombreuses études ont été réalisées et tendent à montrer un foyer d'origine Iranien dont les serbes et les croates seraient issus, la pertinence de cette possibilité est amené par la philologie, la vexillologie, le folklore, l'anthropologie, mais un manque de traces génétiques fait peser un doute sur cette théorie[4]. La racine du nom « Srbi » n’est probablement pas issue des vieux dialectes slaves. Diverses théories ont vu le jour pour l’expliquer, s’appuyant sur les très rares documents écrits mentionnant la présence d’un peuple du Caucase, au tout début de notre ère, appelé « Serboï » ou « Serbi ». La plupart de ces théories stipulent que ce peuple proto-serbe n’était pas de souche slave, mais d’origine caucasienne ou sarmate. Il aurait, par la suite, dominé certaines tribus slaves après une migration vers l’ouest, probablement en Transcarpathie. Mélangés aux Slaves de ces tribus, les proto-Serbes se seraient progressivement « assimilés », pour ne laisser que leur nom à leurs anciens sujets slaves.

Quoi qu’il en soit, ce qui est certain, c’est qu’entre le Ier et le IVe siècle de notre ère, les Serbes quittèrent le foyer originel des Slaves pour s’établir en Lusace et en Moravie septentrionale, plus exactement entre l’Elbe et la Saale (Allemagne actuelle), dans une région appelée Serbie blanche (le blanc symbolise l’ouest chez les Slaves). Ils y restèrent jusqu’au VIIe siècle, lorsque l’empereur byzantin Héraclius demanda l’aide des Slaves du nord, notamment des Serbes, pour refouler les Avars hors des territoires de l’Empire byzantin.

Une partie des Serbes est, toutefois, restée en Serbie blanche où ils ont réussi à conserver jusqu'à nos jours, au sein de la communauté sorabe (60 000), leur langue et leur culture.

  L’arrivée des Serbes dans les Balkans

Le premier centre du peuplement serbe dans les Balkans fut une région que leur chef (dont on ne connaît pas le nom, mais que l'on appelle le Prince de Serbie Blanche) négocia avec l'empereur d'Orient Héraclius en reconnaissance de leur importante contribution dans la défaite des Avars. Cette région se trouvait entre la rivière Vrbas à l'ouest et la vallée de la rivière Ibar à l'est, entre la Save au nord et la côte Adriatique au sud, entre les embouchures des rivières Cetina et Bojana.

Militairement mieux organisés que les tribus slaves de la première vague d'invasion, les Serbes dominèrent aussi des régions avoisinantes, notamment la Dioclée (qui prit plus tard le nom de Zeta, et encore bien plus tard Monténégro), la Bosnie, les régions côtières de Paganie (également dénommée Neretva) et Zachlumie (correspondant toutes deux, aujourd'hui, à une certaine partie de la Dalmatie) ainsi que la Travounie (approximativement le sud-ouest de l'actuelle Herzégovine).

Ultérieurement des échanges de populations eurent lieu : une partie des Serbes restés au nord vinrent rejoindre ceux déjà installés dans les Balkans, tandis que des Valaques de cette région partaient en Moravie septentrionale, dans la région qui devait s'appeler par la suite « Valachie morave » (ouest de l'actuelle République tchèque). La vallée de la rivière Morava fut ensuite la source même de l’expansion serbe dans la péninsule des Balkans.

Pour la suite, voir Histoire de la Serbie

  Population

La plupart des Serbes vivent dans l'État serbe central qu'est la Serbie. Une large proportion de Serbes vit également au Monténégro, en Croatie (surtout dans l'entité qui, durant les années 1990, fit sécession et constitua la République serbe de Krajina, non reconnue internationalement) et la Bosnie-Herzégovine (principalement en République serbe de Bosnie, l'une des deux entités du pays). On trouve aussi des minorités bien moins importantes de Serbes en Macédoine, en Slovénie, en Roumanie, en Albanie, au Kosovo et en Hongrie. Beaucoup de Serbes vivent aussi au sein d'une diaspora, notamment en Allemagne, en Autriche, en Suisse, au Brésil, aux États-Unis, au Canada et en Australie.

La population urbaine la plus importante de Serbes dans les territoires de l'ex-Yougoslavie se trouve à Belgrade (environ 1 500 000), Novi Sad (environ 250 000), Niš (200 000) et, en Bosnie, Banja Luka (200 000). À l'étranger, on pense que Vienne est le fief de la plus importante population serbe, suivie par Chicago (et ses alentours), avec Toronto et l'Ontario du sud arrivant en troisième place. Les Serbes constituent environ 82,86 % de la population de la Serbie, soit 7 498 001 millions d'individus. Un autre 1,7 million vit dans les anciennes républiques yougoslaves, soit un total de 9 millions de Serbes sur tout le territoire de l'ancienne Yougoslavie. Le nombre de Serbes de la diaspora n'est pas connu avec exactitude, il se monterait à plus de 5 millions de personnes, sans inclure les personnes d'origine Serbe qui n'ont pas de pièce d'identité Serbe, donc qui n'ont pas la nationalité serbe. on parle de plus d'un demi million de Serbes vivant à Vienne et Chicago. Le nombre total de Serbes se situe donc au minimum à 14 millions de personnes.

  Serbes célèbres

  Le savant serbe Nikola Tesla

Les Serbes ont joué un rôle significatif dans le développement des arts et des sciences. Parmi les figures prééminentes, on trouve les scientifiques Nikola Tesla, Mihajlo Pupin, Jovan Cvijić, Milutin Milanković et Mileva Marić-Einstein ; des mathématiciens de renom tels que Jovan Karamata, Mihailo Petrović et Đuro Kurepa ; le célèbre compositeur Goran Bregović ; des écrivains prestigieux comme Milorad Pavić, Ivo Andrić Prix Nobel de Littérature en 1961; des sportifs de haut niveau comme Monica Seles, Vlade Divac, Predrag Stojaković, Vladimir Radmanović, Bora Milutinović, Svetislav Pešić, Nemanja Vidić, Mateja Kezman, Siniša Mihajlović, Dejan Stanković, Dejan Bodiroga, Novak Đoković, Ana Ivanović, Jelena Janković, Radivoje Korac ; les réalisateurs Emir Kusturica, Goran Paskaljevic ; les acteurs Milla Jovovich (de père serbe), Miki Manojlovic, Jovan Ristovski, Rade Serbedzija. De grandes agences de mannequinat ont fait de femmes Serbes leurs muses, à l'image de Svetlana Saric née Dimitric, Jovanka Sopalovic, Aleksandra Kokotovic.

Au Moyen Âge, le souverain serbe Stefan Nemanja et son fils, saint Sava, ont fondé le monastère de Hilandar sur le mont Athos, l'un des plus vieux monuments du christianisme orthodoxe.

La mère du dernier empereur byzantin, Constantin XI Paléologue dit Dragasès, était la princesse serbe Hélène Dragas (Jelena Dragaš), et il aimait se faire connaître par son nom serbe, Dragasès.,la Princesse Helene D'Anjou devenu Serbe

Dans sa Marche slave, composée en 1876, connue comme la première « Marche serbo-russe », Piotr Ilitch Tchaïkovski rendit hommage au soulèvement du peuple serbe contre les Turcs, et utilisa trois chants populaires serbes.

  Culture

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v · d · m

  Langue

La plupart des Serbes parlent la langue serbe, membre de la famille des langues slaves méridionales. Bien que l'identité serbe soit plus ou moins liée à la langue serbe elle-même, si l'on excepte le fait que les Serbes utilisent conjointement l'alphabet cyrillique et l'alphabet latin, le serbe est très similaire au croate et certains linguistes les considèrent toujours toutes deux comme deux variantes du langage commun serbo-croate.

Il existe plusieurs variantes de la langue serbe, la plus communément parlée en Serbie étant la variante ékavienne. La variante iékavienne, parlée par les Serbes du Monténégro, de Bosnie-Herzégovine et de Croatie, ne diffère que par la prononciation de certaines voyelles (par exemple lait se dit mleko en serbe ékavien et mlijeko en serbe iékavien). Il existe également quelques différences régionales au niveau de la prononciation ou de l'usage de certains mots. Les plus vieilles formes de serbe sont le vieux serbe et le russo-serbe, une version du langage slavon, la langue liturgique des Églises orthodoxes slaves.

Certains membres de la diaspora serbe ne parlent pas la langue, mais sont toujours considérés comme Serbes par leur origine.

Parmi les non-Serbes qui étudièrent la langue serbe, on trouve des personnages éminents tels que Johann Wolfgang von Goethe.

  Religion

L'identité serbe est fondée sur le christianisme orthodoxe et l'Église orthodoxe serbe[5], qui est indépendante depuis 1219, a joué un rôle important dans le développement et la préservation de l'identité nationale serbe. Ce qui fait dire à certains nationalistes serbes que ceux qui ne sont pas de cette foi ne peuvent pas être serbes. En réalité, la conversion des Slaves du sud au christianisme eut lieu vers le VIIIe siècle et devint officiel sous le règne du souverain Mutimir (860), bien avant le Grand Schisme d'Orient de 1054, la rupture entre l'Église catholique romaine et l'Église byzantine. Après le schisme, les Slaves du sud qui vivaient sous la sphère d'influence de Constantinople devinrent orthodoxes tandis que ceux qui étaient sous l'influence de Rome devinrent catholiques. De ce fait, certains considèrent que la principale différence entre Serbes et Croates réside au sein de la religion plutôt que l'ethnicité. Après la conquête ottomane, certains Serbes et Croates se convertirent à l'islam, notamment en Bosnie-Herzégovine. Aujourd'hui, la quasi-totalité des musulmans des territoires de l'ex-Yougoslavie revendique une identité nationale distincte de celle des Serbes et des Croates. Quelques milliers Serbes se convertirent au XIXe siècle et au XXe siècle au protestantisme sous l'influence de groupes missionnaires anglo-saxons et hongrois.

Jusqu'au XIXe siècle et même pendant la première moitié du XXe, certains catholiques et musulmans de Bosnie-Herzégovine et de Dalmatie se définissaient comme étant Serbes. Les Serbes musulmans les plus célèbres sont le grand vizir Mehmed pacha Sokolović et l'écrivain Meša Selimović. On peut également mentionner l'écrivain serbe juif David Albahari, originaire du Kosovo.

Il existe également une petite communauté de Serbes musulmans en Albanie[6].

  Symboles

  Drapeau d'État de la République de Serbie
  Emblème de la République serbe de Bosnie, partie de la Bosnie-Herzégovine.

Le drapeau de la Serbie est un drapeau tricolore rouge-bleu-blanc. Il est fréquemment rencontré en combinaison avec un autre symbole serbe :

  • L'aigle bicéphale blanc, qui était au Moyen Âge le blason de la Maison des Nemanjić.
  • La Croix serbe (Srpksi krst), une croix grecque comportant dans chaque angle un C, qui veut dire en cyrillique SAMO SLOGA SRBINA SPASAVA (autrement dit Seule la Solidarité Sauve les Serbes), généralement sur fond rouge.

L'aigle, aussi bien que la croix, en dehors du fait qu'elles aient constitué la base de différents emblèmes serbes à travers l'histoire, sont également le fondement symbolique de plusieurs organismes serbes, partis politiques, institutions et entreprises.

Le costume traditionnel serbe est très variable, principalement du fait de la très grande disparité géographique et climatique des territoires habités par les Serbes.

Il existe également un chapeau militaire traditionnel serbe, la šajkača (« chaïkatcha »). À l'origine, ce chapeau était utilisé par des soldats serbes au service des Habsbourg, les šajkaši (« chaïkachis »), patrouillant aux alentours du Danube et de la Save afin de mener des raids contre les Turcs, ce qui permettait aux Serbes de l'Empire ottoman de se réfugier au sein de l'Empire autrichien. Le chapeau devint populaire chez ces réfugiés, qui l'adoptèrent et le diffusèrent largement dans les territoires serbes. Il gagna encore en popularité au début du XXe siècle car il était le chapeau officiel de l'armée serbe au cours de la Première Guerre mondiale. Il est toujours porté par certains villageois aujourd'hui.

  Coutumes

  Un joueur de cornemuse serbe en costume traditionnel, portant des opanci et un šajkača.

La société serbe est très orientée vers la famille. Il existe une grande richesse de vocabulaire concernant les dénominations des divers membres de la famille, et il est très fréquent que les Serbes connaissent avec précision leur généalogie jusqu'à cinq ou six générations en arrière, ce qui était autrefois le meilleur moyen d'éviter la consanguinité dans les petits villages.

De tous les peuples slaves et des chrétiens orthodoxes, seuls les Serbes ont la coutume de la slava. Cette coutume pouvait également être trouvée au sein des Russes et des Albanais d'origine serbe, mais elle a souvent été perdue au fil des siècles. La slava consiste en la célébration d'un saint patron de la famille. Alors qu'en général, la plupart des traditions religieuses sont communes à l'ensemble d'un peuple, dans le cas de la Slava, chaque famille célèbre son propre saint, qui est considéré comme le protecteur de la famille. Cette tradition remonte aux temps où les Serbes étaient païens, époque où chaque famille avait sa divinité protectrice. Comme pour tous les peuples européens, au sein desquels bien des traditions païennes ont été transformées en fêtes chrétiennes pour faciliter leur conversion, les Serbes ont pu conserver la tradition de la slava, finalement acceptée par Byzance, en remplaçant le dieu païen protecteur par un saint patron chrétien. La slava est transmise du père au fils et chaque foyer ne peut avoir qu'une seule célébration, ce qui signifie que la famille entière se trouve réunie en cette occasion.

Bien que beaucoup d'anciennes coutumes ne soient plus pratiquées, certaines, notamment celles qui entourent le mariage serbe, le sont encore aujourd'hui.

La danse serbe traditionnelle est une danse en cercle appelée kolo. C'est une danse collective, où un groupe de personnes (généralement plusieurs douzaines) se tiennent par les mains en formant un cercle, un demi-cercle ou une spirale, et en exécutant des pas de danse d'une complexité variable d'une région à l'autre. La même danse, avec le même nom, est aussi traditionnelle chez les Croates. Elle est également similaire à d'autres danses en cercle des Balkans, comme le oro macédonien ou la hora roumaine.

Les Serbes ont leurs propres traditions en ce qui concerne Noël. L'Église orthodoxe serbe utilise le calendrier julien révisé, ce qui fait que le Noël serbe tombe actuellement le 7 janvier du calendrier grégorien. Les Serbes célèbrent également le nouvel an orthodoxe le 14 janvier du calendrier grégorien.

  Les serbes de Serbie et la diaspora serbe

Le gouvernement de Belgrade a déclaré que la diaspora serbe comptait 4 millions de personnes[1]. La Serbie a pu évaluer précisément sa diaspora vivant à l'étranger grâce au renouvellement des pièces d'identité (serbe latin lična karta) lors mise en place de la carte d'identité biométrique au format « carte de crédit » selon les normes UE et US.

  Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g et h Alexis Troude, Géopolitique de la Serbie, éditions Ellipses (ISBN 2-7298-2749-8), page 269
  2. Povest vremennih let (Moscow, Leningrad: Akademiya nauk SSSR, 1990), pp.11, 207
  3. Ćirković, Sima M., and Vuk Tošić. The Serbs. Vuk Tošić (ed. and trans.). Hoboken, N.J.: Wiley-Blackwell, 2004, p. xii. (ISBN 978-0-6312-0471-8)
  4. (en) Common Origin of Croats, Serbs and Jats - Iran Chamber Society
  5. (fr) Diaspora serbe : quand l’État ne remplit pas ses missions, l’Église le remplace - Le Courrier des Balkans, 28 mai 2008
  6. Minorités : à la rencontre des « Serbes musulmans » d’Albanie - Le Courrier des Balkans, 27 septembre 2010
  7. (de) GENESIS-Online - Federal Statistical Office Germany

  Bibliographie

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