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deviser (v.)
1.(littéraire)s'entretenir de qqch avec qqn, converser sans sujet précis.
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⇨ definición de deviser (Littré)
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Ver también
deviser (v. intr.) [littéraire] [V • V+de+comp]
converser[Classe]
converser, discuter, parler[Hyper.]
conversation, discussion[Dérivé]
Le Littré (1880)
Anciennement, arranger, disposer en divisant, puis former un plan, un devis ; enfin exprimer, dire son plan, sa volonté.
Aujourd'hui, en un sens plus restreint, et avec l'acception diminutive et familière que prennent souvent les termes archaïques, échanger avec quelqu'un de menus propos.
• Pourquoi ne voulez-vous pas que sur le soir notre ami vienne deviser au logis ? (BALZ. liv. VI, lett. 5)
• Tout en devisant, nous voici arrivés à la ville (D'ABLANCOURT Lucien, t. II, dans RICHELET)
• C'est, monsieur, une question qui vient à propos et que je vous fais tout en devisant (MARIVAUX l'Heureux stratag. III, 1)
• C'est ainsi, ô René, qu'un ignorant sauvage devisait avec les plus grands hommes de ta vieille patrie (CHATEAUB. Natch. VI, 246)
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir : Ils ont longtemps devisé.
HISTORIQUE
XIIe s.— L'haste fu grosse, ne vous sai deviser [l'exprimer] (Ronc. p. 125)— Et Pinabaux jura quanque cil devisa [prononça] (ib. p. 192)— Sire, prenez en un [jugement] com m'orrez [ouïrez] deviser (ib. p. 200)— Tous tems m'est li cuers en joie, Quant je sa beauté devis, Sa cheveleüre bloie, Ses blans dois lons et traitis (Couci, p. 120)
XIIIe s.— Or a la bele Idoine quanque ses cuers devise [désire] (AUDEFR. LE BAST. Romancero. p. 19)— Einsi comme il deviserent [décidèrent] fu fait (VILLEH. XLIX.)— Et, se il te vuellent aidier, tu feras quanques il deviseront de bouche ; et espoir il leur en prendra pitié (VILLEH. XLII)— Et briement la matiere espondre et deviser (Berte, III)— Tout droit à celui tems que je ci vous devis (ib. V)— La traïson [ils] devisent entre eus trois à loisir (ib. XIII)— Ainsi ont no ministre cest ordre [monastique] devisé [réglé] (ib. XLV)— [Je] Ne sauroie pas tout deviser tire à tire (ib. LXIV)— Puis qu'ainsi est la chose et venue et alée Et que ele meïsmes la vous a devisée (ib. CXV)— Les armes [blason] qu'il porterent, li rois les devisa [composa] (ib. CXXXI)— Ensi come il fu devis, et ensi fu fait (Chr. de Rains, 85)— Et li chevaliers en son testament ordena et devisa qu'on preïst le devis de son testament sor le bois (BEAUMANOIR XXVII, 13)— Encore pot on fere procureur, li quix n'ara povoir fors de ce qui sera fait en le [la] jornée, se le [la] procuration le devise en tele maniere (BEAUMANOIR ib. 78)— Les seremens que les amiraus [émirs] devoient fere au roy furent devisez [rédigés] et furent tiex [tels].... (JOINV. 246)— Se nous le faisons ainsinc, nostre sire nous donra plus de bien en cest siecle et en l'autre, que nous ne saurions deviser (JOINV. 196)— De la bouche fu il si sobre, que onques jour de ma vie je ne li oy deviser [demander] nulles viandes (JOINV. 193)
XVe s.— Celui [Artevelle] estoit entré en si grand fortune et en si grand grace à tous les Flamands, que c'estoit tout fait et bien fait quant qu'il vouloit deviser et commander par tout Flandre (FROISS. I, I, 65)— Jean Pruniaux estoit hanni de Gand et de Flandre ; pour ce, estoit-il devisé [énoncé] en son bannissement, qu'il estoit allé prendre Audenarde sans le sçu de ceux de Gand (FROISS. II, II, 62)— Ce temps pendant [Édouard à Amiens] eut mainte parolle et ordonnance faite et devisée (FROISS. I, I, 52)— Et luy commanda aller taster aux gens dessusditz veoir s'ilz n'avoient point de brigandines soubz leurs robbes, et qu'il le fist comme en se devisant à eulx sans trop en faire de semblant (COMM. VI, 12)— Et puis [Charles VIII] regarda longtemps les joueurs et devisoit à tout le monde (COMM. VIII, 18)— Boire et manger largement du souper de ceux qui, entre-temps, au lit se devisoient [causaient], à son grand prejudice (LOUIS XI Nouv. I)— Elle divisoit avec lui de cent mille besognes (LOUIS XI ib. XXIII)— Et fut heure de souper et ne se rattelerent point au deviser, tant qu'ils furent au lit couchés (LOUIS XI ib. XXVI)
XVIe s.— M. de Soissons est parti, qui a porté à Mme la mareschalle une bonne lettre du roy, que lui mesme a devisée [dictée] (MARG. Lett. 123)— Tant que vous et madame avez esté icy, je prenois plus de plaisir à vous ouïr deviser de ce lieu que de le regarder (MARG. ib. LIV)— Ceux qui ayment le vin, deviseront [causeront] de boire (DU BELLAY VI, 5, recto.)— Bref il est si poltron, pour bien le deviser, Que depuis quatre mois, qu'en ma chambre il demeure, Son umbre seulement me fait poltronniser (DU BELLAY VI, 18, verso.)— Je devisois si cette façon d'aller tout nud est l'originelle (MONT. I, 258)— Une dame estrangere divisant avec elle luy dist (AMYOT I yc. II, 6)— Ces galeres avoient esté très bien faittes et devisées par Themistocles, tant pour cingler legerement, que pour tournoyer facilement (AMYOT Cimon, 19)
ÉTYMOLOGIE
Devis ou devise (dans le sens ancien) ; génev. et Berry, diviser ; provenç. et anc. espagn. devisar ; ital. divisare.
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