definición y significado de emporté | sensagent.com


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Definición y significado de emporté

emporte

  • 1ère personne du singulier (je) du présent de l'indicatif du verbe emporter
  • 3e personne du singulier (il, elle) du présent de l'indicatif du verbe emporter
  • 1ère personne du singulier (je) du présent du subjonctif du verbe emporter
  • 3e personne du singulier (il, elle) du présent du subjonctif du verbe emporter
  • 2e personne du singulier (tu) du présent de l'impératif du verbe emporter

emporté

  • participe passé masculin singulier du verbe emporter

Definición

emporté (adj.)

1.prompt à se mettre en colère, à s'enflammer.

emporter (v. pron.)

1.se mettre très en colère et devenir furieux
"Le professeur s'est emporté parce que l'étudiant ne connaissait pas la réponse à une question très élémentaire"

emporter (v.)

1.se munir de, emporter avec soi.

2.enlever, entraîner violemment.

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Definición (más)

definición de emporté (Littré)

Sinónimos

emporter

enlever

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Ver también

emporter (v. trans.)

remporter

Frases

Diccionario analógico


emporter (v. pron.) [se+V]



emporter (v. tr.)

transporter[Classe]


emporter (v. tr.) [V+comp]


emporter (v. tr.) [V+comp]


emporter (v. tr.) [V+comp]


emporter (v. tr.)



emporter (verbe)

présenter[Hyper.]

port[Dérivé]

comporter[Domaine]




Le Littré (1880)

EMPORTÉ, ÉE (part. passé.)[an-por-té, tée]

1. Ôté, enlevé d'un lieu. Les blessés emportés par leurs camarades. Des tableaux de haut prix emportés par le vainqueur.

2. Retranché.

Il a eu le poignet emporté d'un coup de canon (SÉV. 468)

Elle [une fleur] est nuancée, bordée, huilée, à pièces emportées [à découpures] (LA BRUY. XIII)

Les rochers que nous gravissons depuis trois jours ont tellement usé et percé nos souliers que les semelles en sont presque entièrement emportées (Me DE GENLIS Adèle et Théod. t. II, lett. 38, p. 312, dans POUGENS)

3. Pris de vive force. Le bastion emporté par les assaillants.

Nos dehors emportés, nos remparts assaillis (MAIR. Sophon. I, 1)

4. Retranché du nombre des vivants. Ce vieillard emporté par une pleurésie.

Marie-Thérèse, aussitôt emportée que frappée par la maladie, se trouve toute vive et tout entière entre les bras de la mort, sans presque l'avoir envisagée (BOSSUET Marie-Thér.)

5. Fig. Entraîné.

Et son coeur emporté par l'erreur qui l'abuse Cherche partout la mort que chacun lui refuse (CORN. Mort de Pomp. V, 3)

Par quel trouble me vois-je emporté loin de moi ? (RAC. Phèd. II, 2)

Nos sentiments, nos coeurs l'un vers l'autre emportés (VOLT. Orphel. IV, 4)

Je vois d'un zèle faux nos prêtres emportés (VOLT. Henr. VI, 109)

Il apprend qu'un régiment vient de s'emparer du village de Borodino et de son pont qu'il aurait dû rompre, mais qu'emporté par ce succès, il a franchi ce passage malgré les cris de son général (SÉGUR Histoire de Napol. VII, 9)

6. Vif, qui se laisse aller.

Cette ardeur d'un héros, ce courage emporté (VOLT. Mér. III, 1)

Amours emportés (VOLT. Scyth. III, 1)

7. Qui se laisse aller à des emportements de colère. Homme emporté. Caractère emporté.

Il n'y avait point d'erreur si prodigieuse où l'ardeur de la dispute n'entraînât l'esprit emporté de Luther (BOSSUET Var. II, § 41)

Mais un père à ce point doit-il être emporté ? (RAC. Théb. I, 5)

Cheval emporté, cheval qu'on ne peut plus maintenir, qui a pris le mors aux dents.

Il se dit aussi des choses.

On est las de M. Jurieu et de ses discours emportés (BOSSUET Déf. 1er disc, § 1)

Substantivement. Celui, celle qui se laisse aller à la colère. C'est un emporté. C'est une folle, une emportée.

Dieux ! que cet emporté me donne de tourment ! (CORN. Veuve, III, 7)

Vous allez vous emporter ; retirez-vous, je vous prie, je n'aime pas les emportés (DUFRÉNY Esprit de contrad. SC. 18)

Celui qui se laisse aller à ses passions.

Combien de maisons à demi éteintes voient tous les jours finir dans les débauches et dans la santé ruinée d'un emporté toute l'espérance de leur postérité et toute la gloire des titres qu'une longue suite de siècles avait amassés sur leur tête ! (MASS. Serm. pour le vendredi de la 2e semaine de carême, 1)

Celui qui va trop loin, qui exagère les conséquences.

Les chefs de nos calvinistes n'en usèrent pas d'une autre sorte ; et encore que par honneur ils blâmassent ces emportés, nous ne voyons pas qu'on en fît aucune justice (BOSSUET Variat. 10)

SYNONYME

EMPORTÉ, VIOLENT ; EMPORTEMENT, VIOLENCE. Emporté et violent diffèrent comme emportement et violence. Or l'emportement se manifeste toujours au dehors par une explosion ; la violence peut être muette, sans geste, sans signe. De plus la violence implique que quelque acte violent a été commis ; l'emportement peut s'exhaler en simples paroles ou manifestations extérieures.

EMPORTER (v. a.)[an-por-té]

1. Enlever d'un lieu pour porter dans un autre. Il a emporté tous ses livres.

Il commanda qu'on fit emporter le corps (VAUGEL. Q. C. VIII, 9, dans RICHELET)

Qu'on m'emporte d'ici, je me meurs (CORN. Rodog. V, 4)

Josabeth dans son sein l'emporta tout sanglant (RAC. Ath. IV, 3)

La terre est emportée avec une rapidité inconcevable autour du soleil (LA BRUY. XVI)

Fig. Vous ne l'emporterez pas en paradis, se dit par menace et pour signifier qu'on se vengera tôt ou tard.

Familièrement. Que le diable vous emporte, se dit pour exprimer le dépit, l'impatience contre quelqu'un.

Que le diable m'emporte si...., je veux que le diable m'emporte...., locution familière et hors du ton de la société, pour appuyer sur une chose, pour la nier ou l'affirmer, suivant qu'on ajoute ne ou qu'on ne l'ajoute pas. Que le diable m'emporte, si je fais cette visite.

Aussi, loin de contester ses vertus, je veux que le diable m'emporte.... - Plaît-il, monsieur ? (PICARD Les deux Philibert, II, 14)

On retranche aussi le que. Le diable vous emporte, m'emporte.

2. Enlever et porter avec soi. Il a emporté tout ce qu'il avait. Emportez ce livre, vous le lirez en route.

Fig.

Les Maures en fuyant ont emporté son crime (CORN. Cid, IV, 5)

La joie en est publique, et les princes tous deux Des Syriens ravis emportent tous les voeux (CORN. Rodog. II, 1)

N'est-il aucune voie Par où je puisse à Rome emporter quelque joie ? (CORN. Sertor. III, 2)

Je n'emporterai donc qu'une inutile rage ? (RAC. Andr. III, 1)

Pallas n'emporte pas tout l'appui d'Agrippine (RAC. Brit. III, 3)

Toi-même tu l'as vu courir dans les combats Emportant après lui tous les coeurs des soldats (RAC. Bajaz. I, 1)

Le roi qui m'attendait au sein de ses États, Vit emporter ailleurs ses desseins et ses pas (RAC. Mithr. I, 3)

Ma mort n'emporte pas tout le fruit de vos feux (RAC. Iphig. V, 3)

J'emporte de ce château et du philosophe qui l'habitait, un souvenir heureux qui ne s'effacera jamais de ma mémoire et de mon coeur (Me DE GENLIS Veillées du château t. II, p. 435, dans POUGENS)

L'aîné emporte les deux tiers du bien, les deux tiers du bien sont dévolus à l'aîné.

3. Il se dit aussi des choses qui entraînent, emmènent avec soi. L'inondation a emporté les ponts. La terre nous emporte dans son mouvement diurne et annuel.

Il écrit, et les vents emportent sa pensée, Qui va dans tous les lieux vivre et s'entretenir (LAMART. Harm. II, 10)

Autant en emporte le vent, se dit de paroles, de menaces, de promesses qui ne se réalisent pas.

Il en est à mines discrètes Et d'un entretien décevant ; Mais fiez-vous à leurs fleurettes ; Autant en emporte le vent (Me DE LA VIGNE dans RICHELET)

Je disais, et les vents emportaient ma prière (LAMART. dans le Dict. de POITEVIN)

Terme de chasse. Le vent emporte la voie, se dit quand le vent empêche les chiens de sentir la voie. Un chien emporte la voie lorsqu'il suit ou chasse sans difficulté.

4. Prendre, ravir. Les voleurs ont tout emporté.

Par force ou par amour il croit vous emporter (CORN. Perthar, V. 1)

Ces drapeaux glorieux Que de ce bras vainqueur j'emportai sous vos yeux (DUCIS Roméo, I, 3)

Terme de guerre. Emporter une place, s'en rendre maître de vive force.

On eût emporté la ville, si toute l'armée eût donné (D'ABLANCOURT Arrien, liv. I, dans RICHELET)

Emporter une place, un retranchement à la pointe de l'épée, l'emporter d'assaut ; et fig. emporter quelque chose à la pointe de l'épée, l'emporter avec de grands efforts.

5. Fig. Entraîner moralement.

Je goûte le plaisir sans en être emporté (RÉGNIER Épît. II)

Il faut se laisser emporter à la foule (BALZ. liv. IV, lett. 30)

Quoi ! l'amour qu'en ton coeur j'ai fait naître aujourd'hui T'emporte-t-il déjà jusqu'à mourir pour lui ? (CORN. Cinna, V, 2)

Les sentiments de douleur qu'il en peut légitimement concevoir devraient du moins l'emporter à faire quelques reproches à celle dont il se croit trahi, et lui donner par là l'occasion de le désabuser (CORN. Examen de Mélite.)

Le souvenir des siens, l'orgueil de sa naissance L'emporte à tous moments à braver ma puissance (CORN. Héracl. I, 1)

Et vous devez dompter l'ardeur qui vous emporte (CORN. Nicom. II, 3)

Ce que demande Horace au poëte qu'il instruit, quand il veut qu'il possède tellement ses sujets qu'il en demeure le maître et les asservisse à soi-même, sans se laisser emporter par eux (CORN. Clit. Préface)

C'est un homme qui emporte le coeur (SÉV. 155)

Je me suis laissé emporter au plaisir de.... (SÉV. 561)

Ne vous fiez pas à votre puissance, et qu'elle ne vous emporte pas à des moqueries insolentes (BOSSUET Polit. III, 3, 15)

[Antiochus] exerce des cruautés inouïes : son orgueil l'emporte aux derniers excès (BOSSUET Hist. II, 5)

Depuis ce temps, l'esprit de séduction règne tellement parmi eux qu'ils sont prêts encore à chaque moment à s'y laisser emporter (BOSSUET ib. II, 9)

La fureur m'emportait, et je venais peut-être Menacer à la fois l'ingrate et son amant (RAC. Andr. III, 1)

À quel excès de rage La vengeance d'Hélène emporta mon courage ! (RAC. ib. IV, 5)

À ce plaisir se laissant emporter, Il pourrait bien, moins discret et moins sage, De l'avenir entr'ouvrir le nuage (MALFIL. Narc. ch. II)

Il se dit aussi des animaux.

La frayeur les emporte [les chevaux] (RAC. Phèd. V, 6)

6. Faire aller au delà de ce que l'on voudrait.

Monsieur, cette dernière [abomination] m'emporte, et je ne puis m'empêcher de parler (MOL. Don Juan, V, 2)

Oh ! ciel, je me serai trahi moi-même, la chaleur m'aura emporté (MOL. l'Av. I, 5)

7. Causer la mort. Autrefois les famines emportaient des générations entières. Cette maladie l'emportera.

Cette raison du moins en mon mal me conforte, Que, s'il n'est supportable, il faudra qu'il m'emporte (ROTR. Antig. III, 4)

La fatigue et la blessure lui causèrent une fièvre avec un transport au cerveau qui pensa l'emporter (LESAGE Diable boit. ch. 9)

8. Détruire, faire cesser, faire disparaître. Le jus de citron emporte les taches d'encre. Une douleur que le temps emporte. Ce remède emporte la fièvre.

Les faveurs du tyran emportent tes promesses ; Tes feux et tes serments cèdent à ses caresses (CORN. Cinna, III, 4)

Le gouvernement ne retire que 5 481 250 livres ; l'achat des matières, les frais de fabrication, les bénéfices du fermier emportent le reste (RAYNAL Hist. phil. IX, 19)

9. Couper, retrancher. Le boulet lui emporta un bras.

On en donne ici pour trois écus [de jeunes lions] qui sont les plus jolis du monde ; en se jouant, ils emportent un bras ou une main à une personne (VOIT. Lett. 40)

Par exagération. Le chat lui a emporté la main, lui a fait de très fortes égratignures.

Fig. Emporter la pièce, railler d'une manière très mordante.

Il avait l'esprit enjoué, un peu railleur ; mais il raillait agréablement, sans emporter la pièce (LESAGE Estev. Gonzal. ch. 36)

10. Obtenir, avec une idée d'effort, de force, de violence.

Quand le monstre infâme d'Envie.... Jette les yeux dessus ta vie, Et te voit emporter le prix Des grands coeurs et des beaux esprits (MALH. IV, 5)

Ce que je méritais, vous l'avez emporté (CORN. Cid, I, 7)

Il suit toujours son but jusqu'à ce qu'il l'emporte (CORN. Nicom. V, 4)

En vérité, monsieur, quelque approbation qu'ait emportée votre nouvelle Jocaste (CORN. Lettre à l'abbé de Pure, 12 mars 1659)

Ces grands rois qu'en tous lieux a suivis la victoire, Lui voyant emporter sur eux le premier rang (CORN. Andromède, Prologue.)

J'apprends plus contre vous par mes désavantages Que les plus beaux succès qu'ailleurs j'aie emportés Ne m'ont encore appris par mes prospérités (CORN. Sert. III, 2)

Vous seule d'un coup d'oeil emportâtes la gloire D'en faire évanouir.... (CORN. Othon, II, 2)

Oui, le destin de Rome emporte l'avantage (MAIR. M. d'Asdrub. III, 1)

Celui-ci sur son concurrent Voulait emporter l'avantage (LA FONT. Fabl. VIII, 19)

Et si de t'agréer je n'emporte le prix, J'aurai du moins l'honneur de l'avoir entrepris (LA FONT. Fabl. Au dauphin.)

Il n'est pas possible que de telles extravagances où l'impiété et l'absurdité combattent ensemble à qui emportera le dessus.... (BOSSUET Var. XIII, 21)

Il faut que la force, la magnanimité, la prudence et cent autres vertus soient le principe de ces victoires qu'on veut emporter sur les hommes (MASCARON Anne d'Autriche, II)

Fidèles qui jouissez dans le ciel d'un royaume que vous n'avez emporté que par la violence (MASS. Car. Élus.)

D'anciens tribuns du peuple et les principaux plébéiens se flattant d'emporter ces dignités parurent dans la place (VERTOT Révol. t. VI, p. 111)

Ne soyez pas surprise si, bien que votre âme soit la plus sensible, la mienne sait le mieux aimer, et si, vous cédant en tant de choses, j'emporte au moins le prix de l'amour (J. J. ROUSS. Hél. I, 2)

Absolument. Obtenir à force d'instances, faire prévaloir une opinion dans un conseil.

Le célèbre Vauban emporta que la ville [de Namur] serait attaquée séparément du château, contre le baron de Bressé qui voulait qu'on fît le siége de tous les deux à la fois (SAINT-SIMON 1, 25)

Emporter un choix, le décider.

Et l'offre pour Othon de lui donner ma voix Soudain en ma faveur emportera son choix (CORN. Othon, II, 4)

Que votre seul mérite emporte ce grand choix, Sans que votre présence ait mendié des voix (CORN. Pulch. I, 5)

Emporter la balance, déterminer la préférence.

Ta beauté sans doute emportait la balance (CORN. Cid, III, 4)

Enfin votre rigueur emporta la balance (RAC. Bérén. I, 4)

Emporter quelque chose de haute lutte, l'obtenir, s'en emparer rapidement et malgré toute opposition.

L'emporter, être plus pesant. à volume égal, l'or l'emporte de beaucoup sur l'argent.Fig. L'emporter, prévaloir.

Je ne craignais pas que la cruauté des ennemis l'emportât sur votre clémence (VAUGEL. Q. C. VI, 10, dans RICHELET)

Enfin vous l'emportez, et la faveur du roi Vous élève en un rang qui n'était dû qu'à moi (CORN. Cid, I, 3)

Vous le direz [le mot de prochain], ou vous serez hérétique, et M. Arnauld aussi, car nous sommes le plus grand nombre ; et, s'il est besoin, nous ferons venir tant de cordeliers que nous l'emporterons (PASC. Prov. I)

Sur l'intérêt des Grecs vous l'aviez emporté (RAC. Iphig. IV, 4)

Votre frère l'emporte et Phèdre a le dessus (RAC. Phèdre, II, 6)

D'Esther, d'Aman, qui le doit emporter ? (RAC. Esth. II, 9)

Le cruel Dieu des Juifs l'emporte aussi sur toi (RAC. Athal. II, 5)

Dieu des Juifs, tu l'emportes (RAC. ib. V, 6)

L'emporter, se dit aussi des choses.

Il est juste que nous soyons affligés et consolés comme chrétiens, et que la consolation de la grâce l'emporte par-dessus les sentiments de la nature (PASC. Lett. à Mme Périer, 17 oct. 1651)

Sa table l'emporte sur celle d'un ministre pour la délicatesse et l'abondance (LESAGE Diable boit. ch. 18)

Et l'intérêt commun l'emporta dans mon coeur (VOLT. Tancr. I, 1)

11. Avoir pour conséquence. Ce crime emporte la peine capitale.

La ruine de Rennes emporte celle de la province (SÉV. 227)

Un oui affirmatif qui emporte l'acquiescement (BOSSUET II, Annonc. 2)

Cette foi n'emporte-t-elle pas nécessairement une adoration ? (BOSSUET II, Var. 6)

Le mariage avec Perci emportait la nullité de celui.... (BOSSUET II, ib. 7)

Notre succession de pasteurs est fondée sur une notoriété universelle qui emporte l'aveu même de nos adversaires (FÉN. t. II, p. 9)

Avoir du plaisir ou de la douleur n'emporte point en soi la capacité de rechercher l'un et de fuir l'autre (BONNET Ess. analyt. âme, ch. 19)

Le droit de la défense naturelle n'emporte point avec lui la nécessité de l'attaque (MONTESQ. Esp. X, 2)

L'une et l'autre [l'erreur et la vérité], poussées au dernier degré, emportent conviction (CHATEAUBR. Gén. III, I, 3)

Terme de procédure. La forme emporte le fond, elle prévaut sur le fond, et un simple défaut de forme peut faire perdre la meilleure cause. Dans le sens contraire, le fond emporte la forme, il prévaut sur la forme.

Comporter.

Ils sentent bien qu'en disant que ces mots emportent la propre substance du corps et du sang, c'est faire clairement paraître que le dessein de Notre-Seigneur a été d'exprimer le corps et le sang (BOSSUET Var. XII, § 4)

Les piliers de ces arches [d'un aqueduc près de Carthage] emportent seize pieds sur chaque face (CHATEAUBR. Itin. III, 188)

12. S'emporter, v. réfl. Être emporté, ôté. Ces meubles s'emportent aisément.

13. Se lancer.

Un limier le fait partir, Il tâche à se garantir, Dans les forêts il s'emporte (LA FONT. Fabl. VI, 9)

Ne plus obéir, en parlant d'un cheval, d'un chien de chasse.

Terme de jardinier. On dit qu'un arbre s'emporte quand il pousse en hauteur sans se garnir du bas, ou qu'une de ses branches se développe plus que les autres.

14. Se laisser aller à des mouvements, à des paroles, à des actes violents, passionnés.

Il est difficile à un misérable de parler avec modération et de ne se pas emporter (VAUGEL. Q. C. VI, 10, dans RICHELET)

Il s'emportait parfois d'une noble insolence (TRISTAN M. de Chrispe, I, 3)

Mon père, retenez des femmes qui s'emportent (CORN. Hor. II, 8)

Je veux, je ne veux pas, je m'emporte et je n'ose (CORN. Cinna, I, 2)

Ah ! c'en est trop, et vous vous emportez (CORN. ib. III, 3)

.... Je m'emporte, et mes sens interdits Impriment leur désordre en tout ce que je dis (CORN. Tite et Bér. II, 5)

Trop chaud ami qu'il est, il s'emporte à tous coups Pour un fourbe insolent qui se moque de nous (CORN. la Veuve, V, 6)

Faute de me connaître, il s'emporte, il s'égare (CORN. Nicom. I, 3)

[Il] s'emportera sans doute et bravera son père (CORN. ib. I, 5)

Mais, seigneur, je m'emporte, et l'excès d'un tel heur Me fait vous en parler avec trop de chaleur (CORN. Sert. I, 3)

Tel contre vous et moi s'osera révolter, Qui contre un si grand corps craindrait de s'emporter (CORN. Pulchér. III, 3)

Le prince a dû recevoir une puissance indépendante de toute autre puissance qui soit sur la terre ; mais il ne faut pas pour cela qu'il s'oublie, ni qu'il s'emporte, puisque moins il a de compte à rendre aux hommes, plus il a de compte à rendre à Dieu (BOSSUET Polit. IV, II, 4)

Rien ne peut m'ébranler ; Jugez-en, puisqu'ainsi je vous ose parler, Et m'emporte au delà de cette modestie, Dont, jusqu'à ce moment, je n'étais point sortie (RAC. Mithr. IV, 4)

Et d'un trône si saint la moitié n'est fondée Que sur la foi promise et rarement gardée ; Je m'emporte, seigneur (RAC. Baj. II, 3)

S'emporter à, jusqu'à.

Permettez que je me laisse emporter au ravissement que me donne cette pensée (CORN. Poly. à la reine régente.)

Mais tous deux s'emportant à plus d'irrévérence (CORN. Poly. III, 2)

Les gens de guerre connaissent qu'ils sont maîtres de donner l'empire ; ils s'emportent jusqu'à le vendre publiquement au plus offrant (BOSSUET Hist. III, 7)

Il n'y a certes qu'une extrême préoccupation qui puisse s'emporter à un tel reproche (BOSSUET Fragm. sur div. mat. de controverse, III)

S'étant emporté mal à propos à quelques discours (HAMILT. Gramm. 9)

Télémaque s'emporta jusqu'à menacer Phalante (FÉN. Tél. XVI)

S'emporter dans, en.

J'ai suivi tes conseils ; mais plus je l'ai flattée, Et plus dans l'insolence elle s'est emportée ; Si bien qu'enfin outré de tant d'indignités, Je m'allais emporter dans les extrémités (CORN. Pomp. II, 4)

Hélas ! que je m'emporte en regrets superflus ! (VOLT. Brut. IV, 2)

Je ne m'emporte plus en d'inutiles plaintes (VOLT. Olympe, V, 3)

S'emporter de colère, de chaleur, se laisser emporter par la colère, par la chaleur.

S'il est bien amoureux, il peut s'emporter de colère et tuer dans un premier mouvement (CORN. Deuxième disc.)

M. de la Rochefoucauld, qui avait plus de coeur que d'expérience, s'emporta de chaleur ; il n'en demeura pas à son ordre, il sortit de son poste et chargea les ennemis (RETZ Mém. II)

Ellipse de se, avec le verbe laisser.

Laissant emporter son esprit, qui manque naturellement un peu d'assiette, aux impressions précipitées de la surprise (VAUVENARGUES. Caract. XVIII)

Se fâcher violemment, s'abandonner à la colère. Il s'emporte pour rien. Il s'est emporté contre ses enfants.

Ah ! vous êtes dévot, et vous vous emportez ! (MOL. Tart. II, 2)

Mon Dieu ! tout doux ; vous allez d'abord aux invectives ; est-ce que nous ne pouvons pas raisonner ensemble sans nous emporter ? (MOL. Mal. im. I, 5)

Doucement, diras-tu, que sert de s'emporter ? (BOILEAU Sat. VIII)

Ah ! sans vous emporter, Souffrez que mes efforts tâchent de l'arrêter (RAC. Alex. I, 3)

Elle, aussi fière que celles qui ont le plus d'innocence, et aussi prompte que celles qui en ont le moins, s'emporta sur un soupçon qui lui donnait plus de chagrin que de confusion (HAMILT. Gramm. 9)

Dans le style très familier. S'emporter comme une soupe au lait, se livrer subitement à un mouvement de colère qui ne dure pas longtemps. Cette comparaison est fondée sur ce que, quand le lait bout, il vient un moment où les bouillons s'élèvent tout à coup au-dessus de la casserole et se répandent si l'on ne la retire aussitôt. Cette locution offre l'exemple curieux et assez commun chez nous d'une affection morale assimilée à un fait purement physique.

Le plus fort l'emporte, c'est-à-dire le plus puissant a toujours l'avantage.

REMARQUE

" On emporte une place, dit Voltaire, on remporte un avantage, on a un succès, on n'emporte point un succès ; c'est un barbarisme. " Il n'y a point de barbarisme ; les meilleurs auteurs au XVIe et au XVIIe siècle ont parlé ainsi ; et il n'y a aucune raison pour ne pas parler comme eux.

SYNONYME

EMPORTER LE PRIX, REMPORTER LE PRIX. La particule réduplicative re a tellement perdu ici son sens propre, que l'usage seul a établi quelque différence, non dans le sens, mais dans l'emploi. On dit remporter un prix quand il s'agit des distributions de prix, des concours ; en ce cas, emporter ne s'emploie pas. Mais, quand il ne s'agit pas de ces distributions, et surtout dans le style élevé, emporter est de mise. Emporter se prend surtout dans le sens superlatif, c'est-à-dire avec l'article le qui donne à prix le sens général : il emporte le prix. Mais, s'il s'agit de prix particuliers, on dira : il remporte un prix, des prix.

HISTORIQUE

XIe s.Se truis [si je trouve] Rolant, [il] n'enportera la teste [ne s'en ira avec la tête sur ses épaules] (Ch. de Rol. LXXIII)

XIIe s.De Saragoce les cles [clefs] enporterez (Ronc. p. 31)Et je meïsme n'enporterai la vie [ne reviendrai vivant] (ib. p. 83)Si m'emporta en som [au sommet d'] un pui mout grant (ib. p. 164)Il peut sa crois garder et estoier [ficher], Qu'encor l'a-il tele qu'il l'emporta [à la croisade] (HUES D'OISI Romanc. p. 104)

XIIIe s.Tant que la vraie histoire [j'] emportai avec mi (Berte, I)Si comenda que ses cuers fust enfouis à Roem, et ses cors fust emportés à Londres et enfouis en la mere eglise (Chr. de Rains, 80)Et aucune fois ele [une société commerciale] se fet en tele maniere que li un emporte part au gaaing s'il y est ; et se perte torne, il n'emporte point de perte (BEAUMANOIR XXI, 33)Combien que il y ait de mariages et filles de cascun [chaque] mariage, et du deerain mariage fust uns hoirs malles [mâle], si emporteroit il l'ainsneece contre se [sa] sereur (BEAUMANOIR XVIII, 24)Comment que uns autres enport les fruis d'un fief duquel je sui hoirs, je sui tenus à obeir (BEAUMANOIR XII, 12)

XVe s.Et laira-t-on les Anglois convenir et les Portingalois aller et venir parmi le pays de Castille ; ils n'emporteront pas le pays, quand ils s'en iront, avecques eux (FROISS. II, III, 61)Le quel Charolois rendit responce, en disant que diable peust emporter ceulx qui faisoient tel, et qu'ils faisoient plus que on ne leur commandoit (JEHAN DE TROYES Chron. 1465)S'il en a fait occision, Autant en emporte le vent ; Gens pleins de dissolucion, On les doit corriger souvent (Recueil de farces, p. 381)

XVIe s.Amy Gavan, on t'a fait le rapport Depuis un peu que j'estois trespassé : Je prie à Dieu que le deable m'emport S'il en est rien, ne si j'y ai pensé (MAROT III, 50)Les mots de Moyse n'emportent sinon qu'il a imposé nom à l'autel (CALV. Instit. 78)L'un et l'aultre de ces deux moyens m'emporteroit aysement (MONT. I, 12)Il se laisse emporter à ce dernier accident (MONT. I, 6)Ainsin emporte les bestes leur rage à s'attaquer à.... (MONT. I, 25)S'ils emportent la victoire sur eulx (MONT. I, 241)Si tu ne portes la douleur, elle t'emportera (MONT. I, 304)Je n'estime point qu'en suffisance et en grace à cheval nulle nation nous emporte (MONT. I, 368)Capoue feut emportée le lendemain (MONT. II, 37)Un chien luy emporta le gras de la jambe (MONT. III, 302)On disait à Socrates que quelqu'un ne s'estoit aulcunement amendé en son voyage : Je crois bien, dict-il ; il s'estoit emporté avecques soy (MONT. I, 38)Emporter le prix (AMYOT Thés. 22)Le sort la [Hélène] donna à Theseus, qui l'emporta en la ville de Aphidnes (AMYOT ib. 39)Leur risée emportoit tousjours, quand et elle, un doulx admonestement (AMYOT Lyc. 53)Il y eut grande contention et grande contrariété d'opinions, toutefois à la fin la plus doulce l'emporta (AMYOT Cam. 73)La peste, oultre une multitude innumerable de peuple, emporta encore plusieurs magistrats (AMYOT Cam. 74)Demosthenes, l'ayant souspesée, s'esmerveilla du poids qui estoit grand, et demanda combien de poids elle emportoit ; et Harpalus en se riant lui respondit : Elle t'emportera vingt talents ; et sitost que la nuict fut venue, luy envoya la couppe avec les vingt talents (AMYOT Démosth. 36)Ceux à qui un gros boulet aura emporté un membre (PARÉ IX, 10)Philippe, pour la grandeur de ses mérites, emporta, par la voix des doctes, le surnom d'Auguste (PASQUIER Rech. III, 29)

ÉTYMOLOGIE

En 2, et porter ; bourguig. empôtai ; provenç. emportar. Emporter, c'est porter de là : lat. inde portare.

 

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