definición y significado de mort | sensagent.com


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Definición y significado de mort

mort

  • participe passé masculin singulier du verbe mourir

Definición

mort (n.f.)

1.moment où quelque chose se termine " c'était la mort de tous ses plans " " la fin de vieux espoirs "

2.mort naturelle d'une personne.

3.état final " il est arrivé à une mauvaise fin " " la soi-disant expérience glorieuse est arrivée à une fin sans gloire "

4.absence de vie ; état d'être mort " il semblait plus content dans la mort qu’il ne l’avait été dans la vie "

5.mort d'un être humain.

6.heure à laquelle la vie se termine " elle est restée jusqu'à sa mort " " une lutte jusqu'à la mort"

7.propriété inanimée de quelque chose qui est mort

8.cessation définitive de la vie, trépas.

mort (adj.)

1.qui est mort.

2.où il n'y a pas d'habitants.

3.qui n'a plus de charge électrique " une batterie morte et déchargée "

4.qui n'a plus de vie " le nerf est mort " " un homme mort "

5.qui éprouve un sentiment violent. Être mort de fatigue, de froid, de honte, etc.

6.sans activité; privé de vie et d'animation. Village mort.

7.qui ne montre pas les caractéristiques de la vie, en particulier force, énergie ou chaleur " Mars est une planète morte " " sol mort " " le feu est mort "

8.qui n'a plus de force ou de pertinence " une question morte "

9.qui manque de rebond " une balle de tennis morte "

10.qui n'existe plus au moment présent " le latin est une langue morte "

11.inutilisable du fait d’une panne " une ligne téléphonique morte " " le moteur est mort "

12.qui ne génère pas de retour " capital mort " " fonds inactifs "

13.(familier)en état d’ivresse.

14.(figuré)dans un état de grande fatigue, sans vigueur, faible.

15.(figuré)harassé, épuisé.

mort (n.m.)

1.personne morte.

2.personne dont on a l'impression d'avoir causé la mort (ex. avoir deux morts sur la conscience).

3.(jeu;cartes)joueur partenaire du déclarant qui a montré ses cartes et ne joue pas (au bridge)

Mort (n.)

1.(Cismef)Arrêt complet et définitif des fonctions vitales d'un organisme vivant, suivi par la destruction progressive de ses tissus et organes.

mourir (v. intr.)

1.ne plus avoir les moyens physiques et les fonctions nécessaires pour prolonger sa vie.

2.beaucoup souffrir de qqch. Mourir de faim et de soif; de froid, de peur, d'amour.

mourir (v. pron.)

1.s'affaiblir graduellement, mourir lentement.

mourir (v.)

1.s'affaiblir doucement et progressivement; s'éteindre.

mort

1.Utiliser pour les aspects sociaux et les attitudes liées à la mort.

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Definición (más)

definición de mort (Littré)

definición de mort (Wikipedia)

Sinónimos

mort (adj.)

défunt, désert, hors d'usage, inactif, trépassé, canné  (argotique), crevé  (familier), refroidi  (argotique)

mort (adj.) (familier)

parti  (familier, populaire), schlass  (familier)

mort (adj.) (figuré)

épuisé, éreinté, fatigué, mort de fatigue, nase, naze, rompu de fatigue, vidé, à plat  (figuré), claqué  (familier), crevé  (familier), flagada  (familier), flapi  (familier), lessivé  (familier), pompé  (familier), rétamé  (familier), tué  (figuré), vanné  (familier)

mort (n.m.)

défunt, disparu

mourir (v. intr.)

abandonner, agoniser, avoir vécu, cesser, claboter, crampser, cronir, décliner, dégeler, dégénérer, dépérir, diminuer, échapper, être emporté, être enlevé, être rappelé, être ravi, être tué, expirer, faiblir, faire sa valise, fermer les paupières, fermer les yeux, finir, laisser ses guêtres, laisser ses houseaux, paraître devant Dieu, partir, partir les pieds devant, passer le pas, payer son tribut, péricliter, quitter, rendre l'âme, renoncer, rompre, s'abâtardir, s'achever, s'affaiblir, s'amenuiser, s'anéantir, s'effacer, s'en aller, s'endormir, s'estomper, s'éteindre, s'étouffer, s'évanouir, s'obscurcir, se calmer, se crouler, se désagréger, se dissiper, se mourir, se perdre, se retirer, sortir entre quatre planches, sortir les pieds devant, souffrir, tomber, y passer, y rester, aller ad patres  (V, familier), avaler sa chique  (V, familier), avaler son acte de naissance  (V, populaire), avaler son bulletin de naissance  (V, populaire), boire le bouillon d'onze heures  (V, familier), calancher  (V, populaire), calmer  (se+V), caner  (V, figuré), canner  (V, figuré), casser sa pipe  (V, familier), cesser de vivre  (V), clamecer  (V, populaire), clampser  (V, populaire), clamser  (V, populaire), claquer  (V, familier), crever  (V, informel), décéder  (littéraire, Droit), descendre au cercueil  (V), dévisser son billard  (V, familier), disparaître  (V), éteindre  (se+V, figuré), être à sa dernière heure  (V), exhaler son âme  (V), faire couic  (V, familier), fermer la paupière  (V), finir sa vie  (V), lâcher la rampe  (V, figuré), manger les pissenlits par la racine  (V, familier), mordre la poussière  (V, figuré), passer  (aux. être, familier), passer dans l'autre monde  (V), passer de vie à trépas  (V), passer l'arme à gauche  (V, familier), perdre le goût du pain  (V, familier), périr  (V), quitter la vie  (V), rendre l'esprit  (V+à+comp, transitif indirect : à), sauter le pas  (V), succomber  (V), trépasser  (littéraire, vieux), trouver la mort  (V)

mourir (v. pron.)

dépérir  (V, figuré)

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Ver también

Frases

Mort assistée • Mort au berceau • Mort cardiaque • Mort cardiaque soudaine • Mort cardiaque subite • Mort cellulaire • Mort cellulaire autophagique • Mort cellulaire de type autophagique • Mort cellulaire programmée de type 1 • Mort cellulaire programmée de type 2 • Mort cellulaire programmée de type I • Mort cellulaire programmée de type II • Mort cérébrale • Mort de l'embryon • Mort de la cellule • Mort embryonnaire • Mort foetale • Mort subite • Mort subite cardiaque • Mort subite chez le nourrisson • Mort subite d'origine cardiaque • Mort subite du nourrisson • Mort à la naissance • battre à mort • demi-mort • donner la mort • faire le mort • mettre à mort • mise à mort • mort accidentelle • mort apparente • mort aux cons • mort aux vaches • mort cardiaque subite, décrite ainsi • mort civile • mort cérébrale • mort d'origine obstétricale de cause non précisée • mort d'origine obstétricale, survenant plus de 42 jours mais moins d'un an après l'accouchement • mort d'un martyre • mort de fatigue • mort de peur • mort de séquelles relevant directement d'une cause obstétricale • mort en cime • mort foetale de cause non précisée • mort foetale précoce avec rétention • mort instantanée • mort maternelle d'origine obstétricale SAI • mort naturelle • mort ou vif • mort relevant directement d'une cause obstétricale survenant un an ou davantage après l'accouchement • mort rédemptrice • mort subite • mort subite SAI • mort subite avec infarctus du myocarde • mort subite avec trouble de la conduction • mort subite des nourrissons • mort subite du nourrisson • mort violente • mort volontaire • mort à jeunesse • mort-aux-rats • mort-bois • mort-gage • mort-né • mort-né SAI • mort-vivant • point mort • temps mort • trouver la mort • tête de mort • tête-de-mort • à la mort • à mort • à mort! • être au point mort • être sur son lit de mort • être un homme mort

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Diccionario analógico


mort (adj.)

mort[Similaire]




mort (adj.)

fini[Classe]

feu[termes liés]



mort (adj.) [familier]

ivre[Classe]


mort (adj.)

vide[Classe...]

batterie[DomainJugement]

non chargé[Similaire]


mort (adj.)

qui a cessé de vivre[ClasseHyper.]



mort (adj.)

éteint, inactif[Similaire]


mort (adj.)

éteint[Similaire]


mort (adj.)

mort - de mort[Dérivé]

vivant[Ant.]


mort (adj.)

non courant[Similaire]


mort (adj.)


mort (adj.)

disparu, éteint[Similaire]


mort (adj.)

inopérant[Similaire]


mort (adj.)







mort (n. f.)

inanimé[Hyper.]

mort - mort - mort - mort - hors d'usage, mort - mort - stagnant[Dérivé]



mort (n. m.) [jeu , cartes]

bridgeur[Classe]





mourir (v. intr.)

cesser d'être, d'exister[Classe]

s'améliorer (temps)[Classe]

lumière[DomaineCollocation]

vague[DomaineCollocation]



mourir (v. pron.) [se+V]


mourir (verbe)


mourir (verbe)

disparaître[Hyper.]

fin, mort - fin, mort[Dérivé]


Le Littré (1880)

MORT, ORTE (part. passé de mourir)[mor, mor-t' ; au masculin, le t ne se lie pas, excepté dans la locution mor-t ou vif]

1. Qui a cessé de vivre.

Après mon père mort, je n'ai point à choisir (CORN. Cid, IV, 2)

De votre cheval mort je vous mis sur le mien (ROTR. Bélis. V, 5)

S'il [votre fils] est bien fort, l'éducation rustaude est fort bonne ; mais, s'il est délicat, j'ai ouï dire à Brayer et à Bourdelot qu'en voulant les faire robustes, on les fait morts (SÉV. 14 juill. 1677)

Les pères mourants envoient leurs fils pleurer sur leur général mort [Turenne] (FLÉCH. Tur.)

Dans Florence jadis vivait un médecin.... De tous ses amis morts un seul ami resté.... (BOILEAU Art p. IV)

Tout le peuple.... Du prince déjà mort demandait la santé (RAC. Brit. IV, 2)

Les vivants, quand ils sont bien fâchés, disent : je voudrais être mort ; et moi, je dirais volontiers au contraire : je voudrais me porter bien (FÉN. Dial. des morts anc. 18)

Mort ou vif, c'est-à-dire soit mort, soit vivant.

Mort ou vif, lui dit-il, montre-nous ton moineau (LA FONT. Fabl. IV, 19)

Fig. et plaisamment. Mort ou vif, en quelque état que ce soit.

C'est un homme mort, se dit d'un homme qui est ou qui paraît être dans un grand danger.

Chair morte, chair frappée de mortification, qui a cessé de vivre, et qui se séparera du reste du corps.

Frapper sur quelqu'un comme sur bête morte, le frapper violemment.

À demi mort, à qui il ne reste que peu de vie.

Des voleurs le laissent à demi mort (PASC. Prov. II)

Je la vois entre son mari mourant, son fils à demi mort, sa belle-fille frappée d'un mal incurable (MAINTENON Lett. à Mme de Caylus, 28 mai 1717)

Mort ivre, ivre au point d'avoir perdu tout sentiment. On dit aussi ivre mort.

Au plur. Morts ivres.

Cotte morte, voy.

COTTE 1

.

Terme de féodalité. Se faire mort d'un fief, délaisser à son plus proche héritier apparent un fief en avancement d'hoirie.

2. Il se dit aussi des végétaux ; avec raison, puisqu'en effet ils ont la vie. Un arbre mort.

Terme d'eaux et forêts. Bois mort, bois qui est abattu ou qui, étant debout, est sec et ne peut servir qu'à brûler.

Mort bois, les épines, les ronces et le bois blanc, qui ne peuvent servir à aucun ouvrage.

Feuille morte, feuille sèche qui tombe de l'arbre en automne.

Feuille-morte, voy.

FEUILLE-MORTE

.

Terme de peinture. Nature morte, voy.

NATURE, n° 22

.

3. Plus mort que.... se dit par exagération pour exprimer un vif sentiment de douleur, de terreur.

À cet objet d'horreur, l'oeil troublé, le teint blême, J'ai demeuré longtemps plus morte que lui-même (ROTROU Antig. I, 2)

Il [Démétrius] se montra à cette multitude, qui était plus morte que vive, et qui attendait dans un tremblement qui ne peut s'exprimer l'arrêt de sa condamnation (ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. VII, p. 275, dans POUGENS)

4. Qui a l'apparence de la mort.

Une morte pâleur s'empare de son front (CORN. Soph. V, 8)

Avoir le teint mort, les yeux morts, les lèvres mortes, avoir le teint décoloré, les lèvres pâles, les yeux éteints.

Couleur morte, couleur sombre et sans éclat.

5. Qui est comme glacé par la mort.

Je n'osais me remuer, je ne tenais presque point de place, et j'avais le coeur mort (MARIVAUX Marianne, part. 1re.)

Fig. Il a la gueule morte, voy.

GUEULE

.

Avoir la langue morte, se taire.

N'y pas aller de main morte, voy.

MAIN, n° 1

.

Main-morte, voy.

MAINMORTE

.

6. Mort se dit quelquefois pour damné, comme la mort se dit pour la damnation.

Justes, pécheurs ; mort, vivant ; vivant, mort ; élu, réprouvé (PASC. Pens. XXIV, 12, éd. HAVET.)

7. Privé de chaleur, de mouvement, en parlant de parties du corps. Il est paralysé ; la partie inférieure du corps est morte.

Parlons un peu de votre santé : n'êtes-vous point effrayée de ces jambes froides et mortes ? (SÉV. 22 sept. 1680)

8. Fig. Mort à, mort pour, qui n'existe plus pour certaines choses.

Je n'en ai point vu qui fût véritablement morte au monde (SÉV. 388)

Sa vie, tout ecclésiastique, annonçait un pasteur entièrement mort aux choses du siècle (BOSSUET Panég. St Sulp. 2)

Je ne suis point à moi ; tous mes amis doivent me regarder comme morte pour eux (MAINTENON Lett. à Mme de Brinon, t. II, p. 232, dans POUGENS)

Mais croiras-tu qu'au sein de la souffrance, Mort au plaisir et mort à l'espérance.... (VOLT. Enfant prod. III, 5)

Mort au plaisir, insensible à la gloire, Dans le désert je traîne un long ennui (MILLEV. Chants élégiaques, l'Arabe.)

Mort de, qui éprouve une vive impression de.

Toute morte de jalousie (SÉV. 5 janv. 1676)

Je crois que vous ne savez pas que mon fils est allé en Candie.... j'en vois tous les périls, j'en suis morte (SÉV. 28 août 1668)

J'arriverai à Chanteloup morte de fatigue (Mme DU DEFFANT Lett. à Walpole, t. II, p. 165, dans POUGENS)

Familièrement. Tomber mort, perdre soudainement l'entrain qu'on avait.

Comme nous étions le plus en train, nous avons vu apparaître monsieur le Premier avec son grand deuil : nous sommes tous tombés morts ; pour moi, c'était de honte que j'étais morte (SÉV. 3 juill. 1676)

9. Fig. en parlant des choses, qui est sans force, sans activité, éteint, par comparaison avec la mort qui éteint la vie.

Qui fuit croit lâchement et n'a qu'une foi morte (CORN. Poly. II, 6)

Mais, la reconnaissance morte, L'amour doit courir grand hasard (CORN. Agésil. I, 1)

Ceux-là sont vraiment malheureux et n'ont que des espérances mortes, qui ont donné le nom de dieux aux ouvrages de la main des hommes (SACI Bible, Sagesse, XIII, 10)

M. de Grignan m'est bien nécessaire ; car j'ai un coin de folie qui n'est pas encore bien mort (SÉV. 6 mai 1680)

Vous avez grand'raison de ne pouvoir vous représenter Mme de Coulanges à l'agonie, et M. de Coulanges dans la douleur : je ne le croirais pas, si je ne l'avais vu ; une vivacité morte, une gaieté pleurante, ce sont des prodiges (SÉV. 21 oct. 1676)

Les sociétés d'où on les ôte [les vérités fondamentales du christianisme] sont des sociétés mortes qui ne peuvent donner à Dieu des enfants (BOSSUET Var. XV, § 79)

Messieurs, l'éloquence est morte, toutes ses couleurs s'effacent (BOSSUET Disc. Acad.)

Le parti de M. de Cambrai est mort (BOSSUET Lett. quiét. 443)

Ce discours d'un guerrier que la colère enflamme Ressuscite l'honneur déjà mort en leur âme (BOILEAU Ép. IV)

Sans tous ces ornements le vers tombe en langueur, La poésie est morte, ou rampe sans vigueur (BOILEAU Art p. III)

Les devoirs ne sont plus que des pratiques mortes et inanimées (MASS. Carême, Tiéd. 2)

Une terre morte et pour ainsi dire écorchée par les vents, laquelle ne présente que des ossements, des cailloux jonchés, des rochers debout ou renversés (BUFF. Quadrup. t. V, p. 14)

Oeuvres mortes, voy.

OEUVRE, n° 12

.

10. Langue morte, voy.

LANGUE, n° 6

10. .

Mon père regarde comme mal employé le temps que je donne aux langues mortes (P. L. COUR. Lett. I, 17)

11. Balle morte, balle qui a perdu la plus grande partie de l'impulsion qu'elle avait reçue.

Aux premières décharges de la mousqueterie ennemie, le roi [Charles XII] reçut une balle à la gorge ; mais c'était une balle morte qui s'arrêta dans les plis de sa cravate noire et qui ne lui fit aucun mal (VOLT. Charles XII, 2)

12. Eau morte, eau qui ne coule point, stagnante.

Bras mort, dans une rivière, partie de rivière interceptée et où l'eau n'est plus courante. Dans certaines provinces, ces bras morts sont dit les morts.

Mer Morte, nom d'un grand lac salé dans la Palestine.

Morte eau, les petites marées au temps du premier et du dernier quartier de lune.

À Audierne, la hauteur d'eau est de 4m, 80 en vive eau, et 3m, 30 en morte eau (GRANGEZ Voies navig. de France, p. 264)

Le temps des plus petites marées. Nous sommes en morte eau.

Morte eau se dit aussi du plus bas de l'eau, en parlant de la marée.

13. Fig. Où il n'y a pas d'action, sans action.

Pardonnez-moi, il y a des temps dans la vie où l'on ne peut rien faire, des temps morts, et je me trouve dans cette situation (VOLT. Lett. d'Argental, 26 sept. 1773)

Argent mort, argent qui ne porte ni intérêt ni profit.

Papier mort, se dit par opposition à papier timbré. Aujourd'hui on dit plutôt papier libre, papier non timbré.

Lettre morte, écrit sans autorité. Cette loi n'est plus qu'une lettre morte.

Pays mort, pays où il n'y a ni commerce, ni industrie.

J'ai animé un pays entièrement mort, j'ai fait naître le travail et l'opulence dans le séjour de la misère (VOLT. Lett. d'Argental, 11 oct. 1771)

Saison morte, ou morte saison, voy SAISON.

Chardon mort, chardon bonnetier dont les pointes sont émoussées par le travail.

Terme de fortification. Angle mort, se dit de l'angle que fait un flanc inutile pour la défense.

14. Ancien terme de physique. Force morte, force aussitôt détruite qu'engendrée.

Vous appelez cela une force morte ; or ces mots de force morte ne sont-ils pas un peu contradictoires ? ne vaudrait-il pas autant dire mort vivant, oui et non ? (VOLT. Dict. phil. Force physique.)

Chaleur morte.

Pour reconnaître ce que cette chaleur morte, c'est-à-dire cette chaleur dénuée de tout aliment, pouvait produire.... (BUFF. Hist. min. Introd. part. exp. Oeuv. t. VII, p. 120)

15. Terme de chimie. Tête morte, voy.

TÊTE

15. .

16. Terme de marine. Tour mort, tour simple d'un cordage quelconque sur un appui.

À morte charge, jusqu'aux écoutilles. Un bâtiment est à morte charge, quand on l'a chargé autant qu'il est possible.

Eaux mortes, celles qui enveloppent et qui semblent accompagner la partie supérieure de l'arrière de la carène, lorsque le navire est en marche.

Morte la bête, mort le venin, c'est-à-dire un méchant qui est mort ne peut plus nuire.

ÉTYMOLOGIE

Lat. mortuus, irrégulièrement formé de mori (la forme régulière serait mortus) ; mortuus est une formation de mori avec le suffixe tuus, tua, comme dans mutuus, statua, etc.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. MORT. Ajoutez :

17. Corps mort, voy. CORPS, n° 20.

18. Terme de mécanique. Point mort, poids mort, voy. POINT et POIDS au Supplément.

19. Terme d'exploitation de la houille et des mines. Mort terrain, voy. MORT-TERRAIN au Supplément.

20.

Perles mortes, perles qu'on pêche dans les parages de l'Écosse, et qui ressemblent à des yeux de poisson (CH. BLANC l'Art dans la parure, p. 319)

MORT, MORTE (s. m. et f.)[mor, mor-t']

1. Celui, celle qui a cessé de vivre. Ah ! c'est trop m'outrager.

- N'outragez plus les morts (CORN. Nicom. II, 3)

Les morts les mieux vengés ne ressuscitent point (CORN. Suréna, V, 3)

J'ai appris d'un saint homme dans notre affliction qu'une des plus solides et plus utiles charités envers les morts est de faire les choses qu'ils nous ordonneraient s'ils étaient encore au monde (PASC. Lett. sur la mort de son père)

C'est pour cette raison [le Saint-Esprit résidant dans les corps des saints jusqu'à la résurrection] que nous honorons les reliques des morts, et c'est sur ce vrai principe que l'on donnait autrefois l'eucharistie dans la bouche des morts (PASC. ib.)

Il [le comte de Fontaines] fut trouvé parmi ces milliers de morts dont l'Espagne sent encore la perte (BOSSUET Louis de Bourbon.)

Attendons-nous que Dieu ressuscite des morts pour nous instruire ? il n'est point nécessaire que les morts reviennent ni que quelqu'un sorte du tombeau ; ce qui entre aujourd'hui dans le tombeau doit suffire pour nous convertir (BOSSUET Duch. d'Orl.)

De tout temps dans le christianisme on a prié pour les morts (BOURD. Commém. des morts, Myst. t. II, p. 534)

Les tristes dépouilles d'une illustre morte, les larmes de ceux qui la pleurent (FLÉCH. Aiguillon.)

Les morts après huit ans sortent-ils du tombeau ? (RAC. Athal. I, 1)

Il n'y avait de sûreté qu'en le faisant mourir.... car, dit-il en se servant du proverbe, les morts ne mordent point (ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. X, p. 309, dans POUGENS)

D'un éternel oubli ne tirez point les morts (VOLT. Sémiramis, II, 7)

Les justes éloges sont un parfum qu'on réserve pour embaumer les morts (VOLT. Préface de l'Écossaise.)

Le nombre des morts est plus grand à Paris qu'à Londres depuis deux ans jusqu'à vingt ans ; ensuite plus petit à Paris qu'à Londres depuis vingt ans jusqu'à cinquante ans ; à peu près égal depuis cinquante jusqu'à soixante ans, et enfin beaucoup plus grand à Paris qu'à Londres depuis soixante ans jusqu'à la fin de la vie (BUFFON Probab. de la vie, Oeuv. t. X, p. 554)

Les volontés des morts sont des lois souveraines (DUCIS Osc. III, 1)

Les morts durent bien peu ; laissons-les sous la pierre ; Hélas ! dans le cercueil ils tombent en poussière Moins vite qu'en nos coeurs (V. HUGO F. d'automne, 6)

Un mort, une personne qu'on va enterrer.

Monsieur le mort, laissez-nous faire, On vous en donnera de toutes les façons, Il ne s'agit que du salaire ; Messire Jean Chouart couvait des yeux son mort (LA FONT. Fabl. VII, 11)

Le curé de sa paroisse ayant su que c'était un bon mort, et qu'il avait le moyen de payer grassement ses funérailles (BOURSAULT Lett. nouv. t. I, p. 353, dans POUGENS)

Dans le langage poétique, le rivage des morts, la demeure des morts, se dit des lieux où séjournent les morts.

On ne voit pas deux fois le rivage des morts (RAC. Phèdre, II, 5)

Croirai-je qu'un mortel, avant sa dernière heure, Peut pénétrer des morts la profonde demeure ? (RAC. ib. II, 1)

Chez les morts, se dit dans le même sens.

Mon âme chez les morts descendra la première (RAC. Phèdre, I, 3)

Tête de mort, tête dont il ne reste que la partie osseuse.

Faire le mort, retenir ses mouvements et sa respiration de manière à faire croire qu'on est mort.

Se couche sur le nez, fait le mort, tient son vent (LA FONT. Fabl. V, 20)

Fig. Faire le mort, ne pas répondre aux personnes par lesquelles on est questionné, interpellé par écrit.

Terme de jurisprudence. Le mort saisit le vif, une personne en mourant transmet son bien à son héritier, sans qu'il soit besoin d'un acte de mise en possession.

Danse des morts, voy.

MACABRE

.

2. S. m. Mort se dit, à la tontine, d'un joueur auquel il ne reste rien de sa mise.

Terme de whist. Jouer le mort, faire un mort, jouer le whist à trois personnes, en mettant sur table et découvrant le jeu d'un quatrième partenaire imaginaire.

3. S. m. Terme de marine. Le mort de l'eau ou le mort d'eau, les marées les plus basses. On dit plutôt morte eau.

4. Le mort, eau de chaux dans laquelle le tanneur a plongé plusieurs fois les peaux et qui a perdu sa force.

PROVERBES

Plus de morts, moins d'ennemis.

Qui court après les souliers d'un mort, risque souvent d'aller nu-pieds.

Les morts ont toujours tort, c'est-à-dire on excuse toujours les vivants aux dépens des morts.

HISTORIQUE

XIIIe s.Par iceste signifiance Poons entendre quel creance Doivent avoir li mort es vis [aux vivants] (MARIE Fable 33)Si fu.... La mort de Guion pardonée ; Car c'est coustume par devis, Les mors as mors, les vis [vivants] as vis (PH. MOUSKES ms. p. 627, dans LACURNE)

XIVe s.Sachez que les trespassés de ce siecle, après qu'ils sont morts, sçavent ce que d'eux en ce siecle est faict de ce que ordonné ils ont ; et ce savent ils par les bons anges qui habitent entre les vivans en l'air (BOUTEILLER Somme rural, livre II, tit. 9, p. 341, dans LACURNE.)

XVIe s.La personne, soit homme ou femme.... peut se faire mort par devant bailly [fiction légale par laquelle une personne se supposait morte et disposait en conséquence] (Coust. génér. t. II, p. 846)La guerre est la feste des morts (COTGRAVE)

ÉTYMOLOGIE

Mort 1 ; bourguig. mô ; wallon, moirt.

MORT (s. f.)[mor ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas : la mor a des rigueurs ; excepté dans les locutions : la mor-t aux rats, et il a souffert mor-t et passion ; au pluriel. l's ne se lie pas : des mor affreuses ; cependant plusieurs la lient : des mor-z affreuses]

1. Fin de la vie. On distingue la mort naturelle et la mort accidentelle.

Le peuple offre le sceptre [à qui délivrerait Thèbes du Sphinx].... De cent cruelles morts cette offre est tôt suivie (CORN. Oed. I, 4)

Faites du bien à votre ami avant la mort, et donnez l'aumône au pauvre selon que vous pouvez (SACI Bible, Ecclésiastiq. XIV, 13)

Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser (PASC. Pens. IV, 5, éd. HAVET.)

La mort est plus aisée à supporter sans y penser, que la pensée de la mort sans péril (PASC. ib. VI, 58)

Le présent ne nous satisfaisant jamais, l'espérance nous pipe, et, de malheur en malheur, nous mène jusqu'à la mort qui en est un comble éternel (PASC. ib. VIII, 2)

Mort soudaine seule à craindre, et c'est pourquoi les confesseurs demeurent chez les grands (PASC. ib. XXV, 59)

Nous savons que la vie, et la vie des chrétiens, est un sacrifice continuel qui ne peut être achevé que par la mort (PASC. Lett. sur la mort de son père)

De sorte que la mort est le couronnement de la béatitude de l'âme et le commencement de la béatitude du corps (PASC. ib.)

Je suis toujours surprise de la mort des jeunes personnes (SÉV. 399)

La mort est affreuse quand on est dénué de tout ce qui peut nous consoler en cet état (SÉV. 27 déc. 1684)

La mort, qui est la plus importante action de notre vie, a été aussi le plus bel endroit de la sienne (SÉV. 5 janv. 1687)

[La reine d'Espagne, fille de Madame, et mourant très rapidement] mandant au roi qu'elle n'a point de regret à la vie, et qu'elle meurt de sa mort naturelle, quoique d'abord elle eût dit comme feu Madame, et se repentant, comme elle, de l'avoir dit (SÉV. 23 févr. 1689)

Quel est notre aveuglement, si, toujours avançant vers notre fin, et plutôt mourants que vivants, nous attendons les derniers soupirs, pour prendre des sentiments que la seule pensée de la mort devrait nous inspirer à tous les moments de la vie ! (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Au lieu de déplorer la mort des autres, grand prince, dorénavant je veux apprendre de vous à rendre la mienne sainte (BOSSUET Louis de Bourbon.)

Il doit mourir de mort violente (BOSSUET Hist. II, 4)

La mort se déclare ; on ne tente plus de remèdes contre ses funestes attaques (BOSSUET le Tellier.)

Au lieu de l'histoire d'une belle vie, nous sommes réduits à faire l'histoire d'une admirable mais triste mort (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Et dans les tourments inouïs de sa dernière maladie.... elle n'a eu à se repentir que d'avoir une seule fois souhaité une mort plus douce (BOSSUET Anne de Gonz.)

Qu'il [l'homme] se multiplie tant qu'il lui plaira, il ne faut toujours pour l'abattre qu'une seule mort (BOSSUET Sermon sur l'honneur, 1)

Alors donc [après la résurrection] l'homme sera rétabli dans son premier état, la mort mourra (BOSSUET Méd. sur l'Év. Dern. sem. du Sauv. 41e jour.)

Si j'allais (ah ! plutôt la mort), si j'allais vous enseigner quelque erreur, je verrais tout mon auditoire se révolter contre moi (BOSSUET la Vallière.)

Ces langueurs, ces abattements, ces diminutions, que Tertullien appelle des portions de la mort, ne la lui faisaient-ils pas éprouver par avance ? (FLÉCH. Mme de Mont.)

La mort de madame la Dauphine est une de ces morts précieuses qui couronnent une belle vie (FLÉCH. Dauphine.)

Je ne suis point fort triste, nous n'en avons point de nouveaux sujets ; mais la mort est préférable à la vie (MAINTENON Lett. au duc de Noailles, t. V, p. 92, dans POUGENS.)

Ces histoires de morts lamentables, tragiques (BOILEAU Sat. X.)

Les haines sont si longues et si opiniâtres que le plus grand signe de mort dans un homme malade, c'est la réconciliation (LA BRUY. XI)

Qui ne craint point la mort est sûr de la donner (VOLT. Oreste, III, 8)

Je crois, toutes réflexions faites, qu'il ne faut jamais penser à la mort ; cette pensée n'est bonne qu'à empoisonner la vie ; la grande affaire est de ne point souffrir (VOLT. Lett. Mme du Deffant, 18 nov. 1761)

Le corps meurt peu à peu et par parties ; son mouvement diminue par degrés, la vie s'éteint par nuances successives, et la mort n'est que le dernier terme de cette suite de degrés, la dernière nuance de la vie (BUFF. Hist. nat. hom. Oeuv. t. IV, p. 351)

La mort, ce changement d'état si marqué, si redouté, n'est dans la nature que la dernière nuance d'un état précédent (BUFF. ib. p. 367)

La mort n'est pas une chose aussi terrible que nous nous l'imaginons, nous la jugeons mal de loin, c'est un spectre qui nous épouvante à une certaine distance, et qui disparaît lorsqu'on vient à en approcher de près (BUFF. ib. p. 371)

Enfin la joie bête et ridicule de tous les fanatiques au sujet de cette mort [de Voltaire] (D'ALEMB. Lett. au roi de Pr. 29 juin 1778)

La mort, mon fils, est un bien pour tous les hommes, elle est la nuit de ce jour inquiet qu'on appelle la vie (BERN. DE ST-P. Paul et Virg.)

Fig.

Ne sont-ce pas des morts, et des morts effroyables, Que tant de changements d'êtres si variables, Qui se disent toujours fatigués d'espérer ? (A. DE MUSSET Poésies nouv. Lett. à Lamartine.)

Belle mort, mort glorieuse.

Mourir pour son pays est un si digne sort, Qu'on briguerait en foule une si belle mort (CORN. Hor. II, 3)

Une bonne mort, une mort au milieu des sentiments religieux et en s'acquittant de tous les devoirs de la religion.

Nous espérons obtenir par elle [la Vierge] une bonne mort après une vie toute mondaine (BOURDAL. Assompt. de la Vierge, Myst. t. II, p. 342)

Mort subite, mort qui survient instantanément. Les morts subites sont causées d'ordinaire par des ruptures du coeur ou des gros vaisseaux.

Il disait que, loin de craindre une mort subite, c'était celle qu'il choisirait (DUCLOS Oeuvr. t. VI, p. 178)

Donner la mort, voy.

DONNER, n° 6

.

Mettre à mort, voy.

METTRE

.

Dans le langage élevé et poétique, porter la mort, voy.

PORTER

.

Familièrement. Souffrir mort et passion, voy.

PASSION

.

Familièrement. Mourir de sa belle mort, mourir de mort naturelle.

Il serait plus honnête de me laisser mourir de ma belle mort (VOLT. Lett. d'Argental, 30 janv. 1778)

Fig.

Tu dis qu'il faut brûler mon livre ; Les tiens auront un meilleur sort, Ils mourront de leur belle mort (J. B. ROUSS. Ép. III, 16)

Être à l'article de la mort, être à l'agonie.

Être malade à la mort, être fort malade, être près de mourir.

Gens du monde, vous ne pensez pas à ces horribles profanations [de la messe] ; à la mort, vous y penserez avec confusion et saisissement (BOSSUET Louis de Bourbon.)

Il est plaisant que je sois si politique, en étant continuellement à la mort (VOLT. Lett. d'Argental, 6 déc. 1777)

Au milieu de ce premier triomphe, le roi tomba malade à Calais ; il fut plusieurs jours à la mort (VOLT. Louis XIV, 6)

Dès qu'on a le genre nerveux véritablement attaqué, on est porté à se croire continuellement à la mort (GENLIS Maison rust. t. II, p. 261, dans POUGENS)

Entre la vie et la mort, dans un fort grand péril par maladie ou par accident.

Alors qu'entre la vie et la mort incertaine, Comme un fruit par son poids détaché du rameau, Notre âme est suspendue et tremble à chaque haleine.... (LAMART. Méd. II, 22)

Être au lit de la mort, au lit de mort, être à l'extrémité.

Un pécheur qui, étendu dans le lit de la mort, commence à ne plus compter sur sa vie (MASS. Avent, Mort du pécheur.)

À son lit de mort, avant de mourir, en mourant.

Fig. Avoir la mort entre les dents, être fort vieux ou fort malade.

Je vois tout l'excès du ridicule où je me jette à mon âge [en faisant une tragédie à 84 ans], la syndérèse dans le coeur, et la mort entre les dents, ou du moins entre les gencives, car de dents je n'en ai plus (VOLT. Lett. d'Argental, 30 janv. 1778)

Avoir la mort sur les lèvres, être près de mourir, avoir la figure d'un mourant.

Mille morts, se dit, par exagération, pour les plus grands supplices ou les plus grandes douleurs, ou les plus grands périls. La goutte lui a fait souffrir mille morts.

Xipharès... à travers mille morts, ardent, victorieux, S'était fait vers son père un chemin glorieux (RAC. Mithr. V, 4)

Plutôt de mille morts dussiez-vous me punir.... (RAC. ib. III, 5)

Vouloir mal de mort, vouloir beaucoup de mal à quelqu'un.

Je me veux mal de mort d'être de votre race (MOL. Femmes sav. II, 7)

La mort exécute le vif, les héritiers du créancier mort peuvent faire exécuter l'obligé qui vit.

Pères de la Mort, s'est dit d'hommes religieux ou de moines qui se vouaient à l'assistance des moribonds. À Paris, on appelait particulièrement ainsi les augustins déchaussés ou Petits pères.

Hussards de la mort, nom donné à certains régiments de hussards qui portaient pour insignes une tête et des os de mort, et qui, disait-on, ne faisaient aucun quartier à l'ennemi.

2. Dans le style soutenu, la mort est souvent personnifiée.

La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles ; On a beau la prier, La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles, Et nous laisse crier (MALH. VI, 18)

La mort ne surprend point le sage, Il est toujours prêt à partir (LA FONT. Fabl. VIII, 1)

Défendez-vous par la grandeur ; Alléguez la beauté, la vertu, la jeunesse ; La mort ravit tout sans pudeur (LA FONT. ib.)

Ce que vous dites sur la liberté que prend la mort d'interrompre la fortune est incomparable (SÉV. 8 juin 1676)

Un tel homme voyant approcher la mort.... lui montre lui-même l'endroit où elle doit frapper : Ô mort, lui dit-il d'un visage ferme, tu ne me feras aucun mal.... achève donc, Ô mort favorable, et rends-moi bientôt à mon maître (BOSSUET le Tellier.)

Sans menacer, sans avertir, la mort se fait sentir tout entière dès le premier coup (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Laissons donc au sage mépriser tous les états de cette vie, puisqu'enfin, de quelque côté qu'on s'y tourne, on voit toujours la mort en face qui couvre de ténèbres nos plus beaux jours (BOSSUET ib.)

Il s'affaiblissait, ce grand prince, mais la mort cachait ses approches (BOSSUET Louis de Bourbon.)

La grandeur et la gloire ! pourrons-nous encore entendre ces noms dans ce triomphe de la mort ? (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Madame fut douce envers la mort, comme elle l'était envers tout le monde (BOSSUET ib.)

[Les princes] dégradés à jamais par les mains de la mort (BOSSUET ib.)

Elle se trouve toute vive et tout entière entre les bras de la mort, sans l'avoir presque envisagée (BOSSUET Mar.-Thér.)

La voilà, malgré ce grand coeur, cette princesse si admirée et si chérie ! la voilà telle que la mort nous l'a faite ! (BOSSUET Duch. d'Orl.)

La mort a rejoint ce qu'elle avait séparé (FLÉCH. Duc de Mont.)

Ô mort, cruelle mort, que ne lui laissais-tu plus longtemps le plaisir de voir le fruit de ses travaux ? (FLÉCH. Mme de Mont.)

2. Il serait bon à aller quérir, à aller chercher la mort, se dit d'un homme lent en tout ce qu'il fait.

3. La Mort, personnification de la mort, personnage mythologique que l'on représente le plus souvent sous la forme d'un squelette armé d'une faux (on met une majuscule). Un malheureux appelait tous les jours La Mort à son secours : Ô Mort, lui disait-il, que tu me sembles belle ! Viens vite, viens finir ma fortune cruelle.

La Mort crut, en venant, l'obliger en effet (LA FONT. Fabl. I, 15)

Un mourant qui comptait plus de cent ans de vie, Se plaignait à la Mort que précipitamment Elle le contraignait de partir tout à l'heure (LA FONT. ib. VIII, 1)

Un fantôme s'élance sur le seuil des portes inexorables, c'est la Mort ; elle se montre comme une tache obscure sur les cachots qui brûlent derrière elle ; son squelette laisse passer des rayons livides de la lumière infernale (CHATEAUBR. Mart. VIII)

4. Dans le langage de l'Écriture, les ombres de la mort, la mort (voy.

OMBRE

4. ).

5. Mort d'homme, se dit des accidents, des rixes où quelqu'un est tué.

En ces occasions l'on frappe, l'on assomme, Et pour moins, bien souvent, il arrive mort d'homme (HAUTEROCHE le Soup. mal apprêté, sc. 6)

Il y a ici mort d'homme et supposition (DANCOURT Mari retrouvé, sc. 22)

Et si je n'avais pas apaisé la querelle, Il serait arrivé mort d'homme ou de femelle (REGNARD Ménechm. III, 1)

Crime de mort, crime emportant la peine de mort ; coupable de mort, coupable méritant la mort (locutions qui ne se disent plus beaucoup).

C'était un crime de mort de paraître en la présence du roi [sans être appelé] (L. RACINE Rem. Esth. I, 3)

Quand Assuérus y était [dans la chambre du trône], quiconque y entrait sans être appelé était coupable de mort (L. RACINE ib. II, 1)

6. La peine capitale. Il vota la mort. Abolir la peine de mort. Toutes les voix allaient à la mort, ont été à la mort.

Cette affaire va à la mort, elle doit finir par un arrêt de mort.

Sentence, arrêt de mort, condamnation qui porte la peine de mort.

Testament de mort, déclaration que fait un condamné avant son supplice.

Par extension. Testament de mort, écrit qui atteste les derniers sentiments d'une personne.

7. Terme de droit. Mort civile, cessation de toute participation aux droits civils.

8. La mort éternelle, la mort de l'âme, la seconde mort, la condamnation des pécheurs aux peines de l'enfer.

Quand il [le livre de l'Apocalypse] les condamne tous [les timides] à la seconde mort, à cette mort si terrible et si étrange, à ce lac ardent de feu et de soufre (BALZ. De la cour, 5e disc.)

Craignez les occasions prochaines ; car qui aime son péril, il aime sa mort (BOSSUET Sermons, Intégrité de la pénitence, 3)

Des infidélités légères qui ne donnent pas la mort à l'âme (MASS. Carême, Tiédeur, 1)

Tous les péchés ne sont pas des péchés à la mort (MASS. ib.)

Mort de l'âme, la perte de la grâce sanctifiante par le péché mortel.

Mort morale, état de l'âme où tout sentiment moral est éteint.

Pour garantir le jeune infortuné de cette mort morale dont il était si près, il commença par réveiller en lui l'amour-propre et l'estime de soi-même (J. J. ROUSS. Ém. IV)

9. La mort au monde, la retraite loin du monde, soit dans une maison religieuse, soit chez soi et dans la demeure privée.

Faites bien comprendre à nos soeurs en quoi consiste la mort au monde (MAINTENON Lettre à Mme de Glapion, t. III, p. 194, dans POUGENS.)

Par extension.

Je ne connais personne qui ait autant de besoin que vous, monseigneur, d'une mort continuelle à tout intérêt et à toute passion (MAINTEN. Lett. au cardinal de Noailles, 30 avril 1697)

Mort mystique de l'âme, détachement général du péché.

10. Fig. Extinction, destruction, ruine. Le monopole est la mort de l'industrie.

Je veux, dans un seul malheur, déplorer toutes les calamités du genre humain, et, dans une seule mort, faire voir la mort et le néant de toutes les grandeurs humaines (BOSSUET Duch. d'Orl.)

...Ce marquis... qui sans cesse au jeu... Voit la vie ou la mort sortir de son cornet (BOILEAU Sat. IV)

On a ri à la mort du jansénisme et du molinisme (VOLT. Mél. litt. Avert. d'une éd. des pensées de Pascal.)

Les moralités sont la mort de toute bonne éducation (J. J. ROUSS. Ém. V)

Les jeunes gens quelquefois se passionnent pour l'étude : c'est la mort à tout avancement (P. L. COUR. Lett. à l'Acad. des inscr.)

Familièrement. La mort au beurre, se dit de mets dont la préparation demande beaucoup de beurre. Les épinards sont la mort au beurre.

11. Fig. Un grand chagrin. Ce fils dénaturé lui donne la mort.

Et le coup qui surprend un espoir légitime, Porte plus d'une mort au coeur de la victime (CORN. Androm. II, 4)

Avoir la mort dans l'âme, dans le coeur, être très affligé.

Mme de Chaulnes m'a fort conté les affaires des états... elle me paraît la mort au coeur de toutes les troupes [envoyées en Bretagne] (SÉV. 22 déc. 1675)

Vous voyez devant vous une reine éperdue Qui, la mort dans le sein, vous demande deux mots (RAC. Bérén. III, 3)

Elle a.... la fièvre, la migraine, Tout ce qu'on peut avoir.... la mort au fond du coeur (LANOUE Coquette corr. V, 1)

Familièrement. C'est une mort que d'avoir affaire à un pareil homme, que de poursuivre une telle affaire, c'est-à-dire c'est une grande peine, c'est une grande misère que de.... C'est une mort que d'attendre si longtemps.

C'est une mort, signifie aussi : il y a de quoi rendre malade, de quoi tuer.

Vous savez ce que c'est pour moi que la santé de votre chère femme ; mais vous l'avez laissée trop écrire ; c'est une mort que cet excès [Mme de Grignan venait d'accoucher] (SÉV. 23 févr. 1676)

C'est ma mort, c'est la chose la plus désagréable pour moi.

12. En termes de jeu, jouer à la mort de telle somme, jouer jusqu'à ce que telle somme soit perdue.

13. Mort aux rats, drogue dont on se sert pour faire mourir les rats ; c'est d'ordinaire une substance arsenicale.

Le sulfate de baryte est employé en Angleterre comme mort aux rats (THENARD Traité de chimie, t. II, p. 425, dans POUGENS)

Mort aux mouches, cobalt ou arsenic délayé dans l'eau.

Mort aux chiens, colchique d'automne.

Mort de safran, petite truffe parasite, rhizoctonia crocorum. DC.

Mort au chanvre, orobanche rameuse.

Mort aux poules, jusquiame noire.

Mort aux vaches, renoncule scélérate.

Mort aux poux, staphysaigre.

14. Populairement. La petite mort, le frisson. J'ai la petite mort dans le dos.

15. Mort noire ou peste noire, nom donné à la grande peste qui dévasta le monde au milieu du XIVe siècle.

16. À mort, loc. adv. De manière qu'on en meure. Il fut blessé à mort.

Fig être frappé à mort, être attaqué d'une maladie dont les symptômes annoncent une mort certaine.

Condamner, juger à mort, condamner quelqu'un à la peine de mort.

Combat à mort, combat qui ne doit se terminer que par la mort d'un des combattants.

C'est un duel ? - à mort : ou ma vie, ou la vôtre ! (C. DELAVIGNE Marino Faliero, II, 13)

Populairement. À mort, excessivement. Boire à mort.

À mort ! exclamation pour menacer de mort. À mort les traîtres !

On dit dans le même sens et dans le même emploi exclamatif : mort à ! Mort aux traîtres !

17. À la mort, loc. adv. Extrêmement, excessivement, en parlant de la haine, de l'ennui et d'autres sentiments analogues.

Je suis ennuyée à la mort d'en entendre parler (SÉV. 36)

Elle soutint que c'était obstination pure, que je m'ennuyais à la mort dans ma retraite (J. J. ROUSS. Conf. X)

Brutal, avare, amoureux et jaloux à l'excès de sa pupille, qui le hait à la mort (BEAUMARCH. Barb. de Sév. I, 4)

Je hais la toilette à la mort (GENLIS Théât. d'éduc. l'Enfant gâté, I, 3)

18. À la vie et à la mort, loc. adv. Pour toujours. Je suis votre ami à la vie et à la mort.

Entre nous, c'est à la vie et à la mort, notre amitié durera toujours.

Il ne me pardonnera ni à la vie ni à la mort, il ne me pardonnera jamais.

Vous voyez bien ces vingt sols-là, Marianne, je ne vous les pardonnerai jamais, ni à la vie, ni à la mort (MARIVAUX Marianne, part. 2)

Terme de vénerie. À la mort, chiens ! cri que les chasseurs emploient pour appeler les chiens quand le cerf est pris.

19. Par la mort ! sorte de serment et de menace.

Par la mort ! par la tête ! si je le trouve, je le veux échiner (MOL. Scapin, II, 9)

Quiconque remuera, par la mort, je l'assomme ! (MOL. Éc. des f. II, 2)

Mort de ma vie, autre serment qui sert à affirmer avec une sorte d'impatience.

Et mort de ma vie, la grâce saura bien vous préparer les chemins ! (SÉV. 440)

Mort de ma vie, que les gens sont sots quand ils sont amoureux ! (BRUEYS Grondeur, III, 5)

PROVERBES

De tant de douleur on ne saurait faire qu'une mort.

Dieu ne veut pas la mort du pécheur, c'est-à-dire il faut être indulgent pour la faiblesse humaine.

Après la mort le médecin, voy. MÉDECIN.

Il y a remède à tout, hors à la mort.

HISTORIQUE

XIe s.Si me gardez et de mort et de honte (Ch. de Rol. II)Ne lui chaut, sire, de quel mort nous mourions (ib. XV)Si chalengez [défendez] et vos morz et vos vies (ib. CXLI)Oliviers sent que à mort est ferut (ib. CXLIV)

XIIe s.De mort à vie suscitas Lazaron (Ronc. 48)Jà de plus aspre mort nel pouvez justicier (ib. 200)E tu, bels sires, en cel lieu ù tu seras, u à mort u à vie, jo i serai (Rois, p. 175)En vostre amor, qui donra [donnera] mort ou vie (Couci, XXI)

XIIIe s.Sa fille [elle] i a trouvée, que la male mort fiere [puisse frapper] (Berte, XII)Se je n'ai d'une cose [chose] que je desire à mort (Chron. de Rains, 108)Li uns des sers sunt si soujet à lor seigneurs, que lor sires pot penre quanqu'il ont, à mort et à vie, et lor cor tenir en prison toutes les fois qu'il lor plest, soit à tort, soit à droit, qu'il n'en est tenus à respondre fors à Dieu (BEAUMANOIR XLV, 31)S'il i a mort d'homme, tout cil qui sont au fet quieent [tombent] en la merci du comte, de cors et d'avoir (BEAUMANOIR LX, 10)

XIVe s.Et ainsi celui est principalement dit fort qui se met en perilz de bonne mort (ORESME Eth. 79)Qui plus despend qu'à lui n'afiert, Sans coup ferir, à mort se fiert [blesse] (J. DE VIGNAY Esches moralisés, f. 74)Il me fera morir, bien sai, sans nul detri [retard] ; Car il me het à mort, et aussi foi-je lui (Guesclin. V. 16416)Mais mettez tout à mort, celle soudoierie ! Avant à ces ribaus ! lor puissance est faillie (ib. V. 17456)Mieux vaut prison que mort ; car adès en yst-on [sort-on] ; Mais li homs qui est mors, jamais ne revoist-on (ib. V. 12260)

XVe s.Mort de moy ! vous y jouez vous Avec dame merencolie ? Mon cueur, vous faictes grant folye, C'est la nourrisse de courroux (CH. D'ORL. Rond.)Rien n'est d'armes, quand la mort assaut (LEROUX DE LINCY t. II, p. 413)Le marechal a le jour du vendredi en grande reverence ; il n'y mange chose qui prenne mort, ne vest couleur fors noire (Bouciq. IV, 3)Qui croit de leger les rapports De ses yeulx sans autre esperance, Pourroit mourir de mille morts Ainçois qu'ataindre à sa plaisance (ALAIN CHARTIER la Belle dame sans merci.)Mourir de mort acquise [violente] (Perceforest, t. IV, f° 85)Or entendez, chere cousine, qu'il est ici malade avecques un sien compaignon ; si vous prie pour Dieu, que je puisse parler à luy, car c'est ma mort et ma vie (ib. t. I, f° 43)

XVIe s.Elle en faisoit l'essai sur les criminels de mort qui estoient detenus es prisons (AMYOT Anton. 93)Le jeudi consequent, nonobstant grand tempeste, De canonner à mort l'Anglets sur nous tempeste (MORIN Siége de Boulogne, p. 34)Ceux qui voyent comment ce mal me met au bas, Comme il revient soudain, n'attendent qu'un trespas Qui ces petites morts d'heure à autre finisse (DESPORTES Diane, II, 60)Beze est mort de mort civile, à sçavoir par bannissement, et de mort spirituelle, à sçavoir par l'excommunication (D'AUB. Conf. II, 6)Ils crioient, Nouvelles, nouvelles, comme on crie la mort aux rats et aux souris (Sat. Mén. p. 197)Syncope ou petite mort (PARÉ VII, 14)J'apperceu une vigne plus chargée de fruits que toutes les autres, et m'enquerant de la raison, on me respondit qu'elle estoit chargée à la mort (PALISSY 30)Et ne voyant moyen de se desveloper, voulut vendre sa mort (M. DU BELLAY 6)Le semblable se fera pour toutes mises outre des plaintes, significations et recours à mort de la chandelle [extinction des feux] (Nouv. coust. génér. t. II, p. 189)On dit en commun proverbe que telle vie, telle mort (PASQUIER Recherches, livre VI, p. 531, dans LACURNE)La mort n'a point d'ami, le malade n'en a qu'un demi (COTGRAVE)Bonne la mort qui nous donne la vie [qui ouvre le paradis] (COTGRAVE)Contre la mort n'y a point d'appel (COTGRAVE)À longue corde tire qui la mort d'autrui desire (COTGRAVE)Haine de prince signifie mort d'homme (COTGRAVE)À toute heure la mort est preste (LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 231)Le capitaine Bayard, se sentant blecé à mort d'une arquebusade dans le corps (MONT. I, 16)....ceux qui entreprennent, vivants et respirants, jouyr de l'ordre et honneur de leur sepulture, et qui se plaisent de veoir en marbre leur morte contenance ; heureux qui sachent resjouyr et gratifier leur sens par l'insensibilité, et vivre de leur mort (MONT. I, 18)Jamais homme ne se prepara à quitter le monde plus purement et pleinement, et ne s'en desprint plus universellement que je m'attends de faire ; les plus mortes morts sont les plus saines (MONT. I, 79)Moy qu'il [la Boétie] laissa d'une si amoureuse recommandation, la mort entre les dents, par son testament, heritier de sa bibliotheque et de ses papiers (MONT. I, 206)

ÉTYMOLOGIE

Pays messin, moûe ; prov. mort ; esp. muerte ; ital. morte ; du lat. mortem (voy. MOURIR).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

3. MORT. Ajoutez :

20. Arbre de mort, le mancenillier, BAILLON, Dict. de botan. p. 257.

MORT (s. m.)[mor]

Troisième réservoir des conches dans un marais salant.

MOURIR (v. n.)[mou-rir]

1. Cesser de vivre. Mourir de vieillesse, de maladie, de mort violente. Son cheval vient de mourir. Il est mort de faim.

Quiconque sait mourir, sait bien aussi se taire (DU RYER Scévole, IV, 6)

Ma fille, il est toujours assez tôt de mourir (CORN. Oedipe, III, 2)

Mourir pour le pays est un si digne sort, Qu'on briguerait en foule une si belle mort (CORN. Hor. II, 3)

Voir le dernier Romain à son dernier soupir, Moi seule en être cause et mourir de plaisir ! (CORN. ib. IV, 5)

Si mourir pour son prince est un illustre sort, Quand on meurt pour son Dieu, quelle sera la mort ! (CORN. Poly. IV, 3)

Quoi ! vous causez sa perte, et n'avez point de pleurs ? - Non, je ne pleure point, madame, mais je meurs (CORN. Suréna, V, 5)

Les jeunes gens mourront par l'épée, leurs fils et leurs filles mourront de faim (SACI Bible, Jérémie, II, 22)

Nous nous connaissons si peu, que plusieurs pensent aller mourir quand ils se portent bien, et plusieurs pensent se porter bien quand ils sont proche de mourir (PASC. Pens. XXV, 8, éd. HAVET.)

Je ne suis la fin de personne, et n'ai pas de quoi le satisfaire : ne suis-je pas prêt à mourir ? (PASC. ib. XXIV, 39 ter.)

On mourra seul ; il faut donc faire comme si on était seul (PASC. ib. XIV, 1)

Ce qui me fâche, c'est qu'en ne faisant rien les jours se passent, et notre pauvre vie est composée de ces jours, et l'on vieillit, et l'on meurt (SÉV. 6 août 1675)

Si on m'avait demandé mon avis, j'aurais bien aimé à mourir entre les bras de ma nourrice ; cela m'aurait ôté bien des ennuis, et m'aurait donné le ciel bien sûrement et bien aisément (SÉV. 16 mars 1672)

Tant il est vrai que tout meurt en lui [l'homme], jusqu'aux termes funèbres par lesquels on exprimait ses malheureux restes (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Nous mourons tous, a dit cette femme dont l'Écriture a loué la prudence, et nous allons sans cesse au tombeau ainsi que des eaux qui se perdent sans retour (BOSSUET ib.)

Cette admirable parole, qu'elle aimait mieux vivre et mourir sans consolation, que d'en chercher hors de Dieu (BOSSUET Anne de Gonz.)

Turenne meurt, tout se confond, la fortune chancelle, la victoire se lasse, la paix s'éloigne (FLÉCH. Turenne.)

Je plains Mlles de Barneval, si elles perdent leur mère : je ne puis plaindre ceux qui meurent (MAINTENON Lett. à Mme de Caylus, t. VI, p. 172, dans POUGENS)

En mourrai-je moins, me direz-vous ? vous mourrez plus tard : chaque instant de votre vie m'est précieux (MAINTENON Lettre à Mme de Glapion, 27 déc. 1716)

M. de Barbezieux meurt à la fleur de son âge, dans une très grande fortune, et à la veille d'une fortune encore plus grande (MAINTENON Lett. au D. de Noailles, 7 janv. 1701)

L'imbécile Ibrahim, sans craindre sa naissance, Traîne dans le sérail une éternelle enfance ; Indigne également de vivre et de mourir.... (RAC. Baj. I, 1)

Ne tardons plus, marchons ; et, s'il faut que je meure, Mourons, moi, cher Osmin, comme un vizir, et toi Comme le favori d'un homme tel que moi (RAC. Baj. IV, 7)

Ariane, ma soeur, de quel amour blessée, Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ! (RAC. Phèdre, I, 3)

Mourez donc, et gardez un silence inhumain (RAC. ib. I, 3)

Virgile mourut à Brunduse l'année de Rome 735, âgé de cinquante-deux ans (ROLLIN Hist. anc. t. XII, p. 93, dans POUGENS)

M. Cassini mourut le 14 septembre 1712, âgé de 87 ans et demi, sans maladie, sans douleur, par la seule nécessité de mourir (FONTEN. Cassini.)

Un peu avant qu'il [l'argent] finît, je tombai assez malade pour espérer de mourir : on ne meurt jamais à propos ; je fus trompée dans mon attente (STAAL Mém. t. I, p. 130)

Quand il faut rendre son corps aux éléments, et ranimer la nature sous une autre forme, ce qui s'appelle mourir ; quand ce moment de métamorphose est venu, avoir vécu une éternité, ou avoir vécu un jour, c'est précisément la même chose (VOLT. Micromégas, 2)

On meurt en détail, ma chère amie ; puissiez-vous jouir d'une meilleure santé que la mienne ! (VOLT. Lett. Mme de Champbonin, 17 nov. 1764)

On sait bien qu'il faut mourir ; mais, en conscience, il ne faudrait pas aller à la mort par de si vilains chemins (VOLT. Lett. Vasselier, mai 1773)

Mourir est un instant, vivre est un long supplice (SAURIN Beverlei, V, 5)

Nous commençons de vivre par degrés, et nous finissons de mourir comme nous commençons de vivre (BUFF. Hist. nat. Hom. Oeuv. t. IV, p. 368)

Je meurs, et sur la tombe où lentement j'arrive, Nul ne viendra verser des pleurs (GILBERT Ode imitée de plusieurs psaumes)

Prends ton vol, Ô mon âme, et dépouille tes chaînes ; Déposer le fardeau des misères humaines, Est-ce donc là mourir ? (LAMART. Médit. I, 27)

Mourir roi, prince, etc. mourir avec la dignité de roi, de prince, etc.

Traître, songe, en mourant, que tu meurs mon sujet (RAC. Théb. V, 3)

Il a soixante et quatorze ans, C'est mourir pape et non pas l'être (VOLT. Lett. en vers et en prose, 163)

Il se dit dans un sens analogue avec un adjectif. Il est mort repentant.

Quand tu sauras mon crime et le sort qui m'accable, Je n'en mourrai pas moins, j'en mourrai plus coupable (RAC. Phèdre, I, 3)

Mourir dans une croyance, y persister jusqu'à la fin de sa vie.

Le bon religieux conçut que le philosophe était résolu de mourir dans la religion de son pays (DIDER. Opin. des anciens philos. (hobbisme).)

En un sens analogue, mourir dans son péché, ne pas se corriger.

Ce n'est pas parce que j'ai quatre-vingts ans que je pense ainsi ; car j'avais le même goût à quinze, et probablement je mourrai dans mon péché (VOLT. Lett. Touraille, 5 juill. 1774)

Il mourra en sa peau, ou en sa peau mourra le renard, c'est-à-dire on ne se corrige point.

On dit de même : il mourra dans la peau d'un insolent.

Le drôle est toujours le même, et, à moins qu'on ne l'écorche vif, je prédis qu'il mourra dans la peau du plus fier insolent !... (BEAUMARCHAIS le Mariage de Figaro, I, 3)

Mourir dans son lit, voy.

LIT, n° 1

.

Mourir au champ d'honneur, au lit d'honneur, être tué à la guerre, en faisant son devoir, voy.

HONNEUR, n° 1

.

Familièrement. Mourir de sa belle mort, mourir de sa mort naturelle.

Ironiquement. Mourir dans les formes, mourir traité en règle par la médecine.

Ce n'est pas qu'avec tout cela votre fille ne puisse mourir ; mais au moins vous aurez fait quelque chose, et vous aurez la consolation qu'elle sera morte dans les formes (MOL. Am. méd. II, 5)

Mourir martyr, mourir en souffrant de grandes douleurs.

Bien mourir, mourir chrétiennement, dans des sentiments de pénitence et de foi.

C'est peu de reconnaître la nécessité de mourir, si l'on n'en tire des motifs et des conséquences pour bien vivre (FLÉCH. Lamoignon.)

On dit dans un sens analogue, mais familièrement : mourir décemment.

Louis XV.... éloigna la du Barry, communia, mourut fort décemment (MICHELET Louis XV et Louis XVI)

Populairement. Mourir comme un chien, mourir sans vouloir témoigner le moindre repentir de ses fautes.

Mourir tout en vie, mourir d'une maladie vive et prompte, être emporté dans la pleine vigueur du corps et de l'esprit.

Mourir tout entier, ne laisser aucun renom après sa mort.

Ne laisser aucun nom et mourir tout entier (RAC. Iph. I, 2)

Mourir à la peine, mourir sans avoir aucun relâche d'occupations pénibles, sans prendre une retraite.

Je sens bien qu'il faut mourir ; mais, pendant qu'on attend, tout change, et on meurt à la peine (VOLT. Lett. d'Argental, 24 oct. 1774)

Fig. Mourir à la peine, ne vouloir point démordre de ce qu'on a entrepris. Je viendrai à bout de mon dessein, ou je mourrai à la peine.

Il ne mourra que de ma main, se dit par menace contre quelqu'un.

Si c'était encore le même chevalier sur le même cheval, il ne mourrait que de ma main (SÉV. 13 sept. 1671)

Fig. Mourir d'une belle épée, succomber sous un ennemi à qui il est glorieux de céder, mourir honorablement.

Quoi qu'il en soit, je me porte bien ; et, si je meurs de cette maladie, ce sera d'une belle épée [honorablement], et je vous laisse le soin de mon épitaphe (SÉV. à Bussy, 5 sept. 1674)

Fig. Mourir sur le coffre, mourir au service d'un roi, d'un grand ; locution prise des coffres sur lesquels on avait autrefois coutume dans les grandes maisons de coucher les domestiques.

Ébloui de l'éclat de la splendeur mondaine, Je me flattais toujours d'une espérance vaine ; Faisant le chien couchant auprès d'un grand seigneur, Je me vis toujours pauvre, et tâchai de paraître ; Je vécus dans la peine, attendant le bonheur, Et mourus sur un coffre en attendant mon maître (TRISTAN Son épitaphe (1655).)

Monsieur, je vous prie de croire [paroles de Turenne au cardinal de Retz] que, sans ces affaires-ci où peut-être on a besoin de moi, je me retirerais comme vous, et je vous donne ma parole que, si j'en reviens, je ne mourrai pas sur le coffre, et je mettrai, à votre exemple, quelque temps entre la vie et la mort (SÉV. 2 août 1675)

2. Impersonnellement. Il meurt, année moyenne, tant de personnes à Paris. Il est mort beaucoup de monde du choléra.

Les mois dans lesquels il meurt le plus de monde sont mars, avril et mai, et ceux pendant lesquels il en meurt le moins sont août, juillet et septembre (BUFF. Prob. de la vie, Oeuv. t. X, p. 513)

3. Il est mort, a quelquefois la force du futur il mourra.

Si ma fille une fois met le pied dans l'Aulide, Elle est morte : Calchas, qui l'attend en ces lieux, Fera taire nos pleurs.... (RAC. Iphig. I, 1)

3. ar forme de serment, je veux mourir, que je meure à l'instant, ou je meure, sans que, si ce que je vous dis n'est pas vrai.

Je meure, mon enfant, si tu n'es admirable (CORN. Veuve, III, 4)

Je meure, en vos discours si je puis rien comprendre (CORN. le Ment. II, 3)

Si pendant un quart d'heure Vous suivez ce dessein, c'est beaucoup ou je meure (DESTOUCHES Irrésolu, IV, 1)

M. de Forlis : Promets-moi.... - Le baron : Que je meure Si j'y manque, monsieur (BOISSY Deh. tromp. IV, 2)

Je veux mourir si je comprends un mot à tout ce galimatias (GENLIS Théât. d'éduc. le Méchant par air, I, 1)

On dit aussi : Que je ne meure.

Je n'ai, que je ne meure, point de joie si sensible, que lorsque je pense que la fortune nous donnera moyen quelque jour de passer le reste de notre vie l'un avec l'autre (VOIT. Lett. 126)

4. Faire mourir quelqu'un, le mettre à mort.

Ce tyran [Néron] fait mourir saint Pierre (BOSSUET Hist. II, 7)

Quelques esclaves qu'on avait fait mourir pour honorer ses funérailles (FÉN. Tél. XVIII)

Faire mourir, causer la mort. Le chagrin l'a fait mourir.

La duchesse de Bouillon alla demander à la Voisin du poison pour faire mourir un vieux mari qu'elle avait qui la faisait mourir d'ennui (SÉV. 31 janv. 1680)

Ce n'est pas que je croie à votre ancienne prédiction, que le roi de Prusse me ferait mourir de chagrin ; je ne me sens pas d'humeur à mourir d'une si sotte mort (VOLT. Lett. Mme Denis, 18 déc. 1752)

Par exagération, faire mourir, mettre dans un état très voisin de la mort.

Il tombe tout à coup dans ces ennuyeuses douleurs où l'on souffre sans secours et sans intervalle : la respiration, qui nous fait vivre, le fait mourir à tous moments (FLÉCH. Duc de Mont.)

Vous me faites mourir, vous m'affligez beaucoup, ou bien, vous m'impatientez beaucoup.

Tu veux que je t'écoute, et tu me fais mourir ! (CORN. Cid, III, 4)

La crainte de sa mort me fait déjà mourir (CORN. Cinna, I, 2)

Il [le cardinal de Bouillon] m'a conté mille choses de M. de Turenne, qui font mourir (SÉV. 12 août 1675)

Le moyen de se représenter que vous êtes au lit, affligé de toutes les parties et les jointures de votre petit corps.... c'est pour nous faire mourir (SÉV. à Coulanges, 24 juill. 1691)

Faire mourir quelqu'un à petit feu, lui causer des peines continuelles qui le rongent.

5. Se laisser mourir, ne rien faire pour soutenir sa vie.

Elle prit une poignée de terre qu'elle répandit en croix sur le corps de son fils qu'elle avait étendu à ses pieds ; son mari comprit le signe et se laissa mourir de faim (DIDER. Lettre sur les sourds et muets)

6. Éprouver une mortelle affliction.

Je mourrai plus que vous du coup qui vous tuera (ROTR. Vencesl. V, 4)

Je meurs si je vous perds ; mais je meurs si j'attends (RAC. Andr. III, 7)

Du coup qui vous attend vous mourrez moins que moi (RAC. Iphig. IV, 4)

Familièrement. Pour mourir, c'est-à-dire au point d'éprouver un très vif sentiment déterminé par le sens de la phrase, ou bien une peine, une fatigue.

Je vous loue fort que vous ne reconduisiez point, c'était pour mourir (SÉV. 44)

À mourir, au point de souffrir beaucoup.

Une toux me tourmente à mourir (MOL. le Dép. V, 2)

Je suis lasse à mourir de la fadeur des nouvelles (SÉV. 236)

J'avais grande envie de me jeter dans le Bourdaloue [aller à un sermon] ; mais.... la presse était à mourir (SÉV. 24 mars 1671)

Je ne suis presque plus en colère contre vous ; mais je suis triste à mourir (GENLIS Adèle et Th. t. I. p. 13, dans POUGENS)

7. Mourir sur, se fatiguer excessivement sur.

Ô chétifs, qui, mourant sur un livre, Pensez, seconds phénix, en vos cendres revivre (RÉGN. Sat. I)

8. Par exagération, supporter les dernières extrémités.

Je pensais qu'il fallait mourir plutôt que d'en ouvrir la bouche ; mais, voyant mon fils si sincère, je le suis aussi (SÉV. 9 oct. 1680)

9. Mourir se dit, par exagération, de quelque sensation, de quelque passion ou sentiment qui s'empare de nous. Mourir de chaud, de froid. Mourir de faim, de soif.

Laissons-le discourir, Dire cent et cent fois : il en faudrait mourir ! (RÉGNIER Sat. VIII)

Tous ceux qui les voient meurent d'envie de les trouver belles (MOL. Impr. 3)

Ah ! que voilà un air qui est passionné ! est-ce qu'on n'en meurt point ? (MOL. Préc. 10)

M. le chevalier lui fit voir ce que vous lui écriviez ; cela fait mourir de tendresse et de reconnaissance (SÉV. 21 janv. 1689)

Vous avez peur que je ne meure de joie ; mais ne craignez-vous point aussi que je ne meure du déplaisir de croire voir le contraire ? (SÉV. 19)

Quel moyen de revoir ces allées, ces devises, ce petit cabinet, ces livres, cette chambre sans mourir de tristesse ? (SÉV. 57)

Le comte d'Estrées meurt de peur que ce ne soit une grossesse (MAINTENON Lett. au D. de Noailles, 11 déc. 1700)

Mlle d'Aumale meurt d'ennui de tout ce qu'elle voit ici ; toute la maison est en larmes (MAINTENON Lett. à Mme de Caylus, 28 nov. 1716)

Un bon repas l'attendait ; il mourait de faim (HAMILT. Gramm. 4)

Pour mourir à ses pieds d'amour et de fureur (VOLT. Scythes, II, 5)

Corneille a dit mourir, absolument, pour mourir d'envie.

Lui, quand il a promis, il meurt qu'il n'effectue (CORN. la Veuve, III, 2)

Voulez-vous me servir ? - Si je le veux, j'y cours, Madame, et meurs déjà d'y consacrer mes jours (CORN. Sert. II, 4)

Et l'on ne voit que trop quel droit j'ai de haïr Un empereur sans foi qui meurt de me trahir (CORN. Tite et Bérén. IV, 3)

Mourir de rire, se livrer à un rire excessif.

Il nous a lu aussi des chapitres de Rabelais à mourir de rire (SÉV. 5 juillet 1671)

Il mourait de rire toutes les fois qu'il voyait sa mine (HAMILT. Gramm. 8)

Mourir de, avec un verbe à l'infinitif, éprouver un mortel ennui à.

Je mourrais de faire longtemps la vie de Rennes (SÉV. 22 avr. 1689)

Mourir de faim, n'avoir pas les moyens d'exister.

Non que je croie qu'il faut laisser mourir de faim le vice, mais parce qu'il est juste de ne le nourrir qu'après avoir bien engraissé la vertu (MAINTENON Lett. au duc de Noailles. t. V, p. 62, dans POUGENS.)

Substantivement. Un meurt-de-faim, un homme qui n'a pas ou qui ne gagne pas de quoi vivre. Des meurt-de-faim.

10. Fig. Mourir, être passionnément amoureux.

Je meurs pour Isabelle (RAC. Plaid. I, 5)

11. Être mort civilement, se dit des religieux et des religieuses, qui, en cette qualité, renoncent pour toujours à certains droits, à certains avantages de la société.

En termes de jurisprudence, être mort civilement, être privé à jamais, par un jugement, des droits et des avantages de la société.

12. Dans le langage de la dévotion, avoir fait le complet sacrifice de tout ce qui est nature dans l'homme.

Un chrétien toujours attentif à combattre ses passions meurt tous les jours avec l'apôtre ; un chrétien n'est jamais vivant sur la terre.... (BOSSUET Mar.-Thér.)

Être mort tout vif, être en état de péché mortel.

La veuve qui passe sa vie dans les plaisirs est morte toute vive (BOSSUET Anne de Gonz.)

13. Mourir à, renoncer pour jamais à.

Comme Jésus-Christ a souffert durant la vie mortelle, est mort à cette vie mortelle... (PASC. Lett. sur la mort de son père)

L'âme souffre et meurt au péché dans la pénitence et le baptême (PASC. ib.)

Elle mourut longuement à ses passions, avant que de perdre la vie du corps (FLÉCH. Aiguillon.)

Saint Bernard résolut de porter le joug du Seigneur et de mourir à l'affection et au souvenir de tous les hommes (FLÉCH. II, 61)

Qu'elles vivent comme des anges ! qu'elles ne songent qu'à mourir à elles-mêmes ! (MAINTENON Lett. à Mme de Fontaines, t. III, p. 140, dans POUGENS.)

Mourez au monde : ne le reprenez pas au parloir après l'avoir renoncé à la grille (MAINTENON Lett. à Mlle de Champlebon, 4 mars 1706)

Le monde meurt pour lui ; mais lui-même en mourant ne meurt pas encore au monde (MASS. Avent, Mort du péch.)

Heureuse de mourir à tout, avant que tout meure pour vous (MASS. Prof. relig. 1)

Elle a vécu.... Je meurs au reste des humains (VOLT. Olymp. V, 2)

Être mort pour quelqu'un, ne pouvoir plus lui être d'aucune utilité, ne conserver aucune relation avec lui.

Pour accabler César d'un éternel ennui, Madame, sans mourir, elle [Junie] est morte pour lui (RAC. Brit. V, 8)

Dans un sens analogue, être mort pour quelque chose, ne pouvoir plus y être sensible, en être privé pour toujours.

J'étais mort pour la gloire, et je n'ai pas vécu (ROTR. Vencesl. II, 2)

14. Mourir, en parlant des arbres, des plantes. Ce pêcher est mort d'un coup de soleil.

15. Fig. Cesser d'exister, en parlant des institutions, des établissements, des États.

Le sort des empires est entre les mains de Dieu ; ils meurent en leur temps comme le reste des choses humaines (BOSSUET Médit. sur l'Évangile, Dern. sem. du Sauveur, 81e jour.)

Si les hommes apprennent à se modérer en voyant mourir les rois, combien plus seront-ils frappés en voyant mourir les royaumes mêmes ! (BOSSUET Hist. III, 1)

Notre religion réelle, le déisme, a vu naître et mourir mille cultes fantastiques, ceux de Zoroastre, d'Osiris, de Zalmoxis, d'Orphée, de Numa, d'Odin et de tant d'autres (VOLT. Facéties, Épît. aux frères.)

Ne pas mourir, continuer à exister comme corps, en parlant des compagnies, des communautés. Les communautés ne meurent point.

En France, le roi ne meurt pas, un roi de France qui meurt a immédiatement pour successeur son héritier présomptif.

16. Fig. Cesser, finir peu à peu, en parlant de l'activité, du mouvement de certaines choses. Ce feu mourra si l'on n'y met du bois. Ne laissez pas mourir le feu. Le sabot va mourir, si tu ne lui donnes un coup de fouet. Le boulet de canon vint mourir là.

Approchez-vous de ce banc de terre glaise où le flot va mourir (BONNET Contempl. nat. XII, 20)

Les vagues ... battaient la grève, venaient mourir à mes pieds (CHATEAUBR. Itin. 1re part.)

Vois-tu comme le flot paisible Sur le rivage vient mourir ? (LAMART. Médit. Baïa.)

16. Cesser, s'éteindre, en parlant des choses morales, des passions.

Si l'étrange accident que vous allez entendre N'eût ranimé mon feu qui mourait sous la cendre (MAIRET Sophon. IV, 1)

Ma haine va mourir que j'ai crue immortelle ; Elle est morte, et ce coeur devient sujet fidèle (CORN. Cinna, V, 3)

Je vois.... Que la vertu du fils soutient celle du père, Qu'elle ranime en lui la raison qui mourait (CORN. Théod. III, 3)

Que toute sa vertu meure en un grand forfait (CORN. Perthar. III, 3)

Ne nous obstinons point à des voeux superflus, Laissons mourir l'amour où l'espoir ne vit plus (ROTR. Vencesl. II, 2)

Le chantre désolé, lamentant son malheur, Fait mourir l'appétit et naître la douleur (BOILEAU Lutrin, IV)

Il se dit aussi des souvenirs, de la gloire, des productions de l'esprit, des ouvrages de l'art. Un souvenir qui ne meurt point. Vos bienfaits ne mourront point dans mon coeur. Les oeuvres de ce poëte, de ce peintre, ne mourront pas.

Mais, soutenu du tien, mon nom ne mourra plus (VOLT. Brutus, IV, 6)

17. Ne pas s'achever.

À ces mots, la parole meurt dans sa bouche (FÉN. Tél. IX.)

Les paroles lui meurent dans la bouche, il laisse tomber sa voix et traîne ses paroles.

18. Il se dit d'un son qui s'éteint peu à peu, et de la dégradation des couleurs. Les tintements de la cloche allaient mourir au loin. Dans ce tableau, les couleurs se perdent en mourant les unes dans les autres.

Tremble qu'une pensée, une maxime, un mot N'aille mourir dans l'oreille d'un sot ! (DELILLE Convers. II)

Terme de peinture. Faire mourir les couleurs, en adoucir l'éclat, la vivacité, ménager avec art le passage des clairs aux bruns.

19. Exprimer la défaillance, la mort prochaine.

Ses yeux [de Jésus] déjà éteints vont mourir sur elle [Marie] (MASS. Carême, Passion.)

Exprimer la langueur.

Mademoiselle de Retz avait les plus beaux yeux du monde, mais ils n'étaient jamais si beaux que quand ils mouraient (RETZ I, 7)

20. Scier ou couper un morceau de bois en mourant, le scier ou le couper de sorte que l'épaisseur diminue insensiblement et vienne à rien.

21. Se dit à la poule, au billard et à plusieurs autres jeux, pour être mis hors du jeu comme perdant. On meurt en tant de points.

22. Se mourir, v. réfl. Être sur le point de mourir.

Ici l'enfant se meurt d'une mort triste et lente (DU RYER Scévole, I, 3)

Ô nuit désastreuse, ô nuit effroyable, où retentit tout à coup comme un coup de tonnerre cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Mes filles, soutenez votre reine éperdue ; Je me meurs (RAC. Esth. III, 7)

Il y avait à Orléans un vieux chanoine janséniste qui se mourait et à qui ses confrères refusaient la communion (VOLT. Louis XV, 36)

Par exagération. Il se meurt d'amour, de peur, d'impatience, d'envie de dormir, etc.

Le pauvre enfant se meurt de douleur (SÉV. 204)

Qui, toujours se signant, et disant ses rosaires, Leur prêchait la constance, et se mourait de peur (VOLT. Éduc. d'un prince.)

Fig. Finir, cesser.

En ses propos mourants ses complaintes se meurent (MALH. I, 4)

S'éteindre. Votre feu se mourait. Votre lampe se meurt.

Il ne se dit qu'au présent et à l'imparfait de l'indicatif et à l'infinitif.

23. S. m. Le mourir.

....Ce mal qui m'afflige au mourir (RÉGNIER Sat. XV)

Ô douce volupté, sans qui dès notre enfance Le vivre et le mourir nous deviendraient égaux (LA FONT. Psyché, II, p. 215)

PROVERBES

Un lièvre, un bon lièvre vient toujours mourir au gîte, c'est-à-dire après avoir beaucoup voyagé, on est bien aise de retourner en son pays.Les envieux mourront, mais non jamais l'envie (MOL. Tart. V, 3)

Nous mourons tous les jours, c'est-à-dire il n'y a pas de jour que nous ne fassions un pas vers la mort.

On ne sait qui meurt ni qui vit, l'heure de la mort est incertaine, il faut prendre des assurances par écrit.

Autant meurt veau que vache, les jeunes meurent comme les vieux.

Il faut vieillir ou jeune mourir.

Il n'en mourra que les plus malades, c'est-à-dire le danger n'est pas si grand qu'on le croit.

Mourir se conjugue avec l'auxiliaire être.

REMARQUE

1. Faire mourir n'a point de passif. On ne dit pas : Ce criminel fut fait mourir.

2. Faire mourir n'a pas non plus de mode réfléchi ; et l'on ne dit pas se faire mourir ; cela se disait autrefois :Ma main l'a fait périr En lui donnant le fer dont il s'est fait mourir (DESMARETS Mirame, IV, 1) Toutefois, dans le langage familier, on s'en sert souvent quand il n'est pas question d'une mort violente : Vous vous faites mourir à force de pleurer ; il travaille trop, il s'en fera mourir.

3. Voltaire a employé ayant été mort dans un cas où il serait difficile de se servir d'une autre tournure.Théophile d'Antioche prouve que, le Lazare ayant été mort pendant quatre jours, on ne pouvait admettre... (VOLT. Philos. Exam. Bolingbr. XII)

4. Dans ces vers de Racine :Mes soins, en apparence épargnant ses douleurs [de Claude], De son fils, en mourant, lui cachèrent les pleurs (RAC. Brit. IV, 2) en mourant est construit irrégulièrement, se rapportant non au sujet, mais à un régime direct. Cependant, quand le sens n'en souffre pas, cette construction n'est pas à rejeter.

5. Racine a dit :Et du même poignard dont est morte la reine (RAC. Théb. V, 5) Sur quoi Racine le fils observe qu'on ne dit pas mourir d'un poignard. Mais pourquoi ? Ne dit-on pas, dans une locution, proverbiale il est vrai, mourir d'une belle épée ?

6. Mourir, bien que neutre, peut devenir verbe réfléchi, mais seulement au présent et à l'imparfait ; on ne pourrait dire : il s'est mort (voy. le pronom SE, pour l'explication de cette tournure).

7. L'expression je meure si, etc. doit être conservée telle qu'elle est, avec le verbe au subjonctif. Lanoue dans la Coquette corrigée (II, 9) a dit par l'indicatif : Je meurs si j'entends rien à tout ce jargon-là. C'est une faute grossière. Il est absurde de dire qu'on meurt si on entend ; tandis qu'il est très raisonnable de dire je veux mourir ou que je meure si je vous comprends.

HISTORIQUE

Xe s.Por o s' furet morte [elle serait morte pour cela] à grant honestet (Eulalie)

XIe s.Si home mort [meurt] sans devise [testament], si departent les enfans l'erité [l'héritage] (Lois de Guill. 36)Ne lui chaut, sire, de quel mort nous murions (Ch. de Rol. XV)Mielx est sul moerge [que je meure seul] que tant bon chevalier (ib. XXVI)Là murrez vous à honte et à viltet (ib. XXXII)[Il] Mort [tué] m'a mes homes, ma terre degastée (ib. CXCIV)

XIIe s.Là fu morz Oliviers et ses compainz Rolanz (Sax. V)Car cil qui pert honor vaurroit mieux mors que vis [vif, vivant] (ib. XXVI)Et mi desconfort greignor [plus grands], Dont je morrai sans retor (Couci, I)....Car à trop grant dolor Muir [je meurs] et languis ; vostre pitié le sache (DESMARETS XI)Se nuls morist [mourut] pour avoir cuer dolent (DESMARETS XXII)Ce est la mort dont mieux morir devroie (DESMARETS 126)Et je, qui sui au morir, Ne sai qu'un mot, tant [je] le desir : Merci (DESMARETS IV)....Et jà de sa prison [je] Ne quier issir se mors ou aimés non (DESMARETS XIX)Nus ne vus demandums ne or ne argent ; ne ne volum pas que huem de Israel i murged (Rois, p. 201)

XIIIe s.Et après quant il vit ce, si l'estrangla et fist dire partout qu'il estoit mort de sa mort (VILLEH. XCVIII)Se bien ne vous prouvez [si vous ne vous comportez pas bien], de la douleur morrai (Berte, VII)Et oïrent que cil qui morut dist : il m'a mort (BEAUMANOIR XXXIX, 12)Encore se li lai [laïques] ne les ozoient penre [prendre] ou mors ou vis.... (BEAUMANOIR XI, 45)Ici desus Se mori le biaus Narcissus (la Rose, 1446)

XIVe s.Tarquin mourit à Cumes (BERCHEURE f° 35, recto. .... On scet proprement C'une fois fault morir, se ne scet-on comment, Guesclin. V. 15897)

XVe s.Monseigneur, sauve soit votre grace ; nous ne voulons pas que Gaston muire ; c'est vostre heritier, et plus n'en avez (FROISS. II, III, 13)La riviere qui queurt parmi la ville de Caen, qui porte grosse navire, estoit si basse et si morte qu'ils la passoient et repassoient à leur aise, sans danger du pont (FROISS. I, I, 272)Son neveu, le duc de Milan, se mouroit (COMM. VII, 6)Si fut tant esbahi qu'il devint mort comme terre (Perceforest, t. III, f° 145)Seigneurs, dit le roy, j'ay ouy dire communement : va où tu veulx, meurs où tu doys (ib. t. I, f° 31)Le quel AEeas tant aymoit Dido, qu'il en mouroit (J. de Saintré, ch. 2)À bien mourir chascun doit tendre ; à la fin faut devenir cendre (LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 225)La punition et la peine devoit estre bien grande contre la dite dame, qui avoit esté cause de la faire ainsi mourir avant sa mort (Aresta amorum, p. 211, dans LACURNE)

XVIe s.Courtine bien remparée par le dedans de grosse terre, où les boulets alloyent mourir (BEAUGUÉ Guerre d'Escosse, I, 10)Mais celuy qui premier, s'opposant à l'effort Des vaillans ennemis, meurt d'une belle mort (RONS. 933)Jamais des masles coeurs les louanges ne meurent (RONS. 933)Le ruisseau duquel nous avons parlé estoit renforcé de la cheutte de deux estangs, entre lesquels venoit mourir en bas une petite pleine triangulaire (D'AUB. Hist. I, 323)Cet obstacle fut levé par l'authorité des grands, disans que la royne ne mouroit point, et partant fut ouverte la premiere seance (D'AUB. ib. I, 105)C'est pour en mourir [locution à la mode parmi les courtisans, au temps d'Henri IV], il faut dire cela en demenant les bras, branlant la teste, changeant de pied, peignant d'une main la moustache et d'aucunes fois les cheveux (D'AUB. Faeneste, I, 2)Nous en avons veu plusieurs qui endurent estre fouettez jusques au mourir sur l'autel de Diane (AMYOT Lyc. 37)Meurs toy maintenant, Diagoras, car ja ne monteras plus au ciel (AMYOT Pélop. 63)J'en feus si mal que j'en cuiday mourir (MONT. II, 58)La fleur d'aage se meurt et passe quand la vieillesse survient ; le premier aage meurt en l'enfance (MONT. II, 378)Mourant, il se feit porter où le besoing l'appeloit (MONT. III, 94)Les ungs mouroient sans parler, les aultres parloient sans mourir ; les uns se mouroyent en parlant, les aultres parloient en mourant (RAB. Garg. I, 27)Et un bon mourir vaut mieux qu'un mal vivre (CHARRON Sagesse, I, 36)On ne peut mourir que d'une mort (LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 362)Il n'en tastoit point, tellement qu'il mouroit tout en vie auprès d'elle (DESPER. Contes, t. II, p. 47, dans LACURNE)C'est trop aimer, quand on en meurt (COTGRAVE)Le loup mourra en sa peau, qui ne l'escorchera (COTGRAVE)Envieux meurent, mais envie ne mourra jamais (COTGRAVE)Il commence bien à mourir qui abandonne son desir (COTGRAVE)Qui bien veut mourir, bien vive (COTGRAVE)

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. meuri ; wallon, morî, je moûr, je meurs, moron, mourant ; Berry, mourer, mouzir ; picard, morir ; provenç. morir, murir ; espagn. morir ; portug. morrer ; ital. morire ; du latin fictif moriri, tiré du latin mori, mourir.

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Mort

                   
Page d'aide sur les redirections Cet article concerne le sens commun du mot « mort » (fin de la vie). Pour les autres significations, voir Mort (homonymie).
  La Faucheuse, une allégorie de la mort, inéluctable et imprévisible, en vogue dans l'Occident chrétien depuis l'époque médiévale au moins.
  L'humanité est culturellement confrontée au phénomène de la mort depuis plus de 300 000 ans. Le nombre d'individus vivants (et donc de futurs morts) augmente de plus en plus vite, avec le développement exponentiel de la démographie depuis environ 4 siècles. En rouge la population vivante actuelle, en gris l'humanité morte depuis 200 000 environ, et en noir, l'humanité antérieure (estimation quantitative plus difficile)
  Nombre estimé de morts durant le XXe siècle (total, toutes causes confondues), comparé au nombre total de personnes ayant vécu durant tout le siècle (totalité du rond). Au siècle suivant (XXIe siècle), ce seront plus de 7 milliards de personnes qui devraient décéder. Des questions éthiques et prospectives nouvelles sont posées à l'humanité, avec des enjeux psycho-sociaux-environnementaux importants (par exemple lié à la crémation des corps (consommatrice de pétrole en Occident et traditionnellement de bois de feu en Inde), ou aux espaces à réserver aux cimetières)
  L'homme entretien des relations très complexes avec la mort des animaux (mort éventuellement violente dans le cas par exemple des corridas, de certaines formes de chasse, piégeage ou de pêche). La relation va de l'empathie au déni de souffrance, selon que l'animal soit proche, révéré, ou domestiqué, ou qu'il soit prédateur et concurrent (ici épervier mort). Ces relations varient beaucoup selon les cultures, contextes et personnalités individuelles

La mort est l'état définitif d'un organisme biologique qui cesse de vivre (même si on a pu parler de la mort dans un sens cosmique plus général, incluant par exemple la mort des étoiles[1]). Chez les organismes vivants, elle se caractérise par un arrêt irréversible des fonctions vitales (nutrition, respiration…), nécessaires au maintien de l'intégrité de l'organisme, ce qui la distingue d’un arrêt temporaire comme dans le cas de l'hibernation ou la congélation.

Au niveau cellulaire, la mort désigne l’arrêt des fonctions de base d’une cellule, mais une cellule est dite immortelle si elle peut donner un nombre illimité de cellules filles. Ainsi, les organismes unicellulaires qui se reproduisent uniquement par bipartition sont en principe immortels. Chez les organismes pluricellulaires, les cellules sexuelles, dites germinales, sont potentiellement immortelles, contrairement aux cellules de leur enveloppe somatique qui finissent irrémédiablement par mourir sous l'influence des facteurs pathogènes extérieurs, ou à cause du phénomène de vieillissement. L'enveloppe somatique forme alors ce qu'on appelle un cadavre, qui se décompose ensuite sous l’action de l'oxydation, des bactéries et de divers organismes nécrophages et détritivores, contribuant au recyclage de la matière organique et minérale.

À l'échelle des organismes, la mort peut être vue comme la fin de la vie par opposition à la naissance, ou comme l’absence de vie. Dans le premier cas, le fait que le cœur puisse arrêter de battre pendant un moment avant d’être réanimé pose la question de la limite, ou de la transition entre vie et mort. Face à cette question, l’Organisation mondiale de la santé animale considère la mort comme « la disparition irréversible de l’activité cérébrale mise en évidence par la perte des réflexes du tronc cérébral »[2]: elle adopte ainsi une définition de la mort en tant que mort cérébrale, par distinction avec un simple arrêt cardio-circulatoire, état qualifié de « mort clinique ».

À une échelle biologique plus historique et spatiotemporelle plus large, si l'individu disparaît en tant qu'entité unique au moment de la mort, une partie de son patrimoine génétique persiste dans sa descendance (si elle existe) et la vie de l'espèce et des écosystèmes dans lesquelles elle s'intègre se perpétue, tout en évoluant.

Sommaire

  Définition médico-légale

La mort est le moment où le corps commence à se décomposer. Médicalement, certains états mènent irrémédiablement à la mort, alors même que des cellules du corps continuent à vivre. C’est le cas de la mort cérébrale. Cependant, une minorité de personnes subissant une mort cérébrale n'en sont pas mortes. On considère qu'elles étaient en expérience de mort imminente.

Cette définition légale est importante, car c’est elle qui va permettre des actes tels que le prélèvement d'organes pour la transplantation : la mort légale précède en ce cas la mort physiologique. On maintient ainsi des personnes en état de mort cérébrale sous respiration artificielle, lorsque le cœur continue à battre spontanément : cela permet de maintenir les organes en bon état en vue d’un prélèvement. Certains pays autorisent le prélèvement d’organes à cœur arrêté, c'est-à-dire lorsque la personne n'est pas en état de mort cérébrale. Cette pratique est controversée.

  Décès

Dans la plupart des cas, le décès est constaté par un médecin par des signes cliniques caractérisant un arrêt cardio-circulatoire prolongé. Cela peut être un échec des tentatives de réanimation cardio-pulmonaire par une équipe médicale, ou bien la constatation par un médecin généraliste à domicile pour une personne que l’on sait en fin de vie (personne âgée ou bien souffrant d’une maladie diagnostiquée).

En France, comme dans la plupart des pays développés, le médecin remplit alors un certificat de décès comportant la date et l’heure de la constatation de la mort, l’identité de la personne décédée, les causes suspectées, l’absence de contre-indication à une inhumation ou à une crémation. L'état de mort légale entraîne la perte des droits de la personnalité : la personne décédée n'est plus considérée, sauf exceptions, en tant que personne au sens juridique du terme.

  Définition générale

La mort biologique résulte de l’incapacité permanente d’un organisme à résister aux modifications imposées par son environnement. Cette définition permet de définir en miroir aussi ce qu’est la vie (dans sa définition la plus large) : la capacité à maintenir son intégrité malgré la pression de l’environnement (homéostasie).

En termes d’entropie (niveau de désorganisation), il s’agit pour l’organisme de maintenir localement une entropie basse. Or l’entropie d'un système fermé ne peut qu’être stable ou augmenter d’après les principes de la thermodynamique. L’organisme doit donc puiser dans son environnement (d’où la nécessité de respirer etc.). La mort intervient quand l’organisme ne peut plus puiser et maintenir son entropie basse. La principale source d’énergie sur Terre est la lumière du soleil qui permet la photosynthèse.

  Organismes unicellulaires

On ne peut se contenter de la définition donnée plus haut pour les organismes unicellulaires, tels que les bactéries, levures, les champignons unicellulaires. En effet, ces organismes possèdent une forme de résistance aux variations de conditions extérieures : la spore. Pour ces organismes, le critère de la vie devient le suivant : la membrane cellulaire est intègre et sépare un milieu intérieur de composition différente du milieu extérieur. La mort est donc causée par la rupture de la membrane. La présence de cette forme de résistance explique la différence entre la pasteurisation et la stérilisation, seul ce dernier traitement tuant les spores.

Les organismes unicellulaires meurent aussi de « vieillesse ». Cela est assez bien documenté dans le cas des levures saccharomyces sp. Une cellule mère donne par division deux cellules filles. On a toujours pensé que ces cellules filles sont identiques entre elles. Ce n’est pas le cas. Il existe en effet sur l’une des cellules une cicatrice visible sur la membrane et reflet de la division qui vient de se produire. Au-delà d’un certain nombre de ces cicatrices, la cellule ne peut plus se diviser : elle mourra de « vieillesse ».

  Virus

Les virus se situent dans l’inerte. Ainsi, la question de la catégorisation d’un virus parmi les organismes vivants n’étant pas tranchée de manière satisfaisante, il est impossible de se prononcer sur la mort d’un virus en général. Car il a besoin d'un autre être vivant pour survivre

Cela dit, il existe différents types de virus, se situant plus ou moins du côté du vivant ou de celui de l’inerte. Par exemple, beaucoup de virus sont grosso modo du code génétique dans une membrane ayant la propriété de se fondre avec celle des cellules infectées. Ces virus peuvent être comparés à des livres attrayants, le texte étant le code génétique. Ils seraient donc, d’un point de vue biologique, plutôt du côté de l’inerte. Par contre, le virus ATV (Acidianus Two-tailed Virus) quand il sort de la cellule qui l’a produit a une forme de citron et deux bras lui poussent à chaque extrémité. C’est un processus actif, ce qui fait que ce virus est plus du côté du vivant que de l’inerte (Pour la Science, décembre 2006). Quant au virus mimivirus, il contient un code génétique plus important que certaines bactéries, et en même temps de l’ADN et de l’ARN.

Les médicaments antiviraux se contentent d’empêcher les virus de se multiplier, par interférence avec la réplication du matériel génétique, formation de la capside ou prévention de la formation de virus complets. La prévention de l’encapsidation du code génétique du virus, ARN ou ADN, dans la capside virale est donc une manière d’inactiver un virus. Dès que les conditions sont à nouveau réunies (présence d’une cellule hôte, absence d’antiviraux), le virus se multipliera à nouveau. Le problème se complique par la présence d’une forme silencieuse du virus au cours de laquelle le code génétique du virus s’intègre dans celui de l’hôte parasité. La destruction totale du virus implique la destruction de ce code.

  Statistiques

Les causes de mortalité sont un élément important de l’épidémiologie. En France elles sont suivies par un laboratoire de l’INSERM, le CEDPIC (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès ; Centre Collaborateur OMS) qui a notamment produit une base de donnée alimentaire en 1968 (près de 18 millions de données, issues des certificats de décès (établis par les médecins lors du constat de décès) et des bulletin de décès (faits par l’officier d’état civil en mairie)[3].

  Philosophie et religion

La mort est appréhendée différemment selon les courants philosophiques ou religieux.

  Philosophie

  Le Triomphe de la Mort
Peinture de Pieter Bruegel l'Ancien (1562).

En paléontologie, la découverte de rites funéraires est un élément important pour déterminer le degré d’éveil social d’un hominidé.

Cette conscience de la mort est un moteur de cohésion sociale (s’unir pour résister aux calamités, aux ennemis) et d’action (réaliser quelque chose pour laisser une trace). Elle est un élément important de la réflexion métaphysique. C’est aussi ce qui donne la puissance symbolique à des actes tels que l’homicide et le suicide.

La philosophie des Lumières en Europe, incitant à la maîtrise de la nature, suggère l’avènement d’une domination de la dégradation du corps de l’Homme.

D'après Platon, la mort est la séparation de l'Âme et du Corps. Enfin délivrée de sa prison charnelle, l'Âme immortelle peut librement rejoindre le ciel des Idées, L'Éternité, le domaine des philosophes. (cf. Phédon)

Selon Épicure, la mort n'est rien puisque « tant que nous existons la mort n'est pas, et que quand la mort est là nous ne sommes plus. La mort n'a, par conséquent, aucun rapport ni avec les vivants ni avec les morts, étant donnée qu'elle n'est plus rien pour les premiers et que les derniers ne sont plus. » (Lettre à Ménécée).

Jankélévitch, dans La Mort, quant à lui propose une réflexion sur la mort d'un point de vue grammatical : « la mort en troisième personne est la mort-en-général, la mort abstraite et anonyme » (c'est la mort du « on »), « la première personne est assurément source d'angoisse [...] En première personne, la mort est un mystère qui me concerne intimement et dans mon tout, c'est-à-dire dans mon néant » (la mort du « je »), « il y a le cas intermédiaire et privilégié de la deuxième personne; entre la mort d'autrui, qui est lointaine et indéfférente, et la mort-propre, qui est à même notre être, il y a proximité de la mort du proche » (c'est la mort du « tu »).

  Religions

  Animisme

Dans l'animisme, la mort est perçue comme une continuité, au point que l'on puisse dire qu'il n'y a pas vraiment de mort dans le langage animiste et que le dialogue des « morts » et des vivants se poursuit sans interruption.

Un célèbre poème de Birago Diop intitulé Souffles[4] résume cette perception :

« Ceux qui sont morts ne sont jamais partis/ Ils sont dans l’Ombre (…) / Les morts ne sont pas sous la Terre:/ Ils sont dans le Bois (…) / dans l’Eau (…) / dans la Foule (…) / Les Morts ne sont pas morts. »

  Athéisme

Pour les athées la mort ne recèle aucun mystère métaphysique : elle n'est pas plus difficile à appréhender que ne l'est le sommeil profond, et il n'existe pas plus de vie après la mort qu'avant la naissance.

On peut par exemple citer le philosophe grec Épicure :

« Le plus effrayant des maux, la mort, ne nous est rien, disais-je : quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes pas[5] »

Citons encore Wittgenstein, dans le même esprit, mais deux millénaires plus tard :

« La mort n'est pas un événement de la vie. On ne vit pas la mort. Si l'on entend par éternité non la durée infinie mais l'intemporalité, alors il a la vie éternelle celui qui vit dans le présent. Notre vie n'a pas de fin, comme notre champ de vision est sans frontière[6]. »

  Bouddhisme

La mort n’est qu’un passage d’une vie à l’autre dans le bouddhisme qui ne reconnait ni les concepts de dieu, ni d'âme. Anatta : «Il y a deux idées, psychologiquement enracinées dans l'individu : protection de soi et conservation de soi. Pour la protection de soi, l'homme a créé Dieu duquel il dépend pour sa propre protection, sauvegarde et sécurité, de même qu'un enfant dépend de ses parents. Pour la conservation de soi, l'homme a conçu l'idée d'une âme immortelle ou Ātman qui vivra éternellement. Dans son ignorance, sa faiblesse, sa crainte et son désir, l'homme a besoin de ces deux choses pour se rassurer et se consoler; c'est pourquoi il s'y cramponne avec fanatisme et acharnement.»[7]

Le Bardo Thödol (Livre des morts tibétain) décrit les différentes étapes de ce passage d’une vie à une autre vie et constitue une sorte de guide fournissant divers conseils (abandon de l’ego, etc.) pour réussir cette transition.

Pour un être éveillé, la mort n’est pas un passage d’une vie à une autre : c'est la fin du conditionnement, donc la fin de toute existence possible (parinirvâna).

  Christianisme

Pour le christianisme, seul le corps peut être concerné par la mort et celle-ci n'est que passagère.

La conséquence de la mort du corps est la séparation de celui-ci avec l'âme qui est immortelle. Le corps, quant à lui, doit ressusciter pour se joindre de nouveau à l'âme à la Fin des Temps qui est le triomphe final de Dieu et de la vie.

Après la mort du corps, les âmes des morts se trouvent aussitôt face à Dieu qui, selon les catholiques et les protestants, leur apparaît alors pleinement tel qu'il est : elles peuvent donc choisir librement, en pleine connaissance de cause, sans être influencées par le monde extérieur terrestre, de vivre ou non avec lui pour l'éternité. Les orthodoxes, pour leur part, ne croient pas que Dieu soit vu tel qu'il est [réf. nécessaire] car il est essentiellement au-delà de tout ce qui peut être vu, même après la mort, ils insistent particulièrement sur le passage de l'Évangile « vous serez comme des dieux » prononcé par Jésus pour parler de ceux qui sont au Paradis.

  • Soit le mort choisit de vivre avec Dieu parce qu'il reconnaît en Dieu ce qu'il a toujours cherché pendant sa vie terrestre (sans forcément en avoir conscience), ou parce que même en ne l'ayant pas recherché, ce qu'il découvre lui plaît [8].

Dans ces deux cas de figure, le christianisme considérant que Dieu est la source de tout bien, les âmes qui choisissent de vivre avec Dieu sont alors comblées dans leur recherche du bien et vivent dans le bonheur parfait pour l'éternité.

Cependant, pour les Catholiques et les Orthodoxes, la distance qui sépare l'âme du mort de la perfection divine est telle que les âmes qui choisissent Dieu ressentent d'elles-mêmes leur indignité et le besoin de se purifier au préalable : elles se dirigent d'elles-mêmes vers le Purgatoire par pudeur, face à la pureté divine[9].

Au Purgatoire, elles n'ont plus la vision de Dieu (la « vision béatifique ») et ressentent le regret de ne pas avoir fait tout le bien possible. Une fois purifiées, ces âmes quittent le Purgatoire pour le Paradis. Seules les personnes parfaitement pures peuvent entrer directement au Paradis : Jésus, Marie par exemple. Les Protestants ne croient pas à l'existence du Purgatoire.

  • Soit la personne morte choisit de faire son bonheur seule et refuse la compagnie de Dieu par une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), dans laquelle elle persiste jusqu’à la fin [10].

Elle préfère se priver elle-même de Dieu plutôt que de reconnaître et rejeter le mal qu'elle a commis ; elle est laissée à elle-même et au mal dans lequel elle persiste, ce qui constitue l'Enfer[11] qui n'est pas un lieu mais l'état de l'âme qui choisit de vivre sans Dieu. Ce choix définitif, en conformité ou non avec la vie qu'on a menée, se faisant face à Dieu, il n'est pas dû à l'ignorance ou l'incompréhension comme cela peut avoir été le cas pendant la vie terrestre.

Pour les Protestants, l'homme choisit de vivre ou non en conformité avec la volonté divine, en reconnaissant Jésus comme son sauveur et Seigneur, et ce avant de passer en jugement ou de voir Dieu face à face[12].

L’eschatologie chrétienne a réfléchi sur le sens de la mort et des fins dernières. Il y a un jugement immédiat de l’âme et un jugement dernier collectif afin que les mérites de chacun soient connus de tous[13].

  Hindouisme

L’hindou croit en une vie après la mort — le corps n’étant qu’une enveloppe matérielle temporaire. Lorsque survient le moment de quitter la vie, il est dit que toutes les facultés d'action et de sensations se replient dans le mental (manas), puis le mental se replie dans le souffle (prana) puis le souffle dans l’âme individuelle ou Jivatman et enfin cette dernière retourne au Brahman et atteint la libération ou moksha[14]

Cependant, si son karma a accumulé le fruit de trop d’actes négatifs (les mauvaises actions), l’âtman s’incarne dans un nouveau corps sur une planète comme la terre (ou inférieure qui compose l’enfer), afin d’y subir le poids de ses mauvaises actions. Si son karma est positif, il ira vivre comme un dieu ou deva, sur l’une des planètes célestes (supérieures à la terre, ou paradis).
Une fois épuisé son karma, l’âme retournera sur terre dans un autre corps au sein d’une caste.
Ce cycle est appelé samsâra. Pour briser ce cycle perpétuel, l’hindou doit vivre de manière à ce que son karma ne soit ni négatif, ni positif, selon ce verset de la Bhagavad-Gîtâ (II.11) : « Tu t'apitoies là ou la pitié n'a que faire, et tu prétends parler raison. Mais les sages ne s'apitoient ni sur qui meurt, ni sur qui vit. » [15] Au moment de la mort l’esprit est séparé du corps. Le non-initié sera alors pris d’une irrésistible envie d’en retrouver un, ce qu’il fera. Par contre, l’initié saura trouver la porte de la libération.

  Islam

Dans la religion islamique, la conséquence de la mort du corps est la séparation de celui-ci avec l'âme (c'est l'ange de la mort, nommé Malak Al Mawt, qui est chargé de cette tâche). Le corps, quant à lui, doit ressusciter pour se joindre de nouveau à l'âme à la fin des temps lors du Jugement Dernier. Le Coran décrit en détail et mentionne de nombreuses fois la résurrection et le Jugement Dernier.

Selon l'Islam, tous les êtres sont destinés à mourir, comme il est indiqué dans la Sourate 3 ALI-IMRAN "La famille d'Imran" , verset 185 : "Toute âme goûtera la mort". Y compris l'ange de la mort lui même, qui sera le dernier à mourir, mais à l'exception de Dieu, qui est éternel.

Du point de vue du rituel, quand un musulman est au seuil de la mort, il doit prononcer une dernière fois la chahada, le témoignage de Foi. Ceux qui l'assistent dans l'agonie doivent l'inciter à la répeter et lire la sourate 36 YA-SIN au chevet du mourant car elle incite l'âme à ne pas être tentée par le Diable dans les affres de la mort. Après la mort, le corps est lavé et enveloppé dans des pièces de tissu blanc (Al Kafn), le linceul, par la suite les musulmans font la prière funéraire Salat Al Janaza, de préférence à la mosquée, à la suite de quoi on procède à l’enterrement le plus tôt possible. Le corps est enterré le visage tourné vers La Mecque ou, s'il est dans un cercueil, il est positionné de telle façon que La Mecque se trouve à sa droite. Le rite funéraire consiste à jeter de la terre sur le linceul (s'il n’y pas de cercueil), tandis que les personnes présentes prient et invoquent Dieu pour qu'Il aide le défunt à bien répondre aux questions de Monkar et Nakir, les deux anges qui questionnent les morts dans leur tombe.

  Jaïnisme

Dans le jaïnisme, comme dans l'hindouisme, l'âme est soumise au cycle des naissances et des morts. L'âme y est donc une entité distincte qui voyage par-delà les limites et la disparition du corps[16].

  Judaïsme

Dans la religion juive, on considère que la mort n’est que la séparation du corps (gouf) et de l’âme (néfesh). Cette âme, une fois libérée de son enveloppe corporelle va selon les actions réalisées dans la vie humaine dans différents lieux. Si les actions ont été bonnes et si le juif a respecté les commandements de la Torah son âme montera au ciel dans des degrés plus ou moins élevés et ce grâce à la légèreté de son âme. Au contraire une vie remplie de pêchés alourdira cette âme qui sera condamnée à errer sur terre, au niveau 0, et désirer perpétuellement sans pouvoir satisfaire ses besoins faute de corps matériel. Un état infernal d’errance et de souffrance.

Lorsqu'une personne décède, on doit l'enterrer au bout de trois jours (l'âme peut revenir dans le corps du défunt et peut revenir à la vie, sous un délai de trois jours. La seule raison qui fait que l'on enterre pas le mort le jour même, c'est quand le décès se déroule juste avant ou pendant un jour de fête (Yom-Tov). Un homme (bénévole d'une association, la Hevra kaddisha, la « confrérie sainte » en français) qui ne connaît pas le défunt, nettoie le corps, soigne les blessures (si le défunt en avait), l’habille d'une robe blanche et couvre la tête du défunt avec son talith qu'il portait lors de sa vie. Ensuite, la levée du corps se déroule en une heure. Le corps du défunt, (couvert des pieds à la tête), est exposé dans un cercueil dans sa maison où à l'hôpital. Seule la famille est autorisée à rester autour du cercueil. À ce moment-là, la personne qui a nettoyé le corps lit les tehillim. Lire les tehillim est censé interpeller l'âme du défunt, car l'âme est pendant sept jours après le décès, juste au-dessus du corps, et voit et entend tout ce qui se passe dans la pièce. Enfin, a lieu l'enterrement. Les amis et la famille se rendent au cimetière, un discours en hommage du défunt est prononcé et des bénédictions sont récitées avant la mise en terre. Lorsque l'on enterre le cercueil, les endeuillés (fils, frères et parents du défunt) jettent de la terre sur le cercueil avant de l'ensevelir. Les endeuillés déchirent alors leur vêtement en signe de deuil et récitent enfin le kaddish.

La religion juive accorde une importance extrême et un profond respect au défunt. On récitera alors le Kaddish au moins cinq fois par jours pendant un an à partir de l'enterrement, dans le but de permettre à l'âme du défunt de monter dans les « niveaux » célestes.

  Polythéisme mésoaméricain

Article détaillé : Religions mésoaméricaines.

  Spiritisme

Les spirites considèrent que chaque individu existe avant sa naissance et s'incarne sur la Terre pour progresser et vivre une expérience éducative. L'incarnation provoquant une perte temporaire du souvenir des vies antérieures. La mort du corps matériel libère l'esprit éternel de l'homme, qui retourne ensuite dans une « dimension spirituelle » correspondant à son niveau d'avancement [17].

  Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah considèrent que lors de la mort, l'âme meurt en même temps que le corps. Le corps et l'âme sont un tout, l'un ne pouvant exister sans l'autre : « de même qu'il existe un corps charnel, de même il existe un corps spirituel ». À la fin des temps, les Témoins de Jéhovah croient qu'ils seront ressuscités, corps et âme, pour la vie éternelle, étant donné qu'il doit survenir une résurrection tant des justes que des injustes.

  Saints des derniers jours

Pour les saints des derniers jours (mormonisme), la préexistence, vie avant la naissance en présence de Dieu, la vie sur terre, temps de mise à l’épreuve et d’expériences, et la vie après la mort font partie du plan de salut. Après la mort, le monde des esprits est l’endroit où attend l’esprit de l’homme entre la mort et la résurrection. Il comporte deux parties distinctes : la prison des esprits où sont reçus ceux qui n'ont pas obéi à l'Évangile ou qui ne l'ont pas accepté pendant qu'ils étaient sur la terre ou qui n'ont pas eu l'occasion de l'entendre, et le paradis. L'Évangile est enseigné dans la prison des esprits et ceux qui acceptent le sacrement du baptême célébré en leur faveur dans les temples vont dans le paradis. Chaque être humain ressuscitera (réunion du corps et de l’esprit) avant d’être amené devant Dieu pour le jugement dernier où sera tenu compte de la globalité de la personne jugée (connaissance, actes, paroles, pensées, désirs, repentance). Selon ces critères, l’un des trois degrés de gloire, téleste, terrestre ou céleste (en présence de Dieu) lui sera attribué.

  Symbolique

Article détaillé : La Mort (mythologie).

La haute teneur symbolique de la mort et la forte charge affective liée au décès d’êtres humains ont façonné l’imaginaire des Hommes qui ont créé un personnage, la Mort, qui vient chercher les gens au terme de leur vie.

Deux représentations symboliques se démarquent : la douce et l’austère. La première se réfère à la douce mort qui libère des souffrances infinies auxquelles la vie nous oblige. La deuxième vient souligner le côté cruel, froid et irrémédiable qu’elle peut prendre lorsque les proches du défunt le pleurent.

  Démarches administratives

  • La déclaration unique à l'administration, en cas de décès d'un parent, fait partie des démarches administratives en ligne qui seront effectuées via Mon.service-public.fr, un portail internet de l'administration française créé début 2009[18].
  • Le corps peut être ensuite transporté, sans cercueil, dans un véhicule spécifique, par une entreprise funéraire, dans un délai de 48 h après le décès. Ce transport qui nécessite une déclaration préalable à la mairie du lieu de décès effectuée par l'entreprise funéraire elle-même, peut se réaliser :
    • soit de l'établissement de santé dans lequel le décès est survenu vers un domicile ou une chambre funéraire,
    • soit du domicile du décédé ou de la voie publique vers la chambre funéraire.
  • En France, l'inhumation ou la crémation du corps de la personne décédée doit avoir lieu dans un délai de 6 jours après le décès (non compris dimanches et jours fériés).

Voir également les formalités en cas de décès sur le site de la Confédération des Professionnels du Funéraire et de la Marbrerie (CPFM).

  Notes et références

  1. Voir le dossier Mort biologique, mort cosmique (sous la direction de M. F. Bacqué et G. Chapouthier) Etudes sur la mort, 2003, no 124
  2. Code sanitaire pour les animaux terrestres, Organisation mondiale de la santé animale, 2008, (page consultée le 5 février 2008).
  3. (fr) Présentation du CEDPIC
  4. Leurres et Lueurs (1960), Birago Diop
  5. Lettre à Ménécée
  6. Tractatus logico-philosophicus
  7. Walpola Rahula,L'Enseignement du Bouddha d'après les textes les plus anciens' (préface de Paul Demiéville), Collection Points Sagesses n °SA 13, Éditions du Seuils,1961.
  8. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText
  9. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText
  10. http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P2J.HTM  : article 1037 du Catéchisme de l'Église Catholique : « Dieu ne prédestine personne à aller en enfer » (cf. DS 397 ; 1567). Dans la liturgie eucharistique et dans les prières quotidiennes de ses fidèles, l’Église implore la miséricorde de Dieu, qui veut « que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir » (2 P 3, 9)
  11. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText
  12. Jean 3v17 : « En effet, Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pas pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. Celui qui met sa confiance en Lui n'est pas condamné, mais celui qui n'a pas foi en Lui est déjà condamné... » (Bible version SEMEUR 2000)
  13. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText
  14. La mort et les états posthumes, Dominique Viseux, Guy Trédaniel
  15. La Bhagavad-Gîtâ, édition bilingue, traduction d'Emile Sénart, Paris, Les Belles Lettres, 2004.
  16. Le Jaïnisme
  17. « Les Esprits revêtent temporairement une enveloppe matérielle périssable, dont la destruction, par la mort les rend à la liberté. » Le livre des Esprits, introduction.
  18. http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i9j9IOtVRn-zE9dzH2yp41WA1FvQ

  Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  Bibliographie

  • Platon, Phédon, avec une introduction de Monique Dixsaut, Garnier Flammarion.
  • Pascal, Pensées.
  • Heidegger, Être et temps.
  • Épictète, Entretiens.
  • Saint Augustin, Confessions.
  • Malebranche, Entretiens sur la métaphysique, sur la religion et sur la mort.
  • Vladimir Jankelevitch, La mort, Champs Flammarion.
  • Maxence Caron, article sur la « Mort », dans Dictionnaire philosophique, sous la direction de Jean-Pierre Zarader, Paris, 2007
  • Arnaud Join-Lambert, Les expériences de mort imminente. Namur, Editions Fidélité, 2010 (collection Que penser de… ? 76) 120 p. (Fiche de l'ouvrage)
  • Jean-Paul Bourre,"Voyage au centre de La Vie,Par La Mort nous sortons du temps,ed.Robert Laffont 1993,réed. j'Ai lu 1995.
  • Bernard N. Schumacher : Confrontations avec la mort. La philosophie contemporaine et la question de la mort. Editions du Ce.rf, 2005 -ISBN 2-204-07603-1
  • Jean Guitton : Justification du temps, 1942, L’existence temporelle, 1949, Philosophie de la résurrection (Monadologie), 1978
  • Jacques Monod : Le Hasard et la nécessité. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne. Paris, Le Seuil, 1970 -ISBN 2-02-000618-9
  • L'Évangile selon saint Jean
  • L'historien Michel Vovelle a publié plusieurs ouvrages sur la mort:
  • Vision de la mort et de l'au-delà en Provence du XVe au XIXe siècle d'après les autels des âmes du purgatoire, (en collaboration avec Gaby Vovelle), Paris, A. Colin, 1970 ;
  • Jacques Choron,"La Mort et La Pensée occidentale",ed. Payot,1969.
  • La Mort et l'Occident de 1300 à nos jours, Paris, Gallimard, 1983 ; réed. 2001 ;
  • Mourir autrefois, Paris, Gallimard / Julliard, 1974 ; rééd. coll. Folio, 1990 ;
  • Les Âmes du purgatoire ou le travail du deuil, Paris, Gallimard, 1996.
  • Louis-Vincent Thomas, Anthropologie de la Mort, Paris, Bibliothèque scientifique Payot.
  • Comment on meurt, Émile Zola, Editions du Sonneur, 2010

  Filmographie

  • Quand l'invisible nous parle, documentaire de Marc-Laurent Turpin (90min) - 2006 EAN 3-770000-653111)
  • Retour dans l'au-delà, documentaire de Marc-Laurent Turpin (90min) - 2007 (EAN 3-770000-653113)
  • NDE, le saut dans l'inconnu, documentaire science de Marc-Laurent Turpin (90min)- 2008 (EAN 3-770000-653118)
  • Sur les chemins d'éternité, pourquoi peut-on prier nos défunts?, documentaire religion de Marc-Laurent Turpin (90min)- 2010 (EAN 3-770000-653129)

  Articles connexes

  Liens externes

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