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spéculation (n.f.)
1.hypothèse qui a été formée en spéculant ou en conjecturant (généralement avec peu de preuves tangibles)
"des spéculations sur le résultat de l'élection" "il l'a rejetée comme une simple conjecture"
2.(finances)opération financière consistant à profiter des fluctuations d'un marché pour faire des bénéfices ; investissement qui est très risqué mais pourrait rapporter de gros bénéfices "il savait que l'action était une spéculation quand il l'a achetée"
spéculation (n.)
1.fait de supposer, de poser comme hypothèse; hypothèse, conjecture.
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⇨ definición de spéculation (Littré)
⇨ definición de spéculation (Wikipedia)
spéculation (n.)
spéculation (n.f.)
accaparement, affaire, affaires, affairisme, agio, agiotage, bourse, boursicotage, calcul, change, commerce, conjecture, contemplation, étude, imagination, jeu, méditation, observation, opération, pensée, projet, raisonnement, raréfaction, recherche, réflexion, rêve, rêverie, supputation, théorie, trafic, traficotage, transaction, tripotage
spéculation (n.f.) (finances)
aventure financière, boursicotage (familier)
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Ver también
spéculation (n.f.)
spéculation (n.)
hypothèse et supposition[ClasseHyper.]
spéculation (n. f.) [finances]
action d'évaluer une quantité[Classe]
spéculation financière[ClasseHyper.]
bénéfice[termes liés]
opération boursière[DomaineCollocation]
boursicoter[Nominalisation]
investissement, placement[Hyper.]
spéculer - aventurer, hasarder, risquer - audacieux[Dérivé]
spéculation (n. f.)
pensée[Classe]
ensemble d'idées abstraites[Classe]
hypothèse et supposition[Classe]
hasarder, spéculer[termes liés]
hypothèse[Hyper.]
conjecturer - conjectural[Dérivé]
Le Littré (1880)
1. Action d'observer attentivement. La spéculation des astres.
• Ces hommes adonnés aux spéculations des choses célestes (FLÉCH. Serm. pour le jour des rois.)
• Aristote prétend que l'action la plus noble de notre entendement est la spéculation des choses naturelles (FÉN. Aristote.)
2. Recherche abstraite.
• Pythagore, ce philosophe si élevé dans la spéculation (MARGUER. BUFFET Observ. p. 95)
• Il n'y avait homme excellent ou dans quelque spéculation ou dans quelque ouvrage qu'il n'entretînt.... (BOSSUET Louis de Bourbon.)
• Lassé des vaines spéculations de la science, il résolut de ne plus savoir que Jésus-Christ crucifié (FLÉCH. Panégyr. II, 393)
• Une matière qui renferme elle seule presque tout ce que la géométrie a de plus sensiblement utile, et qui en même temps sert assez souvent de base aux spéculations les plus élevées (FONT. Lahire.)
• Qu'il [un philosophe] croie au plein, qu'il croie au vide, ces innocentes spéculations exercent son esprit, et ne peuvent nuire en aucun temps à aucun homme (VOLT. Odes, 12, notes.)
• Sans les spéculations des Grecs sur les courbes que forme la section du cône par un plan, ces belles lois [de Képler] seraient peut-être encore ignorées (LAPLACE Expos. v, 4)
3. Résultat de la spéculation. Il nous a communiqué ses spéculations sur cette matière.
• Parce qu'il avait été également propre aux spéculations du cabinet et aux soins du gouvernement (FONTEN. Jugement de Pluton.)
4. Théorie, par opposition à pratique.
• Cela est permis dans la spéculation, mais je n'en approuve pas la pratique (PASC. Prov. XIII)
• Le christianisme n'est pas une vaine spéculation (BOSSUET Lett. 24)
• Quoique j'aie trouvé ce calcul bien juste, néanmoins, comme dans une affaire de cette importance il est à propos de se bien assurer et de voir si ce qu'on croit vrai dans la spéculation l'est aussi dans la pratique.... (VAUBAN. Dîme, p. 50)
• La différence des esprits des hommes.... qui fait goûter aux uns les choses de spéculation, et aux autres celles de pratique (LA BRUY. Disc. sur Théophr.)
• Il y a lieu de croire que chez les païens la religion n'était qu'une pratique dont la spéculation était indifférente : faites comme les autres et croyez ce qu'il vous plaira (FONTEN. Oracles, I, 7)
• Ils l'interrogèrent sur des choses difficiles et le reçurent avec éloge ; mais il les étonna beaucoup, quand il leur avoua qu'il ne savait seulement saigner et qu'il n'avait sur la chirurgie qu'une spéculation (FONTEN. Poupart.)
• Le dégoût de tout ce qui n'est que spéculation est la suite presque nécessaire de l'habitude de s'occuper des affaires publiques (CONDORCET Maurepas.)
5. Calculs, projets, entreprises de finances, de banque, de commerce, d'industrie, etc. Une spéculation lucrative.
• Spéculation, c'est acheter soi-même ou faire acheter par quelques correspondants, soit pour son propre compte, soit en participation, certaines marchandises, dans le temps qu'elles sont au-dessous de leur prix ordinaire, pour les revendre ensuite, soit dans le même endroit où l'achat est fait, soit en les faisant passer en d'autres endroits (P. GIRAUDEAU la Banque rendue facile, p. Y.)
• La finance dont les spéculations, aussi simples que faciles, semblent ne rien donner au hasard, et ruinent le commerce dans son principe parce qu'elles ruinent l'agriculture (CONDIL. Comm. Gouv. I, 18)
• Les spéculations de l'industrie et du commerce, dans un moment où elles se portent avec tant d'activité sur les entreprises métallurgiques (DE VILLEFOSSE Instit. Mém. scienc. t. IX, p. 180)
Fausse spéculation, spéculation mal calculée et qui aboutit à une perte.
6. Coquille du genre cône.
HISTORIQUE
XIVe s.— Si comme ceulz qui tiennent une opinion des mouvemens du ciel ou d'autre speculacion (ORESME Eth. 271)— Et de present il a en sa pensée speculacions et consideracions dignes et nobles (ORESME ib. 266)
XVIe s.— Saint Paul avec ses hautes et profondes speculations. LANOUE, 533. Tarrutius, homme grand philosophe et mathematicien, et se meslant du calcul de l'astrologie pour le plaisir de la speculation seulement (AMYOT Rom. 18)
ÉTYMOLOGIE
Provenç. speculacio ; espagn. especulation ; ital. speculazione ; du lat. speculationem ; de speculari, contempler (voy. SPÉCULATEUR).
Wikipedia
La spéculation est, en économie, l'action de prévoir les évolutions des marchés et d'y effectuer des opérations d'achat et de vente en conséquence, de façon à retirer des bénéfices du seul fait des évolutions des marchés. Tiré du bas latin speculatio, désignant un lieu d'observation, utilisé au figuré, le terme désigne de façon plus générale une réflexion intellectuelle portant sur des objets abstraits[1]. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que le terme est employé à propos des prévisions, ou plutôt des conjectures faites sur les marchés en particulier financiers et c'est encore plus tard qu'on le réserve principalement aux transactions visant à ne se procurer un bénéfice qu'au travers d'opérations anticipant la seule évolution des cours. On cherche, en réfléchissant, à prévoir et à anticiper les quantités et les prix futurs, les réactions et activités d'autrui, en se mettant à leur place, et à porter un regard sur sa propre activité, en se mettant à la place des autres.
La spéculation soulève de nombreuses critiques : elle permet au moins en apparence un enrichissement qui n'a pas de cause, qui se ferait de surcroit au détriment des producteurs et donc des travailleurs. Ses détracteurs lui opposent parfois « l'économie réelle » pour souligner son illégitimité. L'économie traditionnelle a cependant attribué une fonction sociale à la spéculation, qui est de stabiliser les prix ou d'atténuer les fluctuations et de permettre d'obtenir le prix qui permet la meilleure allocation des ressources[2]. Les critiques de la spéculation financière soutiennent néanmoins que ce mécanisme est inopérant dans le domaine financier.
La spéculation est à distinguer des opérations de manipulation du marché, l'agiotage.
D'après Richard Dawkins, Geoffrey Miller, Ian Stewart ou Jack Cohen, la spéculation - soit la possibilité de voir les choses “à la fois pour soi-même et en se mettant à la place d'autrui” - est pour l'homme une activité vitale pour survivre et se reproduire. Selon eux, depuis les temps préhistoriques, ceux qui ont survécu le mieux et laissé une descendance nombreuse sont ceux qui y parvenaient le plus correctement. Presque toutes les activités humaines sont spéculatives :
Depuis le XIX°s, certains auteurs ont rationalisé et formalisé la réflexion. Ainsi Louis Bachelier (1870-1946) - considéré comme le fondateur des Mathématiques financières- est l'auteur de plusieurs ouvrages de référence :
Dans le domaine économique, la spéculation consiste à prendre aujourd'hui des décisions économiques sur la base d'un état économique futur et hypothétique. C'est un pari monétaire portant sur l'évolution future du prix de biens économiques. Si l'opérateur obtient des informations privilégiées, on n'est plus en présence d'une spéculation mais d'un délit d'initié.
Spéculer consiste à acheter ou vendre, généralement en bourse, une certaine quantité d'une marchandise, d'un actif financier, immobilier ou de collection, ou d'un contrat dérivé :
Certains instruments financiers, tels que le contrat à terme (= à crédit) ou les options financières (le type le plus courant d'opérations dites « dérivées ») permettent :
On peut distinguer plusieurs secteurs :
L'existence de spéculateurs acceptant de prendre des risques permet à d'autres agents de couvrir leurs propres risques en faisant l'opération en sens inverse, transférant ainsi leur risque aux spéculateurs (opération de couverture de risque). La spéculation permet de gérer les risques ne suivant pas la loi des grands nombres qui eux peuvent être couvert par le mécanisme de l'assurance via un calcul de probabilité.
La liquidité du marché est d'autant plus importante que les volumes traités et le nombre de transactions sont grands. En son absence, les activités de couverture réalisées par les hedgers (ceux qui veulent se prémunir contre un risque) seraient rendues plus difficiles et plus coûteuses. La spéculation est donc considérée comme indispensable par l'apport de liquidité qu'elle permet. L'économiste britannique Nicholas Kaldor résume la fonction du spéculateur à un « Producteur de liquidité ».
Par exemple un exportateur européen de produits vers les États-Unis craignant une baisse, par rapport à l'euro, du dollar, devise dans laquelle il sera payé pourra vendre à terme des dollars sur le marché des changes à un spéculateur, lequel à l'inverse les achète à terme en pariant sur une hausse du dollar.
En outre, selon les défenseurs de la Théorie de l'efficience des marchés, les spéculateurs permettent de réduire les distorsions qui peuvent apparaître momentanément sur les marchés[précision nécessaire]. Quand un arbitrage est ouvert, ces opérateurs, dont l'objectif est le gain financier, vont en tirer profit tant qu'il existe.
La spéculation étant un pari sur l'avenir et une prise de risque (comme d'ailleurs la plupart des activités humaines), les aspects psychologiques n'en sont pas absents. Les études récentes[réf. nécessaire] de finance comportementale ont visé à recenser et expliciter
Il y a souvent alternance d'excès et de corrections d'excès, ce n'est que sur la moyenne et le long terme que l'on peut dire que la spéculation joue plutôt un rôle d'autorégulation du marché.[réf. nécessaire]
La nécessité pour des entrepreneurs de transférer certains risques leur permet de prendre leurs décisions de gestion avec plus de sécurité ce qui contribue[réf. nécessaire] à l'efficacité économique générale et favorise l'initiative.
Les effets de la spéculation sur les prix et sur les monnaies sont plus contestés. Certains auteurs affirment qu'elle a des effets stabilisants, d'autres pensent qu'elle est déstabilisante.
Pour les anti-libéraux, dont les thèses ont récemment été reprises par les Économistes atterrés, la spéculation financière est un puissant facteur d'instabilité, conduisant à la formation de bulles, nécessairement suivies de krachs, nuisibles à l'économie. Cela provient selon leur analyse de l'inefficience des marchés financiers, ne permettant pas une allocation efficace du capital[6]. Ils soulignent le caractère auto-réalisateur de la spéculation financière, où, contrairement au marché des biens réels, "la hausse alimente la hausse", chaque spéculateur étant enclin à espérer la poursuite d'une tendance haussière, quand bien même cette hausse financière est décorrélée de celles des actifs réels. Ils préconisent des mesures visant à limiter la liquidité du marché, passant soit par l'instauration de taxes sur les transactions (Taxe Tobin), soit par des mesures de contrôles des mouvements de capitaux[7]. Ces économistes appuient leurs réflexions sur la constatation des nombreuses crises spéculatives qui ont émaillé la vie économique depuis 1637.
Le monétariste Milton Friedman estime que les spéculateurs gagnent sur les marchés seulement s'ils achètent lorsque les prix sont bas (en conséquence, ils font monter les cours et contribuent à leur stabilité) et vendent quand les prix sont au plus haut (ce qui fait baisser les cours et joue également un rôle stabilisateur). Les spéculateurs peuvent se tromper et agir à contretemps, mais ils n'ont droit qu'à un nombre limité d'erreurs, sans quoi ils sont rapidement ruinés et évincés du marché. Seuls survivent les spéculateurs dont les interventions font généralement augmenter des cours « naturellement » bas (au sens que Léon Walras accorde à une valeur économique dite naturelle) et diminuer des cours « naturellement » hauts, c'est-à-dire dont les interventions ont un effet général d'équilibration du marché. Ceux-là peuvent être considérés comme des spéculateurs avisés.
Pour l'économiste Nicholas Kaldor, il existe deux types de spéculateurs : les professionnels et les amateurs. Les professionnels, en petit nombre, qui représentent aussi les positions les plus importantes, agissent de façon stabilisante. Les amateurs, beaucoup plus nombreux et mal informés, interviennent avec retard en achetant au plus haut et en vendant au plus bas. Ils agissent de façon déstabilisante et sont finalement évincés du marché. Ils sont vite remplacés par de nouveaux amateurs. Mais Kaldor conclut qu'il ne faut pas accorder trop d'importance aux amateurs, puisque les professionnels demeurent ceux qui dominent le marché[réf. nécessaire].
Depuis quelques années, plusieurs dirigeants et le Parlement européen pointent du doigt le fait que la spéculation sur les dettes souveraines européennes soit un facteur de crise systémique, les spéculateurs sur les CDS ayant financièrement intérêt à court terme à la faillite des États. Des mesure partielles ont été votées pour tenter de limiter cette spéculation [8] mais plusieurs partis se sont fait en avril 2012 l'écho d'alertes sur la création de nouveaux produits financiers permettant de contourner ces mesures[9],[10]. Les dangers de ce nouveau instrument sont toutefois démentis par la profession bancaire, via le Président de l'Union des Banques Suisses France, par ailleurs Président de l'Association française des marchés financiers, qui n'y voit qu'une mauvaise compréhension par les dirigeants politiques français des mécanismes du marché, sans toutefois apporter d'arguments sur le fond[11].
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